Merde à Raspail

L’écrivain de passage Jean Raspail en général et son petit Camp des Saints en particulier m’ont toujours inspirés une indifférence sidérale, laquelle, à l’occasion de la réédition triomphale du fascicule, est en train de tourner à la colère froide… Quand il s’agit de littérature, on doit dire merde à la Patrie, comme le disait Daudet, mais aussi à la défense de l’Occident et leurs militants, en oubliant pas de surcroît que militer, c’est mal, c’est vulgaire et ça fait populace, quelle que soit la cause.

Ne faut-il pas être bête, et vulgaire, pour mettre la littérature au service d’une cause, comme un bédouin milliardaire en barils de pétrole met les rideaux d’organdi du Carlton au service de son gros nez, quand il est plein?…. Et surtout, de quelle suffisance et de vanité doit-on être rempli pour se proclamer le défenseur de l’Occident en démontrant du même geste que l’on est viscéralement étranger à son essence? Ce que cherche quoi qu’il arrive l’écrivain imprégné d’occidentalité, en effet, c’est  l’art pour l’art, c’est à dire l’absence de signification qui  signifie davantage, et c’est précisément cette posture et ce dandysme qui met en rage ceux qui en le sachant ou pas, rejettent de toutes leurs fibres ce qui le constitue, l’Occident, bien plus qu’un tract politique romancé rédigé pour le défendre… C’est si peu occidental et tellement français, cette façon de faire, de s’acharner à signifier et se moucher dans l’Art, ça empeste tellement la Francité et la Fwancoownie… Le Camp des Saints, c’est le livre que Césaire aurait écrit s’il avait eu la peau blanche tout en ayant sa structure mentale de Nègre, pour reprendre ce terme dont il était si fier…

Le Camps des Saints, de la littérature pour nègres blancs…

Ce qui m’ennuie, avec ce livre, ce sont ces gens qui au prétexte de défendre l’Europe contre l’Afrique, se comportent en Africain, en parasitant, en pénétrant bruyamment le sanctuaire feutré de la littérature, en transformant cet espace aristocratique  bâti pour s’isoler des masses en repère de masses militantes.

Mais je m’arrête là, car le Stalker vient d’expliquer tout cela  bien mieux, et l’objet de ce post était de vous le faire savoir.

62 réflexions sur « Merde à Raspail »

  1. Didier Goux

    Ravi de savoir que vous (et Asensio) tenez ce roman en aussi piètre estime que moi. J’ai lu ça il y a trois ou quatre ans et j’en avais été cruellement désappointé : c’est un mauvais roman, tout simplement.

  2. bloutou

    Je n’ai pas lu le Camp des Saints, mais Raspail a produit un des plus beaux titres de roman : Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l’Ouest qui n’était plus gardée.
    Ça envoie du bois, non ?

  3. beamm

    Qu’est ce qu’on lit dans le billet de Stalker ? « Un roman se doit….un roman doit être…un roman c’est :…un roman devrait …etc. » On l’imagine avec une règle en bois et une paire de lunettes façon cul de bouteille…
    Et que dit XP ?  » « Je suis assis là et j’attends, entouré de vieilles tables brisées et aussi de nouvelles tables à demi écrites. Quand viendra mon heure ? » ainsi s’endormit Zarathoustra.

  4. Ribblesdale

    Le billet du Stalker sur « Le camp des saints » est beaucoup plus nuancé que vous ne l’annoncez, en tout cas il ne le réduit pas à une œuvre de propagande ou d’édification. Et puis la défense mécanique de « l’art pour l’art » a elle-même quelque chose de lassant (et de fort peu artiste).

    1. XP Auteur de l’article

      Moi non plus, je ne réduit pas ce livre à une oeuvre de propagande et d’édification.

      Je reproche cette volonté de signifier, de fixer, et donc de faire une littérature si peu occidentale pour défendre, ironie du sort, l’occident.

      Or, c’est bien cette indifférence voire ce rejet visceral de ce qui constitue l’essence de notre civilisation qui la menace en amont, bien avant le débarquement de crêve la faim sur nos plagess.

      Ce livre est un pet de lapin. kafka Proust Faulkner, en ayant fait une oeuvre profondément, viscéralement occidentale, donnent bien plus de sueurs froides à ceux qui sont imperméables à nos structures mentales, à la tournure d’esprit d’un judéo-chrétien. Il aurait voulu prendre la défence de l’occident? Il aurait dû donner dans le nouveau Roman, ou nous faire du K Dick, ou du Lovecraft, ou nous parler sur trois cent pages de la madeleine qui fond dans son thé, plutot que de nous pondre un bouquin pour nègres blancs, du Césaire peint en blanc.

      Il voulait défendre l’occident? Il lui fallait faire de la littérature d’occidental. Point. Son livre est scolaire, et comme je l’ai souvent évoqué à d’autres moments, cet esprit scolaire n’est pas pour rien dans l’islamisation des esprits et la perte de qui fait le sel de l’occident.

      1. XP Auteur de l’article

         » Et puis la défense mécanique de « l’art pour l’art » a elle-même quelque chose de lassant (et de fort peu artiste). »

        Ou avez vous vu que je défend mécaniquement l’art pour l’art? A quel endroit du billet? J’emploie ce terme, et je dis avec précision ce que j’entend par là, dans le conteste précis où je l’emploie. Je ne défend jamais rien mécaniquement. Pas le genre de la maison. Et je tache de ne jamais utiliser une expression sans définir le sens qui est le sien dans un contexte précis. Je ne fixe rien, moi. Je ne m’appelle pas Raspail.

  5. beamm

    J’aimerais sincèrement savoir en quoi Philip k.Dick est foncièrement occidental. Vraiment. On a peut-être une certaine intuition. Mais comment expliquer ? Moi je ne vois pas. Si XP arrive à l’écrire. je serais curieux. De le lire.

    1. XP Auteur de l’article

      Si je trouve cette question saugrenue, c’est parce que j’ai bien dû y répondre implicitement une centaine de fois.

      Que vous dire de plus? Le côté proustien ou Célinien, c’est à dire la Recherche et le Voyage (ou l’Odyssée)? Cette deconstruction permanente, le vrai qui est le faux, le faux qui est le vrai, le sens qui n’est jamais fixé et d’ailleurs jamais cerné, les vivants qui sont morts, les morts qui sont vivants, cette profonde irrationalité qui caractèrise l’occident, ces questions qui prennent le pas sur les réponses?…

      Et merde, tiens, on n’est pas sur le forume de Médiapart ou Causeur.Fr…

      Pourquoi vous posez ce genre de question ici, ça vous amuse?

      C’est quoi la prochaine? Vous allez me demander ce que j’entends par CAB?

  6. Alex

    J’ai lu Le Camp des Saints suite à la récente réédition, ma lecture en est donc assez fraîche…et oui c’est un « roman » relativement médiocre ; nonobstant l’analyse littéraire que s’attache à faire le Stalker (qui en gentilhomme aurait du nous épargner le couplet sur R. Camus) me semble – au delà de sa justesse – quelques peu hors de propos.

    Si il avait voulu démontrer les faiblesses d’écriture de Jean Raspail (sorte de Barbara Cartland de la réaction), il aurait été plus amusant de prendre pour cible son Sire par exemple…chef d’oeuvre de niaiserie et incarnation parfaite du roman d’écrivaillon.

    Le Camps des Saint me semble lui relever d’autre chose & d’ailleurs la forme du roman est au final assez anecdotique ; le projet n’est pas vraiment la dystopie, elle ne fait qu’habiller – très modestement – le propos et l’analyse de Raspail sur l’horizon qui se dessine en Occident.

    Car au delà des prétentions à l’écriture (chose finalement assez commune), le choix du roman est aussi celui de la facilité…l’ami Jean ayant l’âme d’un courtisan (qui encore aujourd’hui doit rêver de l’Académie et se satisfaire de son rang dans la Légion d’Honneur malgré la compagnie).

