TeuGeuVeu teuf teuf

Moi aussi il m’arrive de prendre le train. Et même que j’ai des quinquagénaires en face de moi aussi. Et des beurettes en slip rose votant pour le Front National aussi.

Nan.

Je déconne.

Je ne prends jamais le train. C’est bon pour les journalistes littéraires. Le train. Ou pour les communistes alcooliques. C’est à dire les alcooliques qui n’ont pas les couilles de prendre leur voiture bourré. Toujours prêts pour déporter dans un goulag son prochain, mais pas fichu de prendre sa bagnole à plus de deux grammes.

Mais le train, c’est également pour les cosaques.

Alors, manifestement, dans le TGV, on trouve des cosaques et des communistes.

C’est ça la modernité.

Le vivre-ensemble.

Et, dans le TGV, comme un banal communiste, le cosaque a des envies de Julien Coupat.

Certes, le cosaque privilégiait à l’origine un mode de transport légèrement plus individuel que le train. Mais ne parle-t-on pas du cheval de fer ? La puissance d’un train ne peut-elle pas se mesurer en chevaux-vapeur ? Le major Spasetov n’était-il pas un cosaque dans l’armée de l’ataman Grigori Mikhaïlovitch Semenov, chef de la Division sauvage qui occupait la ligne du Transsibérien avec ses trains blindés ?

De même, le cosaque, de part son mode de transport, était plutôt un partisan du temps long et de la découverte de l’habitant, tout ce que, finalement, Julien Coupat et ses amis voulaient réinstaurer dans notre beau pays. Précisons. Un temps long tous ensemble. Avec les portes du train fermées pour d’évidentes raisons de sécurité. Un temps long un peu contraint donc. Pas le temps long de l’aventure à cheval où tu ne t’arrêtes que quand tu le veux et où tu ne discutes que quand cela te plaît. Non, chez les communistes, comme manifestement chez les cosaques de notre temps, on aime donner de petits coups de pouce au destin. Or, entre un procès de Moscou et une discussion avec le voyageur qui vous fait face après une demi-heure d’arrêt en rase campagne, existe-t-il une différence notable ?

Mais moi, je ne prends pas le train.

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À propos Blueberry

Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballote. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu alors qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire "oui" ou "non", de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous gifle, et la chose qui tombe dans le groupe n’a pas de nom. C’était peut être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a pas de nom. Et toi non plus, tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu comprends, cela ? Créon, Antigone, Jean Anouilh.

30 réflexions sur « TeuGeuVeu teuf teuf »

  1. XP

    Et oui, le libéral a une « mentalité de pisseuse », mais il prend sa bagnole, lui, parce que les transports collectifs et les injonctoins au micro à faire mimi à sn voisin il peut pas.

    Tandis que le cosaque, moderne, qui n’a donc pas une mentalité de pisseuse, lui, aime bien le transport en commun avec des moniteurs de colo qui causent dans le micro… Parce que les transports collectifs, c’est social, donc pas trop marqué consumériste/Mentalité de pisseuse…. Pas facile, la vie.

    Et puis le Cosaque moderne, il voudrait que les gens apprennent à garder les distances, tous ça, mais il parle aux beurettes dans le train, il va même jusqu’à leur demander d’enlever leurs écouteurs pour leur dire des blagues qu’elles ne comprennent pas… Et puis les cosaques modernes semblent ne pas aimer ces blackberry de consuméristes (de pisseuses, donc) mais voudraient rétablir les distances… Va comprendre, Charles.

    Romaric, si tu me lis, c’est de la controverse amicale et souriante, hein!
    Tu viens quand tu veux sur Ilys, tu auras toujours le gîte et le couvert*

  2. XP

    Oh mais il n’ y a aucun mystère!

    C’est une allusion à la la fille qui a porté plainte contre Jérôme Leroy, après que ce vieux machin ait tenté de lui parler dans le TGV Paris-Lille.

    L’Avocat de Jérôme Leroy a plaidé le fait qu’il a juste essayé d’engager la conversation et qu’il n’a eu aucun geste deplacé, mais l’avocat de la gamine a expliqué qu’étant donné le personnage et sa gueule, c’était suffisant pour traumatiser une adolescente…. Vous ne suivez pas l’actualité?

