Houellebecq VS Onfray

Le Balzac du XXI° siècle [Houellebecq] disait que les présidentielles – je le rappelle, le sujet de l’émission…- ne l’intéressaient pas, à cause de… l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Prise de position, on l’imagine, dans la droite ligne du « J’accuse » d’Emile Zola…

Michel Onfray, reprenant les propos de Houellebecq, dans le cadre de l’émission “Esprits libres” de Guillaume Durand, diffusée sur France 2 autour du 5 mars 2007.

Ce qui revient à demander : « A quoi sert une élection quand toutes les libertés individuelles disparaissent les unes après les autres ? »


65 réflexions sur « Houellebecq VS Onfray »

  1. XP

    Superbe fulgurance qu’Onfray aurait apprécié à sa juste mesure, s’il avait des aptitudes pour la philosophie.

    Que fait Houellebecq ici? Avec son oeil d’artiste, il perçoit que la liberté individuelle a un ennemi, la volonté politique. Or, qu’est-ce que c’est que la plitique? La souveraineté populaire…. La souveraineté populaire s’oppose aux droits des individus.

    Les états-unis ont deux particularités, parmi les démocraties: On y vote extrêment peu et il y a le premier amendement. La liberté indivisuelle est une réalité concrète parce que les représentants de la souveraineté populaire y sont faibles, que le peuple est un souverain faible.Le jour ou les américains iront voté à 85% comme des mexicains ou des français, il n’y aura plus de premier amendement.

    C’est la vraie fracture, ça. Il y a d’un coté ceux qui sont favorabless au primat du politique et de la souveraineté populaire, et ceux qui croient au droit et à l’individu…

    J’ajouterais le droit et le marché. Si l’affreuse Aubry est élue en 2012, elle voudra augmenter massivement le budjet de la culture. Elle aura la légitimité populaire pour le faire, elle le fera au nom du peuple… Heureusement, elle ne le fera pas, parce que les marchés lui diront non… « Rien à foutre de ton peuple le veule et t’ai mandaté pour ça, nous on te dit non. Et c’est une très bonne nouvelle pour les individus qui ne veulent pas qu’elle prenne dans leurs poches pour qu’elle arrose ses amis cultureux.

    1. Ignatius

       » La souveraineté populaire s’oppose aux droits des individus.  »

      mais d’où vous sortez vos phrases façon docteur Knock? Vous en connaissez beaucoup de droits individuels qui ne reposent pas sur la souveraineté de peuple? qui n’en émanent pas ?

      1. XP

        Ca me semble simple. Le primat du politique, de la volonté populaire, ça veut dire qu’ils ont vocation à primer sur le Droit. Par exemple, le droit à porter une arme est un droit constitutionnel… Potentiellement menacé par la volonté politique et populaire. Je suppose en effet qu’il doit y avoir aux USA des hommes politiques opposés à ce droit, et il n’est pas impossible, au moins dans l’absolu, que le peuple se range à leur avis.
        Pourtant, si tel était le cas, ils ne pourraient malgré tout pas y toucher. Non pas parce que ça serait impopulaire, mais parce que c’est un Droit.

        Si dans un pays, tout un peuple était sauvagement opprimé pour être empêché d’en priver un seul de ses droits de manière arbitraire, alors il s’agirait d’un pays libre.

        Si tout un peuple y était heureux parce qu’on le laissait arbitrairement priver de liberté un seul homme, alors ce serait un pays totalitaire.

        Prenez Cuba: il semble qu’une bonne partie du peuple est fière de sa patrie, heureux de de vivre dans une prison à ciel ouvert. Moi je crois que si on est attaché à la liberté, on se fout de l’avis d’un peuple qui n’en veut ni pour lui et surtout ni pour les autres. Si tous les Cubains étaient derrière Castro et qu’il n’y avait qu’un seul homme empêché de partir, alors se serait encore une dictature. Si on emprisonnait un million de gens pour les empêcher de pogromer ceux qui veulent partir, alors ce serait un pays libre.

