Cours, pédagogue, le vieux monde est derrière toi

Quand, plus tard, les historiens sérieux se pencheront sur les années 2000/2010 en Occident (et sans doute ailleurs) ils ne manqueront pas de s’arrêter longuement sur un événement d’une ampleur cataclysmique tout en ne lassant pas de s’étonner que personne l’ait vraiment cerné sur le moment.

Cette révolution, c’est l’extraordinaire montée du niveau intellectuel et culturel de l’élite de la jeunesse et la rapidité avec laquelle ça s’est passé, cette affaire…. Chez les fafs comme chez les gauchistes, La jeunesse bourgeoise et cultivée qui balançait des pavés ou jouait des poings en mai 68 était composée de primates analphabètes, en comparaison des meilleurs éléments parmi ceux qui ont 20 ans en 2010, et le phénomène est si gigantesque que l’érudit de cet âge rend généralement des points à son professeur de faculté….  J’affirme que non seulement le jeune connaît plus que le vieux, mais qu’il connaît mieux, qu’il est trois fois sur quatre en mesure  de  ramener papy à la juste mesure en lui dessillant les yeux… C’est que le vieux, même s’il a fréquenté la Sorbonne en 1970 et si les plus belles heures de son enfance se sont passées dans le silence de la bibliothèque paternelle, il a grandi dans un semi-désert culturel, comparé à ce dont dispose le Geek.

En vérité, je suis effondré de voir à quel point l’érudit de plus de quarante ans se débat dans une misère intellectuelle dont les jeunes gens ont bien du mal  à les sortir, et ceci se voit comme un nez au milieu d’une figure, quand on se promène sur les forums du net…. Alors certes, il existe des quinquagénaires rompus à l’exercice de la pensée, mais ils se fâchent avec leurs congénères, ne les supportent pas et vont se réfugier parmi les jeunes pour se sentir chez eux…. A l’inverse, le jeune intellectuel en peau de lapin (qui pond généralement ses popo dans la Nef et qui s’appelle souvent dans les de Guillebon, Falk Van Gaver ou Fabrice Hadjadj) est obligé de racoler les personnes âgées pour se constituer un lectorat… C’est moche et c’est malsain, de faire les poches aux vieillards parce que l’on n’a pas les moyens intellectuels de séduire la jeunesse, d’autant plus qu’ils sont bien souvent catholiques et font aussi les troncs d’Église…

Par son ampleur et sans doute ses conséquences, cette révolution de l’esprit est à rapprocher de l’augmentation exponentielle de l’espérance de vie au XXème siècle ou l’effondrement du bloc socialiste en 1989, mais c’est sa nature, surtout, qui appelle ces comparaisons-là.
Sous le Second Empire, les socialistes et les catholiques sociaux faisaient honteusement leurs pelotes avec les petits de cinq ans qui travaillaient dans les mines des barons de ce capitalisme naissant qu’ils ne se lassaient pas pas de flétrir, mais  celui-ci allait bientôt donner naissance à un événement sans précédent dans l’histoire des hommes, à savoir la disparition de la mortalité infantile et la fin du travail des enfants… Plus tard, pour attirer le chaland, les communistes ont fait pleurer Jeannette sur la misère des ouvriers, la disparition de la classe moyenne, la pauvreté du tiers-monde et la cruauté supposée du capitalisme alors même que ledit capitalisme enrichissait dans des proportions inédites les ouvriers, la classe moyenne et le tiers-monde, via la mondialisation des échanges. 

l’Éducation Nationale et son armée rouge, c’est à dire ses professeurs, ses fonctionnaires par millions, sa bande de crétins, elle  nous sert un mirage du même tonneau en faisant croire qu’elle seule peut amener le Savoir et l’art de s’en servir, qu’il faut rançonner le marché pour elle et l’entretenir pour qu’elle empêche le marché de fabriquer des générations entières de décérébrés dont les meilleurs seraientt à peine plus douées pour le concept que le collégien lambda des années 1950…. Comme toutes les autres, la fable idéologique de l’instituteur qui apporte la lumière repose sur quelques mythes farfelus telle que ceux des Hussards noirs de la république qui tapaient sur les doigts des gosses pour en faire des savants ou du grand Bourgeois de 1900 pétri d’humanité qui se distrayait paraît-il en lisant Sophocle dans le texte, alors même que de Maupassant jusqu’à Proust le Roman nous le décrit comme un sot…. Dans le temps, il s’est même trouvé  un taré pour oser dire qu’une école qui s’ouvre, c’est une prison qui se ferme, pour mieux nous vendre les pédagogues!

Cette révolution de l’Esprit, c’est internet qui l’a permise, ainsi que l’explosion de l’offre télévisuelle faisant de tout jeune homme un peu curieux un cinéphile plus affûté qu’un vieux rat de cinémathèque…. C’est pour ça que les jacobins et leur chère Éducation Nationale enfilent sans arrêt des perles sur la sacro-sainte baisse de niveau, comme on a  crié à la disparition des classes moyennes à mesure qu’elle prenait une ampleur pharaonique…. C’est pour ça aussi qu’on dit tant de mal d’internet, cet objet qui a surtout le tort aux yeux de ses contempteurs de signer aussi la victoire du marché sur le terrain de la culture et de l’intelligence.

Un instituteur (j’englobe avec mépris dans ce terme générique la presque totalité des pédagogues qui sévissent du primaire au lycée) c’est généralement un gus qui finit sa carrière en ayant rien appris à personne, ou si peu… on me rétorquera qu’ils apprennent à lire, écrire et compter, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la tâche n’est pas gigantesque et ne justifie pas l’hommage que l’on rend à cette caste en flux continu… C’est un petit métier, pas trop difficile, vite torché si l’on s’y prend bien, et c’est l’aveuglement idéologique qui nous fait dire des bêtises tel que nous avons tous en mémoire un professeur merveilleux qui nous a donné le goût de la lecture… Exercice d’auto-admiration, hommage du système à ses serviteurs et bénéficiaires, propagande  que tout cela… Que l’on soit un puits de science ou que l’on ne sache presque rien, nous ne devons pas grand-chose à ces gens là, et tout ce que nous savons, nous l’avons trouvé dans les livres et le silence d’une chambre. 