    Il n’en reste pas moins que le portrait qu’il dresse en 1973 (antiracisme, débats radiophoniques, goût de la repentence, religion du progressisme…) est assez saisissant – d’autant plus je crois quand comme moi l’on est né bien après – lorsque l’on parcourt certaines pages en 2011

    Par ailleurs, je pense que ce type de produits facilement consommables ont de l’utilité…et c’est je pense un élément manquant à l’heure actuelle ; car pour toucher les masses c’est justement de culture populaire et facile d’accès dont on a besoin (on n’a pas évangéliser l’Europe avec les doctrines des Pères de l’Église seules…)…et en face ils ont compris cela.

    Bref Le Camps des Saint n’est pas de la littérature…ce n’est pas pour autant à jeter.

    1. XP Auteur de l’article

      C’est intéressant, ce que vous dites… Du roman de gare écrit par un sous écrivain à destination des masses, pourquoi pas.

      Une espèce de plus belle la vie droitarde et couchée sur du papier.

      Seulement, il se trouve que ce n’est pas ça, ce livre n’est pas grand public, il ne s’adresse pas à lui mais à la jeunesse de droite, pour dire les choses très rapidement… Il est censé faire partie de la « bibliothèque de survie » du jeune réac et reflèter sa conception de la littérature, en partie tout au moins. C’est comme ça que Raspail voit les choses, lui qui se voit en héritier des Hussards de même que la garde rapprochée de ses lecteurs. Et c’est pour ma part tout ce que je déteste et que j’ai d’ailleurs bien raison de détester, si j’en juge aux gens que ça attire (Le pauvre Leroy, par exemple) ou ce que deviennent certains natios qui aiment ce genre de chose (droite moisie façon Duteurtre ou Lapaque…).

      Et bien moi, ce monde là je m’en sens viscéralement éloigné, autant que celui des cocos, pour les mêmes raisons qui font que je me fous autant de Nimier que de Sartre…

      C’est un monde qui n’ait pas le mien, leur occident n’est pas le mien, leur france n’est pas la mienne, et je ne veux pas qu’il y ait la moindre ambiguité. Je n’aime pas ce livre, pas cet univers et pas les gens qu’attire cet univers.

      1. Misanthrope modéré

        leur occident n’est pas le mien, leur france n’est pas la mienne

        Cela me donne l’occasion de vous poser (sans esprit polémique, je le jure^ (1)) une question à laquelle je pensais depuis quelque temps.

        Première chose : je crois comprendre que, d’après vous, la France mérite d’être sauvée – à supposer bien sûr qu’elle soit sauvable ( 😐 ).

        Pourquoi ? Voilà justement ma question.

        La France mérite-t-elle d’être sauvée en tant qu’elle est indéniablement, mais de façon générique, une partie de l’Occident ? Et qu’elle ne serait QUE ça ?

        OU BIEN…

        Existe-t-il une contribution spécifiquement française que notre pays apporte à l’Occident, contribution française qui mérite, à ce titre, d’être sauvée ?

        Indépendamment, cela va sans dire, des nombreux défauts, des tares de la France, d’une certaine France…

        Mais – ces tares mises à part – existe-t-il quelque chose de la France en tant que telle (la France d’une époque révolue, pas forcément la France actuelle, je ne sais…) par quoi ce pays ait, un tant soit peu, enrichi l’Occident ?

        Je sais, XP, que vous appréciez certains écrivains ou philosophes français (Proust, Montaigne…).

        Mais ces gens remarquables, cependant, ne diriez-vous pas qu’ils ne sont pas vraiment français ? Ne diriez-vous pas qu’ils sont grands parce qu’ils s’émancipent par quelque aspect de la francité ; de sorte que – seulement ainsi – ils se rattachent à l’Universel occidental ?

        Vous avez déjà donné, certainement, beaucoup d’éléments de réponse à ma question (je serais navré de vous faire vous répéter^) et cependant, je ne crois pas qu’on vous l’ait déjà posée exactement de cette façon : quelque chose de vraiment français mérite-t-il d’être sauvé avec le reste de l’occident ?

        Bien à vous.
        ______

        (1) Bon, j’ai pu sembler prendre Xyr un peu à partie récemment. C’est que je n’avais pas compris son choix d’adopter, par principe, les conceptions et enthousiasmes inverses de ceux de la masse (s’agissant de la vague « mariniste », en l’occurrence).

        Du coup, un sien billet m’a un peu désarçonné, je l’avoue. De façon générale, je n’ai pourtant rien contre ce jeune auteur…

        1. Prolo De La Lite

          Vous me semblez beaucoup trop Schopenoheurien …
          Sans mépris aucun , cette attitude Dandy-Nihiliste me paraît malsaine , trop confortable . Mais en même temps très Française ! La Françe est probablement un des pays les plus ethno-masochistes qui soye , il ne me semble pourtant pas que nous ayons à rougir de notre histoire , comparés à d’autres …
          Bien sûr que l’Esprit National existe !!! Il y a un rapport religieux , ethnique , historique , politique , social , philosophique , géographique , culturel , etc qui façonne les civilisations , les individus et les Oeuvres . Et ces situations sont uniques et mouvantes .
          Si une civilisation disparait , par quoi sera-t-elle remplaçée ?!?
          Elles ont le devoir de vivre , d’évoluer , de croître , ce n’est pas un droit .
          L’héritage ne se donne pas , ne se consomme pas . Il se transmet . En y ajoutant sa pierre à chaque génération . Des milliers de générations sont nécéssaires pour forger une civilisation , un style unique , une langue , une Oeuvre . Une génération suffit à la tuer . Cette responsabilité nous appartient . Et surtout à nos descendants . Nous sommes les seuls à en avoir le pouvoir . Cette responsabilité ne nous enchaîne pas , elle libère . Les Romains ne se sont pas demandés si leur culture était supérieure à celle des Gaulois . Les Pionniers ne se sont pas posés la question vis-à-vis des Iroquois . Ils SONT cette civilisation . Leurs descendants leurs seront-t-ils encore ? Cette responsabilité leur appartient . Les descendants des Pionniers parlent anglais , vont à l’Eglise . Les quelques descendants des Iroquois parlent anglais , se déplacent en voiture , gardent quelques plumes dans le meilleur des cas .
          Il n’y a pas de moralité , le simple fait de se poser la question de sa survie et de l’utilité de sa vie , de sa civilisation est un symptome de décadence , comme dirait l’autre .
          En revanche , regarder son pays d’un oeil extérieur suppose un certain individualisme , une certaine dose d’universalisme , et ça , la Françe n’y est pas pour rien .

          1. Misanthrope modéré

            Oh la, cher ami, vous m’attribuez beaucoup de choses différentes, dont certaines dans lesquelles je me reconnais et d’autres pas tellement.

            -> Pour commencer, je ne pense vraiment pas être au nombre des francophobes dont vous parlez, francophobes dont je déplore – tout comme vous – la proportion étrangement élevée. S’il est une raison pour laquelle la France m’exaspère, c’est bien celle-là^. Au contraire, lorsque nos compatriotes donnent des signes qu’ils pourraient, enfin, sortir de leur prostration ethno-maso, cela me réjouit (ma discussion avec Xyr avait un peu à voir avec cette affaire).

            Mais ici, je ne faisais que poser une question à XP.

            -> S’agissant de Schopenhauer, je ne peux bien sûr pas nier que cet auteur m’influence. J’accepte donc le reproche de nihilisme (sachant que « nihilisme » peut vouloir dire beaucoup de choses). Quant à Nietzsche – dont vous vous inspirez peut-être (??) – je ne lui reproche pas du tout d’avoir essayé de renverser et dépasser Schopenhauer. J’aurais sûrement attendu que quelqu’un le fasse, ou essaye de le faire. Mais j’estime que Schopenhauer n’a pas eu avec lui le contradicteur qu’il méritait.

            Nietzsche ou pas Nietzsche, si on « choisit la vie », je peux reprendre à mon compte vos conceptions. Je dirais que vivre, c’est prendre son parti du péché originel, de la culpabilité. C’est accepter – du simple fait qu’on existe – de devoir faire souffrir autrui. Vivre sans comprendre cela serait comme aller au bordel en comptant rester vierge.