    1. j.ax

      interdit de fumer dehors à New York, je savais pas, ce doit être assez récent. C’est très excessif, mais « You’ve got to be pretty stupid to still smoke » avait dit Bloomberg en annonçant la première interdiction (dans les lieux publics) en 2001 ou 2002. Ces propos m’avaient mis en rage mais faut recconaître qu’il a pas complètement tort. Mourir d’un cancer des poumons est atroce. Pour une dose de nicotine les fumeurs s’envoient 4000 doses de polluants et de poisons. Ils sont les dupes d’un jeu entre les firmes de tabac et l’Etat. Quelque part l’Etat américain a lâché l’industrie du tabac. En France, l’Etat en serait incapable, ne serait-ce que par trouille de la corporation des buralistes.
      Pour moi, fumer n’a plus aucun sens depuis que la cigarette électronique commence à être au point. Une fois déterminé le matériel adéquat, j’ai arrêté en deux jours sans le moindre effort.

        1. XP

          Oui, merci de relever ce qui va sans dire mais mieux en le disant: dans la phrase de Houellebecq, il n’est question ni de près ni de loin de l’interdiction de la cigarette, mais du rapport entre liberté de l’individu et citoyenneté, le citoyen étant l’anti-thèse de l’homme libre.

          Je savais que mon exemple allez attirer la remarque absurde « oui, mais il est interdit de fumer au Etats-Unis ».

          A part ça, le fumeur que je suis est exasperé par l’hystérie anti-tabac, mais je suis d’accord avec vous:il faut bien reconnaitre que c’est plutôt con, de fumer.

          Pouvez-vous nous en dire plus sur la cigarette électronique?

          1. j.ax

            Mais bien volontiers. Pour aller à l’essentiel, concernant le matériel, la configuration idéale actuellement se compose de piles type eGo et de cartomiseurs Smok Tech Dual Coil 510 1,5 ohm. Pour un premier achat, prendre deux-trois piles, dont éventuellement un « passe » USB (USB passthrough), pratique pour le bureau, et 5 boîtes de 5 cartomiseurs ; plus un chargeur, et quelques embouts (« drip tips »); éventuellement quelques cones enjoliveurs, mais il faudra les élargir à leur petite extrémité car ils sont trop étroits pour le carto Smok Tech.

            Je m’approvisionne sur liberty-flights.co.uk ou Totally Wicked (également .uk). LF était il y a encore quelques semaines le seul site européen à avoir le fantastique cartomiseur Smok Tech Dual Coil. J’aime bien le look de leur site avec les jolis drapeaux, et les noms de leurs liquides qui m’évoquent la françamérique (« Esprit de la liberté »…).

            Cela dit pour le liquide nicotine je fais confiance aux Alsaciens aussi sympa qu’efficaces de alfaliquid.fr. Ex-fumeur de Marlboro rouge ou Camel standard je prends le dosage 20 mg (70% glycérine – 30% PG). Gil, le 20 mg serait peut-être trop fort pour vous mon cher. Les fumeurs de light prennent du 11 ou du 16 mg. AL propose des échantillons, pratique pour tester. Côté arômes, c’est un aspect qui est encore très expérimental et les déceptions sont fréquentes; il y a beaucoup d’apprentis parfumeurs. Je cite chez AL uniquement les testés et approuvés, que je reprends régulièrement. Pour les tabacs: Maryland, FR4, British. Autres que tabac: cola, pêche, fraise, thé vert.
            Pour le remplissage, utiliser une seringue (en vente sur les sites sinon en pharmacie), ou mieux, la méthode de la « capote anglaise » détaillée par le blogueur « pbusardo » sur YouTube.
            Ces recommandations sont volontairement un peu péremptoires et limitatives, car il est facile de se perdre dans l’univers de la clope électronique et de gaspiller de l’argent pour rien. Pour le matériel, c’est ce qui marche le mieux, et très bien. Les cartomiseurs Smoke Tech tirent « comme des boeufs » pendant toute leur durée de vie, minimum 4 jours. POur les liquides le choix est très large, mais je n’ai pas envie ni le temps de me compliquer la vie, ni d’expérimenter les fantaisies du genre steak frites ou crabe du Maine. Voilà, si certaines choses ne sont pas claires n’hésitez pas.

            1. j.ax

              J’oubliais, le c0ût de revient: je dirais 3-4 fois moins cher que la clope. Les autres avantages n’ont pas de prix: la pesante fatigue de fin de journée liée à la clope s’est évanuouie. Je dors une heure de moins. Sommeil de bien meilleure qualité, je me souviens de mes rêves, ça ne m’étais plus arrivé depuis des années. Etc., etc. Tous les autres bénéfices bien connus de l’arrêt du tabac.

