L’Empire du déclin

L’histoire des influences qui ont faites Star Wars.

P R E A M B U L E

J’étais encore un môme, lorsque je fus émerveillé par SW ep IV: A New Hope, impressionné par l’ouverture et scotché devant l’apparition du Star Destroyer au début.
La trilogie originelle a émerveillé nos enfances et fait rêver bon nombre d’entre nous.
Et puis l’attente… la special edition 1997, et puis… l’episode One (TPM), et la déception que l’on connaît. Difficile de faire le deuil de ses rêves d’enfance. Comment en est-on arrivé là?

Le but de ce topic n’est pas d’ouvrir le débat sur la prélogie SW, pour ou contre… mais il est de comprendre pourquoi un tel échec?

J’ai rassemblé ici des éléments destinés aux déçus de la prélogie qui veulent comprendre pourquoi et comment Lucas en est arrivé là, à cette débacle artistique.
Pour celui qui cherche à faire son deuil de ses rêves SW, à découvrir les causes du désastre en s’informant sur l’histoire de sa création…
Pourquoi bon nombre de fans originels se sont détournés, qu’a donc fait Lucas?

C’est donc une sorte d’étude froide, de rapport « historique », presque clinique… une sorte d’autopsie, dans l’optique de la recherche de causalité, sans volonter de casser pour casser, mais dans le désir de comprendre POURQUOI.

I. Kurtz, Kasdan, Kershner… les hommes de l’ombre.

Rendons à César ce qui est à César, l’idée de faire un tel film est de Lucas.
Mais il y avait un inspirateur, un mentor… Gary Kurtz, producteur du American Graffiti de George Lucas, féru érudit de mythologie, d’anthropologie, de psychologie sociale, d’histoire des civilisations.
Son rôle est encore vague dans A New Hope (ANH – 1977), mais il est évident qu’il a joué un grand rôle, non seulement en faisant l’intermédiaire entre Lucas et la Fox, mais également en guidant George, encore jeune, dans l’écriture et la réalisation du film.
Preuve en est les comparaisons des premières versions du synopsis de SW ep IV: ANH, au résultat final. En effet, Lucas dès 1973 écrit une intrigue calquée sur Kakushi toride no san akunin (la forteresse cachée, 1958) de Kurosawa, et surtout, sur les storyboards de Moebius pour le projet du film Dune par Jodorowsky (d’après le roman de Franck Herbert, entreprise avortée) qui vont lui inspirer une grande part du design. Mais l’histoire que pond Georgy est très grossière et semble n’être qu’une linéaire succession de péripéties (tiens? comme la prélogie!) dans un univers SF à la « Flash Gordon ». C’est là qu’intervient Kurtz, poussant Lucas à réécrire et imprégner son histoire de spiritualité (la Force) et devenant un récit initiatique. Il est dès lors aisé de dire que Kurtz a été à Lucas ce qu’Obi-Wan est à Luke: un mentor, un guide, un père spirituel, un « Sempaï ». D’autant plus si l’on connaît la forte identification de George avec son Luke (Luke/Lucas) et que le personnage de Ben Kenobi est apparu tardivement dans le processus d’écriture.
George s’est entouré de mecs talentueux pour ce projet, outre Kurtz, on peut citer Lawrence Kasdan par la suite (co-scénariste sur ESB puis ROTJ), et surtout toute la bande de timbrés (designers et techniciens) des débuts d’ILM, les John Dykstra, Tipett, McQuarrie, Edlund, Baker, Cobb, Freeborn, … (le générique de l’epIV est monstrueux). Ces mecs étaient pour la plupart des artistes, des créateurs, des novateurs, des porteurs d’idées, voire des génies pour certains.

