Réquisitoire supplétif contre Rue 89
Nous reproduisons régulièrement les réquisitoires de Jules Lecroc, procureur général de la république sarkozystanaise.
Aurions-nous commis, Président, chers jurés, une erreur judiciaire ?
La question peut paraître oiseuse, tant il nous importe peu que le coupable soit désigné avec une grande rigueur du moment qu’on peut le livrer au bourreau avec célérité. Et dans les rares occasions où il nous arrive de juger en toute connaissance de cause un innocent qui sera relaxé, le traîner sur le banc d’infamie où il dégoûtera de sueurs froides et angoissées dans les affres du procès qu’on lui a concocté nous paraît déjà une vivante image de cette justice divine que l’on reconnaît immanquablement à son caractère incompréhensible et parfaitement arbitraire, car à quoi servirait d’être Dieu si on ne pouvait pas faire ce qu’on veut, y compris faire crever de peur des innocents pour se marrer, nom de Dieu ?
Mais foin de métaphysique de prétoire, avons-nous condamné à la légère Yannick Machin ? j’ai déjà oublié son nom, attendez… Yannick Cahuzac, qui a transmis un recours au tribunal — est-il taquin — au motif, que c’est Rue 89 qui font rien que faire tenir aux autres des propos condamnables dont il serait, lui, Cahuzac, innocent comme le sociologue qui vient de naître.
Nous ne nous permettrons pas de citer ici sa défense in extenso telle qu’elle est versée au dossier, mais Zineb Dryef de Rue 89 aurait fait de Yannick Cahuzac une caricature de sociologue en tronquant, déformant, triturant, patouillant, malaxant, voire en sollicitant ses propos.
Or Yannick apparaît sensible à l’opinion de notre tribunal au point de risquer une aggravation de sa peine ; rappelons qu’il avait été condamné à l’estrapade avec sursis, Rue 93 n’écopant que d’une condamnation pécuniaire, pour complicité. Pareille inconscience dans la demande de Yannick, et pareille confiance candide dans la justice de son pays, ne pouvaient que réjouir le tribunal.
N’hésitons pas, rouvrons donc le dossier afin de protéger la société des journalistes qui pullulent en toute impunité dans notre beau pays.
En plus des faits portés à la connaissance du tribunal par Yannick Cahuzac, et que nous avons versés d’enthousiasme au dossier — vous pensez que c’est pas nous qui allons douter de ce que raconte un sociologue spécialisé dans l’extrême-droite —, nous avons demandé à la police et au sergent Garcia de se livrer à une enquête de moralité sur Rue 57+32. Le résultat, est, comme bien l’on pense, 89, mais il est aussi accablant.
Tout d’abord, avant de basculer dans des activités journalistiques, Rue 69 avait eu le projet parfaitement immoral de monter un site pornographique. Nous avons retrouvé dans les fonds de poubelle de divers moteurs de recherche quelques-uns des titres qu’ils se proposaient de livrer à la perversité salace de leur public, dont la conscience politique risible n’égale que la pauvreté de l’univers fantasmatique : Interracial whores sucking huge black cocks, Beurettes de cité à gros seins, Martine biberonne comme une nympho, ou encore La Boniche est une bonasse, la production la plus dégoûtante, et toujours soumise à diverses procédures judiciaires outre-Atlantique, du label Pastèque & Pastrami — je sens que ce réquisitoire va faire péter l’audience, comme on dit dans le monde judiciaire.
Qu’attendre, Mesdames et Messieurs les jurés, de tels mercenaires ? qui envisageaient de se livrer à un commerce aussi dégoûtant, sans même, les accable un peu plus le rapport du sergent Garcia, s’être munis de quelques photos de chatons pour sauver les apparences ?
Puis Rue 89 tomba, comme l’on sait, dans la politique, le sujet de société, les zyvas innocemment écrasés par des voitures de police et autres sujets d’actualité. Ils montèrent un site de gauche bien pensante et gluante, passant sans désemparer de la vente sponsorisée de lubrifiants spécial sodomie sans douleur au journalisme sans risque. L’une de leurs principales activités ? la délation. Oui chers jurés, oui Monsieur le Président dont je vois l’accablement soudain : sous couvert d’être de gauche citoyenne, Rue 89 dénonça des juifs. Moralement du moins. Face à la montée du métisme — c’est XP je crois qui nous prouva jadis ici même que le métis est l’aryen du XXIe siècle — est-il bien moral de dénoncer comme nazis de pauvres bougres qui trouvent juste un peu agaçant qu’on leur interdise comme aux chiens l’entrée des boîtes afro-caribéennes et des commerces halal ? à l’évidence, non. Si tous les hommes sont frères, il n’y a aucune raison de stigmatiser le nazi en prétendant que c’est un nazi. A fortiori ne doit-on pas dénoncer comme nazis des gens qui ne le sont pas. Or en parlant de Mein Kampf sans rime ni raison et en mentionnant Hitler avec une légèreté qui confine au négationnisme par banalisation et excès de zèle, c’est bien ce qu’a fait Rue Lauriston. S’ils ne sont pas condamnés avec ça je rends ma robe de procureur, ses manches et les effets qui y sont assortis.
Enfin Rue 88€95 est payé, on ne le répètera jamais assez : les politiciens filent de l’argent public qui vient de nos impôt à ces gens là, qui l’acceptent, c’est dire leur indépendance et la bassesse méprisable de leur cœur.
Or donc Mesdames et Messieurs les jurés, pour avoir trompé la justice, je vous demande instamment que l’organisation immorale, délatoire et subventionnée qu’est Rue 89 soit démantelée, l’immeuble où elle est installée rasé, son gros et son petit bétail — stagiaires, femmes de ménage, coursiers — sacrifié aux dieux infernaux et l’emplacement semé de sel. Le tout pour faire un exemple car la justice se doit avant tout d’être préventive dans notre beau Sarkozystan.
Quant à Yannick Cahuzac, si ce n’est lui c’est donc son frère, et comme on n’est pas à Bobigny sa condamnation est définitivement confirmée malgré ses protestations d’innocence qui seront néanmoins portées à la connaissance des badauds par voie d’affichage public.
Jules Lecroc, Procureur général du Sarkozystan.
« Le métis aryen du XXIème siècle » vient d’un certain XYR si je ne m’abuse.