Je viens de comprendre pourquoi dans leur très grande majorité, les journalistes passent leur temps à dire des bêtises et faire des saloperies: parce qu’ils ne servent à rien.
Ils ne servent à rien non parce qu’ils font mal leur travail ou qu’ils refusent de le faire, mais parce qu’il n’y a pas de travail et qu’ils sont vingt quand ils devraient être seuls… Quand un journaliste nous informe que DSK vient d’être arrêté par la police de N-Y, que le procureur l’a inculpé… dans 99% des cas il a lui-même appris ces choses-là à la même heure et de la même façon que vous, c’est à dire en ouvrant son ordinateur le matin. S’il dit des âneries au lieu de faire son travail, c’est parce qu’en réalité, c’est un désœuvré qui en vient immanquablement à faire des sottises pour tromper l’ennui…. Les journalistes ne cassent pas des vitrines avec un lance-pierre pour faire rigoler les copains, ils ne passent pas leur temps couchés devant les boîtes-aux-lettres en faisant des croches-pattes aux vieilles, mais ils font des éditoriaux et commentent l’actualité sans que personne ne leur ait rien demandé, ce qui est à peu près la même chose.
On me dira que commenter l’actualité, c’est un exercice tout aussi utile que celui consistant à informer, à porter à la connaissance du public des faits qu’il ne sait pas (ce qui est la définition exhaustive du journalisme), même si les deux activités n’ont aucun rapport entre elles… L’ennui, c’est que si l’art du commentaire ne manque pas d’ intérêt, la discipline a encore moins besoin de bras et de plumes que le journalisme. La seule chose qui justifie qu’un type s’autorise à commenter par écrit l’actualité et nous dire ce qu’il en pense, c’est qu’au préalable un point de vue original lui a traversé l’esprit, et les points de vue originaux, c’est encore plus rare que les informations inédites.
Le seul journaliste sérieux en France, c’est Jean-Pierre Pernaud, puisque lui s’efforce tout simplement de faire son métier, c’est à dire livrer de vraies informations, à savoir des informations qu’on n’a pas déjà. Certes, ce ne sont pas des informations importantes, il se contente de nous apprendre qu’un boulanger vient de s’installer dans un coin perdu du Cantal, mais il s’agit stricto-sensu d’une information. S’il ne donne que des petites informations, c’est précisément parce qu’il est honnête et qu’il prend acte qu’il a comme la totalité de ses confrères aucune information importante à porter à la connaissance du public.
Prenez n’importe quel journaliste célèbre et durablement installé sur la place, et mettez en parallèle le nombre d’heures durant lesquelles il a fallu qu’il s’incruste dans votre téléviseur ou votre journal du matin pour justifier ses deux repas par jour avec le nombre d’informations qu’il vous a réellement données, et vous verrez alors que c’est le simple fait qu’il existe, qui fait de lui un nuisible…. C’est d’ailleurs pour ça que cette corporation est aussi agressive, chatouilleuse et prompte à l’auto-admiration: c’est le propre de toutes celles dont les membres se doutent bien au fond d’eux-mêmes qu’on pourrait parfaitement se passer d’eux au trois quarts, et mon estimation est clémente.
Et par pité, qu’on ne m’explique pas qu’il faudrait des journalistes plus à droite, plus honnêtes ou plus intelligents, je prendrais ça pour du persiflage…. Je vous remercie de votre attention. Au prochain épisode, nous évoquerons les intellectuels publics, cette bizzarerie franco-française qui à l’instar des vespasiennes du même nom n’en finit pas d’étonner dans les pays anglos-saxons et civilisés, là où les universitaires travaillent à l’université au lieu de glander à la télévision… L’exception culturelle, qu’ils appellent ça, ces petits merdeux.
Le texte est excellent mais pourquoi cette photo? Vous faites acte de candidature pour remplacer Zemmour dans l’émission de Ruquier?
Ca ferait un carton.
Bien entendu que je suis bien meilleur que tous ces cons-là.
J’ai mis cette photo pour mieux me faire comprendre. Il ne faut pas moins de Plenel et plus de Zemmour, mais moins de journalisteS et plus d’entertainment dans les médias, parce que ça sert à ça. Zemmour dit moins de connerie que les autres parce qu’il est trop occupé à corriger celle des autres, mais c’est l’exercice absurde consistant à être filmé pour donner son avis, qui fait dire des conneries. Pas le fait que celui qu’on filme au comptoir serait de droite ou de gauche, honnête ou malhonnête.