Avec peu de moyens ils firent de véritables miracles. ILM utilisait des maquettes faites de produits de récupération en tout genre. Le tout filmé sur blue screen, avec des travelling assistés par ordinateur (technique dite du motion control) afin de mimer au mieux les déplacements des vaisseaux. En clair, c’est la caméra qui bouge autour de la maquette, pour donner l’illusion d’un déplacement cohérent.
Cette technique est encore à ce jour, inégalée dans le rendu réalistique. Elle donne une netteté et une crédibilité consistante à l’image, un piquant, une acuité inégalée dans le rendu des volumes, très loin du flou « toonesque » des computer graphics qui essayent de bluffer et de cacher leur pixélisation par des effets de flou (antialiasing et autres shading).

1977. Succès planétaire de Star Wars (episode IV – ANH).
Une légende à laquelle il faut tordre le cou, c’est celle qui prétend que les critiques n’ont jamais aimé Star Wars. Comme c’était prévisible, la critique intello a descendu le premier Star Wars (ANH), mais une majorité de la presse US de l’époque a salué ANH, et encore davantage ESB. Papy Lucas a déformé la vérité pour justifier le piètre accueil de l’episode One (TPM).

II. The Empire Strikes Back (1980).

Vient alors la réalisation de ce qui deviendra, de l’avis de bon nombre d’entre nous, le meilleur épisode de Star Wars: The Empire Strikes Back (ESB, 1980). Un tournage éprouvant qui marquera le divorce Kurtz/Lucas. Cette fois-ci, Lucas abandonne la réalisation et le scénario, viennent alors Lawrence Kasdan (scénario) et Irvin Kershner, un metteur en scène expérimenté et forte tête (le caractère de Yoda lui doit beaucoup, d’ailleurs). Kershner étant plutôt bon dans la direction des comédiens (cf ce qu’il arrive à faire exprimer à Mark Hamill lors de l’amputation et la révélation paternelle, ou encore l’émotion de Carrie Fisher lors de l’émouvante scène de congélation), il laissera à Harisson Ford un peu de liberté, permettant à Solo de gagner en importance dramatique (la fameuse réplique « Je t’aime. Je sais » on la doit à Harrison Ford).

Lucas s’est adjoint les services de deux scénaristes pour se pencher sur le script d’Empire. Leigh Brackett tout d’abord, grande romancière de SF (et scénariste de Rio Bravo et de certains épisodes d’Alfred Hitchcock présente.) qui succombera à un cancer peu après avoir achevé la première version du script. George confiera alors la réécriture à un jeune scénariste, Lawrence Kasdan (alors penché sur le script de son projet Indianna Jones: The Lost Ark) qui modifiera en profondeur le scénario initial. Ce dernier assimilera Anakin Skywalker et Darth Vader en un même personnage, faisant de Vader la figure paternelle et donnant une nouvelle dimension à la saga…

Un tournage au cours duquel Lucas, accablé par l’enjeu financier (il l’a entièrement financé avec ses propres deniers, preuve de la volonté du bonhomme, et c’est tout à son honneur) et par la pression, se contentait de surveiller de loin ce que faisaient Kershner et Kurtz (à la manière d’un Joel Silver), Kurtz étant le vrai patron sur le plateau et le réalisateur de la 2nd équipe de tournage (après la mort de John Ferry). Or, George Lucas a quasiment eu une attaque en voyant le résultat (le rythme assez lent, la violence, le ton noir et peu spectaculaire) et en constatant que Kurtz, qui voulait obtenir la perfection pour chaque scène dramatique et chaque Special FX, avait pris du retard sur le planning, principale priorité de Lucas au détriment de la qualité du film…
Kershner et Kurtz (auquel l’ambiance de Dagobah doit beaucoup) étaient les vrais défenseurs des scènes de Yoda face à un Lucas qui voulait plus d’action, et qui a remonté le film en voulant accélérer les séquences (d’ailleurs chez Lucas, il faut toujours mettre la grosse baston… à la fin, et non au début comme sur Hoth! Sacrilège!).
D’autre part, sur ROTJ, c’est Marquand qui a insisté pour filmer la scène avec Yoda contre l’avis, au départ, de Lucas et Kazandjian (qui trouvaient le tournage des scènes avec la marionnette trop complexes). Ce fut une des rares réelles contributions créatives de Marquand.

