Autrefois on aurait invoqué le dieu de la pluie, ou une quelconque divinité agraire. Aujourd’hui pour qu’il pleuve on invoque la puissance publique. Ou du moins, c’est en substance ce qu’ont fait ces agriculteurs de la Vienne, en manifestant devant la préfecture contre les restrictions d’eau qui touche l’irrigation. Les français sont pieux, ils ont juste remplacés le Père, le Fils et le Saint-Esprit par le culte de l’État.
A l’occasion de la réunion de l’Observatoire départemental de l’eau, les irrigants de la Vienne ont fait savoir leur désarroi, mercredi à Poitiers. Ils ont manifesté devant la Préfecture en rappelant qu’eux aussi souffraient des restrictions et que leur devenir d’agriculteurs était en jeu.
La réhumectation des sols est insuffisante et les nappes ne sont pas reconstituées
A l’issue de la réunion de l’Observatoire départemental de l’eau, le Préfet de région, Préfet de la Vienne a confirmé qu’en raison »de la réhumectation insuffisante des sols et des faibles niveaux des nappes et des cours d’eau, la situation des ressources en eau en Poitou-Charentes est très délicate ». Il faudrait au moins deux mois de pluviométrie normale et la saturation des couches superficielles du sol pour que l’eau de pluie puisse atteindre les nappes souterraines ». Les mesures de restriction restent donc toujours en vigueur dans 76 communes du département. Le Préfet a toutefois tenu à souligner que les appels au civisme avaient été entendus puisqu’on avait constaté une réduction de la consommation journalière en eau potable, d’environ 10%, depuis les premières restrictions.Source : France 3
Par Saint-Nicolas-Sarkozy faites qu’il pleuve ! A défaut de pluie, des subventions.
Discussion avec un agriculteur, qui me dit prévoir, après une longue complainte :
1-augmentation des subventions
2-déblocage du fond de garantie des calamités agricoles
3-« sinon, on est toujours assuré » avec un grand sourire
4-gros bénéf si l’augmentation du cours arrive au moment de la récolte (au cas par cas)
5-la baisse de rendement ne sera de toutes façons que de l’ordre de 20%
Leurs manifs, c’est pas pour « sauver leurs exploitations » c’est pour s’assurer de ne pas perdre le moindre euro par rapport à une année normale (donc bénef compris).
Les agriculteurs sont des fonctionnaires aujourd’hui, c’est tout.
Ils l’ont toujours plus ou moins été, d’une certaine manière; assurés qu’ils étaient, sauf catastrophe, d’avoir toujours, pour un minimum de travail, de quoi survivre et manger à leur faim, dans des conditions de vie misérables dont ils se contentaient et qui les rebutaient moins que la prise de risque.
Pompidou disait que c’était « des fainéants qui se lèvent tôt ». Dans l’indispensable « C’était De Gaulle » de Peyrefitte, Le Général, qui ne les portait pas vraiment dans son coeur, évoque la révolution qui commencait alors, sur la base du Traité de Rome et qui visait à moderniser l’Agriculture tout en reduisant de manière drastique le nombre de paysans.
Il dit combien il sera difficile de faire évoluer une population portée sur l’immobilisme et tellement encline à choisir la misère dans la sécurité, en martelant à Peyreffite qu’il ne faudrait rien leur lacher.
Au passage, on voit encore une fois combien les réacs fantasmant sur la France d’avant se réfèrent à un De Gaulle imaginaire.
Les agriculteurs franchouillards de merde devraient prendre exemple sur la Nouvelle-Zélande et se retirer les doigts du cul en attendant que je paye pour eux.
http://oeil-sur-la-planete.france2.fr/?page=emissions&id_rubrique=59
Non seulement ils ne touchent plus aucune subvention depuis 30 ans, les agriculteurs néo-zélandais, mais ils nourrissent carrément toute la planète ! Et y’a 30 ans lorsqu’on leur a supprimé les subventions ils pleuraient tous leur mère et voulaient en découdre avec tout le monde. Aujourd’hui si on leur demande s’ils souhaiteraient revenir aux subventions, ils disent que non.
L’émission est à voir… un must.
Je l’ai vu, c’était pas mal.
C’est surtout un système qui valorise l’échec . Je me souviens d’un éleveur qui avait repris la ferme de son père ( vaches laitière et mais ) , en 10 ans il s’est mit au bio , a construit une boucherie en vente directe , travaillait en collaboration avec des restaurants , particuliers , s’est mit à la vente sur internet , a construit des chambres d’hôtes , s’est mit a élever des émeus , quelques raçes bovines locales …
L’entreprise devient rapidement viable , mais perd les subventions … S’appauvrir en devenant rentable , beau système .
Je me souviens d’un autre reportage qui en dit long sur l’état d’esprit de la paysannerie:
Deux frères avaient, contre la volonté de leurs parents, de rester à la ferme. Bien leur en a pris, puisqu’ils ont réussi, ont fondé des familles au village… Au point de se faire construire vers les quarante ans la plus grosse maison du village.