C’est peut-être à cette aune, qu’il faudrait jauger les révolutions arabes, qui sait… Mahomet et les mauvais apôtres  du tiers-mondisme taillés en pièce par la main invisible, voilà qui aurait de la gueule…. Attendons de voir, mais une bonne nouvelle est d’ors et déjà acquise: les nations vont tôt ou tard se défaire de leurs pédagogues qui grèvent tellement leurs économies, et ce dès qu’un informaticien avide de fric aura commercialisé un logiciel permettant d’appendre la lecture et l’écriture aux enfants en moins d’une année…L’argent qu’elles ne gaspilleront plus à entretenir les prêtres de l’Éducation Nationale, on l’injectera  sagement dans la consommation, on  achètera des écrans plats pour faire péter le PIB, pareil à ce que la disparition des agriculteurs et des petits commerçants a fait gonfler nos poches à tous…. Il y en aura toujours, des instituteurs, dans cinquante ans, autant qu’il reste des épiceries fines et des ploucs qui font du  fromage au lait cru, mais pas plus.

61 réflexions sur « Cours, pédagogue, le vieux monde est derrière toi »

      1. XP Auteur de l’article

        La loi naturelle, c’est la société tribale, archaïque, simplifié au maximum, dont Hayek a expliqué que sa nostalgie constituait l’aspiration cachée et inconsciente des socialistes et des planificateurs…

        Le capitalisme n’est donc pas une composante de la loi naturelle, il n’est pas pour autant une idéologie, une construction de l’esprit; c’est un modèle qui s’est imposé tout seul et dont les théoriciens libéraux se sont contentés de prendre acte et de décrire… C’est le modèle qui s’est « naturellement » imposé dans la civilisation judéo-chrétienne.
        Un chrétien qui ne ressent pas ça est un chrétien en peau de lapin, un CAB, tout juste bon pour écrire des aneries dans la NEF en attendant d’avoir trouvé sa mosquée… Comme Guénon, qui a commencé par devenir musulman pour se convertir ensuite à l’Islam.

  1. nicolasbruno

    Bizarre, qu’est ce qui vous fait penser cela? Vous évoquez les lecteurs d’Ilys agés de moins de 25 ans? Pas sûr qu’il y en ait tant que cela.
    Par contre, des lecteurs de Rue89, Mediapart, … des jeunes qui répètent ad nauseam les conneries écolo-socialo- solidaires et citoyennes, il y en a un paquet. Mais là on parlerait plutôt de massification mentale …

    1. XP Auteur de l’article

      C’est en effet un certain nombre de lecteurs d’Ilys qui m’ont inspiré cette réflexion. Oui, pas mal d’entre eux ont aux alentours de 25 ans, et ils ne sont pas à la traine par rapport aux plus agés… Ce que je sais, c’est qu’il y a vingt ou trente ans, leur auteurs réacs de référence auraient été Raspail, Dutourd, et les Hussards, que JMLP leur aurait fait l’effet d’une pointure absolue en matière de science politique et que pour le moins, Soral leur aurait semblé être un type brillant.
      Je suis aussi frappé par le fait que ceux qui, ailleurs qu’ici, ont du mal à comprendre ce qui s’y raconte sont à la fois plus agés, en moyenne, et moins brillants, quand bien meme ils ont des lettres… Et que plus les « vieux » ont un bon niveau et plus ils sont à l’aise avec les Geek. Bien plus qu’avec leurs conscrits.

      Je parle de l’élite, bien-sûr. Les autres seraient ni pires ni meilleurs dans un monde sans internet.

  2. beamm

    « cette révolution de l’esprit est à rapprocher de l’augmentation exponentielle de l’espérance de vie au XXème siècle… »

    « C’est peut-être à cette aune, qu’il faudrait jauger les révolutions arabes, qui sait… Mahomet et les mauvais apôtres du tiers-mondisme taillés en pièce par la main invisible,… »

    « Cette révolution de l’Esprit, c’est internet qui l’a permise… »

    Que de mots, autant de signes de l’idéologie du fameux « sens de l’Histoire », le marxisme qui change d’oripeaux, la vénération du Temps et de l’évolution comme un Dieu Hégélien qui se révèle immanent.

            1. Ariane

              Moi aussi je vais sur mes 23, lacrevette ! t’es de quel mois? On soufflera les bougies ensemble? On fera une surprise-party ??

  3. Prolo De La Lite

    On n’en parle quasiment précisément parce que ceux qui on la parole dans les médias de masse appartiennent à une autre génération , ou on été cooptés par l’ancienne . J’imagine que pour la plupart des parents ou des profs se félicitent de voir un enfant devenir un rat de bibliothèque , mais s’inquiètent de le voir devenir un geek . Toujours une condamnation de l’internet , mais pas de l’usage . Lire uniquement fluide glacial ou cosmo n’est pas tout-à-fait la même chose que lire Balzac ou Rabelais . Pourtant il s’agit dans les deux cas de lectures . De même que passer son temps libre sur facebook ou msn ne présente pas le même interêt que lire un article wikipédia rataché à un autre rataché à un autre … Il s’agit pourtant du même support .
    L’érudition de certain geeks est parfois impressionnante . Je me souvient d’un nerd qui n’avait probablement jamais ouvert un livre d’histoire de sa vie capable de présenter la généalogie de la guerre d’indépendance américaine , détailler la réalité de valley forge , l’expansion du royaume khmer , des invasions vikings , du débarquement allié jour après jour seulement en jouant à certains jeux vidéos ayant pour cadre un évenement historique .
    Quand on pense à toutes ces années perdues sur les bancs du collège , du lycée , où les 3/4 des élèves en savaient plus que leurs professeurs …
    Qui auraient pu être employées à travailler , apprendre un métier en complément d’une formation solide , voyager , faire de la pêche à la mouche …
    Et surtout les fortunes colossales jetées par les fenêtres . Mais le problême , à écouter les instituteurs , vient du « manque de moyens » . Hum hum … Les écoles des années 30 avaient-elles plus de moyens en comparaison du savoir ingurgité ? Si le budjet de l’éducastration nationale était doublé , le niveaux général augmenterait-il en proportion ?
    Sinon , la radio en haut à droite m’interpelle … Vu son nez et ses dents en or , il sagit d’un Juif . Ils sont donc des robots ? Et personne n’est prévenu ?

