Il ne sera désormais plus possible de lâcher un pet en public au Malawi. Le parlement du pays envisage de remettre au goût du jour une loi coloniale de 1929. Interdit de péter en public …
« C’est le droit du gouvernement de maintenir la décence publique« , a déclaré le ministre à la radio indépendante Capital Radio. « C’est à nous d’imposer l’ordre« , a-t-il insisté. « Voulez-vous que les gens pètent n’importe où? ». Selon George Chaponda, depuis la fin de la dictature, en 1993, il y a du laisser aller dans l’air : « Maintenant, à cause du multipartisme et de la liberté, les gens s’arrogent le droit de se soulager n’importe où« . Il ajoute que la nature peut être contrôlée et que rien n’empêche d’aller lâcher un gaz dans les toilettes au lieu de le faire dans la rue.
La loi de 1929, sous le titre de « Souiller l’Air », stipule : « Toute personne viciant l’atmosphère en tout endroit où telle activité s’avère nocive pour le public ou pour la santé des occupants du domicile ou des personnes commerçant dans le voisinage ou bien empruntant une voie publique, se rend coupable d’un délit« . Aucun Malawite n’a jamais été condamné au titre de cette loi, la police ne l’ayant jamais appliquée.Le gouvernement du Malawi est sur le point d’introduire un ensemble de lois censées rendre la vie de ses citoyens plus agréable. Interdiction de péter en public, de dire la bonne aventure, de se battre en public… les autorités malawites ne laisseront plus rien passer.Aucun pays ne veut que ses citoyens soient au ralenti, discourtois, désordonnés, ou que des ivrognes causent des nuisances dans la sphère publique. Partant de ce principe, le Malawi serait sur le point de rendre un ensemble de comportements punissables par la loi. L’administration du président Bingu wa Mutharika projette, afin de « façonner des citoyens responsables et disciplinés », d’introduire une série de lois qui criminaliseraient une pratique naturelle, un événement sonore et olfactif quotidien : « péter », « faire un vent », « lâcher une caisse ». Ce projet de loi datant de 2010 doit, selon la presse malawite, être présenté lors de la prochaine session parlementaire par le ministre de la Justice, George Chaponda.
Le projet gouvernemental a été diversement accueilli par les citoyens malawites. « Comment ce gouvernement peut-il criminaliser la libération de gaz intestinaux ? Tout le monde fait ça… En public ou avec un son d’accompagnement désagréable… En faire un crime, c’est faire de la démocratie une farce », réagit l’un d’entre eux. Un autre déclare qu’il « soutient ce projet bienvenu. Parfois, les vents en public ou lors de rencontres sont une atteinte à la paix sociale ». Une position que partage un député dont les propos sont repris par Talkafrique. Sa motivation ? Une triste expérience : « Un jour, il y a quelques années, avant de rentrer dans la fonction publique, se rappelle-t-il, j’étais en retard pour une réunion avec mon patron et nous avons décidé d’utiliser l’ascenseur. Dans l’ascenseur, nous avons rencontré un monsieur qui n’a même pas ouvert les yeux pour dire « salut », mais qui par contre a lâché une « bombe ». Elle était si âcre qu’elle nous a laissés à bout de souffle ! Je crois que cette loi permettra de réduire ces attentats publics. »
Le projet de loi du gouvernement malawite ne s’arrête pas aux flatulences et à leurs nauséabonds effets. Il vise également à punir toute personne portant atteinte à des assemblées religieuses, violant des lieux de sépulture ou entravant des inhumations, les atteintes à la pudeur contre les femmes, les combats sur la place publique et le port d’armes offensives sans autorisation légale. Il pénalise aussi les personnes qui prétendent être des diseurs de bonne aventure, ainsi que plusieurs autres actes jugés répréhensibles.
John Tembo, chef de file de l’opposition du pays d’Afrique australe, a accueilli froidement l’initiative gouvernementale. « L’établissement d’une justice de pacotille n’est pas idéal dans une démocratie (…) Le peuple de ce pays ne peut équitablement apprécier l’intégrité de cette proposition », a-t-il déclaré. Un commentaire qui fait écho à d’autres critiques émises dans le pays, questionnant en particulier la capacité de la justice malawite à répondre au surcroît de plaintes que générerait l’adoption du projet de loi.
11 réflexions sur « Des bienfaits du colonialisme »
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C’est point chez nous qu’on verrait ça , pour sur !
http://51.img.v4.skyrock.net/51d/breizhdieub/pics/835619781.jpg
Qui sait ? Là-bas les flatulences ont peut être une importance sociologique très enracinées, Cette loi était peut-être nécessaire. Après tout, il y a bien les tribus Komas et leurs sorciers péteurs.
http://www.dailymotion.com/video/x107k3_komas-peteurs_extreme
Et dire que d’immondes fachos osent douter de la richesse des apports culturels de l’immigration…