Les journalistes ne font que bourrer les cranes parce qu’il ne peut pas y avoir d’autre utilité au métier de pilier de bistrot professionnel.
D’ailleurs, ces gens là nous enfument en assimilant lleur droit à bavasser en flux continu à la liberté d’expression. Or, ce sont les totalitaires qui aiment les bavasseries interminables, les réunions incessantes qui durent des plombes… Castro, Chavez, ils parlent au micro jusqu’à des huit heures d’affilés, et en URSS, les réunions citoyennes avec prise de parole du public, il y en avait tout le temps. C’était même suspect de rester chez soi et de ne pas être un citoyen « impliqué ».
Ce flot de parole incessant et cette injonction permanente à donner son avis, c’est une manière parmi d’autre de s’emparer des consciences, quel que soit les opinions de celui qui parle.
Les parlottes philosophiques (« antiphilosophiques », pardon) interminables de Michel Onfray sur les ondes publiques donnent une idée du pénible que ça devait être pour les gens ce genre d’initiative pour l’édification culturelle du citoyen au temps de l’URSS.
En fait, il s’agit d’une conquête de territoire. La philosophie, la pensée en générale, sont des biens aristocratiques, les biens de l’aristocratie. il s’agit de s’en emparer et de les saccager. Par ailleurs, ce sont les domaines ou l’aristocrate peut échapper à l’homme masse; normal qu’ils prennent d’assaut la place.
C’est exactement pour ça que Naulleau s’intéresse à la littérature, qui est pour lui le territoire étranger par excellence.
Onfray plein volume dans les hauts-parleurs du lever au coucher dans les camps de travail, avec un auteur par semaine: la Semaine de Platon, la Semaine de Diogène, la Semaine de Nietzsche… vision d’horreur, mais c’est plausible.
Vous avez le chic pour choisir des photo dégueulasses je note…Non pas que cela dessert – j’en reprendrais plus tard, merci – votre propos mais bon… Et j’irais pas non plus jusqu’à dire que le pixel qui tache c’est la cravetouse du conférencier, mais tout d’même…
Puis je pense que les choses inutiles sont parfaitement indispensables et donc j’en conclus que vos journalistes ne sont pas si inutiles que vous tentez de nous l’faire croire…
Il est intéressant de constater que les journalistes télé, radio et presse écrite sont de plus en plus à la remorque d’informations postées par des citoyens lambda sur internet. Ils ne font que réagir à l’information plutôt que la produire. Toute l’affaire DSK par exemple a commencé par le tweet d’un militant UMP, la télé n’a fait qu’embrayer sur cet évènement pour ressasser avec plus ou moins de nuances ce qui avait déjà été discuté bien plus intelligemment et sérieusement sur le net par des gens plus intelligents que les journalistes.
En fait on pourrait même dire qu’il ne peut y avoir de journalistes sur le net puisque tout un chacun est un journaliste, c’est à dire un pourvoyeur d’information. Dépourvus du monopole de l’information, il ne reste plus aux journalistes que le commentaire et l’opinion, mais même cela peut leur être chèrement disputé sur internet puisque leur avis est souvent bien moins intéressant que celui de parfaits anonymes. Il n’y a donc que dans les médias traditionnels que l’on laisse Alain Duhamel, Ruth Elkrief et Nicolas Demorand raconter leurs inepties sans qu’un commentateur lambda ne les entarte.
Oui,mais il ne faut pas exagerer le role d’internet dans la perte d’influence de ces gens-là. A la pire des périodes de bourrage de crane, dans les années 80, il y avait le jounal Minute qui devait être le premier de France en tirage et qui avait sans doute plus de poigt que toute la toile réunie. Ils tapaient très justes et très forts, ont révélés la franscisque et la fille cachée de Mitterand et ça n’a rien changé.
Contrairement à une idée reçue, on ne vit pas la pire des période en matière de bourrage de crane, et contrairement à une autre (qui m’agace!) la pire des périodes a été celle Coluche/Desproges.
Qu’est-ce qui a arrêté la progression du cancer, voire l’a fait un peu reculer? La privatisation de TFI et l’autorisation de la pub sur les radios libres.