    1. Aquinus

      // Je me souvient d’un nerd qui n’avait probablement jamais ouvert un livre d’histoire de sa vie capable de présenter la généalogie de la guerre d’indépendance américaine , détailler la réalité de valley forge , l’expansion du royaume khmer , des invasions vikings , du débarquement allié jour après jour seulement en jouant à certains jeux vidéos ayant pour cadre un évenement historique //

      Civilization de Sid Meier, par exemple. J’étais matheux et les cours d’Histoire de notre chère école républicaine ne me laissaient voir que l’écume du passé. Et puis plus tard, jeune adulte un peu geek, je suis tombé sur le jeu de Meier. Sur certains fora s’y rapportant il y avait de vieux profs anglais et américains qui concoctaient des scenarii d’une précision incroyable, parce que le continu du jeu était modifiable. Nous buvions leur savoir. J’y ai plongé dedans, dans l’Histoire, et les volumes entiers de bouquins historiques que j’ai lu depuis et lis encore, je les dois entièrement à Sid Meier et aux geeks des fora, certainement pas à l’école républicaine.

      Mon père est un grand érudit, à l’ancienne. Culture vaste, humaniste, comme les meilleurs de ce temps-là avaient les moyens de l’acquérir. A ma grande stupéfaction, lui que je tenais pour savoir tout et surtout, pour savoir plus que moi « parce qu’avant c’était mieux », je me suis rendu compte que sur presque tous les sujets historiques (hormis l’Histoire purement politique de la France, genre succession des rois et puis des présidents de la république), j’en sais en fait beaucoup plus que lui. Parce que la technique de mon époque était mille fois plus capable de répondre à notre curiosité naturelle à tous les deux, que la technique de son époque à lui.

    2. Coriolan

      « du débarquement allié jour après jour seulement en jouant à certains jeux vidéos ayant pour cadre un évenement historique . »

      J’ai réussi l’équivalent de mon bac d’histoire ici en Belgique avec la plus haute distinction pour avoir raconté avec précision chaque mouvement de Montgomery face à l’Afrikakorps de Rommel. C’était pas dans le programme, mais c’était dans Call of Duty 2.

      D’ailleurs je crois bien que grâce à Call of duty I et II, Medal of honor, Band of brothers et The Pacific, je dois être capable de tracer de mémoire les plans d’opération des différentes armées en Europe, Afrique du nord et en Asie, d’indiquer le lieu des principales batailles, de citer les principales opérations ainsi que leur objectif stratégique, de citer les principaux généraux impliqués, de lister l’armement de chaque camp et d’en indiquer les points forts et faibles.

      J’ai aussi appris le principe de la fission nucléaire en lisant Tintin (Objectif Lune, je crois), la mécanique newtonienne en réglant les voitures en jouant à Gran Turismo sur Playstation, plus généralement j’ai appris plein de trucs sur la physique en lisant les compléments d’épisode de The big bang theory que l’on trouve dans les bons torrents.

      Je crois que je ne comprendrai jamais le fait d’étudier dans l’objectif d’enseigner. J’ai l’impression que ça cache une âme bien sombre. Le supérieur c’est plus sain, on apprend réellement des choses, si on a de la chance avec de vrais enseignants, c’est à dire des gens de 50 ans minimum, qui ont accumulé du fric et qui aspirent à une vie plus calme.

  4. rudolf hoax

    Il y a peut-être une nuance à apporter sur un point, XP: le niveau ne monte pas au sens ou l’entendent les pédagogues de gauche, je dirais plutôt qu’il baisse, mais dans le bon sens.
    Les pédagogues progressistes considèrent que le niveau monte parce que les plus galeuses de leurs brebis recrachent leur soupe idéologique avec une spontanéité surnaturelle. Ce à quoi les pédagogues réactionnaires leur opposent une « baisse de niveau » décrétée en vertu de cette même soupe républicaine, mais inversée: le niveau baisse parce que les plus abrutis de leurs élèves le sont tellement que ça commence à se voir. Les inégalités naturelles sont de moins en moins lissées par l’enseignement d’État.
    Ce qu’aucun d’eux, de gauche comme de droite, ne parvient à comprendre, c’est qu’une minorité d’enfants a vocation à se développer intellectuellement, et qu’une minorité plus infime encore est effectivement réceptive aux arts et lettres. Que la plupart des gens n’en ont rien à branler et ne sont pas faits pour ça, ce qui n’est ni un drame, ni un crime.
    Le système d’éducation « à la française » est réellement en train de péricliter, les Polony et autres ne s’y trompent pas, mais c’est pour mieux laisser sa place à Darwin, ce que dans leur engauchisement inconscient ils ne peuvent accepter. Jamais les cons n’ont été aussi spectaculairement cons: vous imaginez Rokhaya Diallo en 1981 ? Elle disposerait de tout un vernis rhétorique et culturel pour laisser penser qu’elle est autre chose qu’une guenon semi-débile. Les gens comme elles, sans la protection de la culture-tampon républicaine, éclatent dans leur sottise. Quand à ceux qui, vingt ans plus tôt, allaient assister à des lectures publiques dans leur bibliothèque municipale entre deux réunions syndicales, aujourd’hui se marrent grassement devant secret story sur leur écran plasma. Les choses retrouvent sagement leur place.
    Mais l’accès à l’intelligence par internet et le téléchargement illégal reste l’affaire des gens curieux, c’est à dire d’une minorité. Le niveau ne monte pas, il s’ajuste.

    1. XP Auteur de l’article

      Oui, oui, je suis d’accord avec ça. Je ne parlais que de l’élite, la petite proportion qui a « vocation à se développer intellectuellement, et qui est réceptive aux arts et lettres »

      Cette frange là a fait un bon de géant en 10, 20 ans. Ca signe l’échec du stystème, et ce que vous fécrivez également. C’est lié.

      Il y a 20 ans, ceux  » se marrent grassement devant secret story » auraient assisté à des lectures publiques avec peut-être des gens qui aujourd’hui sont aussi passé à autre chose de plus élaboré. Implosion d’un système artificiel qui élèvait artificiellement les uns en tirant vers le bas les autres.

      Il y a 20 ans, Soral aurait eu l’élite Dde la jeunesse.