La vérité est que Lucas a vraiment eu peur pour son argent (et c’est normal), et qu’il s’est rendu compte qu’il ne voulait pas prendre de risques en faisant un film trop anti-commercial.
Le fait est qu’il fut contraint de demander des fonds… à la Fox. Ce qu’il s’était juré de ne plus jamais faire. C’est cette blessure d’orgueil qui est à l’origine du départ de Kurtz, combinée avec la divergence de point de vue croissante entre les deux hommes sur ce que devait être Revenge of the Jedi.

C’est pourquoi il s’est séparé de Kurtz pour embaucher Howard Kazandjian à la production sur ROTJ, et qu’il a tenu à écrire avec Kasdan le scénario pour ne pas que l’histoire lui échappe trop cette fois-ci, et qu’il a confié la réalisation à Richard Marquand, ex-marionettiste (donc parfait pour les Ewoks, Jabba, et autres Salacious Crumb du film…) et cinéaste inexpérimenté (donc manipulable, contrairement au vieux grigou Kershner)… On sait ce que ça donne: un Return Of The Jedi qui lorgne vers un public beaucoup plus jeune que Empire Strikes Back!

Dans Empire Building : The remarkable real life story of Star Wars de Gary Jenkins, biographie non-officielle de Lucas et compte-rendu du tournage de la saga, de 1977 à nos jours. Ni pro- ni anti-Lucas, le journaliste Jenkins dresse une liste des talents et des mérites de George Lucas sans occulter les « côtés obscurs » de sa personnalité, les évènements qui les expliquent, ainsi que la mutation de la petite cellule créative Lucasfilm en entreprise dépersonnalisée axée sur la gestion de « L’Empire Stars Wars ». Et il ressort notamment que Gary Kurtz a eu un rôle sur le succès de Lucas (« American Graffiti », et a fortiori « Star Wars », ne seraient pas nés sans lui) et sur la réussite de la trilogie originale (ESB est plus un film de Kurtz et Kershner qu’un film de Lucas) dont on ne soupçonne pas l’importance, et que seuls les collaborateurs de l’époque reconnaissent. Aucun n’a eu l’influence de Kurtz sur le coeur de la saga, son histoire et ses orientations esthétiques (c’est LUI qui a demandé au décorateur d’ESB de faire Dagobah le plus sombre et poisseux possible). Et c’est sans aucun doute le deuxième homme le plus important de la saga après Lucas, et avant Kasdan.

Des affirmations qui sont reprises par Mad Movies (Rafik Djoumi). Selon eux, ESB le sommet incontesté de la saga, le plus adulte des épisodes, est beaucoup plus dû au producteur Gary Kurtz et au réalisateur Irvin Kershner qu’à Lucas, dégoûté de la réalisation, reclus dans son ranch de San Francisco et occupé à consolider les bases de Lucasfilm Ltd.
Après Empire, Lucas a viré Kurtz officiellement pour les dépassements de budget (il faut voir là l’exigence perfectionniste de Kurtz pour les scènes dramatiques), mais officieusement pour pouvoir faire tranquillement SON Retour du Jedi plein d’Ewoks et avec un beau happy end-feux d’artifices (cet auto-sabordage de Lucas tue dans l’oeuf le projet de 3e trilogie), là où Kurtz imaginait un Revenge of the Jedi beaucoup plus ambigu et doux-amer.

Le même Gary Kurtz qui, aujourd’hui, lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de l’Episode One, répond avec embarras qu’il lui est difficile de donner un avis objectif, ayant à l’époque travaillé sur le sujet et envisagé une intrigue beaucoup plus mature, mais qu’il est tout de même triste de voir ce que sont devenus les Jedis, la Force, etc… et qu’il regrette que personne n’ose plus contester les choix de Lucas.
Ca fait mal. Et les mérites respectifs de Lucas et de Kurtz ne font plus guère de doute quand on compare ce que les deux hommes ont fait séparément avec Jim Henson au milieu des années 80 : avec Kurtz, ça donne le merveilleux Dark Crystal (dont la structure mythologique est similaire à Star Wars et les ambiances sombres très proches de Empire), avec Lucas, ça donne le nanar Labyrinth (et pourtant, je suis plutôt fan de la miss Jennifer Connelly).

