La puce à l’oreille

On ne peut pas dire qu’on ne savait pas. Le PS est un parti de voyous qui fait corps derrière ceux que la justice envoie en prison, la faute à la société, sauf si bien entendu le délinquant est un petit patron de PME. Pas étonnant que le PS défende bec et ongles DSK et sa présomption d’innocence.

Cesare Battisti a été condamné par la justice italienne par contumace et reconnu coupable de quatre assassinats. Les victimes étaient surveillant de prison, agent de police, boucher et bijoutier – le bijoutier a été tué alors que celui-ci se promenait avec son fils, resté paraplégique après cette affaire – Bref que d’insupportables capitalistes exploitant férocement les travailleurs. Donc Battisti appartenait à une bande armée nommée Prolétaires Armés pour le Communisme. Bande armée est un terme bien trop faible, appelons un chat un chat et donc Le PAC n’était pas moins qu’une organisation terroriste. Voilà un peu le pédigrée du bonhomme, tout ce qu’il y a de plus recommandable.

Donc voilà notre Battisti, fait citoyen d’honneur de la ville de Paris. C’est un peu comme si on faisait Khaled Kelkal citoyen d’honneur de la ville de Rome, au titre que celui-ci serait un réfugié politique lâchement traqué par les autorités françaises pour des actes de terrorisme visant à ébranler le pouvoir en place et à le remplacer par une dictature; seule la couleur change rouge ou vert. En plus, si notre ami terroriste écrit quelques livres, le tour est joué et notre héros devient l’étendard de la gauche.

Donc toute la gauche a défendu Battisti. BHL n’a pas hésité à mettre en cause la justice italienne (c’est une manie chez lui de mettre en cause les justices des états de droit). La justice a rendu son verdict. Que nenni, des auteurs français (Vargas et BHL, ne parlant probablement pas un traître mot d’italien), experts en tout, refont l’enquête, le procès et concluent à l’innocence de Battisti. Je pourrai encore parler de la doctrine Mitterrand qui garantissait l’asile à des terroristes ayant officiellement renoncé à la violence…Il suffisait de dire « j’abandonne la violence » et on pouvait tranquillement s’installer en France sous la bienveillance de Tonton.

Toute cette histoire sur Battisti, tout simplement pour expliciter quelque chose de très simple: le PS est un parti de voyous qui promeut et protège des voyous, assassin et violeur (présumé innocent) en tête.

20 réflexions sur « La puce à l’oreille »

  1. Aristide

    J’ai toujours beaucoup aimé cette « doctrine Mitterrand » : j’ai lu et relu la Constitution française, je n’y ai trouvé nulle part d’article donnant au Président de la République le pouvoir de pardonner des crimes commis à l’étranger par des étrangers. Mais pourquoi s’embarrasser avec ces formalités ? Ci veut le roi, ci veut la loi.
    Sinon soyons justes, il semblerait qu’il n’y ait pas que le PS qui ait protégé Battisti. Je me suis même laissé dire qu’au plus haut niveau de l’Etat, la Pompadour avait su obtenir de notre monarque quelques complaisances envers le fugitif. Mais je n’ai pas de preuves, donc chut!

  2. Cherea Auteur de l’article

    « Nous avons environ 300 Italiens réfugiés en France depuis 1976 et qui depuis qu’ils sont chez nous, se sont « repentis » et auxquels notre police n’a rien à reprocher. Il y a aussi une trentaine d’Italiens qui sont dangereux mais ce sont des clandestins. Il faut donc d’abord les retrouver. Ensuite ils ne seront extradés que s’il est démontré qu’ils ont commis des crimes de sang. Si les juges italiens nous envoient des dossiers sérieux prouvant qu’il y a eu crime de sang, et si la justice française donne un avis positif, alors nous accepterons l’extradition1. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Doctrine_Mitterrand

    Oui, cette doctrine Mitterrand est un flagrant déni de justice. en gros, les justices italienne et française communiquent et collaborent et concluent à l’extradition de Battisti et là notre Président peut casser cette décision de justice, sans aucun problème…curieux.

    ON peut penser que Battisti avec des crimes de sang aurait pu être extradé en bonne et due forme.

    En revanche, dans la suite des faits, il apparait que Battisti a fui la France avant l’arrivée de la Pompadour dans les bonnes graces de notre président. Surtout que je crois que sa famille a un précédent plutôt fâcheux avec la gauche italienne.

  3. Dindon

    01/03/2004

    Cher Cesare Battisti,

    Nous appartenons tous deux à la même espèce : celle des derniers écrivains. La littérature va mourir, la civilisation qui l’a vu naître est déjà morte. Je vous connais depuis mon entrée dans les souterrains de la Série Noire. J’ai connu des criminels. Il ne m’a pas fallu une seconde pour savoir que vous n’en étiez pas un.

    Je ne ferais pas semblant de taire tout ce qui nous différencie, voire nous oppose. Nous ne sommes pas entre jésuites sociaux-démocrates, ceux-là même, au demeurant, qui menacent de vous déporter. Il y a deux jours j’entrais par le Baptême, à 44 ans, dans l’Église Romaine, au moment, probablement fatal, de sa prochaine disparition. Je suis sans doute ainsi fait, moi aussi, pour les « causes perdues ».

