Tristesse gauloise

Qui a bien pu accréditer cette idée que la France était le pays de la gaudriole et du libertinage ? La France était un pays sinistre, entièrement sinistre et administratif.

Houellebecq, Plateforme ; p.67

36 réflexions sur « Tristesse gauloise »

  1. Octavius

    La médiocrité du Houellebecq est très largement compensée par Fragonard et sa chouette escarpolette qui « branle » opportunément ! Vous avez, semble-t-il, lu 67 pages… Faites donc une pause avant de reprendre. Quel(le) vaillant(e) lettré(e) vous faites ! « Vae Victis », Houellebecq !

  2. Il Sorpasso

    C’est une de mes préférées. Il aurait fallut faire un best off : j’inclurai, outre celle de VV :

    « Vivre sans lecture c’est dangereux, il faut se contenter de la vie, ça peut amener à prendre des risques. »

    « La religion la plus con c’est quand même l’Islam. Quand on lit le Coran, on est effondré, effondré ! »

    et puis peut-être, bien que plus facile et moins esthétique littérairement :

    « Comment est-ce que vous voudriez rencontrer quelqu’un qui travaille pour Marianne ou Le Parisien sans être pris d’une envie de dégueuler immédiate ? La presse est quand même d’une stupidité et d’un conformisme insupportables, vous ne trouvez pas ? »

    Le doublement (La France était un pays sinistre, entièrement sinistre et administratif.) est une technique courante chez MH, il y a quelques belles pages d’études dans « Houellebecq, en fait » de Dominique Noguez.

  3. Fascisme Fun

    Le simple fait que Houellebecq soit français prouve que la France est à la pointe de la sinistrose.

    Je me reconnais dans chacune de ses lignes. Il doit surement exister un type « humain » houellebecquien.

    De tous les films où sont évoqué la fuite en avant de l’individu dans la chiasse contemporaine (Tokyo Fist, Made In Britain, Taxi Driver, Festen, Hardcore), c’est encore un film français qui est le plus sinistre et le plus viscéral, le fameux Seul Contre Tous de Gaspar Noé.

  4. Octavius

    Merde à la fin ! On répétait il y a quelques temps que la France est le pays le plus dépressif au monde (consommation d’antidépresseurs, avenir envisagé sans enthousiasme, et cetera). Et bien je dis qu’en temps troubles, cette supposée dépression est la manifestation la plus éclatante du génie français, de sa lucidité. Il y a une grande vulgarité dans l’optimisme permanent. « La gaudriole et le libertinage » conservent un parfum tout français, et même le trouduc gauchiste est parfois pourvu de l’humour ou de l’esprit « gaulois » qui semble échapper au petit plumitif Houellebecq.

    1. Irena Adler

      Oui !

      Se sentir triste, en certaines circonstances, est un signe de santé mentale. Et continuer à ricaner, le signe qu’on prend de la coke.

      Bien sûr, le vieux stéréotype gaulois de l’humaniste fêtard rabelaisien qui-a-pleins-d’amis-qui-ne-pensent-pas-la-même-chose-et-c’est-pour-ça-qu’il-les-aime, qui picole de trop, mange de trop, ne surveille pas son cholestérol et pince les fesses des femmes, grâce à Dieu, n’est pas encore totalement disparu.

      Cela étant, la « révolution » ascétique et prêchi-prêchante des soixante-huitards leur a tout de même fait beaucoup de mal. Houellebecq, avec son petit côté contempteur des vanités terrestres amateur de médailles (en chocolat), est bien typiquement un enfant de 68 de ce côté. L’une des caractéristiques auxquelles ont reconnaît le post-moderne étant qu’il ne sait ni rire franchement, ni faire la fête.

