La boxe au cinéma

Quand j’écris cinéma, il faut bien entendu lire cinéma américain…Je crois qu’il y a eu quelques tentatives en France, toutes absolument merdiques.On peut éventuellement distinguer Rocco et ses frères, dans lequel la boxe est à l’arrière-plan.

Les films américains traitant de ce sport sont assez nombreux et de qualité diverse. Les Rocky sont inégaux. Je n’ai pas trop aimé Million Dollar Baby, mais bon passons.

Le chef d’oeuvre du genre est Raging Bull.

Pourquoi ce sport est-il si bien montré par les Américains? Parce qu’il est fondamentalement dans leur culture. La boxe c’est le sport ultime. C’est le plus dur, physiquement en tout cas. Et puis c’est aussi et surtout une école de la vie. Contrairement à ce que l’on pense, c’est un sport très technique, qui demande une énorme préparation. Un boxeur professionnel combat rarement plus de 3-4 fois l’an. C’est le dépassement de soi, c’est le travail continu. C’est la répétition de gestes simples. Sauter à la corde trois minutes, une minute de pause. Fracasser ses mains sur un sac de sable trois minutes et puis une minute de pause. C’est aussi le sport, au niveau professionnel de ceux qui sortent de la rue. Le plus grand boxeur actuel, Mannie Pacquiao, sort des bidonvilles de Manille. Tyson sortait du Bronx…mais c’est aussi le sport dont la trajectoire de ses adeptes est la plus dramatique. Ils finissent quasiment tous gâteux. C’est enfin le sport ultime car il met son pratiquant face à la dureté de la vie, le bonhomme face à son destin, et il en a conscience. Ça ne peut être qu’un film de genre américain car les États-Unis ont encore conscience de leur destin, de l’adversité à venir…quand la France et l’Europe n’ont plus de destin et ne veulent pas se confronter à leur adversité. La fiction qu’un pays produit, quelque soit sa forme (film, romans, série TV..) en dit plus long sur l’inconscient du pays que tous les discours des hommes politiques.

Cette idée d’article m’est venue lorsque j’ai vu au cinéma le film The Fighter. Ça parle d’un type d’origine irlandaise, proche de sa famille, qui construit des routes dans son patelin et comment il va devenir champion du monde. C’est tiré de l’histoire de Micky Ward. Un boxeur un peu besogneux qui enchaine combat miteux sur combat miteux et décide de tout remettre en cause pour progresser. Malgré son âge, il repart de zéro et atteint son rêve. C’est une très belle histoire. C’est très américain dans son déroulé et ça vaut le coup…La première fois que j’ai entendu parler de MIcky Ward, c’était à l’occasion de ses trois combats contre Arturo Gatti, un Canadien d’origine italienne…Un combat de légende entre un deux américains d’origine irlandaise et italienne, il devrait y avoir des choses à dire…On apprend qu’à la suite de ces combats, le type qui goudronnait des routes a gagné plusieurs millions de dollars, et on est content pour lui… le match n’est pas mis en image dans le film ( juste appréciation du réalisateur). Sur ce coup-là la réalité explose la fiction…

So enjoy…

Quand tu vois ce round, tu te dis que la boxe est un sport typiquement américain, car la boxe c’est l’art du boulot bien fait.

So enjoy

31 réflexions sur « La boxe au cinéma »

  1. Prolo De La Lite

    Vous n’avez pas aimé Million Dollar Baby ? Une femme du cru qui forge son destin malgré l’ingratitude de sa famille , malgré le peu de chances de réussite , malgré ses plus jeunes années passées , malgré sa fin tragique , qui se bat et ne regrette rien , c’est quand même une belle incarnation de l’esprit de lutte , non ? De l’esprit Américain , non ? Pas besoin de testostérone pour incarner la lutte , surtout chez les Allemandes de l’est …

    1. Cherea Auteur de l’article

      J’ai trouvé qu’il y avait trop de pathos. C’est pas mal. Maos je trouve que les larmes que Clint essaie de nous tirer, c’est un peu gros…après c’est tout de même un bon film, mais je vous l’ai dit, le pathos est en trop…

  2. Mascarille

    Raging bull est pas mal c’est vrai. Mais dans le genre, il reste très inférieur à « Nous avons gagné ce soir » de Robert Wise. Le meilleur film sur la boxe jamais réalisé, tant sur la forme (Scorsese s’en est ouvertement inspiré) que sur le fond (qui d’ailleurs ridiculise au passage vos théories nunuches sur « la boxe, le destin, le dépassement de soi »… 🙂 )

    Mon film préféré avec « L’Enfer est à lui », « La Horde sauvage » et « La Prisonnière du désert ».

    Sinon, « Charlot boxeur » ça vaut son pesant d’or!

    http://www.youtube.com/watch?v=zskO9O3hF78

    1. Restif

      Ah,là vous me faites très plaisir Mascarille et bien plus important et moins égocentrique, vous rendez justice, : « Nous avons gagné ce soir » est un film admirable, bouleversant, qui ne cherche pas à aller dans le sens du public. Il n’en est que plus fort. Va faire longtemps que je l’ai pas revu.