L’interview de Gary Kurtz : http://www.filmthreat.com/Interviews.as … p&Id=8

Quand le journaliste, plus virulent à l’égard de Lucas, lui demande son avis sur l’Episode 1, Kurtz se dit gêné de répondre car il ne peut juger les films objectivement, ayant travaillé dessus à l’époque. Il reconnait que c’est un bon divertissement, que beaucoup de choses sont réussies (ce qui est très diplômate de sa part!), mais qu’il n’approuve pas les choix d’écriture de Lucas concernant la Force (laïcisée, matérialisée en taux sanguin « midichlorélémique », une Force devenue aussi magique qu’un taux d’insuline), les Jedis, Anakin…

Dans une autre interview, on peut y lire ce que Kurtz voulait faire du 3e opus SW (le 6e donc), un Revenge of the Jedi… encore plus sombre et mature. Avec la mort de Han Solo, Luke qui se casse vivre en ermite, et pas un poil de bisounours décérébrés pour rameuter les mômes…
Leia n’étant alors pas la soeur de Luke (c’est Lucas qui l’a imposé pour couper court aux ambiguités d’un triangle amoureux Luke/Leia/Solo).
ça peut laisser des regrets.

http://filmforce.ign.com/articles/376/376873p1.html (c’est en 4 pages)
http://filmforce.ign.com/articles/376/376873p4.html (page intéressante)

III. ROTJ, L’Edition Spéciale et la prélogie… le début de la Fin.

Lucas s’est félicité d’avoir réussi à rectifier le tir pour l’ep.VI (moins de têtes pensantes, plus de « yes-men »)… en 1983, ses proches collaborateurs ne cachaient déjà pas leurs doutes quant aux capacités de Lucas à réaliser un film… Lucas n’a jamais aimé travailler avec des acteurs, c’est bien connu, et c’est ce qui nous doit des « choses » comme Jar Jar… Il y avait d’ailleurs une blague avant L’Episode One qui circulait parmi les acteurs de l’ancienne trilogie susceptibles de jouer à nouveau dans la prélogie (Anthony Daniels, Kenny Baker, Ian McDiarmid…): c’était de se demander lesquels allaient être digitalisés!

Cette partie pourrait aussi s’intituler « Les purges Stalin… euh Lucassiennes ».

Kurtz viré, ce sera au tour de Lawrence Kasdan d’être remercié après ROTJ. Lucas ne s’est évidemment pas séparé de John Williams (musique) ni de Ben Burtt (sound designer), il a au moins eu le mérite de reconnaître ce qu’il leur devait – quoique Williams ait considérablement baissé de forme depuis lors (son meilleur score pour SW est justement… The Empire Strikes Back! un hasard ?), mais est-ce entièrement de sa faute de n’être que peu inspiré par la prélogie ? -.

Mais Georgy a quand même effectué des purges dans son équipe de départ, dont John Dykstra (génial responsable des effets visuels sur ANH). L’absence d’une plume de la trempe de Lawrence Kasdan pour la prélogie se fait également ressentir, de même que celle de Marcia Lucas, ex-femme de George et responsable du montage, qui, paraît-il avait un impact énorme sur la créativité de son mari.

Et puis que devient Ralph McQuarrie, à qui on doit une énorme partie de tout le visuel Star Wars? Il a disparu avec ses sublimes matte-paintings, remplacé par des designers qui nous pondent les paysages numérico-kitsch des Episodes 1 et 2 sur leur palette graphique…

Que sont devenus les victimes des purges?

