La toile est pleine à craquer de délateurs planqués derrière leurs ordinateurs et de shampouineuses de sexe masculin ou féminin qui profitent de l’outil pour transformer les agoras en forum citoyens et s’ingérer dans des disputes qui ne les regardent pas, en sachant qu’au premier signe de déconfiture ils pourront avoir recours à la sensiblerie, l’insulte, la grossièreté, ou surtout la répétition d’arguments pourtant mis en pièces dans les règles de l’Art trois commentaires plus haut.
Cette faune, on la reconnait à la curieuse manie qu’ont ces gens-là de décliner leurs vrais noms et de n’avoir jamais recours au pseudonyme, ce qui consiste à briser l’anonymat dont on jouit naturellement dans les cercles traditionnels, quand on expose ses points de vue en montrant son visage… Afficher son identité réelle quand on s’exprime sur le net et faire le reproche à ses contradicteurs de ne pas le faire, c’est aussi saugrenu et déplacé que d’entrer dans une salle de conférence ou d’un café philo en faisant pendre à son cou son nom, son adresse et son numéro de téléphone afin d’exiger des autres qu’ils fassent la même chose, pour qu’on puisse leur demander après la tenue d’un propos qui nous dérangerait de décliner oralement leur identité, pour vérification.
D’aucun me diront que le délateur affiche lui-même ses coordonnées, ce à quoi je réponds qu’on ne prend pas le moindre risque en s’exposant, quand on est du côté des mouchards et des miliciens rentrés… A Berlin, les agents les plus méritants et les mieux notés de la Stasi devaient être facilement trouvables sur l’annuaire, en tous cas beaucoup plus que les gens qu’ils couchaient sur leurs fiches…. Quand on est une petite vermine délatrice, on ne risque pas de recevoir du papier bleu mais une paire de gifles dont on est à l’abri quand on joue au flicaillon derrière son écran, avec ses coordonnées bien en vue sur la page d’accueil.
Edwy Plenel a beau s’appeler vraiment Plenel, il ne fait pas preuve du moindre courage, quand il bave trois fois par semaine dans des hebdomadaires institutionnels, puisqu’il ne s’expose pas au mouvement de colère spontané de ceux qu’il insulte et qu’il jouit donc de tout le confort et de l’impunité qu’il reproche à ceux qui écrivent sous pseudonyme, à l’instar de la presque totalité des policiers qui édorialisent bénévolement sur la toile et déclinent leurs patronymes comme on sort sa carte d’inspecteur…. Si vous l’aviez en face de vous, Edwy Plenel, il n’oserait jamais vous demander votre nom et votre date de naissance dès que le ton monte sous peine de recevoir un crachat en pleine gueule, il ne pousserait pas non plus le ridicule jusqu’à vous traiter de planqué, si vous refusiez de lui donner le numéro de votre porte et le cas échéant le parcours emprunté tous les matins par vos enfants.
L’anonymat sur internet, il est là pour protéger les honnêtes gens des crapules, comme la peur d’une grosse patate en pleine gueule vous met peu ou prou à l’abri de leurs velléités dégueulasses, si vous les avez en face de vous…. Elle protège aussi de la violence des plus lâches des lâches, des lâches de lâches, ceux qui guettent le bourgeois timide intellectuellement courageux pour lui faire perdre ses mots en lui suggérant la possibilité d’une agression physique , chose qu’il est très difficile de faire en public sans que personne ne se rende compte qu’on est le croisement d’un bourrin et d’une fiotte, pour emprunter les catégories des psychologues et le langage des détraqués de la toile, ceux qui à court d’arguments demandent la levée des anonymats.
L’anonymat a toujours été la condition indispensable à la liberté d’expression, comme nous venons de le voir, et ceux qu’elle insupporte voient dans le développement d’internet une opportunité d’en finir avec elle, de contraindre tous ceux qui veulent étayer leur pensée à ne jamais parler sans ‘avoir enfilé la pancarte réglementaire autour de leur cou…. Ils rêvent du grand soir de la démocratie, des majoritaires qui font plier les usagers de la liberté sous leur poids, d’une nuit du 4 août où se verra abolie l’insupportable inégalité selon laquelle certains ont reçu le don de la pensée propre et sont capables d’endurer la solitude qu’il faut traverser avant de pouvoir en jouer avec son archet, tandis que d’autres ne penchent naturellement que du côté du bruit, des poncifs et de l’esclavage.
L’exercice de la liberté d’expression, ce n’est pas un droit, mais une discipline rigoureuse, qui réclame des dispositions, un apprentissage et de l’abnégation…. Pour le dire d’un mot, c’est une affaire d’aristocrates…. Socrate écrase les sophistes parce qu’il est un prince de la liberté, tandis que ses sophistes sont des démocrates. S’il triomphe d’eux, c’est parce qu’il leur impose des règles pour les empêcher de faire masse et ne leur reconnait pas le droit de parler à n’importe quel prix, de remplacer la liberté de penser par le droit inconditionnel à prendre la parole et faire du bruit avec sa bouche…. C’est pour ces raisons, que les démocraties sont si proches des régimes totalitaires, tandis que les régimes aristocratiques en sont tellement éloignés….
Le seul outil qui permet de préserver la liberté, c’est la barrière…. Il faut des castes, des privilèges et des hiérarchies entre les hommes, pour qu’elle puisse avoir un semblant d’existence, la liberté.
Accessoirement, sur les blogs, il faut de rigoureuses politiques de modération, pour que les espaces de liberté ne se transforment pas en maisons du peuple électroniques.
C’est vrai , c’est dégueulasse les délateurs .
Le pire , c’est Gronazi-88 , alias Kévin Muller , 28 Rue des Pyrenées , Paris 20 ème , appartement 12-B , code d’interphone 6842 , Clio rouge immatriculée YJ-6984-75 , qui part travailler du Lundi au Vendredi à 6H28 .
Bandes de salauds …
C’était un dégueulasse, Kevin. Il est mort. Un adversaire farouche de l’anonymat a balancé les infos avant vous.