            Pour Schopenhauer, la morale n’est d’ailleurs qu’une étape (qui conduit au renoncement : à accepter de se laisser enterrer vivant). Ce n’est donc pas un absolu, mais quelque chose d’intermédiaire : on peut rester en-deça ou aller au-delà.

            La morale n’est pas pour autant un gros mot. Il faut s’y intéresser pour comprendre le monde. Avant de la rejeter, il faut bien savoir en quoi elle nous anime ou nous dégoûte, selon les cas.

            Par exemple, quand les SS sacrifient leur vie pour le Reich, ils agissent en fonction d’une morale (reste à savoir si c’est la bonne…) et non pas comme des robots égoïstes rationnels.

            Sûrement davantage que les égoïstes immoraux, les vivrensemblistes ont toutes les raisons de redouter ceux qu’anime une morale de ce genre, comme tout ce qui invite à communier dans une cause collective qui ne serait pas universelle.

            Je ne comprends donc pas l’espèce d’opposition que certains veulent établir entre « la morale » supposée mortifère, et un « vitalisme » compris comme radicalement égoïste. La morale aussi bien que l’égoïsme extrêmes conduisent à la mort. La sélection naturelle paraît donc plutôt une suite de compromis ad hoc entre holisme (« morale ») et égoïsme, sans téléologie absolument discernable.

            C’est une des raisons pour lesquelles je ne me retrouve pas dans l’élitisme des jeunes réacs nietzschéens qu’indispose tant la promiscuité avec « la masse ». Un élitisme si extrême qu’il n’aurait aucun souci de tout ce qui vit plus bas que lui me semblerait contraire à la vie, à la civilisation, etc.

            -> Cela nous amène au terme de « dandy », auquel vous m’associez. Tel que je le comprends, il connote parfois le nihilisme – ce qui peut me convenir – mais aussi l’élitisme ; je suis donc surpris qu’on me perçoive ainsi. 😐 Pour mon propre compte, j’avoue ne guère priser la vie collective, mais je ne revendique pas cette prévention comme principe d’existence.

            Cordialement.

            1. Prolo De La Lite

              Bon , bon . Réponse satisfaisante .
              Quand je parlait de morale , je ne parlait pas de « loi supérieure » , d’ascèse ou de discipline individuelle , je parlait surtout de morale rétroactive , qui consiste à attribuer une valeur morale à un acte en fonction du résultat . Le vainqueur a toujours raison , ou plutôt le fait d’avoir vaincu qui « prouve » une valeur morale . Pas de l’efficacité . L’efficacité n’est pas « morale » . Mais la voie l’est .
              Je pense cependant que Niezstche a largement dépassé Schopenhoeur (mais pourquoi des noms aussi compliqués ?!?) . Je n’ai pourtant pas parlé de Niesztche !!!
              Ces deux auteur sont « entiers » , donc « incomplets » . On ne peut bâtir une morale ou un système politique sur eux . Et heureusement .
              Il est probablement possible de fonder un système avec une dominante vitaliste , mais la morale sera toujours là pour l’équilibrer . Le monde est bien fait . Il y a un Dionysos pour un Apollon , et 100 hommes à côté . Il n’ont de toute manière pas eu pour projet de bâtir une pensée ou un système « clés-en-main » . Juste de fixer leur pensée sur du papier . Si le père de Schopi avais été mineur de fond , sa pensée n’aurais jamais été la même . Si Frédo avais vécu en 1973 , jamais il n’aurais attaqué l’Eglise . Ils ont vécu à une époque , avec leurs influences , ils ont fixés leurs obsessions . Il ne s’agit pas de prendre l’Oeuvre d’un homme pour dogme . Pour un excessif , il y a 50 modérés . N’ayons donc pas peur d’être excessifs , le monde se charge de l’équilibre .
              L’héritage de Schopi lui à a ses yeux permit de voir le monde au-delà des influences sociales , politiques ou de pouvoir . Mais au contraire , je pense que c’est sa vie de rentier , son manque d’engagement qui lui a permis un tel nihilisme , un tel « manque d’attrait » pour la vie . Il en a tout simplement éliminé le tragique .
              Donc , le vitalisme est une logique « froide » , scientifique , physique . Elle a naturellement besoin d’être contrebalancée par une morale d’essence religieuse , philosophique , du moins « supérieure » au matériel .
              J’admet cependant que le terme dandy était peut-être de trop .

        2. XP Auteur de l’article

          « La France mérite-t-elle d’être sauvée en tant qu’elle est indéniablement, mais de façon générique, une partie de l’Occident ? Et qu’elle ne serait QUE ça ? »

          Ma position, c’est qu’elle est une pièce de l’échiquier, un pan de l’occident. Je pense qu’un Français doit d’abord se considèrer comme occidental, sous peine que sa France ne soit qu’une qu’une simple construction de l’esprit, une vue idéologique, quelque chose qui n’existe pas.

          « Existe-t-il une contribution spécifiquement française que notre pays apporte à l’Occident, contribution française qui mérite, à ce titre, d’être sauvée ? »

          Certainement. Mais je serais bien incapable de la définir. Pour dire la vérité, ce n’est pas une conviction qui m’obsède, étant au contraire, pour des raisons personnelles, plus acharné à démontrer qu’elle n’est pas une civilisation, qu’elle n’est qu’une division de l’occident.

          « Mais ces gens remarquables, cependant, ne diriez-vous pas qu’ils ne sont pas vraiment français ? Ne diriez-vous pas qu’ils sont grands parce qu’ils s’émancipent par quelque aspect de la francité ; de sorte que – seulement ainsi – ils se rattachent à l’Universel occidental ? »

          Oui, sans aucun doute, mais encore une fois, les raisons de cet état de fait ne me sautent pas aux yeux.

          C’est gentil de me demander mon avis, comme ça, mais enfin, justement, ce n’est que mon avis^^

          1. XP Auteur de l’article

            « Je sais, XP, que vous appréciez certains écrivains ou philosophes français (Proust, Montaigne…).

            Mais ces gens remarquables, cependant, ne diriez-vous pas qu’ils ne sont pas vraiment français ? Ne diriez-vous pas qu’ils sont grands parce qu’ils s’émancipent par quelque aspect de la francité ; de sorte que – seulement ainsi – ils se rattachent à l’Universel occidental ? »

            Montaigne et Proust: tellement français en effet… Mais aussi Juifs et tellement Juifs.

            Voilà quelque chose dont il faut prendre acte, quand on cherche à se faire une opinion sur toutes ces choses.

      2. Dotchi9

        Ne pas faire de pub au pauvre Leroy avec son entonnoir sur la tête. En accès contrôlé depuis que les malades coupent la tête au personnel, l’HP réformé le laisse pisser partout, lui fournit la gamelle et permet aux visiteurs de lui gratter la tête, il se prend pour un chien. Inoffensif.

        Le Camp des Saints appartiendrait à la littérature d’anticipation, qui n’est pas le grand genre mais se laisse lire. Il est sorti en 73 quand personne ne parlait de débarquement de clandestins. Son caractère prophétique est apparu début 2010 avec le débarquement en Corse des 123 Kurdes, davantage encore avec Lampedusa. Le grand frisson vient de la jonction des clandestins fraîchement débarqués avec les « sans-papiers » déjà installés et remontant des caves et taudis dans lesquels ils s’entassent et écrasant la gauche compassionnelle comme une mouche agaçante. Le regain de notoriété n’est pas dû aux qualités littéraires intrinsèques.

  7. beamm

    Et pour revenir à Raspail, il le dit lui même :  » le Camps des Saints » est politique. Point. Oui c’est scolaire. Journalistique. Documentaire. Mais on s’en fout. Littérature, pas littérature, degré de littérature…ou blanchitude ou négritude, mais où est la question sous cet énervement ? le totem de la race jusque dans le désespoir ?
    Et puis cette idolâtrie de la littérature salon feutré pour aristos est suspecte d’emblée.

