Qui a dit qu’on ne mouillait pas la chemise chez ILYS? Profitant de la pause-déjeuner du mardi 24 mai, je suis allé faire du tourisme à la Puerta del Sol, centre de gravité de la Révolution occidentale à venir. Armé de mon Lumix, je suis parti prendre quelques clichés afin que nos lecteurs en profitent.
C’est un grand campement organisé (ça doit être l’influence des Gitans dans la culture ibère…) en sections, de jeunes étudiants, des moins jeunes, des hippies, des militants des causes palestinienne et sarahoui. On trouve une bibliothèque, une garderie, différentes commissions politiques aux contours flous, une infirmerie, une bibliothèque aussi fournie en titres que celle de Kim Jong-il. J’ai pu prendre des photos sans trop de problème, on m’a simplement demandé d’effacer celle que j’avais faite de la garderie, sur laquelle pourtant n’apparaissait aucun bambin, tout cela avec le sourire tout de même… il y a aussi une « cellule psychologique » ou « espace d’écoute » où là encore on ne pouvait prendre de photos. J’imagine qu’il n’est pas très éthique de prendre en photos des gens en détresse. Le plus amusant est bien entendu le nombre de badauds comme moi qui sont là uniquement pour des souvenirs, un peu comme la boutique souvenirs de la place qui vend des jambons et des azulejos. Cela relève plus de l’attraction touristique spontanée, certains des manifestants en sont bien conscients et demandent aux photographes amateurs de les rejoindre. Certes il n’ a pas d’alcool mais l’herbe encense l’ensemble de la place à toute heure du jour et probablement de la nuit. Je m’interroge d’ailleurs sur les probabilités d’une révolution sans alcool. Ce breuvage échauffe les esprits, déshinibe les peurs et rend courageux et inconscient les plus pleutres alors que l’herbe fracasse, endort et rend inactif…
Finalement. Ils ont été bien sympathiques, je leur ai même offert un pack de six bouteilles d’eau…
En tant qu’homme et contributeur d’ILYS, j’ai cherché en vain une jolie révolutionnaire, mais je n’ai pas grand-chose à vous montrer, peut-être une jeune femme de dos.
Enfin, une pensée pour les commerçants de la place dont le chiffre d’affaire est en berne depuis le 15 mai.
Que dire? Pas grand-chose, sinon que les grands vainqueurs de ces 15 jours sont les deux KFC, le Mcdo et le Burger King qui gardent la Puerta del Sol aussi sûrement que les miradors de Rikers Island…
Enfin, article à mettre en contrepoint de celui-ci.
Arrêtons les mots…voici les photos…
- le côté plus terre à terre des révolutions
- la seule fille à peu près jolie que j’ai trouvée, bien sûr il faut de l’imagination
- Votre serviteur à l’ombre de la Puerta del Sol
Merci Cherea. Les photos sont fort évocatrices. Là où j’ai bien rigolé, c’est avec le lien qui renvoie à Slater où je lis CA :
« Attention, l’utopie pure et dure n’a pas sa place ici: on démontre la solidité des principes par les faits. Et les coordinateurs du Movimiento 15-M, le mouvement qui a pris la rue en Espagne depuis le 15 mai, ont un programme chargé:
16 heures: Commission politique
19 heures: économie et environnement
21 heures: éducation et culture
22 heures: commission sociale. »
Sûr! Du pragmatique pur et dur. Lénine en serait vert de jalousie.
Merci pour les photos. En tout cas, ça me fait pas regretter de ne pas être descendu Plaça Catalunya dimanche dernier… ça sentait déjà mauvais à travers l’écran de la téloche… j’étais pas en veine de tourisme, quoi…
Marrant aussi de voir Orwell à côté de cocos purs et durs ou fortement sympathisants comme Saramago, Márquez, M.Hernández, sans parler de Kropotkin (l’anar mort à… Moscou). Ni de Coelho. Bref.
J’aurais payé cher pour voir les indignés se faire virer à coups de pompe de la Plaça pour laisser place aux possibles célébrations de titre du Barça.
La fille de dos est peut-être jolie, mais pourquoi s’est-elle vêtue d’un sac à patates ??