    2. j.ax

      La dépression associée au génie français? Pas d’accord… du moins on ne devrait jamais accepter d’en rester au spleen, se complaire là-dedans. Déjà parce que la dépression n’a rien de glamour, c’est une maladie grave. Au niveau collectif c’est encore plus redoutable. Quand je visite Paris aujourd’hui, j’ai l’impression d’une ville en profonde dépression collective, pourtant les Parisiens ne s’en rendent même pas compte et continuent de se croire les meilleurs du monde et de voter pour Delanoé.

      « En temps troubles, cette supposée dépression est la manifestation la plus éclatante du génie français »… hum c’est plutôt un signe éclatant de mauvaise santé voire de mort annoncée à mon avis… après que Hitler eut paradé à Paris, ce ne sont pas les dépressifs qui se sont battus. Je pense beaucoup ces temps-ci au grand résistant et officier par la suite auprès de Leclerc qu’était mon grand-père. Pas une once de spleen ou de complaisance dans ses lettres je vous assure; tout est bonne humeur, lucidité et courage.

      1. XP

        Très joli message, l’évocation de votre grand-père est bien sympathique.

        Ce que je pense, c’est que la dépression est le fruit d’un manque de lucidité, du fait que l’on pressent la mauvaise nouvelle, que l’on se doute, mais qu’on refuse de l’envisager et que l’on se construit un mur de mensonge…De fait on ne dort plus, on se dit au moindre bruit que c’est l’heure, que le mur est en train de s’écrouler.
        Mais ne fois qu’on a pris acte de la sale réalité, le problème est d’une certaine manière réglée, on se sent léger. Comme votre grand-père, dont on se doute qu’il devait être libéré de ses illusions sur ses compatriotes.

        1. j.ax

          J’ai été amené cet été par les circonstances à me rendre au lieu de sa mort au champ d’honneur en Alsace où une commémoration va avoir lieu en son souvenir. C’était incroyable de voir à quel point on s’intéressait à lui et la gratitude des gens. Un vrai choc personnel de comprendre enfin pleinement, moi jeune con plus si jeune que ça, l’immensité de ce que cet homme a accompli, en une vie qui aura été plus courte que la mienne. Son deuil, qui, dans ma famille, aura duré 50 ans, a empêché paradoxalement une certaine transmission, celle de la compréhension intime. Je suis très impatient de lire sa correspondance (quand elle sera numérisée, par précaution) en intégralité. Beaucoup de choses sont omises, temps de guerre oblige. J’ai déjà lu qu’il avait peu d’illusions en tous cas sur certains de ses collègues militaires. Comme d’autres il a tout simplement quitté l’uniforme, après la débâcle, pour continuer à se battre dans la clandestinité, jusqu’à 1943 et Leclerc et sa 2e DB. Entre une photo encore joviale avec des camarades vers 39-40 où ils n’ont pas l’air d’avoir encore bien réalisé ce qui se passe et celle de l’officier au visage grave en 44, sur le laisser-passer avec prérogatives étendues délivré par l’état-major américain et visé par Eisenhower, il y a une éternité. Très impatient, donc, d’étudier cette correspondance.
          Je ne suis pas sûr qu’il ait eu des opinions politiques très nettes, hormis celles de son milieu. C’était avant tout un homme d’action, au sens noble du terme. Accessoirement celles de Leclerc m’intéressent beaucoup: attaché aux « valeurs de la France monarchique » mais « il rompt avec l’Action française en 1940, jugeant que le mouvement trahit ses idées et fourvoie les élites qui le suivent. Il se défait également, à cette même époque, des préjugés antisémites des milieux maurrassiens. (…) De tradition catholique, fervent pratiquant, il a manifesté toute sa vie son attachement à sa foi » (Wikipédia). Figure très importante que celle de Leclerc, disparu dès 1947. C’est Jeanne d’Arc au XXe siècle. De Gaulle n’aurait pas été possible sans Leclerc. S’il y a un « esprit français », pour moi, c’est chez ces gens-là qu’il se trouve et c’est un pur diamant.

        2. Irena Adler

          Il y a pourtant des réalités – graves – qui empêchent de se sentir léger, XP. Notamment les réalités contre laquelle la lutte est inutile, impossible, voir mal vue du public et fortement déconseillée.