  3. Skandal

    J’aime bien les films de boxe et effectivement si les Rocky sont aléatoirement bons, Ragging Bull est excellent.

    En revanche, je déteste le sport en lui même. Je ne trouve pas d’intérêt à aller casser le gueule de l’adversaire, parce que, même si c’est très technique, très physique, le but reste de taper sur le mec d’en face et cela me gonfle prodigieusement.

  4. lejhlpdc

    Très personnellement, je n’aime pas la boxe.

    En effet, ce sport à, pour moi, le défaut d’être trop centré sur les autres et pas assez sur soi.

    Ainsi, quel est l’objectif du boxeur, si ce n’est de battre son adversaire ?
    Et quand il l’a battu, que doit il faire ? Que doit faire Pacquiao. La boxe appartient à cette catégorie de sports où c’est l’adversaire qui vous fait et non vous même. Mettez Pacquiao en face de moi par exemple, il apparaîtra moins grand qu’en face du nr. 2 mondial.

    Alors que l’athlétisme est un sport appelant à un perfectionnement perpétuel.
    H. Bolt par exemple, a toujours un record à battre, le sien dans le pire des cas^^. Vous pouvez le mettre en lice contre n’importe qui, il sera toujours aussi impressionnant. L’athlétisme appelle au dépassement de soi plus encore, et même mieux que la boxe. Par ailleurs, je ne connais aucun sport plus populaire que la course à pied^^

    De ce fait, l’athlétisme me parait plus impressionnant que la boxe, bien qu’il soit moins bien traité au cinéma.

    1. Il Sorpasso

      C’est justement parce qu’on s’y prend des coups et que l’objectif, même s’il n’est pas toujours atteint, est de mettre KO si on ne veux pas l’être soi-même, en tout cas de rester debout et d’encaisser et de rendre comme on peut, que la boxe est le sport qui symbolise le mieux l’existence. Et c’est pour ça qu’au cinéma, il y a matière. Le match final étant toujours la traduction pour le héros de n’avoir pas jeté l’éponge dans sa propre vie au préalable. Sans compter le côté doute, rédemption, salut.

      C’est pour ça que les Rocky sont géniaux, il s’en fout de gagner, ce qui le préoccupe c’est l’immobilisme, la honte de soi, le renoncement.

      Et c’est pour ça que Million Dollar Baby est raté, c’est du pur chantage émotionnel.

      1. lejhlpdc

        Mais la boxe n’appelle-t-elle pas à cet immobilisme.
        Que reste-t-il au champion du monde, lui qui a battu tout le monde ??
        A moins de tomber dans un cycle dbz assez irréaliste, il finit par être contraint à cet immobilisme …

        La principale différence entre la boxe et l’athlétisme, c’est que l’athlétisme, il faut en avoir fait pour appréhender le ressenti et non la boxe …

        1. Cherea Auteur de l’article

          c’est le meilleur.en Je n’aime pas trop l’ath´létisme, mais bon c’est les gouts et les couleurs…d’ailleurs vous remarquerez qu’on arrive à maturité en boxe plus tard que dans d’autres sports, il n’y a rien d’étonnant à ètre champion du monde à 35-38 ans alors que dans d’autres sports, c’est plus jeune. On peut gagner un grand chelem à 20 ans, champion du monde du 100 m à 25, rarement au-dessus de 30. C’est la gestion de l’effort à l’état pur, l’hygiène de vie…très cérébral comme sport…

        2. Il Sorpasso

          « Que reste-t-il au champion du monde, lui qui a battu tout le monde ? »

          Je sais pas moi, il remet son titre en jeu, il entraine un ptit jeune, il s’envoie des putes à vegas, il prend sa retraite, il se met au tricot, il ouvre un restau avec des posters de lui dedans…?

          « A moins de tomber dans un cycle dbz assez irréaliste, il finit par être contraint à cet immobilisme »

          C’est débile ce que vous dites. Oui, on meurt tous à la fin, et ?

          « La principale différence entre la boxe et l’athlétisme, c’est que l’athlétisme, il faut en avoir fait pour appréhender le ressenti et non la boxe »

          Là je ne comprends même pas la phrase..

          1. lejhlpdc

            Sur les 6 propositions données, il n’y en a qu’une ou il continu la boxe professionnelle, et ça ne dépend pas de lui.

            Il y a quand même un certain temps entre le moment où il devient champion du monde et celui où il meurt, que fait-il entre temps ?

            La boxe est un sport de spectacle, l’essentiel de ce que le boxeur subit est montré directement. Par opposition, l’athlétisme est un sport plus intériorisé, si tu n’as pas déjà ressenti la douleur durant la course (douleur que tu ressent forcément, je n’ai jamais entendu parlé de gens n’ayant jamais eu mal en courant)tu ne peux pas te mettre à la place du coureur, alors que tu peux te mettre à la place du boxeur.

            1. XP

              Pour rien, rassurez-vous. Humour ou tentative d’humour, à cause de toutes ces consonnes qui se suivent.

              Bienvenue à vous!