Doit-on en conclure que Alain Soral est du côté des délateurs et de la Stasi? C’est l’évidence même, mais le sait-il ou est-il trop bête pour le comprendre?
PS: Désolé de mon comportement de ces derniers jours, promis ça ne se reproduira plus.
Tiens, je délate sournois là : je cite (premier paragraphe, dernière ligne) : « pourtant mis en pièces dans les règles l’Art trois commentaires plus haut. »
Cher XP, n’oubliez jamais que l’Art est noble, aristocrate et que dès lors, ses règles exige une particule, tudieu ! Or donc : « les règles de l’Art ».
Si ne vous corrigez pas dans les vingt-quatre heures, je vous balance à la Panzer Calinours de l’Académie des Beaux-Arts du 9-3 (section MRAP à fromage), espèce de &&@&@$@@ ! (^^)
Rompez.
ça vient la correction, ça vient… le temps de terminer ma boite de 750 gr d’oursons guimauves.
Ilys, le site où on génocide les oursons par boites de 750 grammes ^^
Tout de suite, les grands mots, l’Indignation…^^
L’anonymat d’XP enfin levé: on peut même trouver sa photo en flag: http://www.slate.fr/story/22143/anonymat-internet-twitter-facebook-masson
La délation c’est humain. Moi, par exemple, je suis à deux doigts de me dénoncer. Pour l’instant je me contiens mais encore un faux pas et, tant pis, j’me balance ! ça m’apprendra !
L’anonymat, c’est plus qu’une protection, c’est une preuve de bon goût. On débarque pas dans le disputatio pour étaler sa biographie au vu de tous, c’est impudique. Si on veut montrer sa bite où étaler son cv y’a déja les réseaux sociaux (ou Skyblog, cousin! ).
Ah oui, tiens, c’est vrai, je n’avais pas pensé à ça.
Il peut y avoir aussi une part de servilité: »je ne suis pas un blogueur anonyme, monsieur les flicaillons ».
Et je pense aussi, parfois, une volonté de ne pas donnner prise à cette critique, de la désamorcer… Ca peut se défendre, dans ce cas.
Soral prétend combattre la matrice mais la première chose que Thomas A. Anderson ait compris c’est qu’il devait s’appeler Néo.
What’s in a name ? Déclamait Juliet…
Il est toujours assez amusant d’observer les ardents défenseurs de la tolérance, de la liberté et autre blabla….réclamer les noms des salauds (comprendre quiconque en désaccord avec eux) à faire pourchasser.
Car le fond de l’histoire est bien là ; ils ne réclament pas un nom pour débattre en courtoisie ou pour laver leur honneur en duel – d’ailleurs ils se moquent pas mal de savoir à qui ils ont à faire – non ce qui veulent c’est être à même d’utiliser leur petit bout d’influence pour prendre vilement revanche.
Sur le goût acharné de la transparence, comme le souligne Terminatormoule c’est généralement l’assurance d’une sottise crasse ; quelqu’un qui commence par énoncer ses diplômes et occupations pour se justifier et tenter de donner crédit à ses propos…c’est bien souvent qu’il n’a d’autre argument à apporter.
C’est la preuve aussi qu’on est mauvais à l’écrit et mauvais à la lecture.
Parce que Stag, ou Xyr, on les connait, quant on sait lire. Seule le mauvais lecteur aurait besoin d’une fiche d’état civil. On ne connait pas tout, bien-sûr, mais on connait des choses que ne connaissent pas ceux qui n’ont croisé que les vrais, sans les lire . Exactement comme Marcel Proust ou Marcel Aymé sont des anonymes, des gens qu’on ne voit pas, qu’on ne connaitra jamais,qu’on lit comme s’ils étaient vivants et sous pseudo.
Inversèment, il faut ne pas être doué à l’écrit pour ne pouvoir s’identifier qu’en donnant son nom. Bref, c’est la plèbe, aussi, qui veut des noms sur le net.
Désolé XP mais il y a des gens à qui ça risque de couter très cher d’avoir l’honneur et la droiture de signer sous leur noms. Ainsi de Juan Asensio, le Stalker, qui a risqué -et risque encore- gros, parce qu’il à l’honneur d’écrire ce qu’il pense en le signant, ce qui est quand même plus courageux que l’anonymat puisque on risque plus, règle qui juge d’un courage. Bien qu’il ait heureusement gagné une étape essentielle (pour autant que j’y comprenne qql chose en droit ou tout peut-être remis en question au pénal dans le cas présent?), tout reste encore à faire pour ne pas se voir condamné.
http://stalker.hautetfort.com/archive/2010/06/21/valerie-scigala-jean-yves-pranchere-emmanuel-regniez-proces.html
Asensio a toujours défendu l’honneur qu’il y a donner son vrai nom. Son grand talent, son immense culture, son courage et son honneur personnel lui en donnent totalement le droit. Lorsque j’ai publié sur son blog, je l’ai fait sous mon nom, car telle est la règle, et je la trouve juste. On ne rétablira de courage d’opinions et de liberté de paroles dans ce pays qu’en se mouillant un peu. Pour autant, je suis POUR qu’on puisse -si on le veut- garder le pseudonyme sur le net, et je ne suis pas aussi intransigeant que le stalker sur ce point. L’anonymat permet en effet à des gens de parler qui perdraient leur boulot autrement (les fonctionnaires notamment).De plus cela libère un pouvoir de parole intense, bouillonnent et nécessaire, particulièrement aujourd’hui. Mais le point de vue d’Asensio est parfaitement respectable.Et on ne peut pas dire qu’il ait grand chose à voir avec un Plenel. Je trouve que tu devrais prendre plus de précautions quand tu écris de tels mots XP : « le délateur » « le flicaillon derrière son écran, » et autre calembredaines concernant bien des gens du web écrivant sous leurs vrais noms. Pascal Adam écrit sous son vrai nom et c’est bien le contraire absolu de tout ce que tu dis là. Et que « L’anonymat a toujours été la condition indispensable à la liberté d’expression » là c’est faux, ce n’est nullement une vérité historique, bien au contraire. Les écrits du grand pamphlétaire Rochefort qui firent tant contre le second Empire, les merveilleuses satires de Paul Louis Courrier, les brûlots de Bernanos qui furent l’honneur de la France,ceux de Berl, Jacques Laurent et tant d’autres tout cela s’est fait à visage découvert. Rousseau publiait sous son nom Le contrat social-et fut brûlé en effigie, ainsi que son livre mis au feu, et condamné à la prison-, Voltaire lui répandait d’ignobles mensonges sous couvert d’ANONYMAT….Zola et avant lui Bernard Lazare l’ami de Bloy défendaient Dreyfus sous leurs noms.De Maistre n’a jamais craint de signer ses textes. Et on pourrait ainsi aligner des kilomètres de preuves du contraire absolu de ce que tu avances là. Bien souvent c’est justement au contraire d’avoir OSE signer de son nom -comme Soljenitsnyne – qui par le courage extrême d’un tel acte a été la véritable condition de la défense et du recouvrement de la liberté d’expression. Les dissidents russes écrivaient sous leurs vrais noms, d’où leur impact. D’autres dissidents dans le monde suivent leur trace.