  3. Ignatius

    « Et oui, le libéral a une « mentalité de pisseuse », mais il prend sa bagnole, lui, parce que les transports collectifs et les injonctoins au micro à faire mimi à sn voisin il peut pas. »

    Incroyable. Des mecs insupportables qui vous expliquent le moindre méfait par  » c’est la faute au néoooo libéralisme  » – nous en connaissons tous. Mais ceux qui voient dans l’usage du train une rengaine communiste…quel bobo faut il être.

    Il y a les antifa de retard, et les anti coco d’une géographie à côté. Du kitsch, toujours du kitsch.

    1. Aquinus

      Des miens sympathiques amis, la trentaine, classe moyenne et 3 enfants, ont pour religion l’écologie. A chaque fois que je les revois, bien que restant agréables à biend es égards, je me dis qu’ils sont de plus en plus fanatisés.

      Par exemple ils ont comme hobby de ne se déplacer qu’en transport en commun. A 5. Avec les valises, poussettes, lits pliants, sacs de nourriture, etc… en TGV, en TER, métro (puisque pour aggraver les choses, ils vivent en région parisienne). Je les écoute narrer l’expérience, et je me dis qu’ils sont complètement timbrés. Harrassés de chaleur, dans des compartiments bondés, puants, tombant sur un con une fois sur deux, multipliant les aller-retour entre le quai et le wagon, et ce à chaque changement de train, pour se coltiner les bagages, emportant avec eux biberons, bouffe, eau, les enfants braillant… tout ça pour la « bonne cause », pour cette foi dont ils brûlent. Ils sont fous, complètement fous. Et pendant ce temps-là, pour moins cher, je trimballe autant de monde et chargement dans ma caisse, libre comme l’air, autnomie de mille bornes avant le plein, allant où je veux, quand je veux, sans un étranger grossier à qui j’ai envie de mettre le poing sur la face, pouvant m’arrêter pisser ou manger quand n’importe quel passager le veut.

      Je ne comprends pas aujourd’hui, pourquoi prendre le train. Ca me dépasse totalement, c’est un mode de transport du XIXe siècle qui devrait déjà avoir disparu.

        1. Aquinus

          Ils prennent le train parce que pour beaucoup, c’est gratuit, parce que je le paye à leur place. Ou bien ils le prennent parce qu’ils vivent agglutinés dans une mégalopole dont le réseau routier n’a pas été améliorié depuis un demi-siècle, pour des raisons purement idéologiques.

          Quand je pense qu’il y a des espèces de fous qui rêvent que tout le monde voyage dans des wagons, à la merci de syndicats communistes qui décideront à votre place de où et quand vous pouvez vous déplacer, et à quel prix…

          La voiture est l’une des meilleures armes anti-socialistes.

          1. Baraglioul

            Le 6ème point du Manifeste du parti communiste est d’ailleurs « Centralisation entre les mains de l’Etat de tous les moyens de transport ».

            Evidemment, on peut interpréter bien des embarras causés aux automobilistes par le durcissement du code de la route, l’ouverture de pistes cyclables, etc…, comme visant à mettre en application ce 6ème point.

            Néanmoins, si tel est bien son objectif, l’Etat français ne serait pas cohérent, dans la mesure où il a tout fait pour le développement de l’industrie automobile (prime à la casse, fonds de soutien à l’automobile…) depuis la nationalisation de Renault.

    1. Ignatius

      OUF j’ai cru un instant que j’étais un salopard d’islamo gauchiste, un coco, un CAB, c’est à dire dans votre structure mentale le même opposant génocidaire dans l’âme.

       » le propre de la société libérale est d’être jugée sur ses ennemis, plutôt que sur ses résultats »

  4. Vertumne

    D’ailleurs, dans la plupart des pays civilisés, le train, avec parfois un plafond en plexiglas pour admirer le paysage, est devenu un truc pour touristes. Comme ces babioles artisanales qu’on achète au marché de Noël. Ce n’est pas un moyen de transport « sérieux » comme la voiture ou l’avion.

