Oui-oui et la bureaucratie.

Hier matin, en me rasant, j’écoutai les matins de France Culture. J’aime bien cette matinale car il n’y a pas de page de publicité et surtout la structure de cette émission n’est pas centrée autour de l’actualité la plus brûlante mais bien autour d’un thème discuté avec des spécialistes. En général, on apprend des choses. Il y a aussi le portrait de Marc Kravetz, la chronique d’Alexandre Adler…Désormais, il faut aussi se coltiner l’insupportable voix de crécelle de Clémentine Autain. Les thèmes abordés peuvent être intéressants; l’unique problème est que toute la rédaction semble être d’extrême gauche et n’a une vision du monde qu’en bien et mal, si bien que la féministe en chef, miss Autain, passe pour un parfait alliage de rectitude et de pondération, la contrepartie est que Alain-Gérard Slama semble être un affreux réactionnaire…Alain-Gérard Slama.

Donc, hier l’invité était Michka Assayas qui a commis un bouquin qui s’appelle Faute d’identité dans lequel il narre son affreuse expérience qui l’a marquée au fer rouge: la difficulté de refaire son passeport. Voici la présentation de l’émission du jeudi 2 juin.

On se réveille un matin et on est plus français. Voilà typiquement une histoire dont on se dit que ça n’arrive qu’aux autres, ou que dans les films. Et pourtant, Michka Assayas, ce n’est pas une fiction que vous venez de publier mais bien un témoignage avec ce dernier ouvrage intitulé « Faute d’identité » et qui vient de paraître chez Grasset. Un récit particulièrement en résonance avec les crispations actuelles de notre pays sur la question de son identité nationale et de l’immigration.  Vous êtes français ? Prouvez-le !

Donc apparemment, de ce que j’ai compris, il y a eu de nombreux durcissements pour refaire ses papiers d’identité lorsqu’on est né de parents étrangers. Bien sûr, on y arrive. Suffit de présenter les documents demandés par l’administration, mais Michka, il ne comprend pas qu’on lui demande des papiers pour refaire son passeport. Il pensait qu’il suffisait de se présenter, de montrer sa bobine et roule ma poule, t’es Français. En effet, il découvre qu’il est plus difficile pour lui d’obtenir un passeport qu’une avance du CNC. Ça, ça le dépasse, que la France via le CNC lui file plusieurs millions sans garantie de retour et sur la bonne foi d’un scénario de vingt lignes sur une page A4. Moi aussi ça me sidère, si seulement toutes les petites officines, associations et autres tonneaux des Danaïdes distribuant vaillamment les crédits issus des impôts étaient aussi rigoureuses que notre bureaucratie…et bien la France serait presque riche. Le livre de Michka Assayas est donc l’occasion pour lui de revenir sur son enfance…sa mère, son père (scénariste, comme lui…)…Juifs d’origine hongroise arrivés en France dans les années 30. Bref tout cela est tout à fait inintéressant, mais le matin, en se rasant, on n’a pas forcément le choix. Donc tout va bien, lorsque je manque de me taillader la joue avec ma lame lorsque Michka Assayas raconte, tranquillement, avec l’assurance du fat, que  » non, mais le type de l’administration qui vous refuse votre passeport parce qu’il vous manque une pièce, c’est comme dans Shoah, lorsque le chef de gare raconte que son boulot à lui était de faire partir les trains à l’heure… ». Ensuite, il est à deux doigts d’insulter un pauvre postier qui hésite à lui remettre un recommandé adressé nommément à Michka Assayas lequel présente une piece d’identité au nom de Michel Assayas, car explique-t-il, en 1958, il fallait choisir un prénom du calendrier. Toute cette histoire n’est prétexte qu’à ne pas s’interroger sur l’identité française tout en feignant de toucher à cette notion lorsque Alain-Gérard Slama nous ressort le sempiternel Renan avec  » ce qui fait la nation, c’est la volonté de vivre ensemble » (Faudra que je revienne un jour sur cette notion attrape-tout dont la pérennité aurait dû voler en éclat depuis longtemps). Autre moment intéressant de l’émission, Alain-Gérard Slama explique que Brice Hortefeux a fait une circulaire dans laquelle il précisait aux agents d’appliquer moins drastiquement les critères pour refaire les papiers dans les cas où les parents français étaient nés à l’étranger. Clémentine Autain sort de ses gonds et hurle quasiment à la face de notre brave Alain-Gérard Slama que les matins de France Culture ne sont pas une tribune politique visant à réhabiliter la politique du gouvernement. Hilarant. tout cela devait se conclure sur une note dramatique; Michka Assayas, en mauvais scénariste la donne, et explique donc, que s’il a bien fait le parcours du combattant pour obtenir son passepot ( finalement il l’a obtenu…), ce pays n’était plus le sien et qu’en conséquence, il refusait de porter sur lui une carte nationale d’identité.

Si vous voulez écouter, c’est ici.

9 réflexions sur « Oui-oui et la bureaucratie. »

  1. Hohenfels

    Arf, Autain sur France Culture, ça fait mal… Tant pis. L’histoire de ce Monsieur Assayas a un côté épique incroyable, surtout la fin.
    Cela dit je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas refaire son passeport tranquillum quand on a, par ses anciens papiers, la preuve de sa nationalité…

  2. Prolo De La Lite

    Cette radio est une vrai mine d’or .
    Je me souviens d’une scientifique disant que les societés africaines préhistoriques étaient largement plus évoluées que les autres au prétexte qu’ils avaient découvert des peintures murales représentant des scènes de sodomie pendant que ces crétins d’extra-africains se contentaient de scènes de chasse . Parfois le progrès est perçu dans les laboratoires , les universités , les usines , maintenant la sodomie comme preuve de supériorité sociétale . Salauds de Cro-Magnons homophobes , penser à manger avant de penser à s’enculer , quelle bande d’imbéciles .

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