  8. beamm

    OUi ma question  » saugrenue  » au sujet de K.Dick est probablement due à mon ignorance vis-à-vis des textes de XP, ok, mais c’est aussi parce que j’ai une habitude, celle de lire, ethnocentriste que je suis, « européen » à la place de « occidental », voilà ma faute « originelle ». Je pense, pour être plus précis, que Dick est un occidental, mais qui a perdu son âme européenne ( laquelle est englobée, formée par le baptême. Et c’est ainsi, effectivement, la figure de l’Europe d’aujourd’hui qui s’accroche encore à ses racines artistiques lesquelles font la part belle au rêve, et à l’ivresse, à cette cosmogonie tragique, mais qui n’a plus de tête. Plus de tête chrétienne. Est-ce encore l’Europe, cette femme sans tête, mélancolique de la tragédie antique et qui a apostasié ? Est-ce encore l’Europe cette statue de musée froid et sans espoir ? ce tronc aveugle qui a oublié 2000 ans de son histoire ?

  9. j.ax

    Je suis d’accord. Par contre il ne semble pas que ce livre doive son regain de fortune actuel à sa qualité d’oeuvre littéraire, ce pourquoi, sur le moment, je n’ai pas compris la démarche du Stalker d’en faire une critique de roman.

  10. Aquinus

    XP, vous exagérez et cela vous fait dire n’importe quoi. Je suspecte que c’est parce que vous avez vu que votre grand ami J Leroy, tenait en haute estime Le Camp des Saints. Faut arrêter.

    J’ai lu le Camps des Saints il y a 6 mois. J’ai été déçu par le roman, le style, la pesanteur. Parfois le bouquin me tombait des mains, les intrminables descriptions de la foule indienne par exemple. Lourd. Certes.

    Mais je vais vous expliquer en quoi c’est un roman occidental, d’autant plus précieux qu’il est écrit à une époque de basses eaux assez extrêmes dans notre pays.

    1/ Raspail spécule sur l’avenir. Au moment où la France n’a jamais été aussi sereine, riche, active et tournée vers l’avenir (1973), il raconte une invraisemblable histoire de remplacement soudain de la population européenne par de misérables tiers-mondistes débarqués par bateau. Un fou, il est passé pour un fou et un illuminé raciste. 40 ans plus tard, c’est un prophète. Ca ne vous rappelle pas un peu Dostoïevski? Raspail est l’opposé d’un sociologue, il ne cherche pas à romancer ce qui est mais à deviner ce qui va être, et cela non pas au retour d’un voyage aux Indes mais simplement en regardant l’incroyable lâcheté des compatriotes qui l’entourent, de leur esprit livresque et figé.

    2/ C’est lorsqu’il dépeint le portrait des Amis du Désastre qu’il excelle. Rien que pour ça faut lire le roman. Il invente Ségolène Raspail, Noël Mamère et Dominique de Villepin avant même qu’ils déboulent sur la scène politique. Il en dépeint les ressorts vicieux, il écrit à l’avance les dépêches AFP que l’on nous sert en ce moment même, les déclarations des lobbies. La lâcheté, la trouille, la couardise, les faux-semblants de ces gens, leur bassesse, leur trahison tout en se drapant de grands mots, y compris de la grandeur éternelle de la France – ce qui devrait vous mettre la puce à l’oreille. Raspail en 1973 flanque par terre la grandeur de la France et nous annonce 40 ans à l’avance qu’elle sera un fer de lance de l’éradication du peuple français. Là encore -> Dostoïevski.

    3/ Il attaque là où ça nous fait, et là où ça lui fait, le plus mal : l’Eglise. Imaginez-vous un communiste s’en prendre ainsi au Parti dans un roman, ou un musulman au Coran? Non. Lui le fait, il peint les clercs de son temps en promoteurs numéros de la grande trahison et de la grande invasion, va jusqu’à débusquer leur hérésie, leur met des mots inouïs dans la bouche, les force à renier le Christ alors qu’ils agonisent et à révéler leur nature diabolique. C’est très saisissant et tellement vrai.

    Pour toutes ces raisons et sûrement d’autres, comme le fait d’aller droit au but en nous plaçant devant notre futur : « tirer ou disparaître », Le Camp des Saints est un roman occidental. A lire et faire lire, par simple curiosité de lire un prophète de notre temps.

    1. XP Auteur de l’article

      Ce n’est pas idiot, ce que vous dites là, Aquinus, loin de là!

      Seulement, et c’est là que votre raisonnement ne tient pas, c’est que si je tombe d’accord avec vous, du coup, je ne serait plus d’accord avec moi… Au risque de me brouiller, de me menacer, de me traiter de nul et de me concacrer des billets incenfiaires pour me foutre le moral à plat… Et ça, je m’y refuse. Je tiens trop à ma personne.

      1. Aquinus

        Superbe sens de l’humour, ça rattrappe le billet! mais vous avez raison sur un point à mon avis : le style. Son roman en manque, il manque aussi de souffle. J’en avais tellement entendu parler que j’ai été déçu d’avoir du mal à l’achever.

        Comme dirait Dantec, c’était le minimum vital pour un écrivain digne de ce nom, à l’époque.

        1. XP Auteur de l’article

          Mon Dieu que je me méfie de cette notion de « style », cher Aquinus.
          J’en ai souvent parlé ici (avec Restif, notamment)… En aucun cas, il doit être confondu avec les Belles Lettre, les jolies tournures, les imparfaits du subjonctif, un décor quoi. A mon sens, le fond consiste à créer un univers, et la forme, le style, consiste… A créer un univers… Je plaide pour l’idée que c’est la même chose.

  11. dxdiag

    Quoi? on envisage de donner le Nobel de littérature à J Raspail?
    Non! alors quel est le problème?
    C ‘est un livre au style un peu lourd, mais au scénario plutôt bien ficelé . Il résume la question posée à l’Europe par les populations pauvres du globe et ce , d ‘une façon assez prophétique . Il décrit avec un certain humour ,dés 1973, des logiques d ‘acteurs conduisant à notre perte. Cela ne vous suffit pas?
    Les gens qu ‘il voudrait implicitement sauver ne le méritent ils pas à vos yeux ou craignez vous qu ‘il détourne de potentiels lecteurs d ‘une littérature de bien meilleure facture?
    En ce moment dans la réacosphère je sens comme une envie de perde, une jouissance à l ‘idée que nous, médiocres soyons emportés dans la tourmente.
    Plutôt mourir que de survivre avec des cons en quelque sorte.
    hum ça m ‘énerve.

    1. XP Auteur de l’article

      « En ce moment dans la réacosphère je sens comme une envie de perde, une jouissance à l ‘idée que nous, médiocres soyons emportés dans la tourmente »

      Drôle de phrase… Une envie de perdre quoi?… Qui est ce « Nous »? On se connait?

      1. dxdiag

        Votre réponse me prouve que j ‘ai raison : l’ élite autoproclamée des intellectuels de droite ne veut rien avoir à faire avec ceux qui ne font pas partie de son cercle.
        C’est un peu la version lettreuse des élites du fric…
        Je suis trop « fauchée »… je sors.

        1. XP Auteur de l’article

          Vous n’avez rien compris… Si au lieu d’écrire des textes je faisais des toiles, vous me demanderiez « à quoi ca sert, quelle cause défendez-vous, quelle est le but de votre peinture »?

          Je vous répondrais, le but de la peinture? Mais enfin, la peinture. Et bien voilà. Le but de la littérature, c’est la littérature.

          Finalement, ce bilet nous permet de mieux nous comprendre: Vous savez maintenant que nous ne somme pas de la même cremerie… Avec votre grills de lecture, vous allez sans doute expliquer ça par le mèpris, le snobisme, etc… C’est votre droit, mais votre grille de lecture et votre langage ne sont pas les miens. Pas de métissage forcé!

          1. dxdiag

            mais, l ‘artiste… je vous croyais artiste engagé car vous faites des interventions non artistiques sur certains blogs.
            je viens de lire le com de Hordalf : c’est très clair en effet.
            je vous soupçonne tous de vouloir faire de la politique …. jusqu’ au moment où la caissière du prisu est à peu près d ‘accord avec vous sur bien des points …c’est alors que le doute vous assaille et que vous sortez le joker :  » littérature » !!!!

            1. XP Auteur de l’article

              Vous avez le droit de soupçonner ce que vous voulez, en considérant au passage, sans autre forme de procès et sans le moindre contre-argument, comme nul et non avenu tout ce que j’ai pû dire sur le sujet… Seulement, ça ne m’intéresse pas.