      1. Grödion

        J.ax, moi j’essaie d’arrêter de fumer depuis quelques semaines…sans succès. Une clope avec un café ou un vin blanc, difficile de m’en passer. C’est quoi ces cigarettes électroniques ? Et comment avez-vous fait pour arrêter en deux jours ? Chapeau en tout cas. Moi aussi je peux en arrêter en deux jours…mais au troisième je reprends^^

          1. j.ax

            Moi aussi j’étais incapable d’arrêter, aucun mérite. C’est une invention géniale. Quand je dis deux jours, j’avais déjà tâtonné avec des configurations moins bonnes et plus contraignantes. Là, j’avais déjà réduit à cinq clopes par jours. Après qu’on mette 2 jours ou 5, peu importe.

            1. Grödion

              Et vous, avez-vous passé de bonnes vacances ? Vous êtes allé à la recherche du gros Fatih, du côté de Tirana ai-je entendu. C’est vrai cette rumeur qui court à votre sujet ? Avez-vous goûté aux charmes exotiques et érotiques made in Albanie ?

            2. Gil

              Eh ben, il s’embête pas le p’tit Grödion…

              Sinon… je trouve pas de vannes sur l’Albanie et le gros Fatih^^

              Je suis vieux tout ça, vous savez déjà…

  2. Gil

    Excellent angle d’attaque, Ixpaï (c’est votre nom en aztèque). À tous ceux qui matraquent et mâchonnent « c’est la faute aux marchés – aux marchés – aux marchés », il faudrait répondre : ce n’est pas grâce à la démocratie, aux « droits acquis », au peuple etc que vous êtes riches… c’est grâce aux marchés, au capitalisme, à quelques individus…

    1. XP

      C’est ce que cache tous ce discours contre les Marchés que l’on entend actuellement:

      Les gouvernements ont pris une importance énorme parce que les états ont fait appel à eux sans compter, ce qui a pour conséquence que la marge de manoeuvre du politique se réduit. Concrètement, ça veut dire que les capacités du liéviathan, au nom du fait majoritaire, à dépouiller les individus se réduit. C’est évidemment une excellente nouvelle.

      J’ai lu quelque part sur Causeur qu’un type y dénoncait « la dictature du Droit et du Marché ». Tout est dit. C’est en réalité l’arbitraire du pouvoir, qu’ils défendent quand ils dénoncent les marchés.

      1. Gil

        « Les gouvernements ont pris une importance énorme parce que les états ont fait appel à eux sans compter, ce qui a pour conséquence que la marge de manoeuvre du politique se réduit. »

        Intéressant paradoxe. Ce qui me gêne dans ce raisonnement, c’est que pour en arriver là, c’est donc que les gouvernements ont bel et bien pris une importance énorme, comme vous le dites. Leur manoeuvre se réduit, d’accord, mais à partir d’un niveau de puissance énorme. Et puissance acquise grâce aux marchés, donc. je ne sais si je me fais comprendre, je manque de temps et de concentration.

        1. XP

          J’ai rectifié en dessous: « les marchés ont pris une place enorme. »

          Mais vous avez raison de relever ce fait important: c’est bel et bien grâce aux Marchés que les Etats sont devenus tentaculaires.

          Autre lieu commun à retourner: les Marchés ne s’engraissent pas sur le dos des Etats, c’est au contraire parce que c’était exceptionnelement peu cher de faire appel à eux qu’ils en ont abusé.

          Et en plus, ils n’ont pas l’envie, les marchés, de « dicter leur loi » aux Etats. Là encore, on en est là parce qu’ils ne sont guère soucié de leur capacité de remboursement et donc de ce qu’ils faisaient de l’argent prêté.
          On pourrait au contraire leur reprocher de ne pas avoir été assez cher et assez regardant sur l’usage que les gouvernements faisaient de l’argrnt emprunté

        2. Gil

          « J’ai rectifié en dessous: « les marchés ont pris une place enorme. » »

          Oui merde, j’ai pas les yeux en face des trous. Mais bref.

          « c’est bel et bien grâce aux Marchés que les Etats sont devenus tentaculaires …….. On pourrait au contraire leur reprocher de ne pas avoir été assez cher et assez regardant sur l’usage que les gouvernements faisaient de l’argent emprunté »

          C’est bien ce que je ressens aussi. Et vous avouerez que pour nous autres libéraux, c’est tout de même un sacré morceau à avaler. Faudrait creuser, là.

