Adolescent/Adulte

Mi-salope, mi-bourgeoise. Mi fashion, mi facho. Un regard de tapin, mais relevé d’une classe toute naturelle, un truc qu’on a ou pas…et elle l’avait son truc, son je-ne-sais-quoi à rendre fou la plupart des bonhommes. Un air de défi et en même temps elle te disait dans ses mots, sa bouche, ses attitudes « je suis tienne » et/ou « je suis chienne »…à toi de choisir… tout en soumission mais fallait pas s’y tromper, c’est elle qui tenait le manche et pas qu’un peu. Une poule pas possible à caser, une meuf dont la mère dévote se demande encore ce qui a bien pu lui tomber sur la gueule pour avoir enfanté une pouliche de compétition à faire bander un pape mort…et la mère devinait la supériorité animale de la fille, tout son drame…Un petit cul de lycéenne à peine pubère, une poitrine taillée au poil, grosse mais pas trop…une carnation juste musclée comme il faut et un peu de flasque, juste de quoi dire au chimpanzé en rut, « je suis féconde… »…mais du venin à renvoyer un éléphant à son cimetière de roses…

J’avais pas l’expérience de ces avions-là, à l’époque, elle me rendait une bonne dizaine d’années, déjà une milf avant American Pie…combien de fois me suis-je imaginé avec elle, mais j’étais jeune, je faisais le romantique dans mes romances…dîner aux chandelles et roses…alors que ceux qui la levaient et qui après racontaient l’expérience usaient de mots et d’expressions interdites à mes jeunes oreilles…ou plutôt inconnues.

Je l’ai revue cette poule de compétition des années après, jeune homme dans la fleur de l’âge, assuré de ma morgue et de mon arrogance…elle valait pas plus que ma première capote…accoudée dans un bar dégueulasse du XVIIIème arrondissement, elle cuvait un vin à peine plus potable qu’un Sidi Brahim frelaté. Elle ne m’a pas remis, mais a conté sa pauvre vie de merde…un sale type, deux gosses qu’elle savait pas où qu’ils étaient…elle tenta sans fard de m’emmener chez elle « j’habite à deux minutes », « j’ai de la bière chez moi… ». Je déclinai l’invitation  » « tu as 10 ans de retard » lui répondis-je. Elle resta con. Cette brève rencontre me rappela le mot de je ne sais plus qui: « une jolie femme meurt deux fois… » et elle bien avant l’heure…

21 réflexions sur « Adolescent/Adulte »

  1. Restif

    Voui, moi aussi, j’aime bien le style. Et même un peu plus que ça. J’avoue que ça me touche plus que les très alcooliques aventures des futurs travailleurs du marketing, qui sont émouvantes à lire mais n’ont rien d’originales (dans l’existence s’entend, je ne parle pas style). Tous ces typez ont eu les mêmes délires fades mille fois vécus, ces petits apparts d’étudiants ou la lèpre maligne des nourritures oubliées pourries le dispute aux bouteilles vidées en attente de résurrection sous d’autre avatars si semblables, les clopes écrasées en d’improbables cendars étendant les fantômes de leurs brumes grasses sur les tas isoformes de sous-vêtements et les capotes faisandés. Ce sont là les quelques minutes de liberté, toujours pareilles, que ces gens très sérieux s’offrent en attendant le costume gris qui les guerre depuis l’enfance (je généralise hein!). Seule la nostalgie qui habite celui qui raconte fait tout le prix de ces souvenirs. Il transfigure ses personnages à travers l’espace qui s’éloigne des années disparues. C’est touchant, et c’est tout ce qui compte.

    Mais revenons à ce jeune homme qui n’hésite pas à interrompre les discussions des grandes personnes qui babillent frénétique du clavier sur Prud’hommme. Donc le style. Il ne s’agit pas de dire que Cherea scribouillait flasque de la syllabe jusque là. Non, ce serait aussi injuste que faux. Mais je trouve que là, il franchit un palier. Peut être parce qu’il se désinhibe, qu’il ne sent plus sur ses épaules le fardeau des milles bouquins qu’il a lu,qu’il se laisse aller à tanguer sur sa propre musique, en tous cas c’est un texte dont je me souviendrais, et c’est chez moi un texte infaillible du talent d’une écriture. Cherea peut maintenant lâcher son double dans les savanes du verbe. qu’il se coke le nez où s’empiffre salace du boudin de comptoir, de la serveuse jetable, seuls les psychograpahes iront y chercher des indices sur sa réalité.
    Voilà, quelques pas de plus dans le labyrinthe fallacieux de la fiction, un peu de frayeur semée sur sa route, dans le couloir qui mène au Minotaure (et qui sait s’il ne nous ressemble pas comme un frère…). Et il le sait le bougre que son texte est bon, qu’il tient sa proie l’habile chasseur. Ce qui justifie ce discret^^ coup de coude en plein coms. Un garçon si courtois ! Affable autant que convenable! Ah, l’écriture, quelle drogue! Abominable. Mais la came est bonne et nous voilà heureux.

