L’intelligence des mendiants

Le Général de Gaulle ne portait pas les arabes dans son cœur, c’est le moins que l’on puisse dire.

Il ne les aimait tellement pas que les soirs de grande colère et de défaite électorale, il raccrochait subitement au nez de son premier ministre Pompidou pour expliquer plus vite à ses convives que le monde arabe commençait en vérité en dessous de la Loire, que ce Pompidou était une sorte d’arabe de Clermont-Ferrand, c’est à dire un politicien hâbleur et méditerranéen, c’est à dire une espèce de Marseillais, c’est à dire la moitié d’un arabe et le quart d’un nègre… Sitôt le combiné reposé, il prenait un improbable accent provençal et répétait Pompidou, con de ta race! Pom-pom-pidou!.

Un jour, vers 1958, il a reçu l’Arabe Bourguiba. Celui-ci s’est agité sur sa chaise pendant une heure, et après qu’on l’ait raccompagné, le Général a fait don à ses proches ce jugement définitif : ce garçon est né un peu trop au sud… Trois cent kilomètres plus haut, ça nous aurait fait un très bon maire de Marseille.

Des arabes, Le Général de Gaulle disait qu’ils avaient l’intelligence des mendiants…. Elle est intéressante, cette notion… Qu’est-ce que c’est au juste, que l’intelligence des mendiants? Pour aller vite, la formule désigne une certaine souplesse intellectuelle qui permet aux balayeuses d’avoir le dessus sur leurs Maîtres à l’usure, à l’handicapée mentale de faire la peau de son petit garçon surdoué à la longue, de le rendre à l’état d’épave le jour de ses dix-huit ans pour lui apprendre à rendre 30 points de QI à sa mère… L’intelligence des mendiants, c’est avec ça que Madame Aupick a mangé jour après jour le cerveau de son fils Charles Baudelaire, que Mesdames Nietzsche mère et fille ont ligoté le génie de la famille et que la ribambelle latino-sémite qui servait de famille à Napoléon lui a lentement mais sûrement pourri son aventure.

Dans la famille des poux qui font trois repas par jour sur la tête des lions, je demande le catholique décroissant, le catholique contempteur du libéralisme économique, et je demande en particulier Jacques de Guillebon : qu’est-ce que c’est qu’un catholique décroissant, un catholique antilibéral? C’est un garçon qui affirme que nous vivons la pire des époques parce que les gens vont moins à la messe et que les femmes ont le droit d’avorter, mais qui n’a pas honte de dire que c’était mieux en 1900, quand un enfant sur deux ne passait pas l’année, et que leurs mères mouraient en couches une fois sur cinq…. Si c’est vraiment un crevard, le catholique décroissant, il ajoute que l’âge d’or de la chrétienté, c’était le Moyen-Âge, l’époque où un homme enterrait six de ses enfants avant ses trente ans.

Jacques de Guillebon est bête, c’est une affaire entendue, mais enfin, croyez-vous qu’il ne le sait pas, qu’au Moyen-Âge, le chrétien se rendait une fois par an aux obsèques de l’un de ses petits, que même en 1900, on enterrait encore ses enfants en sifflotant?

Naturellement que oui, il le sait. De même qu’il n’ignore pas que dans la société décroissante qu’il appelle de ses vœux, des tas de gens bousilleraient à nouveau leurs articulations pour servir Maitre Guillebon dans ses cuisines ou pour trimbaler sa chaise à porteur… Ce n’est pas tout à fait dénué de sens, que d’attendre la décroissance, le recul de la civilisation chrétienne, le retour vers la Tradition, et ce n’est pas hélas tout à fait stupide de se placer en père spirituel de la régression qui vient, puisque ça peut valoir à l’imprécateur d’être confortablement assis sur la chaise à porteur depuis si longtemps convoitée, le jour de la révolution.

Jacques de Guillebon, c’est un catholique qui n’a pas encore trouvé sa Mosquée, intellectuellement c’est une quiche, il n’en finit jamais de toucher le fond, il prend tous les mots de l’Évangile pour des sourates, mais on aurait tort de croire pour autant qu’il est sot… Sa décroissance et sa chaise à porteur, il a quelque part raison de compter dessus. Si l’on juge le théologien, il est clair comme l’eau de roche qu’il raisonne comme une patate, mais si l’on juge la concierge qui attend paisiblement l’heure de s’installer chez l’un de ses plus riches locataires, force est de constater que nous avons peut-être affaire à un gus d’une rare habileté… C’est ça, l’intelligence des mendiants…

Moi, je suis chrétien pour de vrai. Je ne moque pas de la gueule du monde, je ne fais pas semblant, je ne m’appelle pas Jacques de Guillebon… Ca ne me dit rien qui vaille, le Moyen-Âge, et je ne crois pas qu’il soit sain que les pères de familles se rendent une fois par an aux obsèques de leurs enfants, ni que leurs femmes meurent en couches. …

Pour les infiltrés catholiques qui ont le profil de Guillebon, le Moyen-Âge occidental était une sorte d’âge d’or durant lequel les chrétiens étaient des musulmans comme les autres, des croyants englués pour l’éternité dans un présent perpétuel, une espèce d’Oumma catholique…. Ce qui me sépare de ses gens-là, c’est que moi, je ne ne suis pas une taupe, dans la maison du Seigneur. Je veux bien confesser tous les défauts de la terre, mais pas celui-là.