              Je parle parfois politique, dites-vous? Bien-sûr. Je m’attelle à décrire des mécanismes… Houellebecq appelle ça « sauver les phénomènes ».

  12. la crevette

    J.ax : « je n’ai pas compris la démarche du Stalker d’en faire une critique de roman. »

    Je remets ce passage, violent certes, mais très éclairant sur cette histoire de l’art pour l’art. http://oralaboraetlege.blogspot.com/2010/12/critique-litteraire.html
    C’est un critique littéraire qui reçoit un jeune écrivain, venu lui présenter sa première pièce :

    « L’art comme arme? me dit-il. Il mettait un tel mépris dans ce dernier mot qu’il en devenait effectivement une arme. « L’art qui prendrait les positions qu’il faut sur tous les sujets? L’art qui se ferait l’avocat du bien commun? Où êtes-vous allé chercher ça? Qui vous a dit que l’art est une affaire de slogans? L’art est au service de l’art, sinon il n’y en aurait pas qui mérite l’attention. Pourquoi écrirait-on de la littérature sérieuse, monsieur Zuckerman? Pour désarmer les ennemis du contrôle des prix? On écrit de la littérature sérieuse pour écrire de la littérature sérieuse. Vous voulez vous révolter contre la société? Je vais vous dire comment faire : écrivez bien. Vous voulez embrasser une cause perdue? Alors n’allez pas vous battre pour les classes laborieuses. Elles s’en tireront très bien toutes seules. Elles vont se donner une indigestion de Plymouth. Le travailleur viendra à bout de nous tous -de son absence de cervelle découlera la chienlit qui est le destin culturel de ce pays de béotiens. Nous aurons bientôt chez nous quelque chose de bien plus redoutable que la dictature des paysans et des ouvriers- nous aurons la culture des paysans et des ouvriers. Vous voulez une cause perdue à défendre? Battez-vous pour le mot. Pas le mot de haut vol, le mot exaltant, le mot pro ceci ou anti cela; pas le mot qui doit claironner aux gens respectables que vous êtes quelqu’un de formidable, d’admirable, de compatissant, qui prend le parti des exploités, des opprimés. Non, battez-vous pour le mot qui disent aux quelques rares personnes qui lisent encore et qui sont condamnées à vivre en Amérique, que vous prenez le parti du mot. Votre pièce, c’est de la crotte. Elle est effroyable. Elle est exaspérante. C’est de la crotte de propagande, c’est brut, primaire, simpliste. Ça noie le monde sous les mots. Et ça porte aux nues la puanteur de votre vertu. Rien n’est plus fatal à l’art que le désir de l’artiste de prouver qu’il est bon. Quelle tentation terrible, l’idéalisme! Il faut que vous parveniez à maîtriser votre idéalisme, et votre vertu tout autant que votre vice, il faut parvenir à la maîtrise esthétique de tout ce qui vous pousse à écrire au départ : votre indignation, votre haine, votre chagrin, votre amour! Dès que vous commencez à prêcher, à prendre position, à considérer que votre point de vue est supérieur, en tant qu’artiste vous êtes nul, nul et ridicule! Pourquoi écrire ces proclamations? Parce que quand vous regardez autour de vous vous êtes « choqué »? Parce que quand vous regardez autour de vous vous êtes « ému »? Les gens renoncent trop facilement, ils truquent leurs sentiments. Ils veulent éprouver des sentiments tout de suite, alors ils sont « choqués », ils sont « émus », c’est le plus facile. Et le plus bête. Sauf exception rarissime, monsieur Zuckerman, ce « choc » est toujours truqué. Des proclamations! L’art n’a que faire des proclamations! Enlevez votre aimable merde de mon bureau, je vous prie. »

    (« J’ai épousé un communiste », Philip Roth)

  13. Spiridon

    Pour ma part j’ai trouvé ce roman très drôle et en conseille vivement la lecture,très agréable et pleine de rebondissements.Les protagonistes du Camp des Sain(s)ts n’ont aucune prétention à défendre l’occident, mais veulent prendre leur pied une dernière fois dans un bouquet final; j’imagine même très bien une adaptation Tecnnicolor ou pourquoi pas 3D par Terry Gilliam ou Ridley Scott !

  14. Lanternier

    XP, j’apprécie votre verve lorsque vous vous mettez dans la peau d’autres personnes pour nous donner des tranches de leur vie, ou que vous faites dans le rentre-dedans jouissif. Cependant, là, vous parlez de l' »essence de l’Occident » et du Camp des Saints, deux sujets trop sérieux pour qu’on les laisse à la posture et à une impossible appropriation.

    L’art pour l’art. L’art, but sacré, sanctuaire feutré. C’est une très jolie image lorsqu’elle est en deux dimensions, comme un médaillon ; en revanche, lorsqu’on laisse l’histoire la mettre en trois dimensions, le slogan (car il s’agit bien d’un slogan) « l’art pour l’art » devient beaucoup moins tentant.
    Car historiquement, à quoi cela correspond-il ? Au romantisme, mais pas à n’importe quel romantisme, plutôt à un type bien particulier de romantisme, à cette attitude toute particulière qu’on appelle le dandysme. Le dandy prétend n’avoir pas d’autre but que le Beau, ainsi il prétend s’identifier au Beau – comme s’il était possible de s’identifier à une essence – et accomplir le moindre geste de sa vie selon cette notion de Beau. Dans la vraie vie, dans la mise en perspective réelle de leurs proclamations grandiloquentes, les dandys étaient des non-créateurs. Ils ne produisent rien, s’affichent en redingote et beaux vêtements, ils n’existent que par la représentation. Leur idée d’agir constamment en fonction du Beau démontre qu’ils ne savent pas créer le beau, qu’ils ne savent qu’en porter un simulacre sur eux. Un dandy est une personne superficielle qui se croit touchée par une sorte de grâce laïque pour cacher son vide existentiel béant. Pourquoi Baudelaire a-t-il eu besoin de drogues ? Pourquoi tant de romantiques en avaient-ils besoin pour supporter l’existence ? Si l’on parle tant de Baudelaire, d’ailleurs, c’est peut-être parce qu’il est l’un des rares « dandys » à avoir produit une œuvre de valeur. Dans son cas, je mettrais même « dandy » entre guillemets, car un créateur qui prend la peine de penser ou d’ouvrager, même dans les seuls mots, n’est plus tout à fait un dandy.

    L’art n’est pas une fin en soi. L’art pour l’art, c’est le serpent qui se mort la queue, le nihilisme ontologique du pseudo-créateur qui a dégénéré. L’essence de l’Occident, comme vous dites, existe probablement dans les désirs et les volontés grandiloquentes qui ont brûlé dans notre civilisation comme autant de feux clairs. La philosophie, par exemple, comme désir de saisir par l’esprit la totalité du réel, est occidentale parce que son ressort d’action même est marqué par l’hubris.
    L’art pour l’art, donc, me semble aboutir nécessairement au nihilisme, parce que, sous couvert de chercher le beau, l’esprit ne sait pas où s’orienter, et finit par se prendre lui-même pour point de mire. Au fond, ce que vous reprochez à Raspail, n’est-ce pas ce que vous admirez chez les dandys ? J’ai beau les regarder sous toutes les coutures (et c’est le cas de le dire), je ne vois en eux qu’un produit dégénéré d’une histoire qui se révèle déjà, sous un certain aspect, à bout de souffle. Ce qui était désir puissant et magnifique est devenu une piteuse revendication de beau pour soi. Le Beau, le Beau. C’est de la masturbation.

    En vérité, l’art n’est pas une fin en soi parce que l’art est un moyen. Pas un moyen de militer mais simplement un moyen d’expression de l’esprit. L’Occident, c’est quelque chose qui se développe dans et par l’esprit des individus occidentaux, c’est un principe historique et pas une essence. Si l’occidentalité est indéfinissable, comme vous le dites avec raison, alors on ne peut pas en exclure Raspail sous prétexte qu’il la défend. La défend-il d’ailleurs ? Je ne crois pas que son roman soit « militant » à proprement parler. Raspail ne défend pas un parti, ni un chef, ni je ne sais quel programme en cent points. Il se contente d’imaginer une situation, de la mettre en perspective dans une représentation la plus proche possible du monde réel, et c’est de là que découle tout le reste. L’analyse psychologique très fine des médias ou du politiquement correct, par exemple.