Dykstra, Ralston, Edlund, Nicholson, Tippett… ont « quitté » ILM pour rejoindre une autre boîte à FX numériques Sony Imageworks à qui l’on doit les SFX sur « Starship Troopers », « Hollow Man », « Godzilla », « Spiderman ». Mais en fait Dykstra a bel et bien été viré par Lucas qui a le chic pour se brouiller avec les gens talentueux.

Lawrence Kasdan est devenu un scénariste reconnu: The Bill Chill (« les copains d’abord »), qui lui permet de retrouver William Hurt et de travailler avec Kevin Kline, un autre de ses fidèles, avec une nomination à l’Oscar du meilleur scénario original à la clé. En 1985, Lawrence Kasdan réalise un rêve d’enfant en tournant un western, Silverado, avant que The Accidental tourist en 1988 et surtout Grand Canyon, Ours d’or au Festival de Berlin 1992 et nommé à deux reprises aux Oscars, n’établissent sa réputation de cinéaste particulièrement attaché aux groupes humains, à leurs contradictions et leurs problèmes. En 1994, le metteur en scène retrouve le western pour Wyatt Earp, avant de se tourner vers la comédie romantique et de retravailler avec Kevin Kline dans French Kiss »un an plus tard. En 2002, Lawrence Kasdan s’essaye à un nouveau genre, la science-fiction, en adaptant le roman de Stephen King Dreamcatcher, (« l’attrape-rêves ») sur grand écran.

Gary Kurtz se lança dans le projet Dark Crystal (1982), dans lequel participe Frank Oz (Yoda), puis continuera une carrière de producteur seulement (Slipstream, the steal).

Irvin Kershner a gardé la dent dure contre Lucas. Il réalise never say never again (1983) James Bond assez parodique et 2nd degré, ou encore Robocop 2 (1990).
Il renie les rajouts de l’édition spéciale 1997, autant que les futurs à venir.

L’édition spéciale 1997, symptomatique de la tendance « révisionniste » du papy Lucas, verra le remplacement de Kazandjian (qui remplaçait Kurtz sur ROTJ) par Rick McCallum, et toute la nouvelle clique du tout-numérique. On leur doit l’abject « faux » tir de blaster de Greedo dans ANH 1997 qui tire en premier (!) tentant de justifier le tir sous la table de Solo par de la légitime défense (politiquement-correct quand tu nous tiens). Ou encore l’inbuvable entrée dans Mos-Eisley avec tous les rajouts immondes, ou bien la scène rajoutée de Solo/Hutt, les CGI ridicules sur Bespin… C’est simplement un avant-goût du traitement de la prélogie auquel on assiste.

Début du règne autocratique.

Bienvenue Doug Chiang (direction artistique), Jonathan Hales… et d’autres techniciens obéissants que Lucas a lui-même formés et qui lui doivent tout. Certes certains de ces techniciens ont du talent (Doug) mais ils sont formatés, tous prêts à endosser sans broncher leur rôle de larbins et à appliquer aveuglément les directives de Lucas qui est devenu le seul maître à bord. Il n’y a plus personne pour lui dire que le rendu est pitoyable. Le putsch a fonctionné, le vide décisionnel (et artistique) autour de lui est désormais réalisé, et en 1999 pour TPM, il n’y a plus que les fidèles parmis les fidèles (acquis à sa cause) autour de lui.

IV. Sources, liens et remerciements… pour en savoir plus:

– Merci aux commentaires d’Acarius Sarcopte et surtout du Colonel Vengence sur le forum d’allocine, dont je cite parfois mot pour mot et qui ont assimilé bon nombre d’anecdotes sur SW et sur la biographie de Lucas. Ils sont le gros du contenu du post.

– Merci à zeb, du forum DVDrama.

– Empire Building : The remarkable real life story of Star Wars de Gary Jenkins.