Bon, je ne veux pas croire que tu ait pensé au Stalker, à ce courageux s’il en est qu’est Asensio en écrivant ta diatribe.Et que tu as oublié tous ceux qui ont fait progresser la liberté d’expression et même aidés à renverser un empire de l’enfermement d’expression précisément en refusant l’anonymat, cet anonymat que le pouvoir qu’ils combattaient aurait cent fois préféré leur voir prendre. La dissidente Le Thi Cong Nhan choisi d’écrire sous son nom. Pour faire avancer la liberté d’expression…
http://www.rfi.fr/contenu/20100310-une-dissidente-vietnamienne-tete-dure
Mon cher Restif, Juan Asensio fait ce qu’il veut, et moi aussi. Je le respecte, je respecte son travail, mais je ne me sens pas moralement intimidé par son choix.
Je pense que d’une certaine manière, l’anonymat, ca consiste aussi à refuser la facilité. Se faire connaitre des gens qui vous lisent, avec ses qualités et ses défauts,ses petits travers, même, en exaspérant certains et en plaisaint à d’autres, c’est une démarche difficile.
Imagine que Jérôme Leroy se fasse appeler J, ou L, sur internet, pour créer en quelque sorte son double, sans recourir à l’artifice qui consiste à montrer sa gueule de con et à décliner sa profession…. Il est évident que strictement personne ne le remarquerait, n’en penserait rien, ne serait ni agacé ni séduit. Il n’existerait pas. Parce qu’il n’est pas écrivain….. Et donc, il ne pourrait pas se faire connaitre dans l’anonymat.
@Restif: certes…mais bien souvent le courage résulte des moyens qui permettent d’en faire preuve ; concrètement il est bien plus aisé de passer pour paria si l’on peut préserver sa situation et l’on est bien plus prompt aux risques si l’on a personne à protéger.
Sinon se faire martyr volontaire par beauté du geste me semble plus relever de la bêtise et de la prétention que du courage.
@ Restif
Je vois au moins deux raisons pour préserver l’anonymat: Robert Rédeker et Théo Van gogh… Il y a sur la toile d’immondes saloperies qui nous ont déjà démontré pourquoi ils demandent la levée de l’anonymat…
N’oublions pas qu’ici, on a pris Jérome Leroy et Patrick Mandon la main dans le sac, en train de lever des anonymats et encourager sur leurs blogs un islamiste à se servir des noms qu’ils ont dévoilé…. L’homme de main de ses deux ordures à même commencé, un temps, une entreprise d’intimidation par mail et téléphone… Ce sont des femmes et des enfants, qui peuvent être victimes de ce genre de pourritures humaines.
Bonjour.
Puisque j’apparais dans cette discussion.
Entièrement d’accord, point par point, avec Restif.
Je ne m’étendrai évidemment pas sur ce qu’il affirme de mes démêlés avec la justice française, puisque trois (pas deux, pas une, mais trois) procédures sont en cours contre moi, justement parce que j’ai signé de mon nom tel ou tel propos jadis disponible sur Stalker.
Chacun peut s’en faire une idée en allant consulter la note où je donne tous les éléments factuels de cette affaire qui illustre splendidement votre note.
Nombre des sites/blogs de la dite réacosphère dénoncent à longueur de journée l’état de la France, sans même se douter que ces centaines, ces milliers de dénonciations ne font absolument rien d’autre que participer au « bruit » ambiant, indéfinissable, le ON exécré par la philosophie, le on du bavardage, ce on qui n’est qu’un empilement de petit ils/elles qui ne sont pas grand-chose derrière leur écran, avec leur petit masque de justicier, et qui ne sont probablement pas grand-chose dans leur vie quotidienne, en tout cas, certainement pas des justiciers, ça non !
Je ne prétends pas qu’une parole clairement identifiable ne finisse pas par tomber peu à peu ou soudainement dans ce même brouhaha médiatico-journalistique, mais enfin, il y tombe un peu moins vite qu’une diatribe signée Zouzou ou Nana.
Je veux le croire.
Je le crois puisque, après tout, vous commentez vous aussi des textes d’auteurs, plus que les textes d’un couillon signant Pépette.
Je ne vois qu’une seule exception à la levée de l’anonymat : le fait que, par des prises de position courageuses, on risque sa vie.
ET ENCORE !
Dois-je vous rappeler un certain nombre d’exemples historiques (en France, dans le reste du monde), où des personnes, qui JAMAIS N’AURAIENT SONGÉ À SE CACHER EN PLANQUANT LEUR NOM, ont défié le pouvoir en place pour défendre leurs textes et ceux des autres, le plus souvent, jusqu’à leur mort ?
Avouez que, hormis notable exception dans notre douce contrée (Redeker a été cité, et, s’il est dans la mouise, c’est que, justement, il n’écrivait pas sous le pseudonyme de Zouzou), vous ne risquez guère de perdre votre vie, en France, si ?