          1. XP

            Disons que les Etats sont des clients particulièrement fiables: ils ont l’éternité devant eux et ils disposent de la police pour faire rentrer l’argent dans les caisses. Mais c’est le propre du capitalisme que de s’adapter.

            Un autre lieu commun me vient à l’esprit: je lis souvent chez les souverainistes (sur Desouche, par exemple) que le responsable de tout ça, c’est Pompidou qui a interdit que l’Etat emprunte en interne, aux particuliers… (vous devez connaitre ça mieux que moi).

            Qu’est-ce qui se cache derrière ce raisonnement? Que l’Etat aurait pu alors fixer des intérêts dérisoires? Qu’il aurait forcé les épargants à souscrire à des emprunts obligatoires? Qu’il aurait pu prendre la liberté de ne pas rembourser? Ou de confisquer purement et simplement les économies des citoyens?

            Vous me suivez?

            1. Gil

              « Disons que les Etats sont des clients particulièrement fiables: ils ont l’éternité devant eux et ils disposent de la police pour faire rentrer l’argent dans les caisses »

              Eeeh… oui, c’est un point de vue. Mais justement, c’est ce qui m’interpelle, comme on dit. Sans faire de morale ni rien, il faut alors faire cette constatation : les marchés, expression du libéralisme, jouent sur ce qui s’oppose au libéralisme : l’État et sa fiabilité à base de police et de fiscalité.

            2. Gil

              « (vous devez connaitre ça mieux que moi) »

              Euuuh non. Je ne sais pas comment je dois prendre ça… Comme souverainiste ? 😀

              « c’est Pompidou qui a interdit que l’Etat emprunte en interne, aux particuliers… » ??

              Pourtant, Sarko a récemment lancé un emprunt de ce type, non ?

            3. XP

              La réaction actuelle des marchés devrait vous rassurer^^

              Le propre du capitalisme, ce n’est pas d’être parfait, mais perfectible. Et il est probable que pour le coup, les marchés sont en train de se perfectionner, c’est à dire à dire d’apprendre à mettre leur nez dans les comptes publics.

              Permettez poi de revenir sur le point que je viens d’évoquer:
              Les souverainistes affirment qu’emprunter en interne aurait permis de ne pas être dépendant des marchés, de l’Etranger. Ca rejoint exactement mon intuition première: Ils pensent qu’en empruntant aux particuliers, l’Etat n’aurait pas été dépendant de ses créanciers. Comment ne pas être dépendant de ses créanciers? En s’arrogeant le droit de ne pas les rembourser, et ce au nom de l’intérêt général, le primat du politique sur l’Economie, la souveraineté populaire etc.
              C’est donc bien ce que je disais: Le droit et le Marché protège l’individu de l’arbitraire de l’Etat.

            4. nicolasbruno

              Oui, on retrouve chez Marine le Pen, Dupont Aignan, … cette idée selon laquelle la modification des statuts de la Banque de France en 73 (impossibilité pour le Trésor d’emprunter à la BdF et donc obligation d’emprunter aux banques privées)serait LA cause de l’endettement de la France. La justification en étant que notre endettement actuel serait alors quasi nul. Toujours cette incapacité de faire autre chose que des additions et des soustractions, alors qu’évidemment cela ne prend pas en compte l’inflation générée par une telle création monétaire. Sans compter l’amplification de la gabegie de l’Etat. Mais ce qu’il y a de pire, c’est l’impression qu’ils ont trouvé la clé, la martingale, qu’ils ont démonté le complot de l’Anti France. Il est amusant de lire leurs échanges avec VGE sur son propre blog, où il se fait traiter de traitre à l’Etat…
              Ce sont fondamentalement des socialistes, à des années lumières de l’idée libérale. La représentation politique française est ainsi à 99,9% socialiste. Nous sommes dans une démocratie sans liberté.

            5. Baraglioul

              Pas le temps de répondre à tout, mais il y a quand même une chose à souligner : même avant 1973, quand les Etats empruntaient, c’était, quasi-exclusivement, à des banques privées. Les emprunts qu’ils faisaient à leur banque centrale étaient exclusivement des emprunts à COURT TERME. Parce que, si une banque centrale prête de l’argent au gouvernement à moyen ou long terme, c’est Weimar en moins de deux.