  5. rudolf hoax

    « Il y a 20 ans, Soral aurait eu l’élite Dde la jeunesse. »

    Pas tout à fait. Badiou, le prestige universitaire policé aurait eu l’élite de la jeunesse (le pire c’est que je pense qu’il en détient encore une partie). Soral c’est différent, il ne peut attirer que les gens qui lui ressemblent, à savoir des adolescents et des malades mentaux. Il est donc très utile, puisqu’il détourne les adolescents du bon goût universitaire et médiatique en les excitant avec des histoires de juifs et de subversion branchée, et garde auprès de lui ceux d’entre eux qui n’ont pas été capables d’évoluer, de l’utiliser comme une passerelle. Ce n’est pas un GVD, mais un gardien de cassos instruits, d’attardés de la réaction. Il y a vingt ans il n’aurait pas eu même l’occasion d’exister, puisque justement son fond de commerce c’est internet et la marge. Mais au stade primaire, infantile.
    Je pense que beaucoup de jeunes au sein du lectorat d’ilys sont passés par Soral (c’est mon cas, et celui de mes amis qui vous suivent). A 18 ans on le trouve étrange et hilarant, à 20 ans on est lassé de ses ficelles comiques et on fuit la vacuité de son discours. Ou bien on reste captif de sa schizophrénie marxiste, c’est selon. Mais il reste relativement atypique et bien distinct des Todd et consorts.

    1. XP Auteur de l’article

      « … et garde auprès de lui ceux d’entre eux qui n’ont pas été capables d’évoluer »

      Ce que je voulais dire, c’est qu’en admettant qu’il aurait pû exister, cette évolution n’aurait pas vraiment pû se faire ».

      Les échanges que l’on trouve sur Ilys aurait été inconcevable il y a 20 ans avec les mêmes. Il y a sur le net une rapididé et une quantité d’échange qui permet d’approfondir et d’affiner les raisonnements, d’amender et de relativiter une idée qu’on trouve a priori séduisante, etc…
      On peut améliorer la productivité grace à la technique, et force est de constater qu’on peut le faire avec la recherhe intellectuelle.
      Aujourd’huin un type de 23 ans qui découvre le camps national, par exemple, peut se dire aussitot « mais je ne me fais pas d’illusion quant au programme économique », ou « Le Pen n’et pas un homme politique mais un tribun »… Bref, la pensée d’etoffe et s’intensifie comme elle l’aurait fait jadis en 20 ans… Celui qui tout seul dans son coin allait plus loin gardait ça pour lui ou pour son entourage proche, ca se perdait plus ou moins,tandis qu’aujourd’hui, quand il déffriche et prend un chemein de traverse, tout le monde peut le suivre et lui emboiter le pas… cCe qu’un mec de trente ans a mis dix ans a comprendre, il peut en faire part à un mec de 20 ans qui lui le comprendrat donc en deux heures… Avant, il fallait attendre le bon article de journal, le livre qui met les pieds dans le plt, et quand on avait lu, on ne pouvait pas s’en servir aussitot dans une discussion.

      1. rudolf hoax

        C’est très juste. Et non seulement elle s’étoffe mais elle s’affirme. Avant internet être intelligent tout seul ne laissait que deux possibilités: faire des compromis à la connerie des autres ou passer pour un fou, voire faire des compromis à la connerie des autres au point de se croire fou.
        Toute la pensée, notamment universitaire, des ces trente dernières années est animée non pas par la pure médiocrité mais par une intelligence de lâche, faite de concessions et d’amputations rhétoriques. La preuve en est que le plus brillant de nos universitaires, René Girard, s’est cassé sur la côte ouest, là où la pensée était encore la plus indéterminée, pour aller former des Peter Thiel.
        Aujourd’hui pour dissiper un doute sur la validité d’une idée plus besoin de s’exiler, une recherche google suffit.

        1. XP Auteur de l’article

          « René Girard, s’est cassé sur la côte ouest, là où la pensée était encore la plus indéterminée, pour aller former des Peter Thiel »

          Vous mettez le doigt sur quelque chose de fondamentale. C’est l’horreur absolu, pour le pédagogue de l’EN, que René Girard forme un Peter Thiel… Dans leur esprit, ils sont les propriétaires exclusifs de l’intelligence, et ils ne supportent pas la réussite des entrepreneurs ou des informatitiens.
          C’est pour ça que tous les pédagogues de la toile traitent leurs adversaires « d’employés de banque », d’informatitiens ou de commerciaux avec mépris…Enfin, ce qu’ils voudraient faire passer pour du mépris. En réalité, ils sont la proie d’une sourde angoisse « et si, sur mon pied d’estale d’instituteur, j’étais beaucoup plus con que je me l’étais imaginé ».

          1. la crevette

            « Ce qu’un mec de trente ans a mis dix ans à comprendre, il peut en faire part à un mec de 20 ans qui lui le comprendra donc en deux heures… Avant, il fallait attendre le bon article de journal, le livre qui met les pieds dans le plat, et quand on avait lu, on ne pouvait pas s’en servir aussitôt dans une discussion. »

            Oui excellent.

            En fait tout l’article est bon mais j’étais gênée par cette histoire d’élite ou de minorité apte aux arts et aux lettres : je pense qu’internet ou pas, il y a toujours eu et il y aura toujours cette élite, qu’elle s’est trouvée par le passé et qu’elle se retrouvera toujours d’une manière ou d’une autre. Aujourd’hui, elle se trouve, elle se réunit, se regroupe par internet c’est un fait.

            Bien que mariée à un (excellent) professeur, je ne peux que souscrire à cette réflexion sur cette fin (souhaitable) de l’EN telle qu’elle existe aujourd’hui. Les professeurs, les vrais, les bons, ont depuis un certain temps intégré les circuits informatiques pour leurs recherches personnelles (car un bon professeur est d’abord un chercheur) et pour l’enseignement de leurs élèves. Ils ne seront pas « pénalisés » par l’implosion ou l’explosion de l’EN, beaucoup moins qu’on ne le pense.

            Un bon professeur ne prend pas en otage ses élèves comme c’est le cas aujourd’hui de façon extrêmement violente. « Dans leur esprit, ils sont les propriétaires exclusifs de l’intelligence » dit XP et c’est exactement cela l’EN et c’est une monstruosité pour nos enfants dont on n’a pas idée.
            Internet est une façon d’échapper à ce que je considère ni plus ni moins comme une mise à mort de notre jeunesse.

            1. XP Auteur de l’article

               » je pense qu’internet ou pas, il y a toujours eu et il y aura toujours cette élite, qu’elle s’est trouvée par le passé et qu’elle se retrouvera toujours d’une manière ou d’une autre. »

              Bien-sûr. Avec internet, il n’y en a pas un de plus et pas un de moins… Seulement ils vont plus haut, et surtout plus vite.