La plus ANCIENNE tradition religieuse, philosophique et même, tout simplement, intellectuelle, COMMANDE, si on a un peu d’honneur et si l’on accorde un peu de prix aux propos de l’autre, d’apposer un nom à ce que l’on écrit, peint, compose (exception faite, je l’admets sans peine, d’un désir d’obscurité ou de paradoxal silence, que je puis comprendre dans la sphère artistique, mais certainement pas dans la sphère du débat d’idées).
L’anonymat sur Internet (et ailleurs, les corbeaux des villages) n’est que le paravent fort commode d’un mot qui n’est pas bien beau : la lâcheté.
Ah oui, comme je tiens à mon nom, XP, c’est ASENSIO, merci de ne pas l’écorcher, il n’a après tout que sept lettres.
Je viens de rectifier l’orthographe de votr nom. Toutes mes excuses!
On a vu des services de police prestigieux devenir de simples annexes de mouvements antiracistes dans le passé, profitant des informations recueillies par eux et leur sous-traitant la persécution quotidienne, téléphonique ou autre (on saluera au passage une jugesse que l’on appellera Marie-Antoinette et qui se reconnaîtra, bisous M.-A.) Ils ont depuis les belles années Jospin eu les doigts pris dans la porte de l’alternance, mais on sait aussi cette alternance faussée. La frontière est donc poreuse entre persécution judiciaire et policière officielle et persécution par les fous furieux qu’évoque XP.
De plus il me semble qu’à l’inverse de ce qui pouvait se passer dans les totalitarismes communistes, où se planquer était d’une part fort difficile et d’autre part contre-productif quant au combat mené, nos démocraties d’opinion (comprendre nos dictatures de l’opinion, dont on sait que ça se fabrique) n’ont pas grand chose à foutre du courage personnel. Comme elles fonctionnent sur un consensus à la fois lâche et paresseux, sur une unanimité relayée par des slogans, avoir des noms à jeter en pâture à l’indignation vertueuse lui est même nécessaire. Je ne suis pas sûr de la vertu d’exemple de ce courage là, ou plutôt je ne suis pas sûr que le peu d’exemplarité qu’elle peut encore avoir contrebalance les avantages qu’elle présente pour les pouvoirs en place en terme de mobilisation, d’appels à la vigilance, de rappels maniaques des plus sombres heures à propos de tout et n’importe quoi.
J’ajoute à ce qu’a dit Juan Asensio que si l’on tient vraiment à ce que l’on écrit, on en est fier.
Je suis d’accord. C’est important, la fierté, se sentir bien dans sa peau. Un homme (ou une femme) ne peut pas s’épanouir, en étant mal dans sa peau.
C’est important, ce genre de chose!
J’envie votre fierté… Chaque fois que je me relis, j’ai plutôt honte. Je suis loin de l’épanouissement !
Hank, comment vous dire ça… Mon but n’était de dire que je suis fier…. Second degré, ironie, toussa toussa.
XP, comment vous dire ça… Le but de Hank n’était pas de faire du premier degré…
Blueberry, comment vous dire ça… Je pense que si.
Désolé de vous décevoir Blueberry, mais je disais ça au premier degré, vraiment, et je vous avoue que je n’avais pas du tout capté l’ironie d’XP. Je tombe tout le temps à côté ces derniers temps.
XP, comment vous dire… Mon commentaire lui-même n’était pas au premier degré… Tout comme Hank ment comme un arracheur de dent en prétendant avoir commenté au premier degré. Si je compte les degrés depuis le commentaire de Roman Bernard jusqu’à celui que je suis en train d’écrire, nous sommes à 1+2+2+2+2+2+2=13. Nous en sommes à 13 degrés sur seulement 6 degrés de commentaires se répondant (sauf celui-ci, on ne peut pas aller à plus de six avec le système actuel d’ILYS). C’est remarquable. Je soupçonne même du troisième ou du quatrième degré. Mais je n’en suis pas sûr.
C’est magnifique de parler en principes, mais j’ai la vague sensation, moi qui ne suis pas un intellectuel, que cette passionnante question de l’anonymat dépend largement de pourquoi on écrit et de ce qu’on veut faire. Je ne connais pas grand monde qui, chaque fois qu’il prend sa plume, le fait anonymement ou avec son nom en étendard. Des tables de cours sur lesquelles on s’affalait au lycée et grattait quelques phrases bien tournées dans le bois jusqu’au roman en passant par les cartes postales, les blogs et etc. Si on se restreint à la question du blog « politique », même si je ne considère pas qu’ILYS soit un blog politique à proprement parler mais il faut bien constater qu’il est perçu en tout cas comme l’émanation de gens situés très à droite, il me semble évident que lorsqu’on tient des propos parfois borderline, et dieu sait que les gens sont prompts à s’indigner aujourd’hui (et à attaquer en justice ensuite), on peut se demander si l’anonymat n’a pas quelques vertus. Il faut bien composer avec notre système juridique. Tout le monde n’a pas vocation à mourir (au moins socialement) pour ses idées. Surtout si vous n’êtes pas un intellectuel. Après, il faudrait peut-être réserver l’expression publique aux seuls intellectuels. Et, plus précisément, aux seuls intellectuels prêts à mourir. Oui. Nous pourrions utiliser un peu de silence.
Maintenant, moi comme d’autres, nous sommes en réalité identifiables par qui veut s’en donner vraiment la peine et qui trouverait intérêt à savoir notre nom pour des raisons qui, moi, m’échappent. Pour le reste je ne crois pas que nous disions autre chose ici qu’IRL, mais peut-être différemment…
Oui, Blueberry, c’est bien cela, finalement, le pire. L’anonymat est un rêve creux, car il est assez facile, à condition d’être un peu patient et malin, de démasquer les plus indécrottables anonymés, sur la Toile.
Voyez ma note intitulée Traçabilité de la carne de cochon, qui exposait ma petite enquête sur les Consanguins et pourtant, je ne disposais pas d’une commission rogatoire pour remonter jusqu’à l’adresse physique d’une url…
Et puis, je puis vous dire, pour avoir passé une demi-journée en gàv dans une brigade de recherche (à l’époque, sous la tutelle de la Défense, de l’Intérieur à présent, je suppose) spécialisée en cyber-criminalité, que l’on peut TOUT savoir, si l’on s’en donne les moyens, concernant telle ou telle personne tenant, comme vous dites, des propos borderline…
Je puis vous dire que j’ai retenu cette leçon, croyez-moi…
Oh c’est très exagéré.
