Joseph Macé-Scaron

Joseph Macé-Scaron est un type sans intérêt aucun sinon qu’il est assez représentatif des pourritures morale et mentale qui jouissent d’une certaine parcelle de pouvoir dans la France du début du xxi ème siècle. C’est un type que je peux parfois voir sur Itélé dans une émission de débat. Dans cette pastille télévisuelle, il est tout bonnement insupportable, systématiquement vêtu d’un polo Fred Perry laissant arborer son immonde tatouage maori. L’aspect vestimentaire, je pourrais passer outre; mais ses réparties sont plus que péremptoires, sèches et définitives ne laissant jamais à son interlocuteur la possibilité de rebondir. Pour faire court, on pourrait dire que Joseph Macé-Scaron ressemble à un petit Robespierre du journalisme habillé par Jean-Paul Gaultier. Avec lui, aucune injustice ne passe, les collusions entre milieux d’affaires et politiques sont démasquées, la République des copains est systématiquement vouée aux gémonies. C’est la Justice dans toute sa raideur.

Tout ceci est la face A. Ensuite, je suis tombé sur la vidéo de son entrevue lors de l’émission de Ruquier. Donc notre valeureux spécimen de l’époque un commis un livre titré Ticket d’entrée. Je ne pourrais vous en parler puisque je n’ai pas l’intention de le lire. D’après ce que j’ai compris, cela parle d’un journaliste bobo-homo-parisien, dont le modèle est Jospeh Macé-Scaron, Donc il ne parle que de rapports homme-homme et de comment il aurait été viré de la direction du Figaro par Sarkozy, himself. Macé-Scaron choisit et fantasme ses ennemis (pour ceux qui croyaient encore que le Figaro était un journal de droite; ce canard avait à sa direction un type qui doit se trouver entre Mélenchon et Besancenot). Bon, voilà l’histoire, il s’en vendra quelques milliers, j’imagine essentiellement dans le milieu bobo-homo-parisien, auxquels il faut retrancher les journalistes appartenant à ce milieu puisqu’ils l’ont reçu en Service de Presse. Bon, jusque-là tout va bien. Joseph Macé-Scaron a reçu le prix littéraire de la Coupole, et la critique a été dithyrambique sur son opuscule. Une telle unanimité interpelle pour un livre déjà écrit un bon millier de fois…Et puis lorsqu’on remonte un peu la pelote, on s’aperçoit que Joseph Macé-Scaron est directeur adjoint de Marianne en charge des pages littérature…ainsi que l’animateur d’une émission de critiques de livres sur France Culture. On ne s’étonne plus de la critique ultra-positive lorsque l’on sait qu’il est un des 4-5 papes de la critique littéraire en France. Bien sûr, ce point n’a jamais été soulevé. Qu’il y ait un peu de collusion, qu’on favorise les amis ne me choque guère. Ce qui m’énerve c’est qu’un type qui fait profession de dénoncer ces collusions est celui qui en profite à plein tube sans même feindre de s’en apercevoir.

31 réflexions sur « Joseph Macé-Scaron »

  1. XP

    Encore un écrivaillon qui n’a pas assez de talent pour trouver des lecteurs sur la toile et qui est obligé de passer par le support papier, l’éphémère support papier, le jetable et jaunissable support papier, qui n’est parfois même pas destiné à être lu par ceux qui achètent le livre.

    mMacé-Scaron est spécialisé dans la chasse au facho et aux passés troubles depuis qu’il tente de faire oublier son passage chez les racialistes du GRECE, comme le gaucho-catholique du Figaro dant j’ai oublié le nom… A l’image de Sartre qui a fait une carrière d’épurrateur scrupuleux pour faire oublier qu’il apportait lui-même ses manuscrits à la Kommandantur pour obtenir le bon coup de tampon.

  2. SSX

    « Pour faire court, on pourrait dire que Joseph Macé-Scaron ressemble à un petit Robespierre du journalisme habillé par Jean-Paul Gaultier. »

    Voilà une description remarquable de concision, de justesse et de saveur — mes compliments !

  3. Restif

    C’est du Figaro-Magazine (nettement plus coup de menton, faisceaux et portraits de Maurras comme dans tous les bureaux chacun sait^^) que Mace-Scarron était Rédacteur en chef. Un compain à moi qui y travaille dans le billet littéraire genre réédition de Maistre me disait qu’il avait en son temps donné des gages aux chiraquiens. Ce qui explique que le camp Sarkozy ne l’ait pas maintenu. Qu’il ne fasse pas sembvlant de découvrir les règles d’un jeu dont il est l’un des pratiquants retors et dépourvu de toutes convictions réelle.Ah, à quand un Paraben rédacteur en chef! (ceux qui ne connaissent pas Paraben ne savent pa

  4. Pharamond

    XP > Je ne considère pas mes goûts pour ces 2 ouvrages comme des vices et encore moins comme des perversions ni mon commentaire pour une confession, mais bien que ne m’intéressant que très modérement à leurs auteurs j’ai été surpris de voir leur nom sur ILYS accompagné de notes peu glorieuses. Comme elles me semblent convaincantes je suis un peu déçu de ces écrivains qui me paraissaient prometteurs et plutôt à droite.

  5. XP

    « je suis un peu déçu de ces écrivains qui me paraissaient prometteurs et plutôt à droite. »

    Oh, mais vous avez raison! lA Droite moisie se sent beaucoup plus proche de ces gens là que de nous, et elle a bien raison!