    Lorsque j’ai lu le Camp des Saints pour la première fois, j’ai passé trois demi-nuits blanches à le dévorer, tant j’y ai trouvé d’intérêt. Césaire, en revanche… j’avais tenté de le lire il y a longtemps, c’était d’une lourdeur à n’en plus finir, le livre me tombait des mains.
    La différence est que Césaire est occidentalisé, qu’il défend sa « négritude » avec les armes de l’Occident, alors que Raspail, lorsqu’il imagine, associe, écrit, tire tout de son propre fonds. C’est cela l’Occident, c’est le désir aussi bien que le travail, individuel avant tout. Je dis « c’est cela » parce que le trait individuel nous distingue fondamentalement du confucéisme et de ce qu’on appelle l’asiatisme. Mais je crois que je suis en train de partir un peu loin de ce billet.

    Ah, et la prétention d’Asensio, derrière laquelle il me semble sentir les relents de l’écrivain raté, bof.

    1. XP Auteur de l’article

      « XP, j’apprécie votre verve lorsque vous vous mettez dans la peau d’autres personnes pour nous donner des tranches de leur vie, ou que vous faites dans le rentre-dedans jouissif. Cependant, là, vous parlez de l’ »essence de l’Occident » et du Camp des Saints, deux sujets trop sérieux pour qu’on les laisse à la posture et à une impossible appropriation »

      Pardonnez-moi, mais la légèreté du propos (Je n’ai pas dit la malhonnêteté parce que ce serait discourtois, mais je vous avoue que ça me démange) ne me donne pas envie de poursuivre cette conversation.

      Qu’est-ce que vous nous faites dans ce commentaire? Les deux choses qui, vous l’aurez sans doute remarqué, m’irrite le plus sur la toile.

      D’abord, vous partez du postulat faux selon lequel, habituellement, je me glisse dans la peau d’autres personnes (de la fiction), et que j’alterne avec des billets rigolards, « jouissifs et rentre-dedans » mais que là, je m’aventurais sur un terrain hinabituel. Or, « l’essence de l’Occident, de la chrétienté », c’est ,de loin, le sujet que j’ai le plus souvent exploré ici, dont j’ai le plus parlé avec les commentateurs…. Avec votre tour de passe-passe, tout ça devient sans autre forme de procès « de la posture ». Vous pouvez être en désaccord avec moi, mais vous ne l’êtes pas, vous faites comme si je n’en avais jamais parlé, ce qui est bien différent. C’est bafouer la règle la plus élémentaire de la dispute, et c’est parce qu’on la bafoue si facilement que le net ne donne pas les fruits qu’il pourrait donner.

      En générale, une fois qu’on a empêché toute dispute de cette manière, l’étape suivante consiste à sortir son dictionnaire et se remémorer ses cours à la fac, pour s’accrocher à des définitions ce que vous faites.

      Vous me parlez de l’Art pour l’Art en ignorant superbement ce que j’ai voulu dire ( et ce que j’ai d’ailleurs dit) en employant cette expression pour me sortir la définition officielle: dandysme, recherche du beau à tout prix, alors que je n’ai jamais parlé de ça…A ce stade, vous ne parlez plus avec moi, vous exprimer même votre désir de ne pas le faire et de me remplacer par un interlocuteur imaginaire. Que voulez-vous que je réponde à ça? Et bien que je suis bien obliger d’en prendre acte.

      Maintenant, si vous êtes disposé à parler sérieusement, je suis à votre disposition, bien-sûr.

      « Car historiquement, à quoi cela correspond-il ? »

      C’est par cette phrase, que vous avez décidé de mettre fin à cette conversation, pour vous retourner vers un contradicteur imaginaire.

      1. Lanternier

        Veuillez m’excuser si je vous ai offensé. Ce n’était pas du tout mon but. J’avais simplement besoin de remettre un peu les choses en perspective avant de prétendre porter un jugement dessus, d’où les définitions avant mon jugement propre.

        Discutons donc, si vous le voulez bien.

        « D’abord, vous partez du postulat faux selon lequel, habituellement, je me glisse dans la peau d’autres personnes (de la fiction), et que j’alterne avec des billets rigolards, « jouissifs et rentre-dedans » mais que là, je m’aventurais sur un terrain hinabituel. »

        Euh… là, vous me faites dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai jamais qualifié vos billets de « rigolards », ni même dit que vous l’étiez. J’ai simplement dit que certains d’entre eux étaient – de mon point de vue – jouissifs. Il n’y a pas d’amalgame, à mes yeux, entre le jouissif et le vulgaire, d’autant que les deux proviennent de l’esprit et non de l’objet en lui-même.

        J’ai parlé de « posture » un peu plus haut parce que je ne vois pas de pensée, de thèse, ni même d’argument démonstratif, en la défaveur de Raspail. Si vous me permettez d’établir des liens, cela me rappelle la défense de Jean Sarkozy pour la présidence de l’EPAD ou même (peut-être allez-vous me taxer de malhonnêteté encore une fois, mais tant pis) celle de la version officielle du 11 septembre par Marc-Edouard Nabe dans son dernier roman.
        Dans les trois cas, j’ai l’impression que la prise de position est motivée par un désir de se distinguer de ceux qui se sont déjà distingués, d’être un rebelle au sein du milieu rebelle, un rebelle de la rébellion, un rebelle au carré en quelque sorte. Mais peut-être que je me trompe. Peut-être y a-t-il là-dedans des pensées que je ne parviens pas à saisir, en raison de mes capacités intellectuelles limitées, et que je vois cela d’une manière trop psychologisante pour être pertinent ou agréable.

        Quant à « l’art pour l’art », ceci faisait référence à l’échange que vous avez eu avec d’autres contributeurs davantage qu’au billet en lui-même. Mais il en était déjà question dans le billet.

        Par exemple :

        « Il aurait dû donner dans le nouveau Roman, ou nous faire du K Dick, ou du Lovecraft, ou nous parler sur trois cent pages de la madeleine qui fond dans son thé, plutot que de nous pondre un bouquin pour nègres blancs, du Césaire peint en blanc. »

        Comment définiriez-vous quelque chose de « vraiment » occidental ? S’agit-il de copier un canon – auquel cas, rappelons que K. Dick ou Lovecraft n’ont rien copié du tout, ils ont créé – ou de quelque chose de plus vaste, ou de définissable tout à fait autrement ?

        Ceci n’est pas une question rhétorique. Puisque vous parlez de définir les termes que l’on utilise (« je tache de ne jamais utiliser une expression sans définir le sens qui est le sien dans un contexte précis »), je vous demande simplement une définition.
        (Mon propre avis, je l’ai déjà donné.)

  15. Pharamond

    XP > Oups ! je découvre votre note et il y a déjà 36 commentaires. J’ai la paresse de les lire et ce que je vais dire l’a peut-être déjà été par un autre et de plus belle manière, mais tant pis.
    Je ne crois pas que Jean Raspail mérite votre titre mais je reconnais là votre sens de la provocation, parfois salutaire parfois un peu vaine.
    D’autre part, je suis d’accord avec vous : Raspail n’est pas un grand écrivain, mais qui d’autre a fait quelque chose d’équivalent au Camp des Saints ? Personne, me semble-t-il ? Ce livre a le mérite d’exister en attendant mieux.

  16. UnOurs

    Bon, si XP et le Stalker (1) n’aiment pas, c’est que le bouquin en question (pas le meilleur Raspail, mais largement lisible) et l’auteur ne sont probablement pas assez judéo-centrés (tare non rattrapable que de leur attribuer le rôle qui est le leur, rôle non négligeable, mais néanmoins périphérique). Enfin, le problème doit venir de moi, vu que je n’ai jamais réussi à comprendre ce que signifiait « judéo-chrétien » ni « Occident », quand on ne rattache pas explicitement cette dernière notion (maintenant, c’est nécessaire), respectivement à l’Europe géographique, aux peuples de race blanche qui la peuplent, ainsi que, par extension, à nos satellites, forcément périphériques eux-aussi, que sont les communautés ethniquement européennes d’Amérique du Nord, d’Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et d’Australie.