            6. Baraglioul

              Autre chose encore : aujourd’hui, en France, les banques dites « privées » sont encore moins privées que ne le sont les écoles sous contrat. Tout simplement parce l’Etat contrôle l’industrie bancaire d’un bout à l’autre.

              Quelques exemples :

              (i) Tout d’abord, l’activité de banque est un monopole légal. L’Etat y donne accès d’une manière quasi-discrétionnaire.
              (ii) L’Etat a un droit de regard tant sur les dirigeants des banques que sur les actionnaires de celles-ci ; plus exactement, les autorités bancaires ont la charge veiller à…la « moralité et l’honorabilité » (de mémoire) des dirigeants et actionnaires de banque, et peut en conséquence s’opposer à leur nomination et aux cessions de part.
              (iii) L’Etat contrôle le bilan des banques.
              (iv) l’Etat contrôle, ou plus exactement plafonne, la rémunération des banques (i.e., les taux d’intérêt).
              (v) l’Etat garantit d’une manière quasi-officielle les engagements des banques (ou, plus exactement, les engagements des grandes banques).

              Par conséquent, il faut s’abstenir de parler de « marché » ou de « secteur privé » à propos des banques.

              Si vous connaissez un secteur de l’économie dit « privé » qui soit contrôlé dans une aussi large mesure que l’est le secteur bancaire, dites-le moi, je suis intéressé.

            7. Baraglioul

              Le propre du capitalisme, ce n’est pas d’être parfait, mais perfectible. (XP).

              Si par « capitalisme », vous entendez « communauté des hommes d’affaires », je suis d’accord.

              Mais, si « capitalisme » renvoie au cadre légal prôné par les libéraux (cadre dans lequel les individus évoluent pour faire leurs affaires), alors ce serait le contraire : le capitalisme est imparfait, mais non perfectible.

              C’est ce que les socialistes modérés, ceux qui veulent « réformer le capitalisme », ne peuvent comprendre.

              Ils sont conscients des succès du capitalisme, mais, quand ils constatent que le capitalisme (entravé) n’a pas (encore) réussi à supprimer toute la misère, bref, quand ils voient des clodos dans la rue, ils se disent : « on va corriger les défauts du capitalisme ».

              Mais ils ne comprennent pas que, payer Paul pour prendre de l’argent à Pierre et Jacques et en redonner une partie à Mouloud, ce n’est pas « corriger » mais « aggraver » les imperfections du capitalisme.

              C’est comme celui, qui, voulant construire une tour de 100m, et se rendant compte, au bout de 90m, qu’il n’a pas assez de matériaux, déciderait prendre les 10m de sa tour pour arriver à 100m.

            8. nicolasbruno

              @Baraglioul
              Il me semble que vous donnez de l’eau à notre moulin. En effet, lorsque l’Etat est actionnaire de banques françaises, l’Etat touche des revenus qui doivent bien être utilisés pour rembourser la dette.
              Mais je pense que la critique des souverainistes va beaucoup plus loin. Ils sont convaincus que seul l’Etat est intelligent et honnete dans ses investissemnts et ses choix alors que les entreprises et les banques privées sont nécessairement malhonnètes, avides de profit, etc…

            9. nicolasbruno

              @Baraglioul
              Un socialiste ne veut pas construire des tours de 100m mais des huttes citoyennes en torchis 100% eco-recyclables. Et on aura toujours assez de bouse pour combler les trous.

            10. XP

              @Nicolasruno

              « LA cause de l’endettement de la France. La justification en étant que notre endettement actuel serait alors quasi nul. »

              Je suis ça de très loin, mais il me semble qu’il y a dans leur argumentation quelque chose d’autre que l’idée selon laquelle l’Etat peut faire marcher la planche à billet.

              D’après ce que j’ai compris, il y aurait aussi l’idée que les créanciers seraient les épargnants Français…

              Merci de m’eclairer sur le sujet, si vous pouvez.

            11. nicolasbruno

              mmmh vous me nommez espion chez les souverainistes pour le compte d’Ilys, XP. OK, je vais tâcher de m’acquitter de cette mission. Et me rendre dans les caves nauséabondes de ces blogs. Souhaitez moi bonne chance.