          Lorsqu’on est un militaire, surtout gradé, non seulement on a les moyens à disposition, mais le devoir de lutter contre l’ennemi. Cela, quand on possède une personnalité combattive, est proprement grisant! C’est ce à quoi – d’une façon ou d’une autre – aspirent au fond tous les hommes.

          Or la mentalité combattive, utile et bonne lorsqu’on est militaire en temps de guerre, cesse de l’être dès que ledit militaire par exemple, n’a plus rien d’autre à faire que de partir en retraite et retourner à la vie civile. J’ai un ami comme ça, médaillé, qui était un excellent élément lorsqu’il était dans l’armée, très frondeur, très volontaire. Mais à présent qu’il a fini de servir sa nation sur le terrain, le voilà tout perdu ! Où investir, et dans quelle cause valable, toute cette formidable énergie de bien faire et de se battre qui l’anime ? Il n’a trouvé aucun exutoire à sa combattivité naturelle dans les bureaux chargés d’ennuis du ministère de la Défense : malgré toutes les belles propositions de carrière qu’on lui faisait là-bas, il en a claqué la porte.

          La force, la positivité, la capacité de don qui se retournent contre l’homme riche en énergie vitale, dans un monde où personne n’en veut, voilà la raison principale de toutes les grandes dépressions !

  5. Rosco

    Cette forme de dépression collective qu’on rencontre partout en France, c’est le signe d’un renoncement, la marque que le peuple n’est plus à la hauteur de son passé. Bref, après 1000 ans de lutte à essayer de ne pas se faire bouffer par les Anglais en particulier et les autres en général, le peuple français reconnaît enfin sa défaite définitive et s’enfonce lentement dans les antidépresseurs et le métissage.

    Malheur aux vaincus and all that, n’est-ce pas…

  6. Nebo

    Houellebecq a raison pour ce qu’est la France aujourd’hui… mais fut un temps où elle a été un souffle de liberté sur tout le continent européen… bien avant la Révolution de 1789… Rabelais et Montaigne ont initié la chose et les Libertins des 17ème et 18ème siècles ont laissé des perles en matière d’écriture en même temps que tout un art de vivre. Il ne faut pas voir dans le libertinage uniquement une affaire de gaudriole. Paradoxalement c’est sous l’Ancien Régime que ceci a pu être lancé… et certainement pas sous la République qui coupe, dés ses débuts, la moindre tête qui dépasse.

    De même, il faut tenir compte du fait que Houellebecq transpose son expérience personnelle sur toute le France.

    Je ne vais pas vous raconter mes « exploits », ça va paraître exagéré… mais moi j’affirme que la France est encore le pays du Libertinage et qu’on peut, encore, y rouler dans l’herbe avec des femmes lascives et libres, à la peau fraîche et à l’esprit serein… avec des rires, du vin et, important… avec de l’intelligence et de l’esprit. Si si… je l’affirme. Il faut juste faire un pas de côte, être observateur, les « initiés » en la matière se parlent par codes secrets et par gestes suggestifs, ils se reconnaissent à 10 km à la ronde. Ces personnes, hommes et femmes, n’ont rien à voir avec les milieux échangistes à la DSK, hein, ceux-ci ne sont que le revers de la médaille du puritanisme administratif et poussiéreux. Sous l’Ancien Régime, contrairement à ce que beaucoup pensent, ça baisait toute la semaine, partout, dans les salons, dans les granges à foin… et ça allait juste à confesse le dimanche et les affaires du Royaume comme du peuple étaient tranquillement menées. Aujourd’hui, en effet, c’est devenu souffreteux, pornographique, consumériste, uniquement intéressé… jadis c’était gratuit, ludique et léger. Et lorsque c’était intéressé, on conciliait l’utile et l’agréable.

