Réflexions

Hier, c’était le 10 mai 2011. Le peuple de gauche a fêté les 30 ans de la victoire de Mitterrand. Putain, pas une journée qui aurait autant pu me faire chier. Comme pour punir les Français de leur vote en ce sinistre jour, le lendemain, c’était la mort de Bob Marley. Donc hier, Pierre Bergé, Mathieu Pigasse ont organisé un concert Place de la Bastille avec Alpha Blondy, Yannick Noah, Soprano, Arielle Wizmann…sans parler des politiques: Lang, Fabius… vraiment, dans le genre ringard et beauf, je cherche pire et trouve pas grand chose…

Les commentateurs politiques sont vraiment d’une nullité confondante, les socialistes n’en ont pas beaucoup plus dans le crâne. Tous ces glorieux bonshommes racontent que la campagne présidentielle de 2012 se fera sur l’emploi et la croissance et « non sur des faux problèmes dont les Français n’ont rien à foutre comme l’insécurité, l’immigration… ». Ah bon, tout le monde est d’accord, de l’extrême gauche à l’extrême droite, pour relancer la croissance et réduire le chômage. Seuls changent les moyens pour y arriver: dépenses publiques à gauche, relance de l’investissement à droite à travers divers dispositifs. Après c’est expert contre expert, chacun avec ses vues pour appuyer le programme économique de tel ou tel parti. Les Français s’en branlent un peu des moyens, ils savent bien que tous voudront relancer la croissance et l’emploi. Non, ce qui fera débat, ce sont les sujets clivants: immigration, sécurité, Europe…le reste, tout le monde s’en branle.

J’apprends qu’un film sur Nicolas Sarkozy va sortir intitulé La conquête, avec Denis Podalydès dans le rôle du président. Ce sera un échec, malgré le sujet, malgré toute la promotion dont le film va bénéficier. Tout simplement, car payer sa place de cinéma pour voir ce que l’on voit tous les jours à la télévision et en vrai…les quelques scènes choc devraient être les coulisses de cette histoire que tout le monde connaît…une flopée de bouquins qui narrent déjà cette histoire…inintéressant au possible, un bon documentaire aurait suffit, d’ailleurs, il y eut les documentaires sur Chirac, Mitterrand par Patrick Rotman, lequel a contribué au scénario de ce pathétique film. Faut comprendre que le goût pour la fiction, le faux sera toujours moindre que pour le vrai, le tangible.  D’ailleurs avec le festival de Cannes, parait qu’y a plus un dealer à Paris, c’est le moment de prendre la place.

7 réflexions sur « Réflexions »

  1. Rosco

    Ils ressortent les fonds de tiroirs en espérant un miracle. Manque de pot, tonton ne trompe plus personne, à part les militants socialistes de bases et quelques cpf à diplômes. ça sent la fin de règne, tout ça.

    Quant au film sur Sarko, il va faire un bide non seulement parce que les gens ne s’intéressent plus à Sarko, qui n’est même plus drôle, mais aussi parce que les Français n’aiment pas les films politiques, en général. Et c’est bien dommage. Peut-être parce que le cinéma français n’a jamais produit de bon film politique, au contraire des Américains. Bref, tout ça, ça n’est jamais que du journalisme : du commerce de potin au jour le jour, et rien d’autre.

    1. Guillaume

      Le concept même de film politique est absurde. Le cinéma n’est pas un substitut à un bouquin d’histoire. Ce n’est pas un art militant ou documentaire.

      Le cinéma français ne fait que produire des bons films politiques, des bons films sociaux, et c’est bien là le problème. C’est pour cette raison précise qu’il n’est presque plus qu’un déchet, hormis quelques réalisateurs rescapés du naufrage. Les films français à l’affiche sont tous ancrés dans les clivages droite gauche, dans notre société ultra politisée. Les personnages ne sont plus définis par leurs buts, leurs émotions, mais par leur vote ou leur syndicalisation.

      Les Américains ne font pas de films politiques. Si les biopics sont de toute façon médiocres pour la plupart, leur dimension reste artistique. Un film comme JFK est un travail de montage et de mise en scène, pas de reconstitution infantile comme par chez nous.

      1. Guillaume

        « Le cinéma n’est pas un substitut à un bouquin d’histoire. Ce n’est pas un art militant ou documentaire. »

        Prenez l’exemple type du film de propagande : Triumph des Willens de Riefenstahl. Si ce film a un tel impact cinématographique, encore à l’heure actuelle, ce n’est bien évidemment pas pour les enjeux politiques, pour la propagande nazie. C’est pour la forme. Le style. La mise en valeur des corps par des procédés qui n’apppartiennent qu’au cinéma. Les particularités du medium cinématographique sont exploitées de manière grandiose à chaque séquence.

        Et c’est bien là la différence fondamentale avec la démarche française actuelle. Pour Triumph des Willens, comme pour d’autres films, le réa se sert du scenario comme prétexte pour faire du cinéma. En France, on se sert du cinéma comme prétexte pour faire un scenario militant.

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