Je sais, je sais. Mais que voulez-vous. Les gens…
Juan, c’est simpliste ce que je vais dire, mais il me semble que pour publier sous son nom, encore faut-il, comme c’est votre cas, en avoir un.
On peut retrouver n’importe qui, dites-vous. Certes mais c’est la police qui fait ce genre de choses, habituellement, dans un cadre légal, pas le détraqué, anonyme tout autant que vous, qui vous en veut à mort. Je comprends que par les temps qui courent, un anonyme au discours un peu différent, qui n’aurait pas la protection relative d’un nom, d’une oeuvre, d’un statut (qui ne serait pas déjà, plus ou moins, une personne publique), préfère ne pas s’aventurer.
@Stalker : « Nombre des sites/blogs de la dite réacosphère dénoncent à longueur de journée l’état de la France, sans même se douter que ces centaines, ces milliers de dénonciations ne font absolument rien d’autre que participer au « bruit » ambiant »
Ont-elles vocation à autre chose ? Je ne suis pas un grand lecteur de la « réacosphère » mais je n’ai pas l’impression qu’une publication comme celle d’ILYS se veuille militante ; écrire c’est aussi témoigner, laisser une trace…aussi insignifiante soit elle.
Et bien malin qui pourra dire ce qu’il restera plus tard de ce bruit ambiant ; il n’y pas si longtemps encore, les pamphlets étaient recopiés à la main et distribuer à quelques centaines d’exemplaires dans Paris et une impression à 3000 exemplaires représentait un tirage exceptionnelle…et pourtant tout cela à fait son chemin.
D’autant que l’argument du courage dans le débat d’idée peut aussi être retourner ; le prix du sang étant rarement payer par ceux qui fomentent les idées…mais plutôt par ceux qui adhèrent à ces dernières.
En outre, l’élément technologique change complètement la donne ; signer de son nom il y ne serait-ce que 50 ans et le faire le faire en 2011 ce n’est pas vraiment la même chose.
L’anonymat (qui n’en ait pas vraiment un comme vous l’expliquez) permet simplement de se préserver un minimum devant la faciliter avec laquelle la vermine peut traquer quelqu’un aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de protéger sa vie mais sa tranquillité ; si procès il doit y avoir, procès il y aura…par contre cela peut vous éviter une fatwa de gugus d’extrême gauche – qui pour lutter contre la bête immonde – n’hésiteraient pas à venir dénoncer le vilain nazi sur votre lieu de travail ou devant l’école de vos gamins.
En partie d’accord avec vous, Alex, je ne veux surtout pas vous donner l’impression que, comme dans le fameux roman de Dick, je vivrais en haut d’un haut-château, gardé par des hommes en armes.
J’ai une vie, comme tout un chacun et j’ai eu, moi aussi, affaire avec des enfants de… planqués derrière leur masque, aux blogs réfugiés sur Baywords…
Et alors ? Le lieu (une plateforme pirate) d’où proviennent ces attaques suffit à les discréditer, et aussi, bien sûr, le fait qu’elles ne soient pas signées.
Reste que, in fine, se cacher derrière un pseudo (toutes les raisons sont bonnes, vous en avez donné quelques-unes), c’est, que vous le vouliez ou non, donner la victoire à vos ennemis, de quelque bord que ce soit.
Et, s’il y a bien quelque chose qui ne m’arrivera pas, jamais, c’est de me laisser intimider par qui que ce soit, y compris à coups de procédures judiciaires me réclamant la bagatelle de plus de… 160 000 euros !
Moi non plus, je ne me laisse jamais intimider par qui que ce soit.
Quant une crapule délatrice me sonmme de décliner mon non et mon adresse, je ne lui les donne pas.S’il veut les publier, qu’il les trouve et qu’il prenne la responsabilité d’apparaître pour ce qu’il est, un délateur.
Je n’ai pas trop le temps cet après-midi, mais je tacherais ce soir où demain de vous répondre plus longuement, ici-même. En toute courtoisie, nous n’avons qu’une différence de point de vue.
J’ai de l’admiration pour vous, Juan Ascensio. Sans doute nos origines espagnoles (de par mon père) communes parlent-elles : le coeur avant la raison. Nos ancêtres peuvent avoir travaillé ensembles comme concierges ou femmes de ménage dans le temps, qui sait? D’ailleurs, si fidèles à leur mémoire, nous gardons d’eux cette vigilance inflexible, cette méticulosité dans le détail, cette aisance avec la serpillère, cette préciosité dans le nettoiement des vitres à l’aide de chiffons délicats ou cette rage enivrante dans l’usage du balais à chiotte. Simplement nous, diplômés et lettrés de notre état, nous avons remplacé la serpillère, les chiffons ou le balais à chiotte par le stylo, le calepin, le Mac et les livres. Par milliers. On n’a pas encore tout lu, mais on fait la promesse de tout relire une fois le dernier ouvrage de la bibliothèque en fer forgé achevé.
Bref, cher Juan sachez qu’en plus de mes origines espagnoles je suis Albanais. Par ma mère. Du Kosovo, qui est albanais. Celui qui dit que le Kosovo est serbe, je l’allonge d’un coup de poing rageur de Hajduk. Je lui éclaterais la gueule tellement fort, qu’il finira par l’avoir molle et rougissante comme un plat de köfte kosovar. Donc, je disais, je suis Albanais et naturellement je baigne dans la mafia albanaise, la plus dangereuse d’Europe, depuis ma plus tendre enfance. Mon oncle Sulejman Pacha est passeur et gagne des centaines de milliers d’euros par an, mon cousin Mehmet est un malade, un sicaire avec une cicatrice qui va du haut du crâne jusqu’au gros orteil du pied droit ; je vous assure, il suffit de lui donner un nom et il vous rapporte la tête, les couilles et les reins du fils de pute. Chez nous c’est la proscription qui règne: on est des Marius pas des Sylla. On est des fous mec. A côté, la mafia serbe de Copenhague c’est des danseuses (dans Pusher III, le boss de la ville c’est qui? C’est Luan l’Albanais comme par hasard, pas ce tox, cette épave, cette vénus gras du bide et bouffie de Milo, le Serbe).