24 réflexions sur « L’intelligence des mendiants »

  1. GriBleu

    Definir le catho moyenâgeux en le comparant aux musulmans d’aujourd’hui ne me satisfait guère. L’homme du moyen age avait perdu sa civilisation romaine, le musulmans d’hier ou d’aujourd’hui n’a jamais perdu sa « civilisation ».

    Sinon, vous faites bien de mettre en perspective cette intelligence des mendiants, qui parait de plus en plus comme une intelligence tout court avec la montée des mendiants sur le territoire et dans les médias.

    1. XP Auteur de l’article

      Je précise: je ne considère absolument pas le chrétien du moyen-âge comme un musulman, je ne m’autorise même pas la comparaison.

      Je dis que le moyen-âge décrit par les décroissants ressemble furieusement à l’Oumma, que c’est un Oumma-bis.

      Je ne parle pas du moyen-âge mais de LEUR moyen-êge.

      Le vrai est exactement l’inverse de celui qu’ils fantasment.

      1. XP Auteur de l’article

        En fait, cette controverse repose sur une grosse magouille intellectuelle:

        Oui, le Moyen-Âge a été lumineux. Seulement, ceux qui opposent le Moyen-Âge à la modernité ne défendent absolument pas les grandes avancées de cette époque, mais l’idée qu’il aurait fallu s’arrêter là, qu’il faudrait avoir une vision cyclique de l’Histoire, que nous devrions vivre dans une sorte de présent perpétuel.

        Or, l’histoire de la chrétienté, c’est une route, une ligne droite, ce n’est pas un cercle. Ce sont les musulmans ou les CAB genre Guillebon, qui ont une vision cyclique de l’histoire.

        Le Moyen-Âge, c’est un peu comme un souvenir de jeunesse. On était fort et vigoureux, on avait la foi, on était créatif, on ne renie pas cette époque, et l’on comprend que c’est justement toute l’Énergie que nous avons déployée à cette époque, qui nous a permis de grandir et de devenir ce que nous sommes.

        Quand vous vous retournez sur votre jeunesse et que vous vous sentez fier de ce que vous étiez et de ce que vous avez accompli alors, ça ne veut pas dire que vous souhaitez vous retrouver à nouveau dans votre chambre de bonne, sans argent, sans famille et sans expérience.

        Les hommes du Moyen-Âge ne ressemblaient ni de près ni de loin aux gens que décrit Guillebon: ils ouvraient des universités, construisaient des Cathédrales, et balayaient le passé… Guillebon, à cette époque, il aurait été Cathare, il aurait condamné cette course en avant, cette rupture avec les temps anciens.

  2. XP Auteur de l’article

    Moins bêtes, mais aussi moins agressifs, moins méchants. Ca fait un peu bisounours, de dire ça, mais c’est un truc qui n’en finit pas de me fasciner:certaines convictions politiques rendent méchant comme la gale, repoussant comme un tuberculeux qui éructe dans un bistrot. C’est comme ça.

    Les libéraux peuvent avoir tous les défauts de la terre, mais vous ne croisez jamais chez eux des Mélenchon où des Besancenot. C’est impossible.

    C’est un réflexion que je me suis faite pour la première fois en étudiant l’affaire Markovic: c’est absolument frappant. C’est le scandale le plus dégueulasse de la cinquième république, c’est à vomir, et comme par hasard, ce sont les gaullistes de gauche, les ancêtres des villepinistes,qui ont monté l’affaire.

    Il existe un lien entre le jacobinisme et la dégueulasserie qui est vraiment troublant.

  3. dartagnan755

    C’est un chouïa plus intéressant sur le fond, mais sans intérêt stylistiquement, malgré qq flatteries kaplanesques régressives, y comprises les mondanités filées.

    Ce que vous nommez « intelligence des médiants » n’a a priori rien d’une « intelligence » de mendiants, et est de façon assez surprenante souvent dépeinte dans des biopics relatifs aux musiciens, et pour l’exemple la relation entre Haendel et Farinelli, film au titre de ce dernier éponyme.
    C’est une forme de pression névrotique, laquelle, comme vous le soulignez -justement – n’est pas sans effet sur la créativité, et peut à force la réduire à rien. oui. Mais comme elle fait nietzschéement renaître. Il faut mourir vingt fois XP et n’est d’intelligent que ce choix vaillant !

    Point deux, vous confondez cette chose à la vivacité intellectuelle, l’intelligence pure, et l’habilité « dialectique » (au sens aristotélicien du terme).
    Que vous restreignez ces qualités ou facultés au peuple des Arabes, c’est lui faire beaucoup de gloire et d’honneur.
    Il y a aurait beaucoup à dire sur ce point, mais une telle remarque signifie, sauf autres raisons m’étant inconnues, que vous n’avez jamais simplement discuté avec de très élevés cerveaux.

    Enfin, prêter au Gal de Gaulle, un talent au dessin, particulièrement à tracer au crayon une démarcation de l’espace vital franco-aryen, est d’une ligne sans grâce.

    L’idée à fouiller de cette vulgarité d’âme des anti-libéraux n’est toujours pas fouillée.

    Aller, je cesse-là je fatigue. Bonne journée à tous.

    1. Jazzman

      Dartagnan755 a effectivement l’air très fatigué. Je l’aurais facilement pris pour un avatar de Millie si je ne discernais en lui certains symptômes du puceau ayant fichtrement besoin de dégorger. Sa prose a un côté bancal qui fait pitié et j’ai toujours quelques scrupules à taper sur un infirme, mais il y en a qui le méritent (encore un point commun avec Millie, décidément…).

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