  5. la crevette

    J’ai pris le train en juillet avec bb et une de mes filles. Nous avons ete retardees en gare de Dax par deux blacks qui ont mis le souk ds un wagon et qui se sont faits arretes ds la gare.Avec aussi une obese megere de 60 ans avec le petit flls Kevin derriere moi qui tapait sur mon siege… Je sue des pieds claironnait la Mere Grand. Je crois que je suis traumatisee a tt jamais.. Au retour j’ai du prendre un transilien a dix heures du soir avec la encore un black hurlant et en chaussettes immondes sur les sieges…
    En bretagne,j’ai dit a mon mari que prendrions les deux voitures,nettement plus agreable comme trajet.Il a eu la galanterie de me laisser gagner la course ce qui ne gache rien.

    1. la crevette

      Mais il peut arriver que la voiture ressemble étrangement à un TGV : en Bretagne, les voitures vont en moyenne dix à vingt km/heure moins vite que la vitesse indiquée, comme le TGV ne va jamais à sa vitesse maximale, c’est horripilant.
      De même, les vaches regardent les trains passer. Et bien cette après midi, sur l’autoroute, j’ai vu une vache courir sur le bas côté de la voie! Effrayant… J’avoue avoir été passablement décontenancée.
      J’ajoute que je n’avais pas bu, même pas le vin de JL.

  6. Gil

    J’aimais bien les gares avant… mon côté XIXº siècle, sans doute… mais c’est vrai que ça devient de plus en plus mal fréquenté… j’ai raccompagné quelqu’un hier à la gare d’une petite ville du centre de la France : devant la gare et sur les quais, une trentaine ou quarantaine de punks et punkettes à chiens de toutes races et demi-races (les punks, pas les chiens) particulièrement crasseux, agressifs et bourrés, certains essayant de monter sans billets, et presque autant de chiens. Jamais vu un tel regroupement de PACs en province – toute la police de la bourgade semblait être présente, aussi.

  7. Nebo

    C’est très bien les gares… et c’est très bien les transports en commun… il suffirait juste de remettre de l’ordre là-d’dans… d’nettoyer un bon coup toute cette merde…

    La lessive quoi ! Qui osera user d’la lessive ? Telle est la question.

    1. Vae Victis

      Non mais ça va pas ! Il y a deux choses qui ne faut jamais remettre en ordre : les transports en commun et les facs de socio. Il faut les laisser pourrir sous peine de voir ces crèves-la-faim se répandre et contaminer les espaces que les gens de bien fréquentent. C’est très bien, ça forme des abcès de fixation pour loqueteux.

  8. Vertumne

    Les bus subissent également le même sort. En fait, tous les moyens de transport en commun, tout comme ce qui est du domaine du public, de l’Etat, deviennent l’apanage des non-citoyens (étrangers, mineurs).

  9. Edward Newgate

    Moi j’adore les trains. Ou plutôt, ce que j’aime dans le train c’est les gares. Ça me parle toujours une gare. Quand j’arrive à la gare, par exemple en semaine ou les samedi, par le bus 51 de Woippy je m’arrête toujours quelques secondes pour la regarder un peu, comme ça. Son regard dur de schpountz (c’est à Metz) m’interpelle à chaque fois, mais il faut faire avec. Vraiment, c’est kiffant d’aller prendre le train, j’ai du mal à croire tout ce que vous dites. J’aime plus que tout ma bagnole mais le train c’est quelque chose. Une fois entré dans la gare il y a tout un paquet de mondes et d’imaginaires qui vous tombent sur la gueule. Du kiosque aux travailleurs costumés en passant pour toute une populace graisseuse et imprévisible prête à vous piétiner à la moindre détonation, y’a du flic, du fric, du trafic et tout un tas de fuites impossibles et désirables qui traversent là, juste sous nos nez…Y’a un côté nouveau roman absolument irrésistible dans une gare. L’adultère, l’espionnage, l’odeur de clope qui n’est pas là mais qu’on sent quand même, la pression nègre et policière, c’est très stimulant comme ambiance je trouve. La gare c’est l’aventure à peu de frais, et j’y passe souvent des heures. Je fais même parfois la queue pour m’acheter un billet, et au moment même où l’hôtesse arabe avec sa dent cariée m’appelle depuis sa lumière verte je me dérobe en simulant un appel sur mon téléphone portable. Je prend jamais le train, mais wallah, j’adore çà.