Alors je vous fais une proposition honnête : il vous faut 160 000 euros dîtes-vous. Je vous les apporte, en petites coupures de 500 euros (ça rentre dans un sac à dos, on fera l’échange devant un lycée technologique). Je vous fais un prix d’amis : vous avez 1 an pour me rembourser à 8%. Si au bout d’un an vous avez du mal à rembourser en totalité, on peut allonger la durée et passer à 28%. Mais si, mon salaud, vous n’avez pas l’argent dans un an, et que vous n’avez aucun moyen de le récupérer, on vous kidnappera, on vous ligotera, on vous fouettera jusqu’au sang, on vous édentera une à une votre dentition de céramique, on vous coupera les coui.lles et on vous les fera bouffer (avec une assiette de haricots beurres, ça fait un excellent repas riche en protéines et en fibres), on vous crèvera les yeux, on vous sodomisera avec un bâton de berger hallal, on vous écartèlera et on vous fera écouter de force Goran Bregović (je sais c’est inhumain d’écouter cette merde). Et venez pas couiner à ce moment-là sur nos origines espagnoles communes. Rien à fo.utre. Je suis albanais, je respecte que le Kanun et l’Otan.
Alors amène ton cu.l devant le lycée technique Jean Jaurès, sur l’Avenue Emile Zola, à deux pas du boulevard Guy Mollet. J’t’attendrais avec mon sac à dos Lafuma à 160 000 keuss. T’as intérêt à t’amener seul et à pas me faire un coup de p.ute. Sinon je boycotte ton blog.
huhuhuhuhuh
Là par contre, c’est bien LUI.
Dieu?
Ben dis-donc, c’est la mode^^
Là, vous m’avez fait mourir de rire, Terby.
Le Kosovo est serbe ! Et la Seine saint Denis est Française.
Oh que oui la Seine Saint Denis est française. Et elle le sera de plus en plus.
Et le Kosovo va redevenir de plus en plus serbe aussi. C’est une affaire de temps.
Bon, je ne vous demande pas d’être assez intelligent pour saisir la subtilité de mon propos, ça dépasse largement vos capacité.
Mais il est évident que vous serez en première ligne pour aller vous battre le cas échéant quand une nouvelle guerre dans les Balkans aura lieu, n’est-ce pas? Aussi j’imagine que ça sera vos enfants ou vos parents qui seront à la merci d’une bombe égarée ou de balles perdues.
La toile étant une réalité si nouvelle, si inattendue en même temps que tant espérée par les milliards de nos ancêtres en poudre ; si bien et mal fréquentée ; si simple et si complexe à la fois que l’anonymat me parait être une précaution élémentaire pour le commun des vivants sapiens mortels (que je suis) Pour vous dire aussi, que cet anonymat pourrait être, parfois, un gage de modestie face au nombrilisme furieux & contemporain qui construit comme détruit on ne sais plus quoi ou qui en fait. Tenez, par exemple, prenez XP et le Stalker, ces gibiers de peloton d’exécution…
Rompez.
@ Stalker : je ne suis pas tout à fait d’accord. Si au lieu de signer Aquinus je signais par mon nom, je resterais anonyme puisque personne ne me connait ici, SAUF aux yeux des délateurs et de l'(in)justice de ce pays. Pour que je sorte de l’anonymat comme vous, il faudrait non seulement que je consacre à l’écriture en ligne un temps considérable mais en plus que j’apporte quelque-chose de décisif sur la table, par exemple un style, des idées ou un savoir qui serviraient à être incarnés. Tout dépend donc de l’impact que l’on a, des moyens que l’on se donne et de son environnement.
Pour ma part ce qui serait lâche serait de taire mes opinions lorsque je ne suis pas du tout anonyme : dans la vie quotidienne, parents, amis, collègues. Croyez je les porte encore plus haut que ce que ne fait Aquinus ici, et l’incarnation de ces convictions dans ce contexte-là a je le crois une grande utilité pour lesdites idées.
Concernant la réacosphère, je vois la chose comme suit : il s’agit plus d’un exercice thérapeuthique qu’autre chose. Nous sommes totalement à la merci de nos ennemis qui décident de ce qui est bon ou mauvais, licite ou illicite, et a besoin périodiquement de méchants nazis à immoler pour ressouder les liens de la plèbe. Dans ce contexte tout acte réellement politique ou militant relève de l’acte de guerre. La réacosphère, c’est une façon de ce soulager intellectuellement de cette constante oppression intellectuelle, une façon de théoriser voire de rire, du fait que pour l’instant nous sommes de grands perdants. Nos adversaires diraient probablement que nous sommes un peu les Fascistes Anonymes^^ et nous devons même faire pitié à certains d’entre eux.
Enfin j’ajouterais que la levée de l’anonymat se fait sur ILYS ou ailleurs, mais elle se fait de façon anonyme! il n’est pas rare que certains d’entre nous brisent cet anonymat en se rencontrant réellement. Parfois je me demande même si la réacosphère n’existe pas uniquement pour cela: permettre aux membres d’une future confrérie dont j’ignore le nom et le rôle, de se connaître…
Aquinus, je vous entends, mais vous conviendrez avec moi (vous l’avez même écrit noir sur blanc) que ces petits raouts, virtuels puis réels (ou les deux mélangés) ont, en effet, de quoi faire rire celles et ceux que vous désignez comme étant vos ennemis.
Il se trouve que j’ai à mon tour rencontré par le biais de Stalker, beaucoup de personnes, anonymes ou pas, et que je sais ce que ce genre de… mondanité (SAUF réelle exception où deux personnes s’apprécient et deviennent de véritables amies, comme avec certains de mes rédacteurs, Francis Moury ou Jean-Luc Evard, encore un ou deux autres) ne mène finalement qu’à refaire le monde autour d’un, deux, trois ou même cinquante verres.
