Conséquence de la fronde des magistrats, ceux-ci respectent désormais à la lettre la « circulaire Lebranchu » qui recommande de ne pas dépasser six heures d’audience. A Draguignan, trois trafiquants de drogue ont ainsi échappé à la comparution immédiate. Et ont été libérés.
Le syndicat de police Synergie, second syndicat d’officiers, évoque un « dysfonctionnement de la justice » qui « provoque la colère et l’incompréhension des policiers ». Trois trafiquants de drogue, qui n’avaient pas pu être jugés en comparution immédiate pour cause d’audience tardive, ont été remis en liberté à Draguignan sur décision du juge des libertés et de la détention.
Interpellés cette semaine avec 1,3 kg de cocaïne dans leur véhicule au péage du Capitou, sur l’A8 à Fréjus, les trois « mules » ont été déférées devant le parquet jeudi pour « transport et détention de stupéfiants » et devaient passer en comparution immédiate. Mais un important dossier d’homicide involontaire impliquant un médecin était instruit ce jour-là. Et les magistrats n’ont ensuite eu le temps que de traiter une seule comparution immédiate. (…)
Ce n’est plus du laxisme stricto sensu, c’est du sabotage.
C’est excellent ça. Bien sûr cette décision n’a rien à voir avec la circulaire Lebranchu. Car au-delà du fait que nos gentils trafiquants n’ont pas été jugé le jour même, ce qui n’est pas un problème en soi et ce qui n’aurait peut-être pas été le cas de toute façon, c’est la décision du JLD de les remettre en liberté qui est surprenante et choquante. Cela dit, s’ils se présentent à leur prochaine convocation, la décision du JLD aura été sage et avisée. Peut-être ce JLD avait-il en main des informations sur les garanties de représentation de ces individus que nous n’avons pas. Maintenant, de la part de trafiquants de drogue qui ne sont pas français et transportant plus de un kilo de cocaïne, on peut imaginer, comme ça, intuitivement, qu’il s’agit d’un drôle de pari.
Encore une fois, plutôt que de parler de jurés populaires en correctionnelle, il serait urgent de réformer le JLD -et le JAP.
Il faudrait en outre rappeler que la circulaire n’a qu’une valeur indicative et non légale…
Donc que les magistrats pouvaient fort bien s’affranchir du respect des 6 heures d’audience. Ce qui, s’ils avaient un doute quant à l’urgence du jugement, aurait suffi. Mais, apparemment, soit effectivement des éléments en leur possession permettaient de ne pas s’attarder sur le cas, soit comme la réaction vive des policiers le laisse présumer il revient de choisir entre laxisme et fainéantiser…
J’adore cette chronique!
Elle me fait penser qu’on a tous ses têtes de Turcs.
Moi, ceux que j’ai dans le pif, c’est les informaticiens et les architectes des années 70 à aujourd’hui.
En ce qui les concerne – et je ne suis pas le seul dans ce cas – je suis pour le rétablissement de la peine de mort: tir à vue et à tuer, sans procès ni sommation.
Je sais que c’est injuste, disproportionné et stupide, voire cruel et primitif, mais j’y peux rien, j’ai beau me forcer à rester raisonnable, non, c’est plus fort que moi: je suis indécrottablement pour les tuer tous jusqu’au dernier.
Et ça me rassure de voir que la pathologie dont je souffre (qui doit s’appeler la connerie d’après mon docteur, mais en latin alors j’ai pas retenu) est aussi partagée par d’autres, mais pour d’autres professions. Soudainement, je me sens moins seul.
Je me dis que mon frère chrétien ne se tient pas loin de moi et que lui aussi souffre. Dans ce monde dangereux, cruel et cynique, ça réchauffe le cœur de savoir qu’on n’est pas seul.