Internet a surtout été un désinhibiteur intellectuel pour pas mal de gens qui se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas les seul à penser comme il ne fallait pas, alors que les médias essayaient (et essayent toujours) de leur faire croire qu’ils sont isolés et ultra-minoritaires.
Mais quand on parle avec des gens qui essayaient de sortir du rang dans les années 80, il apparaît clairement que le terrorisme intellectuel battait son plein.
Aujourd’hui, il est surtout plus visible justement par contraste avec toutes les voix dissidentes qui s’élèvent partout, et les curés du social-libertarisme s’agitent d’autant plus qu’ils sont aux abois.
D’ici 100 ans, il y a fort à parier qu’on regardera les années 80-00 de la même façon qu’on regarde les années 30 aujourd’hui. On dira des « journalistes » : mais comment est-ce qu’ils pouvaient écrire des trucs pareils sans finir en taule ou au poteau ?
« Internet a surtout été un désinhibiteur intellectuel pour pas mal de gens qui se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas les seul à penser comme il ne fallait pas »
Ce qui a surtout changé, par rapport aux années 80, c’est que les commissaires politiques façon Plenel ou Albert Jacquard sont beaucoup moins visibles, voire inconnus du grand public.
Ils sont cantonnés à 23H… Et encore. A la rentrée, les emmissions de FOG, Guillaume Durand, et Taddeï disparaissent. Parce qu’un service public entouré de chaines commerciales a fatalement des imératifs d’audience et que les bavasseries des gauchistes, avant d’être mal-intentionnées, elles sont surtout irregardables.
Au cas où vous douteriez que ça a été pire un jour;
http://www.dailymotion.com/video/xcwdos_font-et-val-emigre-19-01-1984_music
Détail interessant: le commissaire politique qui présente le JT est Noël Mamère, qui devint le porte-porte parole enragé des opposants à la privatisation de TFI… Et qui une fois le combat perdu, préféra quitter le journalisme.
Ah, c’est vraiment du lourd, frontal et sans complexes. En plus, ils ont vraiment des tronches de pervers communistes sidaïques et alcoolos.
Ceci dit, on a quand même la version bobo 2.0 : texte du même genre, mais musique totalement africanisée. On n’arrête pas le progrès.
http://www.dailymotion.com/video/x4nn30_thomas-pitiot-mamadou-l-etranger_music
Vous avez bien fait de mettre ce lien, qui illustre parfaitement mon propos.
C’est exactement le même sketch à 25 ans d’intervalle. La différence? le premier est diffusé en prime (à une époque ou il n’y a vait que trois chaines parfaitement interchangeables) devant 10 millions de Français. Le second à une heure du matin. Parce que ça, même le gauchiste, ça l’emmerde. Ca ne le heurte même pas, ça l’emmerde. Vous mettez ça à 13Heure sur la 2, même les gauchistes zappent sur Pernaud.
Les gauchos historiques se font certainement chier à écouter leurs émules (qui ont le gros défaut de croire à 100% aux conneries qu’ils débitent), mais j’ai quand même la vague impression qu’ils ont laissé une sacré empreinte dans les esprits. Chez les gens de ma génération en tous cas (trentenaire bientôt plus vraiment trentenaires).
Bon, bref, avec un peu de chance, l’espèce s’éteindra naturellement. Tout ce que je veux, c’est vivre suffisamment vieux pour voir si on arrivera à se dé-allogéniser ou non.
Ahaha ! Les 45 premières secondes du Pitiot, quand il parle des rafles, sont hilarantes, un modèle du genre. Même les négresses à côté ont l’air de se foutre de sa gueule.
À propos du matraquage massif des années 80 : je suis frappé du nombre de gens qui me disent qu’ils n’aimaient pas les Inconnus à l’époque, et que maintenant ils les adorent (j’en fais partie)… c’est qu’on se rend compte aujourd’hui à quel point ils tapaient juste. Tout le monde sait que leur Florent Brunel s’est réellement incarné (le chanteur Raphaël). Il y a ça aussi, par exemple, qui rappelle fortement le duo Font et Val, même si le thème est différent (à partir de 0:45):
http://www.youtube.com/watch?v=DMKbZy6sQZQ
Votre exemple télévisuel est excellent, mais il me semble que la pire période n’est pas les années 80 pour une simple raison: si la propagande gauchiste était effectivement très forte, la liberté d’expression anti-immigration et de droite, voire libérale était bien plus forte à cette époque.