            2. lejhlpdc

              Ennuyeux que l’on ne puisse pas éditer les messages, ça rajoutes des commentaires …

              C’est normal si je ne peux pas répondre à vae victis ?
              Et oui, ça m’est déjà arriver, pas régulièrement, mais …

      2. la crevette

        « en tout cas de rester debout et d’encaisser et de rendre comme on peut, « Très intéressant, cette métaphore avec de savoir encaisser les épreuves et les échecs.

        Il y en a un qui explique fort bien ce que vous synthétisez , le Sorpasso, c’est Roth dans « La tâche ». Le héros au départ est un jeune noir qui se met à la boxe contre l’avis de ses parents (de sa mère en particulier); elle lui demande :

        « -Mais quand ils te touchent pour de bon, qu’est-ce qui se passe? Il faut bien que ça fasse mal. Il y a l’impact, forcément. Et puis c’est tellement dangereux. Pour ta tête. Pour ton cerveau.
        -On « mange » le coup, m’man. On nous apprend à rouler la tête. Comme ça, tu vois.ça réduit l’impact. (…) ça n’est pas pire que de se cogner la tête contre un mur, on est un peu groggy, un peu flageolant. Et puis, subitement, le corps revient à lui.Il suffit de s’accrocher à son adversaire, ou de s’écarter, et la tête se dégage.Quand on prend un coup sur le nez, il peut arriver qu’on ait les yeux qui pleurent une seconde, mais c’est tout. Si on sait ce qu’on fait, c’est pas dangereux. »

        Il explique auparavant :
        « On gagne avec sa cervelle, pas avec sa rage. Qu’il [l’adversaire] soit agressif, on s’en fiche. Il faut réfléchir. C’est comme une partie d’échecs. »

        Ce phénomène très concret de « rouler la tête » pour encaisser les impacts ou les échecs de l’existence me fait songer à un autre petit livre que je suis en train de lire qui s’intitule « Un cerveau pour changer » de Richard Bandler, sous-titre : « comprendre la programmation neuro-linguistique ».
        Il explique à quel point on peut « piloter » son cerveau et non pas se laisser diriger par lui. C’est assez amusant. Cette « re programmation » passe, selon moi, par le fait de rouler sa tête ou bien par d’autres petits actes concrets : il raconte, par exemple :

        « Un jour, j’ai demandé à un homme comment il devenait dépressif et il m’a répondu : « C’est comme si j’allais jusqu’à ma voiture et que je découvrais qu’un pneu était à plat.
        -Oui, c’est ennuyeux, mais cela ne suffit pas pour être dépressif. Comment faites-vous pour être vraiment déprimé?
        -Je me dis : « c’est toujours comme ça » et alors, je vois pleins d’images de toutes les autres fois où ma voiture est tombée en panne. »
        Je sais que pour chaque fois que sa voiture est tombée en panne, il y en a probablement trois cents où elle marche très bien. Mais il n’y pense pas dans ces moments-là. Si j’arrive à lui faire penser à toutes les fois où sa voiture a marché, il ne sera pas dépressif. »

        Personnellement, je me suis rendue compte que j’avais des tics de langage qui me permettaient d’affronter des situations d’échec : je commence par dire : « Bon, pas de panique ». C’est un peu maigre, d’autant que souvent la suite ne me vient pas forcément à l’esprit immédiatement mais voilà…

  5. EdgarMind

    S’agissant de la boxe et pour ceux qui n’auraient jamais vu la plus grande surprise de l’histoire du sport, c’est par ici.

    http://www.youtube.com/watch?v=zTQ7CsEK5DY

    Il s’agit du match Tyson contre Douglas. Tyson avait 23 ans à l’époque, il était triple champion du monde, invaincu et écrasait ses adversaires, terrorisés, dés le premier round. Douglas, par contre, était un boxeur de seconde zone, pas mauvais, mais il avait déjà 4 ou 5 défaites à son actif et approchait la trentaine. Il en était réduit à poser de la moquette pour vivre. Comble de malchance, sa mère était décédée un ou deux mois plus tôt et sa femme venait de le quitter. Pour combler le tout, il avait emmener avec lui son fils de 10 ans assister à ce qui devait être une démolition en règle. Le match était coté 50 contre 1, jamais un championnat du monde des lourds n’avait eu une telle cote et il fut décider de le disputer au Japon puisque les promoteurs américains n’en voulurent pas. Je vous laisse regarder la suite, mais c’est plus extraordinaire que dans n’importe quel film …

  6. XP

    @La Crevette

    « Si j’étais toi avec ton humour à deux balles je me méfierais »

    Mais je me méfie! c’est pour ça que je me suis fendu d’un commentaire aimable! De même, tu l’auras remarqué, je me suis toujours montré très courtois avec Rodion ET avec Dindon et Nébo. On ne sait pas de quoi l’avenir est fait….

    Je ne m’amuse à prendre pour boucs emmissaires et souffre-douleurs que des épaves genre Jérôme Leroy ou des grabataires type Patrick Mandon^^

    Bon cela dit, mon humour à deux balles, comme tu dis, il arrive qu’il te fasse tellement rire que je suis obligé d’arrêter, souvent, de peur que tu ne rendes tes eaux avant l’heure et que tu accouches d’un nain!

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