              L’internet, ça sert à deconstruire. Vous apprenez quelque chose? Vous ne vous endormez pas dessus. Une idée vous travers l’esprit? Vous ne vous accrochez pas à elle comme une moule jusqu’à devenir un vieux con infatué.

              Non seulement vous apprenez plus vite et mieux derrière un écran que dans un amphi ou dans des encyclopédies, mais vous utilisez votre savoir pour exercer votre pensée, et non pour ne plus avoir à y penser.

              Et je suis certain, par ailleurs, que c’est la même chose dans les disciplines scientifiques. La connaissance, ce n’est pas UN savoir magistral, mais des millions d’informationss qui circulent et qui traversent les têtes. Internet, ce sont des poncifs ou des calculs erronés qui se heurtent immédiatement à leurs réfutations.

              Le cours magistral, qu’on le reçoive ou qu’on le dispense, c’est une formule qui favorise les médiocres…. J’ai le souvenir d’un type qui était professeur (en fac) de notoriété publique assez mauvais, et qui squattait les conférences débats… Pour ne pas se faire ridiculiser dans des échanges pour lesquelles il n’avait pas la vivacité d’esprit, il prenait des notes pendant la conférence puis levait le doigte t prenait la parole pour la garder longuement, il parlait lentement, avec plein de petits a, b, c, une introduction et une conclusion…. Ca donnait l’impression aux idiots qu’il élevait le débat, mais la gros paté ne servait qu’à masquer le vide du propos et l’incapacité à l’intégrer dans une conversation…. Bref, la seule façon qu’il avait de conpenser sa nullité, c’était de se remettre dans la peau d’un professeur et d’improviser une salle de classe… Ca en dit long sur l’infériorité intrinsèque de l’éducation à l’ancienne, celle de la TRANSMISSION, comparée à une éducation moderne, interactive.

  6. racismepositif

    Récemment, je discutaillais avec un magistrat de ma grosse bonne ville de mafieux.

    Bah purée, c’était effrayant. Ce type qui doublait allègrement mon âge suintait la connerie bien grasse du lettreux jointé et encarté au SCALP, malgré toute sa gentilesse et son intelligence juridique, j’exultais comme un petit fou en l’écoutant aligner tous les poncifs dénoncés sur Ilys, entre Sarkozy « le vulgos marié à une greluche » et la nécessité de moraliser la Littérature (ouar ouarf).

    On aurait dit une espèce de caillera en costume.

    Une intolérance et une haine fantastique, chose que je n’avais jamais vu même chez le plus bourrin des skinheads, sorti de la bouche d’un Bac + 10 occupé à faire régner l’ordre étatique. A la limite, un éboulement de cailleras en centre-ville semblait plus facile à maîtriser que l’avalanche de bêtises de ce notable.

    Faut dire que chez les abrutis en mission, plus la position sociale est élevé et les diplômes valorisés, plus la déshinibition à raconter de la merde est forte.

    Avec mon Bac – 10, j’avais l’impression de me sentir plus afuté que ce guignol et pourtant il fallait que je ferme ma gueule.

    Un véritalbe Youth Bulge intellecutel se prépare en sourdine, c’est moi qui vous l’dit !

  7. Vertumne

    A mon humble avis, un des articles « phares » de ce printemps 2011, cher XP. Internet en rendant le savoir accessible à tout le monde et en court-circuitant l’éducation institutionnalisée a crée une dynamique redoutable:

    -il n’est plus nécessaire pour un jeune de passer par une éducation « officielle » pour s’instruire (mode passif) et contribuer soi-même à l’édifice (mode actif). On n’a plus besoin des enseignants, des journalistes, des éditorialistes, des sociologues pour nous informer; n’importe lequel de nos concitoyens peut ouvrir un blog et, si le talent est au rendez-vous, il attirera plus de lecteurs et de commentateurs qu’Edwy Plenel sur Mediapart. En ce sens internet est purement méritocratique puisqu’il se joue des relais classiques (copinage, médias, réseau) pour fonctionner. On n’arrive plus à cacher que Fdesouche a plus de visites que les sites de l’UMP et du PS réunis.

    -ce savoir gigantesque de milliards de teraoctets de données qui regroupe tout ce que l’humanité a accumulé comme connaissances est à la portée de tout un chacun, avec un seul clic. Mais on remarque que l’immense majorité des gens s’en contrefoutent et qu’ils préfèrent aller sur des sites pornos ou regarder des vidéos style « video gag ». L’élite intellectuelle du XXIe siècle ne sera donc plus un « héritage » comme on transmet un patrimoine mais un « choix » basé sur le libre arbitre et les centres d’intérêt des gens. En ce sens il est déjà en train de provoquer une énorme redistribution des cartes.

    1. XP Auteur de l’article

      Merci Vertumme.

      Cette réflexion rejoint l’une des vôtre: il y a du conflit de génération, derrière tout ça.

      Fut un temps, comme vous l’avez vu, j’ai été pas mal trainé dans la boue, et je me suis aperçu que mes detracteurs avaient un point commun; ils étaient tous dans la tranche d’age srpérieure des blogueurs… Regardez Leroy, il n’a pas un seul jeune lecteur, que des vieux machins… Pour faire court, je suis apprecié par Xyr et détesté par Mandon, vous rendez-vous compte si ca avait été l’inverse^^
      La génération internet, intellectuellement plus rapide et plus souple VS les enfants de Jules Ferry sclérosé et boursouflés.

      Ce que la technique va peut-être faire disparaitre, c’est le livre, l’objet livre avec sa cohorte de fétichistes de la jolie bibliothéque et de « bibliophiles » mauvais lecteurs.

      A mon avis, bientot l’ordinateur portable se triendra dans la main comme un livre, on pourra le plier et l’enfiler dans sa poche. Les amoureux des belles lettres ne s’y retrouveront pas. les autres oui.

  8. Denis

    En effet c’est un excellent article, dans un style que je ne retrouvais plus depuis un certain temps.

    J’ai 23 ans. Le goût pour la lecture, pour l’histoire, l’économie, la philosophie, je me le suis procuré en lisant des articles comme celui-ci ; en déroulant ce fameux fil Wikipédia qui, dans son imperfection, appelle à aller en chercher plus. C’est bien plus stimulant qu’un plat exposé des enjeux (aussi moribonds que convenus) de la Révolution française. Et je me souviens avoir participé à certaines conversations intéressantes et bien loin de ce que l’on peut entendre dans les amphis sur des canaux de discussion de World of Warcraft.
    Comme vous le dites bien Vertumne, Internet donne le choix : ainsi le bobo fils de prof, avant signe d’érudition tombera dans l’ignorance crasse et s’occupera plus de ses publications Facebook que de la richesse que l’on peut trouver dans certains blogs ; et le fils de beauf aura ce même choix.
    On en chialerait presque de tant de socialisme, heureusement que le mérite est là pour rééquilibrer.