Le pic de puissance du Système me semble être le septennat de Chirac, entre 1995 et 2002. C’est l’époque des Guignols de l’Info qui font et défont les élections, de Karl Zéro et des reportages hebdomadaires sur l’extrême droite, de la victoire de foot 98 qui a anesthésié les Français sur le métissage, du rap « français » omniprésent sur les radios, de Djamel Debbouze, etc. La scène médiatique est très politiquement correcte et on a du mal à se souvenir d’un quelconque outrage aux moeurs antiracistes durant cette période comparativement à la nôtre ou aux années 80. Plus de Desproges ou de Minute et pas encore d’Eric Zemmour ou de Robert Ménard.
J’ai moi l’impression que c’est au moins pareil sinon pire aujourd’hui. Tout le monde fait attention aux procès donc aux dérapages. La propagande parait moins grossière parce qu’elle est rentrée dans le surmoi collectif. D’ailleurs Val n’est plus chansonnier, il dirige une radio d’Etat et y a été nommé par un président de droite. J’ai de plus toujours pensé que si Zemmour est haï, c’est bien moins à cause de ses propos sur les immigrés et l’assimilation-bien souverainistes d’ailleurs- que ceux sur les femmes.
Il y a moins de bourrage de crâne parce que les crânes ont été bien bourrés. D’accord en privé on peut entendre des propos ouvertement anti-islam, anti-immigration, pro-FN, bien plus qu’il y a 5-10 ans, mais essayez de discuter avec ces mêmes personnes au sujet de moins d’Etat, plus de libéralisme, du délire sur les femmes martyrs battues qui gagnent moins à compétences égales, du mariage gay, des familles recomposées. Les gens sont beaucoup plus collectivistes au niveau économique et beaucoup plus libertaires au niveau des mœurs, parce que la bouillie de gauche n’est plus l’apanage de la gauche.
L’Islam ne serait pas en train d’être rejeté si les gens n’étaient pas emmerdés par la racaille et qu’ils font un rapprochement. Les gens n’ont pas encore capitulés sur l’immigration parce qu’ils ressentent tous les jours une menace physique, sur tous les autres sujets, ils sont de gauche, ne serait-ce que par lassitude. La propagande ne leur apparait plus comme de la propagande cette dernière c’est diluée (sur la famille, les relations ho-f, la religion, la culture, le sexe)…
Bourdin lui même ( c’est dire ! ) reconnait que les journalistes sont amenés à disparaitre; à la place le règne des internautes.
Vous avez tout juste Xp. ( avouez que c’est rare que je vous le dise, profitez ! )
Simple : moi, je ne regarde plus la télé et je ne lis plus les journaux. Internet suffit. Ces parasites sont comme les sportifs et les stars du showbizz, ils n’existent que parce qu’on leur prête attention. Ignorons-les, et ils disparaîtront. C’est d’ailleurs ce qui leur arrive progressivement, et pourquoi ils redoublent de gesticulations.
Et la conséquence directe de l’inutilité sans cesse croissante de la corporation journalistique, c’est que sa survie n’en est que sans cesse davantage conditionnée à défendre un pouvoir fort, seul à même d’assurer la pérennité des avantages de caste qu’elle prétend conserver, là où les mécanismes normaux de l’offre et de la demande ne pourront que concourir à la faire disparaître. L’inclinaison médiatique envers le totalitarisme est donc parfaitement cohérente, et condamnée à s’intensifier jusqu’à ce que le virage vers l’entertainment soit suffisamment assumé pour que le monde médiatique n’ait plus de crédibilité en tant que faiseur d’opinion – ou que le public ait massivement embrassé une vision du monde qu’on lui aura assénée avec toujours plus de poids.
Quand aux journalistes eux-mêmes, certains sont sans doute lucides sur l’évolution des choses dans l’absolu, mais quand il s’agira de se préparer à céder concrètement sur leurs avantages de caste, ce sera une autre histoire.
De toute façon, les journalistes sont tous des vendus : ils ont un abattement automatique conséquent sur leurs impôts. En clair, ils savent où est la gamelle, et agissent en conséquence. Après ça, la déontologie et l’indépendance de la presse, c’est juste une vaste blague.