    1. nicolasbruno

      le train, c’est l’Amérique, la civilisation. L’aiguille qui perce les poches de sous-développement. Les tueurs qui se font descendre par Charles Bronson dans « Il était une fois dans l’Ouest ».
      Arrétez de voyager en Seconde classe les gars, en Première on reste la plupart du temps en agréable compagnie.

        1. Edward Newgate

          Et les japonais sont encore en totale adoration devant les trains et métro. Le réseau ferroviaire est tellement significatif du socialisme nippon, et là je rejoins le texte : ponctualité, propreté, utilisateurs bien rangés au bon endroit…ça sent bon le collectivisme…Beaucoup de gosses ont leurs jouets shinkansen (existe en ballon gonflable) et papa salaryman a forcément chez lui une version miniature, porte-clef, calendrier,etc.

          Le summum étant cette pub pour le nouveau Hayabusa Shinkansen : les gens s’arrêtent dans la rue pour la regarder (et puis éventuellement y aller de son commentaire : ah, notre train alors!). Le train comme vecteur d’autocélébration…

          Le train ça me rappelle aussi que les seules fois de ma vie où j’ai acheté Minute, où une connerie du style, c’était pour le laisser bien posé à la vue du Kontrollër communiste à sinistre démarche qui fatalement finit par rappliquer…On est bête des fois^^

          1. nicolasbruno

            Il me semble qu’il ya une différence fondamentale de nature entre le collectivisme et le nationalisme nippon.
            Ponctualite, propreté et ordre, c’est le respect de l’autre et sûrement pas le résultat du collectivisme. Le collectivisme commence sans doute par l’uniformité des comportements (obtenue par la force), mais cela finit en générale dans la crasse et le bordel. Quoi de plus laid qu’une usine est allemande de Trabant ou encore que certains quartiers du Moscou de l’époque communiste? Les seules choses ordonnées dans les pays communistes sont les quartiers accessibles aux journalistes occidentaux (métro de Pyongyang, grandes parades socialistes, …)

  10. Edward Newgate

    Le respect de l’autre ? Au Japon ?

    Vous n’êtes pas sérieux…Collectivisme efficace car socialisme plein de fric et de moyen, avec contrôle poursuivi toute l’existence : on compte plus les pubs à la télé, à la radio, depuis le tsunami « rappelant » qu’il faut être bien poli, bien gentil, aider les vieux (les pires vieilles du monde sont japonaises, à foutre sans arrêt des coups de coude, à ricaner insidieusement dans le bus, métro, boutiques, et gaijin ou pas hein…), prendre un plat en plus au resto, faire des dons, se faire livrer à domicile, éteindre la clim par-ci par là, aider les vieilles à porter les sacs… Je passe sur l’école, la morale au travail etc.

    L’Etat ne lâche jamais l’affaire, et il y a un truc que les pays communistes pauvres n’ont pas : le shopping, les gadgets, les masseuses d’oreilles, Rilakuma.

    Il n’y a pas de respect de l’autre au Japon. Bon déjà il n’y a pas d’autres à proprement dit, mais passez dans un izakaya après le taf, quand le regard officiel (État, patron, etc.) n’est plus là, je suis sur que vous changerez d’avis…Sans cette pression, au moindre tremblement ce serait la panique. Les japonais paniquent très rapidement et très fortement. Demandez un kitkat au thé macha à un vendeur de kitkat à la fraise, vous le constaterez très rapidement : hors consignes, ils bugent instantanément, suent, bafouillent etc. C’est très impressionnant. D’où le besoin d’une pression constante et puissante sur la population. Vous pensiez peut-être que c’est tout naturellement que les retraités de Fukushima proposaient de reprendre du service ? Il ne faut pas sous-estimer le bourrage de crâne patriotique à tendance socialiste. (J’ai comme idée que l’Asiate a le socialisme ontologique. Il lui faut une matraque pour se bouger un minimum, là ou le blanc ne rêve que de balade en bagnole sur des routes interminables ou de monter son entreprise ou de baiser des filles)

    Et puis comment passer d’un peuple essentiellement cruel et morbide à l’espèce de troupeau pacifiste consumériste sans un contrôle fort par l’État ?

    Je constate qu’ici, donc, le socialisme se tient propre, ce qui est plutôt agréable.

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