On intérogeait la mère, qui entrouvait à peine sa porte pour répondre aux questions. Croyez vous qu’elle était comblée? Pas du tout! « Je trouve que c’est un peu grand, ils auraient dû construire plus petit…. Comment ils vont financer tous ça?… Comment ça va se finir, tous ça… Mon Dieu!! Et que vont dire les gens? Parce que vous savez, ça parle, hein, dans le village ».
Bref, ce sont des gens fondamentalement inquiets… Ce qui est la façon la plus raffinée de manifester son égoïsme et son manque de foi en son prochain… Et sans doute une volonté inconsciente de lui porter la poisse, et lui reprocher de remettre en cause sa propre sécurité. « Ne cherche pas à prendre des risques et à t’élever, ça m’oblige à me faire du souci »…
« Je trouve que c’est un peu grand, ils auraient dû construire plus petit…. Comment ils vont financer tous ça?… Comment ça va se finir, tous ça… Mon Dieu!! Et que vont dire les gens? Parce que vous savez, ça parle, hein, dans le village »
Très drôle la réaction de la mamie. Tellement vraie aussi. Faudrait que je le vois ce reportage. Vous auriez des indices ?
La France est fondamentalement un pays de rentiers, depuis toujours. Même les pauvres sont des rentiers, avec le secours de l’Etat. Je ne sais pas s’il est vraiment possible de changer cette mentalité, sans quitter le pays et s’installer ailleurs. Dans le reportage sur la Nouvelle-Zélande proposé par Nebo, on voit un vigneron Français vanter l’absence de subventions dans son pays d’adoption et ses effets positifs. Le même qui en France coupe la circulation pour bruler des pneus et qui va déverser des tonnes de fumier devant la maison du maire pour obtenir encore plus d’aides -gratuites- pour compenser le manque de compétitivité et d’innovation. L’esprit français Môssieur.
« Ne cherche pas à prendre des risques et à t’élever, ça m’oblige à me faire du souci »
AHAHAHA ! On dirait que c’est tiré directement d’un roman de Mauriac !
@Eugène & XP
Je synthétise : suis d’accord avec Eugène, l’agriculture doit être préservée, mais bien plus, être exploitée au maximum, avec intelligence et ambition (en fait, c’est déjà le cas), et là je rebondis sur XP et la Crevette qui nous parle de fonctionnaires, ce que je voulais dire, c’est qu’on arrête pas de nous présenter les paysans-avec leur participation active- comme des crevards chouineurs dopés aux subventions, ce qu’ils ne sont qu’en apparence. C’est laid, triste et contre-productif. Dans un reportage récent, on ajoutait au tableau le paysan moderne « obligé de se mettre à l’informatique pour suivre les cours comme un vulgaire trader ». L’horreur pour le bobo. Tout le patriotisme de clocher s’est déplacé sur eux par lâcheté d’aborder les vrais sujets, alors qu’ils ne représentent en rien le déclin de la France. Quand à leurs problèmes pour se trouver des femmes, justement exploité là aussi par la télé, ils ne le doivent qu’à cette image merdique qu’ils se mettent eux-mêmes.
Le thème du tourisme a été abordé, il colle en effet parfaitement à ces clichés sur le monde agricole, « en déclin » « à préserver » , c’est à dire qu’on cherche là encore à faire rentrer la France dans son destin touristique pourri. C’est le problème des post-maurassiens, ils sont les meilleurs hôtesses d’accueil des touristes chinois qui vont les engloutir. C’est le même but inavoué du bobo, au fond, faire de la campagne, après avoir transformé les villes en musées, un parc d’attraction bio. Pas plus maurassien qu’un bobo, pas plus touristo-mondialiste qu’un maurassien.
« l’agriculture doit être préservée et exploitée au max »
justement
c’est pour ça que les zécolos , derniers réactionnaires en date , s’insurgent vent debout contre les ogm
et nos intelligences qui nous gouvernent , suivent
elles interdisent les ogm et relaxent les faucheurs volontaires ( m’étonnerait que je sois relaxé le jour où je vais faucher dans le champ du bio équitable à coté eud’chez moi ou si je décapite les rosiers du président du tribunal administratif du bled )
alors c’est vrai que les ogm ne sont pas la solution miracle ( le dernier miracle attesté – sans huissier venu constater- remonte tout de même à 2000 ans)mais ils font partie de la solution
passer à coté , c’est se tirer une balle dans le pied
mais pour ça , on est fortiche
Je suis d’accord avec XP : il faut supprimer toute agriculture. De plus, il faut déporter tous ces salauds de paysans dans nos belles banlieues suburbaines où ils rejoindront leurs petits frères subventionnés pour leur apprendre à faire pousser des herbes qui font rire. De cette manière, le producteur sera le « grand-frère » du vendeur et du consommateur itou (on réduit ainsi les filières et on met de la sécurité et du bon sens paysan là où il faut). Pour la viande et autres protéines (car suppression de l’élevage, très polluant — les vaches rotent, savez-vous ? — on fera avec les cadavres de tout venant (genre soleil vert)
XP président !
(Le problème pour moi, ça sera la corvée de patates à distribuer parce qu’il n’y aura plus de patate, mais bon, je remplacerai ça par un léchage de frites ou de cul — il faut vivre avec son temps, non ?)
Rompez