    Je suis un fan du film d’Edouard Molinaro, « Mon oncle Benjamin », avec le grand Brel… cet esprit a bel et bien existé en France, plus qu’ailleurs… à part peut-être en Italie, à Venise, avec Casanova… celui-ci a écrit ses Mémoires en… français. Ce qui est un signe.

    Alors les amis… c’est un serbe qui doit vous apprendre ça ? ^^

  7. Ignatius

     » ça baisait toute la semaine, partout, dans les salons, dans les granges à foin…  »

    Ca semble naif. Est ce que le libertinage ne se limitait au salon ? Nous n’avons – à ma connaissance – aucun instrument ou document pour mesurer ce qui passait dans les granges à foin, donc dans la vie sexuelle de 95% de la populace.
    Des infos ?

  8. Nebo

    Les auteurs licencieux des 16ème, 17ème, 18ème siècles. Je pourrais aller chercher dans mes archives et vous dire ça à l’occasion. Je n’ai pas les noms en tête car ce ne sont pas « les grands classiques » enseignés par Lagarde et Michard. Mais pour vous donner une idée de la liberté de moeurs qui existaient en France, par exemple les bains publics étaient mixtes en France pour une bonne partie du moyen-âge (restes de pratiques romaines de l’Antiquité ?)… l’église a mis un certain temps pour pouvoir interdire ce genre de pratiques.

    Sources : http://www.klincksieck.com/livre/?GCOI=22520100380270

    Mon épouse y travaille… aux Editions Klincksieck qui dépendent des Editions Belles Lettres

    Pour le reste, je ferai des recherches ce soir dans ma bordélique bibliothèque et vous livrerai avec plaisir les noms des auteurs sulfureux qui en racontent de jolies qui ne se passent pas que dans les salons, hein… 😉

    A moins que le grand et estimé Restif ne me précède en une de ses fulgurantes interventions et ne vous livre les noms avant moi, lui dont la mémoire est un labyrinthe dans lequel il se retrouve plus facilement que moi qui est creusé la mienne de galeries haschichaines exagérées… 😀

  9. XP

    Ce qui se passait dans les granges à foin, on s’en doute… On devait y être plus porté sur le viol vite fait bien fait de la boniche ou de la fille du plouc par le plouc lui-même que sur le libertinage.
    La seule chose qui était alors aussi dégueulasse que la vie de la populace, c’est la populace elle même.

    1. Irena Adler

      « La seule chose qui était alors aussi dégueulasse que la vie de la populace, c’est la populace elle même. »

      Vous qui ne savez absolument rien des mœurs paysannes de l’ancien temps, de qui précisément parlez-vous ? Sachez tout de même que les campagnes ont compté longtemps la majorité des défenseurs de l’Eglise et de nos Rois. Et je peux vous assurer qu’on fait encore aujourd’hui beaucoup plus de cas là-bas de la vertu des filles (et de la dignité du comportement de tous les individus en général), qu’on n’en fait à Paris, – où l’absence de morale et la débauche, voir la prostitution à toutes les échelles sociales, dans la plupart des milieux un peu bourgeois, est pour ainsi dire devenu la règle.

  10. Nebo

    « On devait y être plus porté sur le viol vite fait bien fait de la boniche ou de la fille du plouc par le plouc lui-même que sur le libertinage. »

    Très réducteur, ami XP, aussi réducteur que de dire qu’avant c’était mieux… ou qu’avant c’était pire. ^^

    Je précise, Ignatius, en effet… mon envolée peut sembler naïve, mais en vérité elle ne l’est pas. Je n’ai pas dit que « 95% de la populace » niquait à tout va… hein… j’ai dit que ça baisait partout, j’entendais par là : dans toutes les classes sociales… je ne suis pas comme Onfray qui pense que le Libertinage peut se pratiquer par tout le monde… je pense que c’est une affaire hiérarchique, encore, ça n’est pas donné à tous et tout le monde, ça requiert un certain savoir-faire et exige une discipline et une ouverture d’esprit (et de corps) hors du commun. Mais… tout de même… les français ont bien mérité leur réputation, il n’y a pas de fumée sans feu.