    J’attire tout de même votre attention sur un point négatif, qui est le fait qu’Internet a aussi permit à des cancers comme votre ami J.leroy de voir le jour. Internet, c’est aussi le berceau de la racaille antisémite (avez-vous déjà tenté de compter le nombre de Facebook pro-palestinien ?). Internet donne aussi pignon sur rue au premier idiot du village qui pollue désormais la toile de ses discussions qu’il faisait avant au café du commerce…

    1. XP Auteur de l’article

      C’est une très bonne chose, que Leroy soit publié sur le net. On voit qu’il ne réussit pas à trouver de vrais lecteurs ni de lecteurs tout court, et l’on devine qu’il en est forcément de même avec ses publications papiers.
      Il n’est pas jugé à son titre « écrivain français », mais à ce qu’il sait vraiment faire, c’est à dire rien.

      Pour ce qui est des trolls, c’est la maladie infantiles des forums en ligne. La plupart du temps, il n’est pas réglé parce que personne ne définit vraiment ce que c’est qu’un troll.

    2. Coriolan

      « attire tout de même votre attention sur un point négatif, qui est le fait qu’Internet a aussi permit à des cancers comme votre ami J.leroy de voir le jour. »

      Sans le net, vous auriez peut-être lu son nom dans un journal qui le présenterait comme subversif, vous l’auriez lu et, faute de pouvoir lire des idées contradictoires, vous auriez adhéré.

      Je le sais parfaitement bien puisque ça a été mon cas avec Soral. Si Soral ne s’était pas fait connaître à l’époque du haut-débit, je serais encore à servir de la perte des repères et de l’empire à chaque fois que j’ouvrirais la bouche. J’avais 14 ans en 2002, j’étais presque prêt à aller manifester contre Le Pen tellement j’étais rebelle. Sans Internet, j’aurais probablement été manifester contre l’augmentation de l’âge de la retraite au côté de mes potes qui avaient manifesté contre Le Pen, comme l’a recommandé Soral.

      Ce que je note, c’est que les « pro-palestiniens » sur Facebook ont le même discours que les « pro-palestiniens » partout ailleurs dans le monde qui n’ont pas Internet, simplement parce que c’est ainsi qu’est présentée la chose dans les médias traditionnels : Les feujs volent les terres des gentils palos qui n’aspirent qu’à la paix, mais enfin bon, y’a eu Auschwitz alors bon, y pourraient être plus discrets quand ils refroidissent du youpin.

      Ce n’est que logiquement que 95% des gens répètent ça. La différence, c’est que sur Internet les 5% d’autres peuvent aussi écrire et être lus.

    3. Terminatormoule

      « Comme vous le dites bien Vertumne, Internet donne le choix : ainsi le bobo fils de prof, avant signe d’érudition tombera dans l’ignorance crasse et s’occupera plus de ses publications Facebook que de la richesse que l’on peut trouver dans certains blogs ; et le fils de beauf aura ce même choix. »

      Internet offre la véritable égalité? celle de la curiosité et de l’étude, au dépend de ceux que saint Bourdieu appelait les « héritiers ». Ainsi l’objectif suprême des pachydermes des IUFM est enfin atteint, mais pas par eux. Et ça les fout tellement en rogne, qu’ils se vengent en terrifiant les parents, en leur peignant un Internet rempli de cyberpédophiles nazis.
      Un internet qu’il faut surveiller, encadrer. Leur mot préféré, ça, « encadrer ». Le Degauche n’a rien contre la liberté, il veut juste qu’elle soit encadré.

      1. XP Auteur de l’article

        « encadrer », ça veut dire parasiter, s’emparer du territoire hostile, en faire une EN bis, comme les journaleux rêvent de faire d’internet une « presse nationale bis ».

         » Ainsi l’objectif suprême des pachydermes des IUFM est enfin atteint, mais pas par eux. Et ça les fout tellement en rogne »

        Comme d’habitude. Exactement comme les cocos enragent de voir les ouvriers acheter des voitures neuves et des pavillons avec jardin, s’embourgoieser, comme ils disent.

        L’EN rêve d’élèves assez cons pour les prendre au sérieux afin de garder leur prestige, de même que les communistes et les catholiques sociaux avaient besoin d’ouvriers misereux.

        Dans un cas, on dénoncera la pédophilie sur internet, dans l’autre l’ouvrier aliéné par la consommotion.

        C’est rigoureusement le même processus.

  9. Cherea

    XP, tu as complètement mis en forme ce que je pensais depuis un moment. Je pense tout à fait que L’EN touche à sa fin et qu’il ne restera qu’à terme des formations universitaires que pour les professions très spécialisées: médecin, ingénieur nucléaire…même les formations informatiques perdent leur attrait…récemment, je voulais découvrir un logiciel libre, comment il fonctionnait…une recherche, des tutos vidéos, le tout est bouclé. Par exemple, deux semaines face à son ordinateur, un peu de pratique et vous pouvez vous déclarer expert sur Joomla…avec le même niveau qu’un type qui aura passer un ou deux ans dans une quelconque école d’informatique.
    D’ailleurs, de plus en plus des créateurs d’entreprise sont des « college drop out », dont l’exemple le plus frappant est Mark Zuckerberg…en gros même l’enseignement dispensé à Harvard n’allait pas assez vite ou n’était pas assez stimulant pour lui…

    d’ailleurs, Peter Thiel propose maintenant un chèque de 100 000 dolllars pour les étudiants qui s’engagent à ne pas faire d’étude et à créer une entreprise…

    http://www.lefigaro.fr/societes/2010/12/22/04015-20101222ARTFIG00560-un-cheque-de-100000dollars-pour-abandonner-ses-etudes.php

    1. XP Auteur de l’article

      A ce propos, les enseignants forment le gros des abonnés aux revues de de pleurnichards type « Que choisir » ou « 60 millions de consommateurs » et sont réputés pour être très chiants avec les artisans, quand ils doivent faire à eux. Pourquoi? Parce ce que l’artisan ou l’entrepreneur gagne plus de fric qu’eux et en ne leur devant pas leur réussite…. C’est un tric qui les rend fou… Dans leur tête, s’il n’a pas de diplome, c’est le cancre de leur classe, il doit être plus pauvre qu’eux. Il n’aurait jamais dû réussir sans passer par eux.