    1. Cherea Auteur de l’article

      « Donc le style. Il ne s’agit pas de dire que Cherea scribouillait flasque de la syllabe jusque là » un peu de tout de même et vous avez raison.

      « l se désinhibe, qu’il ne sent plus sur ses épaules le fardeau des milles bouquins qu’il a lu,qu’il se laisse aller à tanguer sur sa propre musique » tout à fait vrai…il faut se détacher de ses influences pour ëtre plus léger…en tout cas, ton commentaire fait chaud au coeur…

        1. Cherea Auteur de l’article

          je m’en suis expliqué sur les polars, c’était de la retape de vieux textes prévus pour un blog sur le polar qui ne s’est jamais monté, il y a des années de cela…

          « une jolie femme meurt deux fois… »
          C’était l’alibi de Bertrand Cantat à son procès ?

          Vous la trouviez jolie Marie Trintignant..

          1. kobus van cleef

            perso , marie trintignasse , je ne la trouvais ni jolie ni moche , ni belle ni laide
            un peu beaucoup victime , voilà tout
            pas que je fasse dans la victimophilie , hein ,loin de là
            ma devise aurait pu être vae victis en d’autres temps , mais bon
            non , les victimes , à moins que ce soient les miens , auquel cas c’est le talion qui s’applique , les victimes , dis-je , c’est pas mon trip
            mais marie trintignasse ce fut , si on considère bien les choses , une victime bien avant les faits qui l’ont conduits à la mort
            – son éducation qui l’a poussée à se faire tringler par la lie de l’humanité et à s’encombrer de mioches qui seront autant de désaxés sans père ( une de mes cousines est comme ça , une fois par an , chez elle , elle fait uneu grandeu fêteu aveque les papas et les gamines , va savoir comment les mulots se comportent entre eux , s’ils se sautent à la gorge ? je sais pas , j’ai jamis été invité , et putain , je ne souhaite pas l’être )
            – son appétence pour les connards et tabasseurs de tout genre , tireur de joints et défileurs derrière des banderolles avec slogans qui les dépassent et qui signent leur mort sociétale ( et la notre )
            – le choix de son assassin et sa disculpation ( ça se dit , ça , disculpation ? faut croire que oui) par tout ce qui compte ( qui compte contre la majorité des gens )
            – les accords de transfèrement entre la vronze et l’estonie ( ou la littuanie , bref ), puis sa remise en liberté , surveillée d’abord puis complète
            tout celà nous jouait avec quelques années d’avance la mésaventure survenue à nafi d… et machine b…, voyez

  2. Restif

    Il y a des lapsus kalami qui me plaisent trop pour que je les corrige -« qui les guerre »; « c’est chez moi un texte infaillible ». Non, non, ils sont trop beaux!Ils en disent tellement plus que tout ce que j’aurai jamais pu trouver,que ce que j’avais mis, banal et gris.

  3. Patrick Bateman

    Un article comme j’aime en lire sur ILYS et comme j’aimerais pouvoir me permettre.

    Il m’arrive d’avoir un regard moqueur sur l’importance que je donnais 10ans plus tôt à certaines femmes.

    Les « poules de compétition », par exemple de certaines boites, qui ne sont pas si nombreuses à finir escort girls ou femmes d’avocat/trader, selon le genre qu’elles se plaisent à donner. Plutôt bourgeoise plutôt salope, c’était déjà un choix. Fashion-bobo ou Fashion-facho, je soupçonne que c’était selon le mec.

    Au bout d’un moment, le hasard et les amitiés font qu’on se retrouve avec une écurie. Contentes de se faire payer la bouteille et dépendantes de l’after sélectif dans un appart où elles peuvent alors dormir un peu, grignoter, pour enfin prendre leur RER.

    Le chérubin-lycéen travaillé par ses hormones a alors un regard plus claire, et spectateur du mec allumé qui croit « lever » quoi que ce soit.

    Mais ça, ça se passe à 15-17ans aux Planches, passé 20-25ans c’est un autre délire.

    1. John Terby Jr

      Bonjour mon vieux…
      Le saviez-vous: un grand homme aujourd’hui mort (dans la pauvreté et l’anonymat le plus complet; comme tout génie qui se respecte) avait choisi pour pseudo patrick_bateman et avait pour habitude de venir commenter ici.
      Vous faites comme vous voulez mais sachez que depuis ce temps béni que nous regrettons tous, toute personne s’exprimant sous ce même pseudo se voit souffrir la comparaison avec Lui (et, bien évidemment, passe pour un être inférieur dénué du moindre talent oratoire – cela va sans dire).
      Vous voilà averti. Inutile de me remercier.

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