    Je vais vous avouer ne pas connaître très précisément le groupuscule d’extrême-gauche auquel vous apparteniez dans les années 70, mais j’en sais assez sur cette sombre période, celle des fameuses « années de plomb » pour me dire, qu’à tout le moins, une possible « amnistie » politique, même partielle, « négociée », aurait pu se trouver sur l’agenda des nations qui, vous le savez, vont se confédérer à 25 dans quelques mois, sans l’ombre de la moindre soupente civilisationnelle. Cela aurait évité à la triste engeance qui sabote la construction de l’Europe, et collabore depuis 40 ans avec les dictateurs pétrolifères du Moyen-Orient, de se vautrer dans la fange, qui est celle des porcs de leur espèce : la fange du déshonneur.

    Que le national-chirakisme, successeur consensuel du Mitterandisme, ait choisi de déporter d’urgence de dangereux écrivains de romans noirs, en laissant s’évaporer dans les terminaux de ses aéroports quelques terroristes internationaux en activité, pourrait faire l’objet entier d’une Philippique lancée à ces traitres socio-pétainistes qui gouvernent le pays, droit dans le mur, est-il utile de le préciser, mais je crois qu’en fait, nous devrions en rire.

    Certes, votre situation n’est guère enviable et ne prête pas vraiment à sourire, j’en conviens. Vous êtes face à la TRAHISON. C’est une spécialité nationale depuis 1940, et je reste suave. Mais souvenez-vous du sort des TRAITRES dans l’Histoire. S’il vous reste, j’en suis sûr, vous êtes italien, un reste d’éducation catholique, rappellez vous Judas, son baiser, ses 30 deniers, sa corde, sa silhouette de pendu à jamais incrustée dans les mémoires, pour les siècles des siècles. Raffarin et Chirac s’offrent grâce à vous une virginité à peu de frais dans la lutte au « terrorisme international », mais vous savez comme moi que personne n’est dupe. Absolument personne.

    Je suis loin de la France et de l’Europe, de plus en plus chaque jour qui passe, mais votre sort ne peut me laisser indifférent. Je n’ai que ma voix pour – peut-être – faire parvenir un signal d’alarme à ceux qui détruisent patiemment 2000 ans de civilisation européenne : LIBÉREZ CESARE BATTISTI, AVANT QUE VOUS NE FORGIEZ UNE GÉNÉRATION DE TERRORISTES, EX-ÉCRIVAINS.

    Bien à vous – avec l’expression de toute ma solidarité –

    Maurice G. Dantec. écrivain en exil

      1. Restif

        Un mauvais écrivain ET un plagiaire. Tout Babylon Baby (personnages, intrigue) sort de Comte Zero de William Gibson. C’est hallucinant à quel point ça saute aux yeux (l’un des rares à avoir lu les deux, admirateur de Dantec, me l’a reconnu : »oui, c’est vrai, il a pompé et bien pompé »), c’est même ébahissant et pourtant, personne ne le dit. Jamais. Même chez les ennemis de Dantec. Faut croire qu’en France on ne veut pas trop savoir(c’est comme l’incroyable histoire de « 13 » la BD vedette deJean Van Hamme et dont tout le début, tout le tome un est la réplique intégrale -avec juste un changement de sexe pour le personnage du toubib alcoolique -, vraiment le calque du roman de Ludlum « La mémoire dans la peau ». Tout y est : on retrouve un type à poil dans l’océan, presque mortellement blessé, un docteur exilé alcoolique se régénère en le soignant, l’homme a perdu la mémoire mais porte un code sur lui….(plus le chiffre 13 chez V.H), il découvre, stupéfait, qu’il se bat mieux que Bruce Lee et Tyson réunis, bref, hallucinant de copie. Et personne ne dit rien. Je me suis toujours demandé pourquoi Ludlum n’avait pas fait de procès.A croire qu’il en existe un troisième antérieure aux deux autres^^).
        Ceci dit une chose : Dantec n’est pas tant que ça un mauvais écrivain vu que l’écriture n’est pas trop son truc, c’est un conteur Dantec, c’est pas Claude Simon hein… Les racines du mal était marrant à lire, j’avoue. Le tome & de son Journal par contre, alors là… La coke et les joints qui font défiler les phrases comme du bitume sur les routes d’Amérique ça donne des résultats pontifiants, des borborygmes « philosophiques ». Et puis c’est pâteux, on s’ensable.Enfin, certains lui reconnaissent des fulgurances.cette lettre à Battisti est lamentable en tous cas. Ressortir l’accusation de pétainisme comme le pire bonobo trostkard de 14 ans…Et cette enflure dans l’ego, style « cheveux au vent sur le bord de l’océan déchaîné », »je suis fait pour les causes perdues » – se prend pour Chateaubriand sous acide, ce n’est plus la grosse tête, c’est la montgolfière. Ah, ce côté « amicale des gens de lettre », comme ça sent la poussière et le rance. Tu parles de révoltés !