      1. Restif

        Mais ce sont les parents qui refusent qu’on pousse leur fils vers l’artisanat! je connais plein de profs qui essayent désespérément d’envoyer les élèves pas fait pour un certain type de culture (effectivement d’ailleurs sclérosée) vers des filières qui en feraient des artisans, en contournant les blocages, c’est possible, et bien ce sont les parents qui refusent…
        Internet est un outil formidable, mais je remarque quand même que ceux qui s’en servent au mieux ont AUSSI(et d’abord) l’autre culture.

        1. Cherea

          C’est un médecin qui appelle un plombier. Le plombier arrive, fait sa réparation et présente une facture de 100 euros, le médecin répond un truc du genre « moi je ne prends que 50 euros de la consultation et le plombier répond » ne m’en parlez pas, avant j’étais médecin ».

          Cette petite histoire pour raconter une anecdote, je connais un type qui avait des très bonnes études, école de commerce, consultant dans une des grosses boites de la place…ça l’emmerde, perspective de carrière correcte mais pas géniale, ancienneté…Il démissionne, passe son cap boulanger…ouvre une première boulangerie, aujourd’hui il en a 3…quand on lui demande ce qu’il aurait changé dans son parcours, il raconte qu’il aurait mieux fait de passer son cap boulanger à 16 ans plutôt que de faire des études…bien sûr les parents ne voulaient pas d’un fils boulanger…maintenant, ils louent le parcours de leur fils..

  10. XP Auteur de l’article

    « Je pense tout à fait que L’EN touche à sa fin et qu’il ne restera qu’à terme des formations universitaires que pour les professions très spécialisées: médecin, ingénieur nucléaire… »

    Qui seront bien mieux assurés par des instituts privés… Il est frappant de voir que les élèves sortent de l’école avec sept ou hans l’anglais derrière eux en ne le parlant pas (ou en parlant un anglais « scolaire », ce qui veut tout dire)ou en l’ayant appris en dehors des cours… Dans le même temps, les boites font apprendre l’anglais à leurs cadres en six mois avant de les muter aux states…. Dans ses conditions, pourquoi l’EN ne leur sous-traiterait pas le travail?

    1. Sylvie

      Rions… J’ai fait huit ans d’anglais sans avoir jamais compris ce qu’étaient les verbes irréguliers.
      J’en ai trouvé la signification grâce à internet. Ce n’est pas une blague!
      XP, Avez-vous lu la ballade de Pern de Anne MC Caffrey?
      Un peu de notre époque qui se déroule.^^

      1. Grotesque Animal

        Tiens, allez dire ça à Finkielkraut qui semble toujours à côté de la plaque sur ces sujets.

        Encore ce matin, il reproche à la lecture sur internet, selon lui un « autre écrit que le livre » (et donc?), de ne pas reproduire le parcours « long et pénible » d’une lecture sur papier, puis citant je ne sais plus qui, croit pertinent de faire remarquer que les sites comptabilisent des « visiteurs » et non des « lecteurs »…

        Bien entendu, personne ne lui fait remarquer que les librairies comptabilisent les « livres vendus » et non les « livres lus ». Personne ne lui fait remarquer que les bancs de l’université sont peuplés d’analphabètes qui prétendent lire des « vrais livres » et qui n’entravent rien à rien ; que l’expérience « longue et pénible », c’est un choix du lecteur, et non une conséquence du médium. Bref, depuis le temps qu’il s’échine à raconter quelque chose d’intelligent sur internet et la technique en général, il patauge sacrément…

        1. XP Auteur de l’article

          @Sylvie

          Je ne connais pas, mais je viens de me renseigner, et ça a l’air sacrément bien! Je vais tacher de lire ça dans l’année, au moins commencer.

          @Grotesque Animal

          Oui Finkielkraut dit globalement n’importe quoi, au sujet de l’école de l’école et d’internet. Parce qu’il s’entête, qu’il s’accroche à ses lunes, qu’il fait pour le dire d’un mot ce qu’il reproche à bon dorit aux autres sur d’autres sujets.

          Mais peut-être que l’école républicaine toussa toussa, c’est tellement important pour lui que c’est trop lui demander de bouger sur le sujet.

          Je note au passage que ce côté républicaniste/flon-flon/hussard noir de la république est un truc récurrent, chez les intellectuels juifs, au moins autant que le côté apatride/nobade/modernolâtre à la BHL ou Attali.

          1. Sylvie

            La Science fiction a toujours quelques pas d’avance^^
            Un grand merci pour ce post XP.
            Même si on flinguait tous nos pilotes, la relève est assurée ^^
            J’adore nos enfants et ils nous le rendent bien. Entre Geeks on se comprend ^^

          2. Hordalf

            « Je note au passage que ce côté républicaniste/flon-flon/hussard noir de la république est un truc récurrent, chez les intellectuels juifs, au moins autant que le côté apatride/nobade/modernolâtre à la BHL ou Attali. »

            C’est parce qu’il y a ceux qui se sont assimilés, je dis bien assimilés et pas intégrés, et ceux pour qui la France n’évoque absolument rien. Les premiers sont républicains car c’est par là qu’ils se sont assimilés, parce que pour eux ça a marché. C’est comme tu dis trop important pour eux, parce qu’indissociable de leur propre histoire. Mais pendant la fracture raciale qui se produit, même Finkielkraut reviendra à la race. Zemmour a déjà commencé en affirmant face à Diallo qu’il était de race blanche et elle noire. La république est obsolète face aux hordes racistes, on l’a vu il y a longtemps, on le voit à nouveau aujourd’hui.

        2. Hank

          Renaud Camus, ami de longue date de Finkielkraut, a fait remarquer à plusieurs reprises à ce dernier qu’à mesure que l’EN se mue en monstre idéologique globalisant et acculturant (Camus est d’ailleurs favorable à la création de collèges et lycées d’élite – humanités, mathématiques, technologies nouvelles – destinés à ceux qui aspirent ardemment à rompre avec le système actuel), c’est internet qui tend à ressusciter le lien privilégié entre l’antique culture dispensée par le savoir livresque et le renouveau de l’originalité et de la mobilité intellectuelle. Et de montrer qu’internet, un jour, fera office d’immense bibliothèque en ligne accessible en quelques clics (archive.org, par exemple), et qu’à ce titre, il sera non pas le fossoyeur de la grande culture, mais peut-être bel et bien le dernier de ses refuges. Et qu’il est déjà actuellement le lieu privilégié de la contestation intellectuelle de qualité, quand tous les biais classiques sont verrouillés.