– articles de Mad Movies (Rafik Djoumi)

– Interview de Gary Kurtz (1) : http://www.filmthreat.com/Interviews.as … p&Id=8

– Interview de Gary Kurtz (2), en 4 pages : http://filmforce.ign.com/articles/376/376873p1.html

JaimzHatefield


15 réflexions sur « L’Empire du déclin »

  1. Didier Goux

    Tout ce que vous dites de la trilogie est passionnant (je n’ai pas vu ce que vous appelez joliment la prélogie…) et éclairant. Il reste que Star Wars ne me semble pas relever du genre “science-fiction”, laquelle doit jouer sur les peurs liées à l’avenir, tabler sur des dangers, des formes d’aliénation, leurs conséquences, encore inédits à ce jour et qu’il va falloir affronter sans les connaître. À ce titre, Terminator (le premier) me semble être un véritable film de science-fiction, par exemple.

    Or, dans Star Wars, il n’y a rien que du connu, du répertorié, du déjà assimilé par le spectateur (ce qui ne constitue d’ailleurs pas un reproche). On est face à une sorte de “western galactique”, où s’affrontent grosso modo les cowboys et les Indiens. Ce qui, encore une fois, n’est pas rabaisser la saga puisque aussi bien trois ou quatre des plus grands films de l’histoire du cinéma sont des westerns.

    Pour résumer, on n’a pas affaire à l’humanité luttant globalement pour sa survie face à une menace nouvelle et inconnue, mais à un combat clairement identifié et codifié comme celui du Bien humain contre le Mal, tout aussi humain et ancien.

  2. Gil

    « du genre “science-fiction”, laquelle doit jouer sur les peurs liées à l’avenir, tabler sur des dangers, des formes d’aliénation, leurs conséquences »

    C’est curieux ce que dit m’sieur Goux ici, car justement, avant SW, Lucas a rálisé un authentique film d’anticipation : THX 1138, qui plus est un chef-d’oeuvre, esthétiquement sublime. D’après certains, Lucas se serait lancé dans SW à la suite de l’échec commercial de ce film de SF authentiquement adulte.

    Ce qui d’ailleurs pose problème quant à l’article. Celui-ci dit que c’est Kurtz qui aurait permis à Lucas d’arriver à maturité etc. Or, THX est déjà, longtemps avant (il a été tourné en 1969, je crois), parfaitement mature.

  3. generalbol

    Le premier Star War est à mon sens un des films qui fit entrer vraiment le cinéma dans son siècle et son Histoire. Pour moi, il y a aussi, dans le désordre : Orange mécanique, Il était une fois dans l’Ouest, 2001 l’Odyssée…, Vol au dessus d’un nid de coucou, IF (de je ne sais plus qui), Salo de Paso, et tous les films de Greenaway.
    Le reste, c’est de la chose à bidet.
    Félicitations, Vae Victis, chevalier Jedaï ?
    Que la Force…
    Rompez

  4. Rosco

    Très intéressant. Je relève juste une petite coquille : ce n’est pas Revenge of the Jedi, mais Return of…

    Concernant le fait de savoir si SW est ou non de la SF, disons qu’on se ralliera a certains critiques qui ont classé le film comme « space opera », ce qui n’est pas si mal vu. On pourrait même y voir une sorte d’archéo-futurisme, l’histoire se donnant elle-même pour la relation d’événements ayants eu lieu dans des temps lointains. C’est une sorte de Seigneur des Anneaux galactique.

    Pour ce qui est du cas de Georges Lucas, j’avoue que j’ai toujours été perplexe : comment ce type ne peut-il pas se rendre compte que tous les effets spéciaux numériques les plus modernes n’ont pour l’instant pas égalé les masques et les maquettes du premier épisode (par ordre de sortie) de SW ? Que ce soit la fameuse scène de la « cantina » quand Han Solo dézingue Greedo ou l’attaque de l’Etoile Noire par les rebelles, on n’a jamais fait aussi réalistes depuis.

    Il est évident que ESB est le meilleur : les méchants gagnent ! Concernant ROTJ, le film annonce déjà la baisse de niveau qui a suivi, avec cependant un début à mon avis magistral (toute la phase chez Jabba, avec Leia en esclave sexuelle enchaînée… on est loin des Ewoks), et une scène particulièrement réussie, quand Luke enlève le masque de DV.

