Toute ressemblance…

Les finances étaient pillées, l’économie saccagée, la plus grossière démagogie substituée à toutes les règles du gouvernement des hommes. La politique extérieure, où la gabegie avait des conséquences encore plus sinistres mais moins immédiates, était le fort de ces messieurs, le terrain où ils ne faiblissaient jamais, où ils pouvaient se livrer à toutes leurs lubies et tout leur sectarisme, où leur vénalité devenait la plus profitable, où ils cueillaient à foison les arguments jetés aux prolétaires impatients et qui commençaient à soupçonner la comédie. On conduisait la diplomatie française comme les élections municipales d’un canton radical-socialiste où il s’agit d’expulser trois nonnains. La France exécutait devant l’Europe entière une grotesque pantomime, présentant un derrière fuyard et foireux quand elle devait montrer les dents, clamant qu’elle ne permettrait ni ceci ni cela, et dégringolant dans une trappe à guignol quand ceci ou cela s’était produit. Elle se gargarisait avec des décoctions d’entités genevoises, elle pelotait amoureusement des foetus de peuples lointains, et refusait aigrement, sous des prétextes insanes, l’alliance qu’une grande nation lui offrait à sa porte.

— Lucien Rebatet, Les Décombres, chap. II : Léon Blum et la providence.

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À propos Nicolas

« Fabrice les entendait qui disaient que le diable était sur la toit, et qu'il faillait essayer de le tuer d'un coup de fusil. Quelques voix prétendaient que ce souhait était d'une grande impiété, d'autres disaient que si l'on tirait un coup de fusil sans tuer quelque chose, le gouverneur les mettrait tous en prison pour avoir alarmé la garnison inutilement. Toute cette belle discussion faisait que Fabrice se hâtait le plus possible en marchant sur le toit et qu'il faisait beaucoup plus de bruit. Le fait est qu'au moment où, pendu à sa corde, il passa devant les fenêtres, par bonheur à quatre ou cinq pieds de distance à cause de l'avance du toit, elles étaient hérissées de baïonnettes. Quelques-uns ont prétendu que Fabrice, toujours fou,  eut l'idée de jouer le rôle du diable, et qu'il jeta à ces soldats une poignée de sequins. Ce qui est sûr, c'est qu'il avait semé des sequins sur le plancher de sa chambre, et qu'il en sema aussi sur la plate-forme dans son trajet de la tour Farnèse au parapet, afin de se donner la chance de distraire les soldats qui auraient pu se mettre à le poursuivre. »

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