          1. Grotesque Animal

            Mais c’est bien ce qui est frappant, qu’un homme comme Finkielkraut, auquel on ne peut reprocher le manque de probité, et nonobstant son attachement personnel au livre en tant que tel, puisse faire montre d’une telle mauvaise foi vis-à-vis d’un phénomène si évident… Renaud Camus, qui ne me semble pourtant pas être le plus grand expert au monde en matière de nouvelles technologies, a rapidement perçu les intérêts potentiels d’internet. Finkielkraut se cantonne pour sa part à des savoirs entièrement livresques, en décalage constant avec la réalité qu’il essaye de saisir, car il n’a pas su reconnaître que pour être aussi juste sur ces sujets qu’il peut l’être en littérature, où il s’attaque bien aux oeuvres elles-mêmes, il fallait se défaire du prisme que forment les ouvrages de sociologues sur lesquels il fonde son analyse, mais comment lui en vouloir ? Cette peur ou ce refus de l’illusion de l’immédiateté, ce besoin de lenteur, qui sont les piliers de sa lecture, sont quelque peu bousculés par internet…

            1. XP Auteur de l’article

               » il fallait se défaire du prisme que forment les ouvrages de sociologues sur lesquels il fonde son analyse »

              C’est le le petit péché de Finky ça: parler de ce qu’il ne connait pas. Il a des idées très arêté sur Internet, mais il avoue qu’il n’y va jamais… Dans le même registre, combien de développements sur les banlieuss qui commencent par « je m’appuie sur un article du Figaro… »

              Mais le personnage est par ailleurs tellement brillant et attachant qu’il lui sera beaucoup pardonné.

            2. Hank

              Et pourtant internet peut être lui aussi un média, au sens ancien du terme, c’est à dire le lieu d’une prise de recul, le lieu d’une nécessaire remise en perspective du monde et du temps. En ce sens, Camus est non seulement un champion de la médiation, mais un champion qui a compris qu’il est possible d’investir intelligemment son temps en lisant et/ou en écrivant sur la toile. Un site comme celui de l’In-nocence, un site comme Ilys, un nombre important d’autres sites ou blogs fort intéressants exigent de leurs lecteurs une forme d’investissement réel qui, sans s’y assimiler totalement, s’approche de celui qu’il faut fournir dans le silence d’une chambre, penché sur les ouvrages. J’entends simplement par là que si la lenteur est un pilier de la lecture livresque, on peut aussi retrouver et aimer cette lenteur sur internet. Peut-être Restif écrit-il ses commentaires à toute vitesse ; moi j’aime prendre le temps de les lire.

              Cela dit, Finkielkraut attaque internet parce qu’internet l’attaque en personne, à travers la foultitude de sites musulmans et/ou antisionistes, et des légions de leurs commentateurs qui ont depuis longtemps écrasé sous le nombre toute possibilité d’échange contradictoire (cf dailymotion et autres).

            3. Grotesque Animal

              C’est en somme ce que je voulais dire à l’origine (non-pertinence du médium dans l’acte de la lecture), en bien mieux formulé. Mais ce militantisme pro-PI sur ILYS ! Quel sans-gêne…

      1. XP Auteur de l’article

        Il y a aussi le désormais culte » la plupart d’entre nous, on était voué à l’Education Nationale, et on s’en fout qu’on mène tous ces gens à l’abattoir, qu’ensuite ils ne vont pas trouver de boulot par ce qu’ils vont quitter l’Education Nationale ».

        Sans compter le non moins cultissime « vous imaginez qu’en tant qu’écrivain, le problème de la sécurité de l’emploi est très compliquée. »

    1. nathan

      Formidable! Celle-là elle a sa place de premier choix dans les archives historiques!

      La République française est devenue un Kolkhoze de la pensée. Non seulement il faut produire de la pensée à la chaîne, mais maintenant il s’agit en plus de la collectiviser, de la répartir, d’envoyer au goulag les bourgeois qui refusent de la partager.

      Hilarant, mais aussi quelque part très effrayant…

    1. XP Auteur de l’article

      Ah, Natacha Polony… Vous pouvez chercher autant que vous voudrez, vous ne trouverez personne dans le paysage médiatique qui soit aussi scolaire et aussi bête que cette fille.

      Si on établissait des indices de comparaisons « Culture/transmission du savoir VS intelligence/capacité d’abstraction », elle serait dans le Guinness book.

      Une concierge qui a passé l’agrégation, en apprenant bien comme il faut, exactement comme on passe la serpillère bien comme il faut.

      1. Chibounidia

        Y’a pire évidemment parmi les innombrables têtes-à-claques de la classe parlante française (elle n’a pas le côté inquisiteur et flicard de beaucoup), mais Natacha Polony c’est une sorte de Zemmour-light, une Zemmour en beaucoup plus politiquement correct et Systémo-compatible (sur le féminisme, l’antiracisme, etc.). Mais toute aussi analphabète économique et philosophique que Zemmour, et, comme celui-ci (voire parfois pire), propagandiste zélée de l’antilibéralisme et du socialisme, et bonne larbine de la caste politico-étatique.

      2. Fr. Villon

        « vous ne trouverez personne dans le paysage médiatique qui soit aussi scolaire et aussi bête que cette fille »

        Si. Alain Duhamel. Mais elle pourra reprendre le flambeau quand papy-je-me-trompe-depuis-40-ans aura cassé sa pipe.

        Je serai un peu moins dur que vous sur sa personne (à côté de son comparse Caron chez Ruquier, elle brille comme Einstein), mais ce qui est certain, c’est qu’elle appartient à une race en voie de disparition accélérée : les républicains d’obédience chevènementiste. C’est dire si sa parole est d’autant plus précieuse. Et puis c’est un conservatoire d’une idéologie qui a l’heur de faire se gausser ces connards de journalistes qui voient du fafounet et du réac à chaque coin de rue.

        Dernier conseil : méfiez-vous des concierges (comme des caissières de supermarché…) !

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