            12. nicolasbruno

              M’a pas fallu longtemps XP.
              Je reviens avec la bible de l’économiste éco-citoyen.

              Pour vous répondre, il me semble bien qu’il s’agissse strictement de création monétaire par la banque centrale pour le Trésor, dont il est ici question.
              http://monnaie.wikispaces.com/Proposition+globale

              Sinon, il faut reconnaitre que sur ce site :

              http://monnaie.wikispaces.com/Home

              il y a bcp de choses intéressantes et un véritable « La monnaie pour les Nuls ».
              Il faut juste faire la part des choses entre la partie « explications » et la partie « interprétation », où là on trouve des perles…

            13. XP

              Vous savez quoi? Il y a des jours où je me demande ce que je deviendrais sans vous!

              Sinon, je les entend souvent citer le Japon (et l’Italie) pays où la dette de l’Etat est détenue par les particuliers.
              Avouez que l’idée de l’emprunt obligatoire n’est pas très loin, dans le processus logique…. Genre contraindre plus où moins les gens à ne placer leurs économies Qqu’à 1,5%, qui pourraient se transformer en 1% en temps de crise, avec un emprunt obligatoire qui pend tout le temps au nez des tranches supérieures.

            14. Gil

              @ XP : « Le propre du capitalisme, ce n’est pas d’être parfait, mais perfectible. Et il est probable que pour le coup, les marchés sont en train de se perfectionner, c’est à dire à dire d’apprendre à mettre leur nez dans les comptes publics »

              Oui, trois fois oui. Je ressens aussi ça, obscurément. Comme s’il fallait en arriver là, à ce que les États se goinfrent sur la richesse produite par le capitalisme, pour qu’on se rende compte de qui produit réellement la richesse.

              C’est ça qui est fascinant dans le moment que nous vivons : à la fois l’omniprésence de l’État, mais aussi un niveau de vie dû au libéralisme, niveau de vie auquel personne n’imagine renoncer; et même inconsciemment, les gens savent que ce niveau est dû aux valeurs du libéralisme, que l’État (et ceux qu’il entretient) ne vit dans une telle opulence que grâce aux marchés… enfin, j’explique ainsi une certaine résignation que j’ai vu même chez certains gauchistes quant à la nécessité pour l’État de rembourser ses dettes…

            15. Gil

              « Les souverainistes affirment qu’emprunter en interne aurait permis de ne pas être dépendant des marchés, de l’Etranger. Ca rejoint exactement mon intuition première: Ils pensent qu’en empruntant aux particuliers, l’Etat n’aurait pas été dépendant de ses créanciers. Comment ne pas être dépendant de ses créanciers? En s’arrogeant le droit de ne pas les rembourser, et ce au nom de l’intérêt général, le primat du politique sur l’Economie, la souveraineté populaire etc. »

              Ne fréquentant plus depuis longtemps Fortune-desouche et lisant peu Fdesouche, je ne me souvenais pas de ce genre d’argument aberrant. Mais c’est bien le genre Fdesouche, en effet. Il est sûr que quitte à emprunter, de la part de l’État, mieux vaut le faire à des gens qui ne vous laisseront pas vous en sortir par des sophismes pareils.

            16. XP

              De toute façon, l’idée générale, c’est que la volonté politique peut tout, et qu’au nom de de la volonté populaire, on peut tout se permettre… Que « l’intendance suivra », comme disait De Gaulle, et « qu’une banque ça se ferme, et qu’un banquier ça s’enferme ».

              Un coup de pensée magique et un coup de matraque.

              J’ai le pressentiment comme vous que ce qui se passe en ce moment est globalement positif.

            17. XP

              Mais enfin, pour résumer, l’idées même que « les politiques ne doivent pas se faire dicter leur loi par les marchés », ca veut dire quoi?

              Soit que l’on décide de ne pas s’endetter pour ne pas dépendre de son créancier, soit que l’on décide souverainement s’il faut ou non respecter ses obligations?

              ‘Ne plus dépendre de ses craanciers, ca veut dire quoi? » Soit ne plus emprunter de l’argent, soit trouver quelqu’un qu’on pourra éventuellement ne pas rembourser, c’est à dire racketer.