Oui, et alors ?
Qui ne l’a pas fait ?
Qui ne peut, comme vous, prétendre que dans la vie de tous les jours, il lutte contre ses ennemis ?
Mais ici, Aquinus, nous sommes sur la Toile qui, vous avez dû le remarquer, n’est pas franchement un espace où règnent la courtoisie et l’intelligence, et que dire du style…
Bref : chaussez des gants de boxe et tapez contre un sparing partner ou même un adversaire, je vous assure que c’est infiniment plus défoulant que de traîner sur la Toile, surtout sans laisser de traces ou si peu que c’en est pratiquement rien 😉
Et en plus, hors de la Matrice, cela est susceptible de vous servir, sait-on jamais, hein, de nos jours…
Stalker,
Ici, vous n’êtes pas « sur la toile », vous êtes sur Ilys. Un peu comme lorsque l’on est sur votre site, on n’est pas sur un forum à la con.
« Bloguer », ça ne veut rien en soi, un peu comme « écrire des livres ». Alexandre Jardin ou Jean-Marie Rouard ne font pas le même métier que votre ami Dantec. Dire qu’ils sont « écrivains » ne veut donc rien dire.
J’ajoute que lorsqu’on commente sur Ilys, on « ne traine pas sur la toile », et qu’ici, le commentateur est intelligent, courtois et plutôt stylé.
Tout à fait, XP, vous avez raison.
Ces précisions, essentielles, ayant été apportées, j’attends la réponse sur le fond que vous nous avez annoncée, hier.
J’ai rencontré beaucoup, beaucoup de monde à partir de la « Toile » et en particulier d’Ilys : et j’ai constaté que le travail accompli dans le secret des intelligences et des cœurs à partir de ces rencontres dépasse DE TRÈS LOIN le plaisir obtenu dans quelques souleries…
Et le défoulement n’est pas la seule justification de la Toile ou du moins de certains textes ou commentaires lus sur le net : il permet de s’ouvrir et de se former à certains raisonnements qu’on n’obtiendrait pas ailleurs.
En l’occurrence, ma chère, tu t’éloignes de notre sujet.
Dernière ligne : ah bon ? Qu’est-ce donc qui existe sur la Toile et que tu ne pourrais pas trouver… dans les livres, par exemple ?
Je ne comprends pas bien la question : je n’aurais jamais lu tes textes, par exemple, s’il n’y avait eu la Toile et à partir de là, c’est vrai,certains livres, certains auteurs.
Voyons, ma chère, c’est de la paresse, puisque la Toile remplace (en partie bien sûr, et avec des moyens de diffusion sans commune mesure…) ce qui existait, il n’y a tout de même pas si longtemps que cela, avec les revues !
Car, dis-moi, veux-tu m’expliquer comment des générations d’artistes, d’écrivains, de penseurs et de philosophes ont donc fait AVANT la création de la Toile ? Elles n’ont donc pas lu ?
Allons allons, avec un peu de curiosité et, je te l’accorde, un peu de chance, un livre, bon ou mauvais, finit toujours par trouver son lecteur, fût-il unique.
Hé bien je ne sais pas comment cela s’est passé pour toutes ces générations d’illustres personnes mais je sais comment cela s’est passé… pour moi.
Mais en quoi est-ce de la paresse de lire sur le net un article plutôt que dans une revue?
En ce qui concerne le livre et son éventuel unique lecteur, oui, tu as coutume de dire : « l’Esprit souffle où il veut. » et j’ajouterais : celui qui cherche trouve.
Je suis d’accord avec la Crevette… la Toile, utilisée avec discernement, peut être un outil formidable. Personnellement je ne lisais pratiquement plus rien hors nécessité professionnelle. Votre site en particulier a été une ressource formidable. Il m’a aussi un peu ramené vers la France. Et point de vue information pratique ou technique, en fonction des centres d’intérêt de chacun, le Web peut être une véritable mine.
Je vous livre ça avant la fin du WE.
Le non anonyme que je suis (mais je n’en fais pas vraiment une affaire de principe, plutôt une solution de facilité) constate une chose toujours vérifiée : dès que Juan arrive quelque part, l’ambiance devient tout de suite plus animée. Voilà un don que je lui envie. Mais il est vrai que je suis très envieux de nature.
Cher Juan,
c’est à mon humble avis de petit Dindon un faux débat. La toile n’est qu’un moyen comme un autre, tout dépend de ce qu’on en fait. Votre Blog par exemple est un outil intelligent, racé, sensible, j’y ai appris beaucoup de choses. Le livre vient au lecteur d’une façon ou d’une autre. Il faut que les bonnes analyses circulent, les bonnes lectures, les bonnes informations. by all means necessary. ^^
Après, l’étagère derrière moi est remplie de livres et de revues.
Dindon, Crevette, j.ax (déjà, cette simple juxtaposition d’appellations est… savoureuse !), je suis parfaitement d’accord avec vous sur le fait que la Toile est un outil assez impressionnant.
J’ai moi-même découvert beaucoup de choses grâce à elle, pas forcément, d’ailleurs, dans le domaine qui est le mien, la littérature.
Mais, si je puis dire, nous sommes entre personnes de bonne compagnie, à savoir : des femmes et des hommes qui ont, vaille que vaille, peu ou prou, une culture classique, composée d’un apprentissage du livre à l’ancienne si je puis dire.
J’ai découvert la Toile vers 1997, 1998, ayant passé mon bac en 1989, ce qui fait que l’essentiel de ma scolarité et de ma formation intellectuelle se sont déroulées hors de tout contact avec Internet.
Qu’en est-il, à présent, je veux dire, pour les générations les plus jeunes qui nous suivent déjà et nous suivront ?
Je vous fais remarquer que nous nous éloignons de notre débat, sur l’anonymat, sa nécessité (XP) ou sa lâcheté (JA) dans 98% des situations.
Encore que, nous ne nous en éloignons finalement pas tant que cela, puisque la question de l’anonymat pose celle de l’utilisation de la Toile.