    Ceci indique une certaine façon d’être qui était présente au sein de la population française qui par sa situation géographique a subi aussi bien l’influence nordique puritaine et l’influence sudiste, méditerranéenne plus sensuelle. C’est un curieux mélange, peut-être faut-il venir de l’extérieur pour s’en rendre compte, je ne sais pas… en tout cas, voyez-vous, moi, ça m’a fait aimer la France… j’ai su apprécier, je pense, son âme à partir de ça… Je pense même que lorsque Houellebecq dit : « La France était un pays sinistre, entièrement sinistre et administratif. » et bien Mai 68, d’une certaine façon a été, dans son fond, une réaction contre ça… après dans la forme, c’est devenu n’importe quoi… Mao, trotskystes et compagnie… la chienlit et le désordre pour le désordre… mais tout démarre de Starsbourg et de Nanterre, parce que les écrits situationnistes circulent et que les étudiants (majeurs pour certains… 21 ans à l’époque) veulent pouvoir se mélanger, filles et garçons, dans les dortoirs qui sont strictement séparés. C’est comique, non ?

    1. Ignatius

      La première revendication de Cohn Bendit en faîte : pouvoir baiser d’avantage.
      Ou lorsque le libertinage n’est plus une aventure individuelle mais un programme politique.

      Merci pour votre lien Nebo. Et laisser XP, il a tellement peur d’être taxer de passéiste et d’être confondue avec certains (  » la terre ne ment pas  » ), qu’il préféra toujours vous démonter quelques tendres nostalgies.

  11. Fascisme Fun

    @Nebo

    « De même, il faut tenir compte du fait que Houellebecq transpose son expérience personnelle sur toute le France »

    Bien au contraire, je crois que Houellebecq parle de choses qui le dépasse.

    S’il se vend autant à l’étranger, si l’on se reconnaît dans ses bouquins du Nebraska à l’Oural, c’est parcequ’il a identifié une tendance lourde de l’époque.