    (1) avec son pseudo à la con, le « Stalkeur » me parasite toujours les deux premières minutes du film de Tarkovsky.

  17. w

    Les récents billets d’Ilys permettent de mettre en lumière un nouveau genre : le FAB (fasciste à babouches !). On peut lire clairement les reproches : pessimisme, trahison de l’unité réacosphérique, non-militantisme…

    Je n’ai pas lu Raspail, je voulais mais j’ai toujours cette appréhension des chose qui me caressent dans le sens du poil.

        1. XP Auteur de l’article

          Je viens de lire tout ça. Ces réactions démontrent que j’ai visé juste avec ce billet, et qu’il est utile. Il sert à lever un malentendu.

          Om me dit en gros « mais avec ce genre de raisonnement, nous allons perdre notre combat », ce qui est une occasion rêvée pour leur préciser que je ne mène aucun combat et que je ne suis pas de leur camps et de leur famille (ceci dit sans la moindre animosité).

          Ils sont dans le camps des militants… Partant, ils sont beaucoup plus proches que de moi de n’importe quel autre militant.

          Dans son livre, Raspail fait entendre une voix, défend son camps, celui des militants. Après qu’il soit à gauche, à droite, au centre, pour ou contre le metissage, c’est un détail.

        2. Hordalf

          On m’a reproché la même chose avec mon texte sur Marine Le Pen, Millie en a même fait un article ici-même. Je pense qu’ils croient qu’on fait exprès pour les emmerder, par simple esprit de contradiction. Et quelque part ils ont raison. L’unanimité m’emmerde, moi. Je ne l’ai pas fuie là-bas pour la retrouver ici. On a bien besoin de détruire « nos » mythes, avec tous les guillemets possibles parce qu’évidemment la distance voire l’opposition au discours dominant aujourd’hui ne constitue pas un ensemble homogène de gens, et heureusement. On a besoin disais-je de détruire parce que c’est chaque fois l’occasion de provoquer des constructions. Sans descendre Raspail ou Marine Le Pen, d’autres continuent d’y faire référence comme à des légendes sans au final savoir ce qu’il y a de bon chez eux. Nous forçons les esprits à travailler un minimum, parce qu’encore une fois fuir la sclérose d’en face n’a pas de sens si l’on devient soi-même paraplégique, doucement mais sûrement.

          1. Misanthrope modéré

            Je peux répondre (avec un peu de retard) pour ce qui concerne ma critique de votre texte.

            Pour moi, il allait de soi que ni vous ni aucun des auteurs d’Ilys ne s’incluait dans l' »extrême-droite ». Prétendre le découvrir maintenant serait ridicule.

            En revanche, j’ai réagi à ce que je trouvais peu heureux (même) de la part d’un « ilysien ».

            Peut-être le comprendra-t-on mieux si je rappelle une thèse d’XP que tout le monde ici semblait trouver très pertinente.

            C’était, en substance, l’idée qu’être entouré de gens de son ethnie, de sa « race », est nécessaire ou, au minimum, propice à la liberté.

            Car tout n’est pas rationalisable. Théoriquement, je peux envisager les Français issus de l’immigration en tant qu’êtres humains comme les autres ; avec lesquels j’échangerai et commercerai de bonne foi, jusqu’à ce que leurs actes me convainquent de leur retirer cette bienveillance a priori. Voilà ce que l’on soutiendrait sur un blog libéral bon teint.

            Mais, nous rappelle XP, l’intelligence intuitive permet de voir ce qui échappe au raisonnement linéaire : que la proportion de minorités visibles devienne substantielle – ou pire, majoritaire – et les Occidentaux devront renoncer au peu de liberté qui leur semble aller de soi, nonobstant toute rationalisation de cette notion.

            Donc, si l’homogénéité ethnique est souhaitable, ce n’est pas en ce qu’elle nous contraint de communier dans « le groupe » mais en ce qu’elle est au contraire la condition de l’autonomie individuelle.

            Dans un contexte ethniquement homogène, en effet, il reste possible de tomber implicitement d’accord pour n’être pas d’accord : je n’ai pas besoin d’aimer mon prochain, je peux l’envoyer paître, le snober cordialement pour vivre seul ou avec quelques proches ; et cependant la société continue de fonctionner sur des bases en grande partie informelles, inconscientes. C’est précisément pour ça que ça marche.

            Tandis que, dans un contexte de diversité ethnique, l’on doit (re)construire sans arrêt le vivrensemble au moyen de fêtes des voisins et autres séances de démocratie participative. Comme l’a si bien montré Hobbes, le Léviathan profite de la défiance entre individus atomisés (atomisés par le Léviathan lui même, plus que ne l’envisageait Hobbes, certainement) pour mieux leur « vendre » ses nécessaires arbitrages et accroître son poids.

            Je cesse à présent d’enrôler XP et poursuis pour mon compte.

            De ce qui précède, je déduis que les Occidentaux ne sont aucunement tenus d’expliquer pourquoi ils participent d’une unité qui les distingue des autres. Aucune religion, idéologie, nulle grille « nietzschéenne » ne saurait s’imposer pour légitimer leur vocation à se cotoyer. A distance respectable, il va sans dire, comme l’exige leur amour de la liberté.

            Si nous commençons à chercher des raisons de vivre en tant qu’Occidentaux, à nous demander comment justifier la persistance de notre civilisation face aux autres, nous sommes fichus (comme l’affirme cette fois Vae Victis, autre grande autorité de ce blog).

            Car il n’y a aucune raison de vivre. La vie est à elle même sa raison.

            A suivre.

            1. Misanthrope modéré

              — Suite —

              (j’essaye de reposter à cause du robot, merci à la modération de virer les doublons)

              Corollaire : un Occidental peut vilipender tout ou partie de ses semblables (communistes, gauchistes, souverainistes), vomir leur lâcheté, leur vacuité, leur trahison etc. ; tout cela est certainement vivifiant et salutaire. Néanmoins, pousser ce dégoût jusqu’à mettre un signe égal entre le pire des Occidentaux et le plus débonnaire des non-Occidentaux n’a aucun sens. On ne saurait en effet comparer la coexistence avec les CAB (1), les s.kinh.eads ou tout autre représentant de (ce que vous jugez comme) la lie de l’Occident à ce qui nous attendrait en cas de submersion migratoire. Ce n’est pas tant immoral qu’erroné.

              Imaginons à présent que, pour une raison étrange – par un coup de baguette magique, ou plus vraisemblablement parce que les Occidentaux s’appuieraient sur de mauvais motifs : le ressentiment, la recherche de boucs émissaires, etc. – nous fassions échec à la submersion migratoire sans nous améliorer fondamentalement.

              Dans cette hypothèse, la vie continuerait, le problème de l’immigration en moins. Vos raisons de vous lamenter de vos semblables persisteraient, comme aussi bien les diatribes des collectivistes et autres beaufs frontistes contre « la mondialisation libérale ».

              Et alors ? Nous le disions plus haut : les Occidentaux ont toujours eu d’excellentes raisons de s’exaspérer mutuellement, de se déchirer ou de déplorer leur propre « vide intérieur » ; ils n’en constituent pas moins une civilisation. Espérez-vous que les problèmes existentiels des individus ou des sociétés pourront trouver un jour une… solution ? Mais jamais, voyons… Jamais ! Rien de nouveau sous le soleil, vous ne l’ignorez tout de même pas. Seuls les progressistes – et les chrétiens, dans une certaine mesure – croient le contraire.

              Ceux qui aiment en revanche la vie pour elle même – leur propre vie comme celle de leur civilisation – ne projettent dans l’avenir aucun espoir de grande transformation. Ils ne s’avachissent pas pour autant dans une attitude contemplative ou détachée. Non, ils affrontent les problèmes à mesure qu’ils se posent, sachant fort bien que cette succession de problèmes est infinie. En être conscient ne les fatigue toutefois pas.