  3. Vae Victis Auteur de l’article

    On essaye souvent de descendre Houellebecq. En utilisant quantité d’angles différents. Et il suffit d’une courte phrase, d’une légèreté incongrue en apparence, pour faire éclater son intelligence et la bêtise de ses contempteurs.

    Houellebecq est invité dans une émission de « débats » dont le thème principal est les présidentielles – notre rendez-vous politique le plus important – et il répond que le sujet ne l’intéresse pas parce qu’il ne peut plus fumer. C’est extraordinaire.

    Et derrière, dans une autre émission, un gros tocard (prétendu philosophe) se précipite pour ironiser et montrer qu’il ne comprend rien à la portée de la remarque.

      1. Edward Newgate

        N’était-ce pas le courageux Mussolini qui prétendait « faire de la politique une esthétique » ? Quand ils font de la Culture, eux, ils sortent leurs revolvers, y ‘a pas à dire.

        Quand à Welbeck (pas le Daniel Nii Tackie Mensah, out pour 5 semaines) il a cette espèce de supérioté à la Muray qui consiste à toujours parler de téléphone, de pantalons, de clopes et des applications concrètes de la liberté. Ah le bon rictus du philosophe, le coup de mèche contre la chose concrète…
        « Soyez sérieux une minute » qu’il dit, en remontant ses loucaves de pd intello.

        C’est ca aussi qui sépare la Gauche de la liberté : la liberté (enfin, ce genre là de liberté) est toujours concrète et donc par là même auto-génératrice de liberté, alors que pour la Gauche c’est son énoncé, son concept qui la rend réel. Comme la Constitution US n’est jamais garante de la liberté, mais plutôt l’inverse. C’est semble-t-il un des traits du messianisme que de faire concoïncider proclamation et réalité. En gros pendre ses rêves pour la réalité.

        La video du PS est à ce sujet très éloquente : comment vous faire de l’art (avec du cochon pareil..) après ça ? Qu’est-ce qu’on peut dire après un tel truc ? Franchement, aucune moquerie ne tient, tout est dit, ce truc tue tout commentaire. C’est même plus de l’autoparodie. Pour faire le malin on pourrait dire que l’espace entre le signifiant et le signifié est DEJA tellement surchargé (en ridicule, en bêtise, en désir d’en finir avec tout, la vie, l’individu, l’incertain) qu’il ne nous reste plus rien à exploiter. J’veux dire…Houellebecq c’est déjà l’ancien monde. Le « On ferme » de Muray est un echec…Dantec est obligé de se placer dans l’Histoire, etc. Et nous on doit taffer avec ça ?

        J’ai pas envie de croire à la post-Histoire (ou fin, ou ce qu’on veut) mais à entendre ça…

        1. Irena Adler

          Nouveau venu dans la ‘Réaction’, Edward ?
          Formation de plasticien, peut-être ?

          C’est intéressant, ce que vous dites.

          ***

          « Quand à Welbeck […] il a cette espèce de supérioté à la Muray qui consiste à toujours parler de téléphone, de pantalons, de clopes et des applications concrètes de la liberté. »

          On pourrait aisément utiliser cette amusante petite répartie de votre part pour défendre le contraire de votre propos, mais soit.

          Vous venez de la gauche, n’est-ce pas ? ^^

          1. Edward Newgate

            Effectivement, Adler, nouveau venu dans la « Réaction » je suis ^__^

            En classe de troisième pourtant, cherchant une interviouve de Dantec – que je découvrais z’alors, en même temps qu’un Soral, je l’avoue, suite à une esclaffe paternelle lors d’une émission d’Ardisson – je tombe sur Subversiv et c’est le cerveau tout strié de noir, de rouge et de jaune que j’entre au lycée. Je prend le kontrol du journal lycéen, j’y fait passer le gros boulanger quetur honnis qui vend ses croissants choco-banane indegestes à 2E et ses kebab sans choux rouge à 5E (sans frittes non plus hein) pour un héros subtil et un commerçant respectable, j’y écrit quelques textes décrivant un certain JM Lepain pour un vieux gauchiste statophile pro-Saddam (vous voyez comme j’étais déjà courageux et brillant ?), j’y impose des photo de Naomie Campbell en slibard de bain en guise de pages publicitaires (j’ai certes du écrire deux ou trois merde sur la diarrhée et le canna’ pour séduire le prof d’histoire fan de Choron). J’ai 16-17ans ans, je rigole au CDI (« subversiv ? un truc anar’ ? » qu’il me dit le prof) en lisant Gag, Ambrose and co, m’énerve devant les post à rallonge d’un certain Pierre Damiens (j’ai encore en mémoire les incursions délirantes de la Mamie Delcambre, c’est vous dire), xp régale déjà, je baise comme un fou en disant nègres toutes les 3 phrases, et chaque mois pendant trois ans je vend le journal du bahut 1euro50 (pour financer LOL un voyage scolaire en Sicile) dans la cour en buvant au goulot d’une putain de bouteille de Champagne acheté au Super U du coin. En vérité, il y a de quoi être nostalgique de cette époque.

