Récemment, de manière inattendue, j’ai repris un peu de poids. Je me sens défier les lois de la nature. Mon mètre soixante pèse désormais quatre-vingt-quinze kilos. Et, il me faut l’admettre, ce n’est pas forcément très seyant. Fort heureusement je n’ai jamais été beau. Même plus mince. Mes kilos superflus ne m’empêchent donc nullement d’être moins séduisant. Mon pouvoir d’attraction reste le même.
C’est à dire presque nul.
Mais, désormais, à mon nez rougi par l’intempérance, à mon quadruple menton suintant et à mes traits grossiers, je dois rajouter un ventre qui n’est plus vraiment replet mais carrément imposant. Au point qu’une fois nu, lorsque je dirige ma tête vers le bas, je ne distingue plus que le bout de mes pieds. Et encore. En me penchant en avant. Du moins autant que ma bedaine me le permet. Quant au reste, genoux, chevilles, cuisses, tout semble avoir disparu. Et il me faut, devant une glace, soulever le flasque du bas de mon ventre -qui se trouve être incroyablement sujet au phénomène de la gravité- pour distinguer… Non mon sexe, il ne faut pas rêver, mais mes poils pubiens dans lesquels se cache ici ou là mon pénis. Mes bras sont trop courts pour pouvoir m’en assurer d’une main poisseuse.
Oh, je ne suis pas très sexy.
Le parfait inverse de Cherea quoi.
La seule poule non professionnelle que je me suis jamais levé ressemblait non pas à un vairon hydraulique fait pour l’industrie, mais avait les formes d’un verin industriel.
Ce qui n’a, je crois, rien à voir.
Heureusement, il me reste internet et ses filles à poil.
Le vairon étant un poisson, je vois mal comment il pourrait être autre chose qu’hydraulique…
Tiens, pour une fois, une fille avec de la poitrine !
Mais, heu… le moral, ça va ?