              Vous comprenez donc maintenant ce que je reprochais à votre texte : vous aviez plus que semblé questionner les raisons de vivre de l’ent.ité occidentale (France incluse mais aussi bien tout le reste – à part l’Alaska ou l’Irlande, m’avez vous assuré). Vous ne déploriez pas – comme il est classique – l’ethnomasochisme de nos compatriotes, leur suicide collectif dans l’ouverture à l’Autre. Ça, c’est le lot de tous les « FAFs », conscients que l’Occident mourra s’il se laisse submerger physiquement par ce qui n’est pas lui. C’est mécanique. Telle n’était pas votre crainte. Au contraire, vous vous placiez dans la situation où l’Occident – notre part d’Occident, si vous préférez, mais ça revient ici au même – règlait son problème migratoire pour de mauvaises raisons. Et ça vous désolait.

              Comme s’il y avait de mauvaises raisons pour une civilisation de préférer la vie (2).

              « A quoi bon ? » sembliez-vous dire… Est-ce donc là le « grand oui à la vie » nietzschéen ? 😐
              ____________________

              (1) Qui ne sont pas de vrais Musulmans, comme cela a été maintes fois expliqué.

              (2) Vous n’êtes sûrement pas le seul réac-mais-pas-FAF à éprouver ce vague à l’âme. Cette phrase n’est pas de vous, par exemple, mais d’une plume de la réacosphère saisie d’un « doute » très semblable au vôtre :

              Quitte à défendre la France (donc, l’Occident) contre la Charia, il reste à savoir quoi défendre concrètement contre le code pénal des hadiths. Les droizacquis, Ikea et les bars à sushis? La Gay Pride et Plus belle la vie?

              Retirons le petit élément de langage libéral, « droizacquis », et ce propos n’étonnerait pas dans la bouche de Soral : les bars à Sushi, Ikea, les Gays, quel vide, quel matérialisme, n’est-ce pas ? On serait gonflés de virer les Arabes pour sauver ça…

              J’espère ici ne pas tomber gratuitement dans la reductio ad soralum mais montrer, au contraire, que la déploration du « matérialisme », du « vide spirituel » – du « consumérisme », parfois – n’est précisément pas le monopole des jacobins/collectivistes/souverainistes. Elle inspire d’autres milieux, pour des raisons en principe opposées, mais est-ce plus justifié ?

            2. Misanthrope modéré

              Aïe ! J’essaye de poster la suite mais il y a un ou plusieurs mots qui ne plaisent pas au robot et je ne vois pas lesquels.

              Si la modération pouvait autoriser mon commentaire, ce serait sympa.

              Cordialement.

            3. XP Auteur de l’article

              « Si nous commençons à chercher des raisons de vivre en tant qu’Occidentaux, à nous demander comment justifier la persistance de notre civilisation face aux autres nous sommes fichus »

              J’approuve des deux mains. C’est ce qui me sépare des anti-libéraux qui disnet « notre société hédoniste manque de sens, de repères, de valeur, elle est vide, désanchanté, etc.. ».

              C’est paradoxalement une démarche matérialiste que de vouloir définir ce sens, le conceptualiser et le symboliser. C’est exactement comme la famille. On n’a pas besoin de la définir et de la penser. Quand on en est là, c’est qu’elle est déjà morte et qu’on ne ressent rien. Ceux qui en appellent aux « traditions francaises, catoholiques »… ne ressentent plus rien…. Ils sont fichus, comme vous dites.

              C’est pour ça que j’avais tant apprécié la phrase « notre mode de vie n’est pas négociable ». Ca veut dire qu’à la question « qu’est-ce vous défendez quand vous défendez votre mère », c’est une manière de répondre « Je la défend parce que c’est ma mère, c’est tout ».

              -Qu’est-ce que vous défendez quand vous défendez l’occident? – Le coca-cola et le tunning… Ca voulait dire « il n’y a rien a expliquer, je le sais, et vous le savez.

              -Pourqoi êtes vous attaché à votre famille? Que défendez-vous? Le privilège de rentrer chez vous fatigué, de supporter les cris, les pleures, les emmerdes? Bin oui, ma famille, quoi.

            4. XP Auteur de l’article

              @MM

              C’est vraiment à moi que vous vous adressez? Parce que je suis entièrement d’accord avec vous, et je ne vois pas quand j’ai écrit ce que vous évoquez…

  18. Misanthrope modéré

    @XP

    C’est vraiment à moi que vous vous adressez? Parce que je suis entièrement d’accord avec vous, et je ne vois pas quand j’ai écrit ce que vous évoquez…

    Non non, c’est bien à Hordalf que je répondais. Je pensais à ce texte là :

    http://www.hordalf.com/2011/03/theres-feeling-i-get-when-i-look-to.html

    Mais vous voyez que vous étiez au contraire l' »autorité » de mon argument d’autorité. Au risque de m’inclure au nombre des suiveurs serviles moqués par certains, donc… 🙂

    Blague à part, je voulais expliquer que je ne « reprochais » pas à Xyr d’avoir « trahi » la Mouvance, l' »extrême-droite » mais que je m’étonnais, au contraire, qu’il s’affranchisse de ce qui me semblait presque les « fondamentaux » ilysiens. Je ne conteste à personne le droit de changer, de prendre à contrepied ses lecteurs, mais je ne voulais pas non plus qu’on se trompe sur les raisons de mon étonnement, voilà…^

    1. XP Auteur de l’article

       » Au risque de m’inclure au nombre des suiveurs serviles moqués par certains, donc »

      Et oui, c’est comme ça: soit je suis « la risée de la réacosphère » quand on me critique, soit j’ai j’ai des « suiveurs serviles » qui me lèchent les bottes quand on est d’accord avec moi.
      Z’aviez remarqué aussi?^^

  19. Emil

    Je suis allé lire le blogue « Bouteille à l’Amer »…

    Ce Mouloud là, mon Dieu, qu’il est atrocement plein de lui-même ! Il se répand sans retenue, il écrit à un rythme effrayant, dans un style mou, sans consistance, ses phrases n’accrochent jamais, ça coule, ça coule, ça coule sans fin… Il peut bien empiler les mots et les constructions sophistiquées, rien n’y fait, il n’y a pas de nerf, pas de chair, pas de muscle, rien qui donne corps à ce flux sans fin.

    Seuls les véritables auteurs, ceux qui ont dit quelque chose (insistera-t-on jamais assez sur le sens de ce mot, dire ? Mais un molusque pareil peut-il seulement l’entendre ?), ont de véritables lecteurs, qui s’approprient ce quelque chose, tournent autour, qui le digèrent, qui le redéfinissent, qui l’affinent, le critiquent, etc. Mouloud lui n’a rien dit, il n’a fait qu’aborder des thèmes, touiller de l’information, traiter des lieux communs, sans jamais les habiter. Mouloud n’est pas un auteur, et il n’a pas de lecteurs authentiques parce que c’est, littéralement, un ectoplasme de l’esprit ; il ne vit pas les questions de l’intérieur, intimement, dans le chaos nerveux… Elles lui glissent dessus comme sur un tas de gélatine, c’est répugnant, répugnant.

  20. XP Auteur de l’article

    Vous êtes charitable de signaler l’existence de ce pauvre garçon qui s’agite comme un Diable dans sa poubelle, qu’il tente désespérément de transformer en blog.

    Son seul but: qu’on le sorte de son néant en répondant à ses provocations.
    Maintenant, que tous les bons à rien se réunissent sur un microblog pour siffler leur haine et ressasser leurs rancoeurs, si ça peut les soulager, pourquoi pas… C’est répugnant de les entendre parler de bites, de strings, de pets et de traiter tout le monde d’homosexuel, mais comme personne ne les lit, c’est pas grave^^

    Ce garçon a voulu intégrer le cercle des commentateurs d’Ilys. Il n’a pas réussi. Il s’est fait moquer (Par Denis l) et c’est depuis qu’il fulmine et se répand en insullte. C’est exactement ce qui est arrivé à ce pauvre Jérôme Leroy, d’ailleurs.

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