    Tous les épisodes récents sont une daube magistrale qui essaye de camoufler l’essouflement créatif derrière pléthore d’effets numériques qui tiennent plus de Disneyland qu’autre chose. Et puis on a légèrement l’impression d’être pris pour des débiles quand on apprend que la mère d’Anakin a été fécondé quasiment par l’action du saint esprit. Quant à l’alibi du massacre des Tuskmen pouilleux pour justifier le passage au côté obscur, ça sent franchement le politiquement correct (t’aime pas les gitans ? tu finiras nazi !)

    1. Vae Victis Auteur de l’article

      Je crois justement que le but de Lucas n’est pas d’être « réaliste », ni même de créer un univers crédible, mais juste d’en mettre plein les yeux et de réaliser un film pop-corn très rentable, assorti de nombreux produits dérivés.

      1. Rosco

        Possible, mais l’un empêche-t-il nécessairement l’autre ? D’un point de vue retour sur investissement, les premiers épisodes n’ont-ils pas été infiniment plus rentables que les trois suivants ?

        Ceci dit, je comprends bien la nécessité de trouver du nouveau pour attirer le public : l’essor de la 3D, qui à mon avis n’apporte strictement rien passé les première minutes de surprise, en est la preuve.

        A mon humble avis, c’est en définitive la trame narrative et le jeu des acteurs qui font la qualité d’un film. La baisse évidente de qualité pour ces deux facteurs dans la majorité des blockbusters a pour seule et effrayante explication que le public devient de plus en plus con, et que les nababs du cinéma font des films en conséquence – avec évidemment des accidents de parcours type The Dark Knight. Mais quand on voit la bêtise abyssale et l’idéologie débilitante d’un film comme Iron Man qui rapporte au point qu’on en fait un deuxième volet, ça fout les boules.

        1. Vae Victis Auteur de l’article

          Non l’un n’empêche pas nécessairement l’autre. Mais l’absence de prise de risques si.

          Un film avec de bons effets spéciaux et quelques gimmicks scénaristiques est sûr d’être rentabilisé. Il suffit de voir le succès d’Avatar qui pousse la logique jusqu’à l’effacement des acteurs. Ou encore Tranformers. Une histoire médiocre avec une image impressionnante accouche de succès planétaires.

          Les producteurs ont bien ciblé ce qui plait au plus grand nombre : images clinquantes, des explosions, et pas d’histoires compliquées. Du simple. Le cinéma n’est souvent plus qu’un exercice technique, un dérivé d’infographie.

          Et c’est la méthode Lucas. Remplacer histoire, complexité, rapports humains, enjeux, dramaturgie, par une avalanche de pixels. C’est ce qui fait que la trilogie est très supérieure à la prélogie. Car on ne sent jamais entrainé dans l’histoire, on reste spectateurs lointains d’un spectacle numérique qui devient vite lassant. Les acteurs sont d’ailleurs traités comme la cinquième roue du carrosse par Lucas (la prélogie, surtout l’épisode I est consternant par sa direction d’acteurs), juste bons à assurer la promotion des films dans les show télé.

    2. hollow

      « Très intéressant. Je relève juste une petite coquille : ce n’est pas Revenge of the Jedi, mais Return of… »

      Non, ce n’est pas une coquille. Relisez avec le doigt.

      « Revenge of the Jedi » est mentionné dans l’article comme ce qu’aurait dû être « Return of the Jedi », car c’est le titre d’origine sur le projet des Kurtz, Kershner et Kasdan, avant que les deux premiers ne soient évincés.

      « Revenge of the Jedi » est ce qu’aurait dû être l’épisode VI, au ton assombri, « empire-strikes-backisé » par ces trois collaborateurs, et dont la fin ambiguë aurait ouvert la voie à la troisième trilogie (épisodes VII, VIII et IX), elle aussi en projet.

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