        1. Cherea Auteur de l’article

          Le problème des bouquins de Dantec est qu’ils sont inégaux dans la constance. On a des passages qui se lisent vite et bien, intéressants et puis on passe à des pages chiantes comme la pluie qui n’ont aucun intérêt. Il y a souvent 200 à 300 pages de trop dans ses bouquins. En géneéral le début est bien, la suite laisse à désirer: les racines du mal, j’ai pu aller au bout, mais Babylon babies, je me suis arrêté après 400 pages…peut-ètre que je reprendrai. La sirène rouge est tout à convenable dans le genre, polar, thriller avec suspense…IL devrait apprendre des sculpteurs et enlever de la matière à ses écrits….oui la côté amicale des gens de lettres est insupportable, ils devraient se hair, le dire et se provoquer en duel, faire le sale gosse plutôt que de tenir salon en s’envoyant du monsieurs, cher confrère, on a l’impression d’assister à une réunion de notaires de province qui se font un colloque sur la transmission de patrimoine

          1. XP

            Je dirais aussi que quelquefois, ça sent l’alcool, le mal de crane, l’alka-setzer. Le type qui a surtout envie d’aller au plumard pour cuver. C’est paticulièrement flagrant avec le dernier TDO. J’ai même du mal à comprendre que son éditeur publie ça en état.

            Gainsbourg aussi donne parfois cette inmpression d’un travail torché trop vite.

            1. Vae Victis

              C’est moi qui est besoin d’alcool après la lecture d’un paragraphe. Sa plume est aussi assommante qu’un formulaire administratif. La même langue pleine d’expressions à rallonge, hachurée, et ponctuée de tirets lourds comme des piquets. Jamais d’images, jamais de mots propres à faire travailler l’imagination, un verbiage technico-méta-politico-littéralo-caribou-junky-halluciné.

  4. j.ax

    Les substances c’est une voie des plus dangereuse qui est vite incontrôlable et ce penchant à l’autodestruction est quelque chose de terrible que je ne comprends pas. Il y a des connards qui gravitent autour comme je l’ai constaté avec regret. Il a besoin d’un agent et d’un éditeur. Cette lettre à Battisti est pathétique (mais s’il y tenait tant que ça elle serait dans son Journal ce dont je ne me souviens pas). Je vous trouve bien sévères. Il a fait un long chemin. Il y a des pages sidérantes, des pages qui vont compter (peut-être), dans le troisième TdO (là où il s’affirme vraiment comme catholique, « catholique du futur », c’est pas rien, ça) et les autres aussi, pareil pour ses romans. Et rien que pour ses ennemis, il mérite qu’on l’aime.

  5. Hordalf

    Je crois aussi qu’il est question de volume, Dantec n’est pas un mauvais absolu, mais il s’est emmuré vivant, ses milliers de pages sont ses briques. Il y a parfois des choses qui dépassent le jargon dont parle Vae, et qui m’insupporte au moins autant que lui. On dirait une discussion d’informaticiens pratiquants, le jeudi après-midi à la pause entre le cours de programmation multi-thread et celui de système distribué.

    Parfois il sort à propos du WTC « Bientôt la tour entière serait une condensation verticale de l’enfer. » C’est pas magique mais c’est quand-même bien mieux.

    Il me fait penser à Nabe, moi. Des tonnes de trucs chiants à mourir mais des passages qui en vaudraient presque le coup. Pour Nabe je me souviens notamment d’une émission où il citait un morceau de son journal, qui donnait à peu près ça :

    « La réincarnation, ce miracle de la chair, le plus vieux mythe ne fait plus l’ombre d’un doute lorsque votre propre fils vient au monde… j’ai vu naître celui qui me verra mourir », ou quelque chose comme ça, mais la fin est exacte.

    Ces types sont peut-être laborieux, besoin d’aller chercher loin pour trouver un peu d’or. Et pour chercher loin faut vider beaucoup. Mais parfois il y a un peu d’or, pas comme chez Soral.

    1. Vae Victis

      D’accord avec Eugène. Il y a tellement de types, morts ou vivants qui ont du talent, pourquoi donc s’emmerder à grappiller quelques paillettes dans un torrent gelé du Yukon, alors qu’il suffit de lire ces auteurs pour pelleter de l’or par seaux entiers ?

      Je crois que j’ai la réponse. Soral est passé à la télé. Zemmour passe à la télé. Dantec est passé à la télé. Ils sont donc entrés dans nos maisons. Chez certains ils se sont installés dans le salon. Alors que tous les autres auteurs qui n’ont pas eu ce biais sont restés à la porte.

      Internet permet d’aller bien au-delà des références télévisuelles et de leur médiocrité. De découvrir des auteurs qui n’ont pas cette exposition, des choses moins accessibles qui le deviennent par le méta bouche-à-oreille.

      1. Hordalf

        C’est encore plus subtil que ça, les passages télé (à part pour Zemmour) sont anecdotiques comparés au nombre de visionnages de ces passages sur dailymotion ou youtube. En fait internet est à double tranchant, on peut y découvrir des gens inconnus ailleurs, ou revoir 1000 fois des passages qui ne seraient passés qu’une fois dans notre salon.

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