  6. Pharamond

    Dommage, « L’orange de Malte » parlait de Drieu et des Hussards, et « Trébizonde avant l’oubli » des langueurs des derniers vestiges de l’Empire byzantin au prise avec les Turcs. La moisissure a sans doute dû arriver un peu plus tard…

    1. Restif

      Oserai-je écrire que je les trouve fort surévalués les Hussards ? (Blondin a fait un beau livre tragique avec Monsieur Jadis ou l’école du soir, mais prenez Déon, voire Jacques Laurent, bof, bof, bof…)

      1. XP

        Non seulement Déon et Laurent, mais Nimier… D’un manque d’audace, d’un académisme et d’un conformisme tellement éloigné des ambitions affichées…

        Oui, Blondin… Mais justement, j’ai tendance à le mettre à part, on sent qu’il y avait autre chose, chez lui.

        Prenez « un Singe en Hiver »; un petit côté voyage initiatique, une sorte de « Au dessus du Volcan » en miniature… Blondin, on se dit que ça aurait pû être un grand écrivain s’il n’avait pas été alcoolique (ça sent le vite fait bien fait, quand-même), s’il avait cherché, s’il était sorti de cette bande.
        Il aurait fallut qu’il dise merde aux copains, qu’il fasse son lacheur, qu’il se fasse traiter de Juda (tuer le pote comme on tue le père) et qu’il aille voir ailleurs… Du côté du Nouveau Roman par exemple.

  7. Restif

    Houlà, comparer Un singe… avec Au dessous du volcan, c’est le pavé de l’ours taille rocher de Sisyphe ça ! Le volcano est un livre total, qui brasse toute la littérature de Virgile et Dante jusqu’à Goethe (celui des Mères, du second Faust surtout) , un roman où se retrouve toute la science hermétique de l’occident si bien connue de Rabelais, une construction littéraire ou la Kabbale sert à baliser l’espace fictionel, De Kether à Thiphereth en passant par Yesod . il n’est que de lire, c’est en toute lettres dans le texte. Un roman qui re-raconte la chute, le péché originel, l’expulsion du paradis – « Le gusta este Jardin/Que es suyo? evite que los hijos lo destruyan ! – ce n’est pas un hasard si c’est répété juste après la clôture du roman qui voit Geff rouler dans l’abime. Avec en poche le prospectus de l’hôtel Fausto…12 ans, douze ans d’écriture, 4 versions, la troisième ayant été brûlée dans l’incendie de sa maison, l’autre oubliée dans une cantina, je ne sais plus pour la un. Descente aux enfers, voyage initiatique dans une terre des morts (Geoffrey est déjà mort quand commence le livre; qui débute…le jour des morts. Puis la roue Fenris (voir ce nom dans la mythologie scandinave) se met en branle et on se retrouve un an après exactement, heure pour heure,c’est le premier chapitre réel de la geste de Geoffrey, ce qui fait 12 chapitres des aventures de Firmin, 13 avec le premier en prologue qui ouvre cette Odyssée du rachat et de la perdition – « La 13ème revient c’est encore la première », Nerval, qui s’abreuvait au mêmes sources et sciences que Lowry. « Une divine comédie ivre » c’est ainsi que Lowru définit son roman : « le consul buvait comme un perpétuel sacrement ». Blondin à côté…autant comparer T.Mann et Le bal du comte d’Orgel. Par contre, que cela ait été « vite fait » Un singe en hiver, voyons, « le temps ne fait rien à l’affaire » (Alceste); Molière -précisément- à écrit Dom Juam en 15 jours et Hugo Hernani en une semaine, alors, que Blondin prenne un mois… On s’en tape un peu avoue. Il a écrit comme tout authentique écrivain ce qu’il avait en lui, ce qu’il était, sa chanson quoi. Le nouveau roman il détestait, il ne pouvait donc aller par là. J’avoue d’ailleurs ne guère comprendre ta prédilection pour une forme que Robbe Grillet lui même a abandonné. J’ai lu La modification, La jalousie, c’est quand même très chiant. A côté d’un Ramuz,(« Le règne de l’esprit malin ») de l’In Memoriam de Léautaud, voire de Daumal ou pour être plus moderne de Queneau ou Callet, ça fait byzantin-précieux, recherche formelle pour le plaisir de la chose.C’est un peu comme La disparition de Perec ou Les nouvelles impressions d’Afrique de Roussel; ces tours de force m’ennuient. Je ne crois pas que ce soit cela le roman. D’ailleurs, regarde l’influence d’un Flaubert, des Goncourt (Germinie Lacerteux, Manette Salomon pillée dans l’Oeuvre, car Zola leur doit tout, à eux ainsi qu’à Balzac et Flaubert, mais énormément aux Goncourt)regarde disais-je l’influence du « roman réaliste » (une facilité définitionnelle mais bon, passons) sur toute la littérature MONDIALE! et celle du nouveau roman, quel échec! Zéro leur influence, c’est une expérience ratée, et je me demande quelle durée ça aura dans la postérité des lecteurs. Enfin, des goûts et des d..heu…couleurs ^^, on ne discute pas hein ! en tous cas je trouve que ta propre prose doit peu au nouveau roman. Mais je suis sûr que tu vas me dire que je trompe lourdement^^. Si c’est le cas, remercions le N.R !

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