    Il faut lire le sublime texte de Jean-Louis Costes, le Roi du Shit

    http://jeanlouiscostes.free.fr/textes.htm

    « C’était en 1970, le temps des hippies. Oui, bon sauf que moi j’étais pas hippy, mais alors pas du tout! Je risquais pas avec les parents que j’avais! Non, pour moi c’était pas écharpe indienne pantalon pattes d’éph et cheveux longs. Pour moi c’était enfermée dans un collège catho fossilisé de fond de province rance, chemise bleue blazer bleu avec l’écusson Notre-Dame sur le coeur… et coupe skin-head. C’est pas que j’étais skinhead, je connaissais même pas le mot. C’est que mon père etait skin head… Enfin skinhead… Je veux dire facho quoi, au sens facho des gauchos : un poil de trop sur le caillou et il me cassait la gueule. Fallait pas que le cheveu touche l’oreille. Compris?! Alors vous m imaginez en 1970 au lycée au milieu de tous les frimeurs en babas ou palestinien avec sac militaire tagué rolling stones! J’avais l’air trop con ringard avec mon blaser bleu écusson Notre-Dame sur le coeur et ma coupe à papa facho. In-fré-quen-ta-ble in-bai-sa-ble j’étais! Toutes les poufs se faisaient sauter mycoses libération sexuelle, et moi je pouvais me branler. Les femelles libérées se font sauter par les babas cohn-bendit en solex et pas par des faux fachos à vélo. Et encore me branler… même me branler c’était pas permis. C’était le péché, la surdité assurée, l’homosexualité rampante l’anus ouvert. Dixit Papa. Une tache de sperme sur le drap et c’était la claque dans la gueule assurée et la honte totale, le drap du péché exhibé et la femme de ménage qui ricanait « Massieu Jane-Louisss, ca koi ca tache laaaa? » Ouah la honte! Je courrai m’enfermer dans ma piaule en attendant l’heure du chatiment. Et le doigt dans l’anus je ruminais haine des babas cool sauce frustration. Et ça montait grave dans ma tête les pulsions de meutre genre je descend toute la famille avec le fusil de chasse à Bon-Papa et puis je vais au lycée et nique toute cette bande de babas et salopes avec les grenades de 14-18 trouvées dans la cave! Bon j’avais la haine, mais surtout j’avais l’envie. L’envie de baiser, l’envie dêtre cool branché, baba baiseur de meufs et pas facho ringard de fond de classe jamais invité aux boums qui connait rien à la chatte et a jamais tiré sur le shilum. Tirer sur le shilum! Le shilum, sésame de la chatte! Alors là, je vous dis tout de suite, en 1970 si t’as pas tiré sur le shilum garde ta queue dans ton slip kangourou. Pas une poufiasse écarte si t’as pas un bout de shit dans la poche collé à la queue raide. Pas une poufiasse se fait sauter sans trois joints et deux sniffs d’héro. Alors moi, sans poudre sans shit et sans sandales du Radjastan, je pouvais aller me faire auto-foutre la main dans le cul et pleurer. Et voila que dans une poubelle entre deux revues pornos je trouve le machin Actuel que ça s’appelle. Une revue diabolique qui fait croire à toute une génération de petits cons que déguisé en hindou à chier accroupi et à s’essuyer la merde au cul avec les doigts et un verre d’eau, c’est le top du top de l’ultime de l’humain. Abonnes toi à Actuel et tu vas atteindre la vérité cosmique, l ‘orgasme éternel, te libérer du carcan chrétien occident, et en plus passer pour le plus branché baisable du lycée avec ton Actuel sous le bras. Je tombe sur Actuel et le lit dans le plus grand secret la nuit après m’être branlé dans un mouchoir pour pas me faire griller en me branlant dans les draps. « Mais non Maman, c’est pas du sperme c’est de la morve » (Je vois dis tout de suite c’est pas le bon plan car Maman c’est une putain de connaisseuse en sperme, et vous lui ferez pas avaler de la morve pour du bon sperme miam-miam) Donc je me branle dans mon mouchoir à carreaux avec mes initiales brodées et je lis dans ma chamchambre sous ma couecouette en cachette Actuel le magazine maudit des drogués, que si mon père il me trouve avec çà, il m’envoie à Dachau ce coup là c’est sur! Donc entre terreur et plaisir pervers, je lis la propagande hippy maléfique… Et je lis quoi page 666 psychédélique? Kétama qu’ils appellent çà, un endroit au Maroc où qu’ils cultivent le hashish que çà s’appelle, le truc que les mecs du lycée mettent dans la pipe à eau, qui pue et enivre les filles mycosées à mort. Et hop la bite dans le cul! Ketama, capitale de la drogue, porte du paradis et de la gloire ! Putain j’ai une putain d’ idée! Je vais aller à Kétama pendant les vacances ramener du hash que je vendrai au lycée! Et là c’est sur je deviendrai le roi des babs et toutes les meufs écarteront en gémissant contre une boulette. »

  12. Rosco

    Tout le monde baisait à tout-va dans la France d’Ancien Régime ? Si c’était effectivement le cas, ça n’a pas servi à grand-chose : les Anglo-saxons se sont multiplié et ont colonisé définitivement d’immenses régions du monde à la même époque, alors que les Français ont tout juste réussi à fournir de la chair à canon pour les aventures hasardeuses de Napoléon.

    Résultat : en 2011, ils sont 400 millions alors que les Français sont quasiment 10 fois moins nombreux (car 60 millions de citoyens français n’égalent pas forcément 60 millions de Français).

    Soit dit en passant, le libertinage est l’ancêtre de 68 : un cocktail de licence morale et sexuelle, de refus du christianisme, de remise en question de l’autorité et d’élitisme intellectuel. Ajoutez-y la pilule et l’avortement, et vous comprenez pourquoi il n’y a plus de blancs dans le rer.

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