            Voyez, Adler, j’inventais I.L.Y.S many years ago, quand l’idée de répandre vos bitcheries insipides sur le ouaib’ ne vous avez pas encore traversé l’éponge qui git entre vos deux oreilles.

            Si c’est le « courageux Mussolini » qui a terminé de vous convaincre que j’étais un gochizt en conversion les récits de la marche sur Rome devraient vous renseigner sur la teneur en ironie du propos tant le Glaive de l’Islam y apparait pour ce qu’il est : un petit prof syndicaliste froussard théâtral.

            Pour la formation de plasticien, par contre vous avez vu juste (!!!). Je suis plasticien de formation, spécialisation chirurgie dada. Mais je crains fort que même mes bistouri ne pourront rien pour vous. ^___^

            @Octavius : Ah! Cette citation est juste époustouflante. Inconsciemment c’est à elle que je pensais en écrivant..

            1. XP

              « xp régale déjà »

              C’est exact. Le fil rouge de la fameuse « réacosphère » depuis le début, c’est tout de même XP.

        2. Octavius

          « alors que pour la Gauche c’est son énoncé, son concept qui la rend réel [la liberté] », écrivez-vous. Je ne résiste pas à vous communiquer l’exergue de Muray dans « Le 19è siècle à travers les âges ». Il cite Flaubert:

          « La Magie croit aux transformations immédiates par la vertu des formules, exactement comme le Socialisme. »

          Je me poile à chaque fois !

  4. Fascisme Fun

    Le mépris des droits individuels va de pair avec le mépris des réalités de l’économie libidinale.

    La Décadence occidentale commence à partir du moment où les femmes quittent le stupre des Bordels pour aller rejoindre les bancs de l’Université.

    Trop d’étudiant(e)s à tête de noeud et pas un seul annuaire officiel d’escort-girl, elle est là la réalité sinistre de ce pays « sinistre et entièrement administratif ».

    Combien de bibliothèques poussiéreuses, de salles d’expos subventionnés et de cinéma à la con déséspérement vides et ruineux ? Des tonnes et des tonnes , à vomir la culture par tous les trous.

    Le culte de la Kultur, c’est non seulement la mort de la culture mais le culte de la stérilité et de la tristesse.

    Socialisme = Frugalité = Pudibonderie

    1. XP

      Oui. Il faut écouter les discours fleuves de Castro pour se rendre compte à quel point le mythe socialiste est lié au culte de la Connaissance et de la culture.

      Pas un discours de trois heures sans qu’il ne parle dix fois « des socialistes cultivée » et des « américains ignorants ».

      Les musulmans ont la même structure mentale. Ils pensent que si les judéo-croisés opprimment les musulmans, c’est par ce qu’ils détiennent le Savoir et que Bil Gates est un Savant en informatique.

  5. dartagnan755

    Le propos de Houellebecq me paraît assez sur-interprété, lequel auteur n’a pas même son nom dans le vérificateur d’orthographe de Google Chrome.
    Je crois que le Fil rouge de la réacosphère confond souveraineté nationale et populaire, et oublie que le droit constitutionnel ne tombe pas des cieux. En revanche, très amusante première phrase sur Onfray.

  6. waroch

    Onfray est un mec que j’ai lu avec plaisir, dans le temps (traité d’athéologie + les sagesses antiques). Moi qui était et reste passionnée par l’histoire cachée de l’Europe, j’étais servi. Le problème, c’est qu’Onfray, en plus d’être un militant historien de l’athéisme, a voulu devenir philosophe. Et là, c’est grotesque. Pathétique. On dirait un élève de troisième qui se tripote dans sa chambre sous son poster de Che Guevara.

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