Je m’en sers comme d’une formidable tribune, cela va sans dire, à la fois bibliothèque de survie et de combat (une idée, vous le savez, plusieurs fois développée par Dantec dans ses journaux comme dans ses romans) mais aussi, mais surtout, Zone, au sens tarkovskien du terme : toute personne qui s’y aventure le fait à ses risques et périls, et n’y découvre ou redécouvre que ce qu’elle y a apporté, intelligence, sensibilité ou bien bêtise et trouille.
Les implications de cette forme de communication indirecte, pour reprendre la démarche socratique et ironique du grand Danois (Kierkegaard bien sûr) sont, je le concède, assez énormes et, surtout, elles impliquent une tension morale qui parfois m’exalte ou me pèse.
Bref, je suis responsable de mes textes, d’autant plus qu’ils sont lus, et pas uniquement par des adultes comme nous le sommes, mais aussi par des « gamins » qui parfois m’écrivent alors qu’ils viennent de passer leur bac !
Il est donc impératif, nécessaire, vitale, ce que vous voudrez, que je signe mes textes de mes prénom et nom parce que, si je ne le faisais pas, de quoi aurait l’air celui qui donne une nourriture et qui refuse de dire qui il est, de quoi aurait l’air le compagnon avec lequel on fait un bout de chemin s’il ne voulait non seulement pas vous serrer la main, mais vous révéler ne serait-ce que son vrai prénom ?
D’où ma position.
Peut-être apportez-vous Juan une clef dans ma réflexion qui n’est pas très aboutie : je suis personnellement tout à fait « pour » l’anonymat pour les diverses raisons apportées par les uns et les autres (souci de protéger ses proches et pas seulement contre des agressions physiques possibles mais aussi et surtout contre ce qu’on appelle à juste titre des morts sociales*) mais cela ne m’empêche nullement de donner mon vrai nom et prénom et même d’ouvrir ma porte à qui souhaite en savoir plus. Mais je reste (à peu près parce que c’est tout de même très aléatoire bien évidemment) maîtresse de ma maison et donc de qui y entre ou pas.
* Alain Laurent explicite cette « mort sociale » dans son ouvrage « La société ouverte et ses nouveaux ennemis » :
« Si l’on ne peut plus sur ces sujets s’exprimer librement en appelant « un chat un chat » sans à coup sûr risquer d’être soumis à un harcèlement judiciaire épuisant, ostracisé, placé sous surveillance occulte, suspecté de « racisme », diffamé (il en reste toujours quelque chose), cité à comparaître devant les médias jouant le rôle de procureurs, parfois exclu des débats publics, de qui s’agit-il donc sinon d’être confronté à une forme sournoise de censure, peut-être encore plus vicieuse que celle si visible de l’Etat? D’un nouveau mécanisme de censure, d’une censure sociale et non plus légale, où l’enjeu est de salir un nom et une réputation, d’intimider, de pousser le libre penseur à dorénavant se taire -et tenter de créer une jurisprudence plus restrictive. »
Mais enfin…grâce a Gallica, google book et autre archives des scribes du numérique je suis comme un gosse dans une pâtisserie! on peut, enfin, avoir accès au Journal de Barbier, à l’intégral de Bachaumont, à « La Correspondance littéraire » de Diderot et Grimm, à tout Sébastien Mercier, Nodier,les œuvres complètes de Lorrain, Gourmont,aux féeries de Catulle Mendes même! (oui j’ai des goût pervers). Merveille de se laisser happer, dévorer par les « Souvenirs de La Plume » et autres mémoires de la vie des symbolistes avec tout un beau gros chouette tas de bouquins jamais réédités, introuvables ou a des prix d’une noirceur défiant l’imagination d’un Nicolas Rémy. Et point n’est certains de les avoir en plus, mais là…du tout . Tandis qu’ici, à portée de prunelles…tous les fabuleux classiques d’érudits du 19ème sur Byzance et autres civilisations, les voyageurs arabes, tous les textes de l’antiquité (le site de Remacle est une merveille). Et j’ai l’air de forcer le trait alors que bien au contraire, je n’énumère qu’une partie des possibles!
Plus de quête inassouvie voire impossible pour un volume intouchable n’existant qu’à Saint-Pétersbourg; là, hop, en quelques cliques vous avez tout saint Augustin chez vous ou Zosime de Pannopolis sans avoir a vous planquer pour dormir dans la BN. Et je ne parle qu’en caracolant de Persée qui vous donne accès à des centaines d’articles passionnants. Et comment s’extasier assez sur « La bibliothèque virtuelle des humanistes » qui permet d’enfin lire Trithème.
Mon cher Juan, ne me dites pas que ce n’est pas là un outil fabuleux…
Ps Votre texte n’était pas apparu comme je martelais à touches que veux-tu cher Juan. Donc rien à dire, vous avez répondu par avance. Sur la signature, j’ai dit ce que je pensais dès mon premier com…
Quant à l’anonymat,…il y aurait encore beaucoup à en dire, en bien comme en mal ; je le crois cependant indispensable dans une France couvertes d’associations procédurières et comme libérateur de la parole cachée des français. Mais il est certain que sur la liberté d’expression, on a toujours avancé grâce à des gens qui risquaient gros en signant leur texte, c’est un fait.
Moi je signe avec ce que je suis… « Ecris avec ton sang et tu verras que le sang est esprit. » Après… les dangers toussa… je m’en fiche… j’ai plus d’un tour dans mon sac et puis se montrer au grand jour c’est une autre manière de se cacher… justement parce que je ne balance pas tout sur la table, à part peut-être ma peau, mais mes parts d’ombre je me les garde et seul l’oeil exercé et informé peut éventuellement les entrevoir. Top Secret/Classified. Secret Défense. Combien de divisions ? Combien de cuirassiers ? Hidden weapons ! Les vraies fulgurances révélatrices elles sont pour mes carnets, my secret files, qui finissent dans mes cartons et qui vivra verra… je ne tire aucun plan sur la comète ! Le monde de l’édition étant ce qu’il est, je jouis juste de la langue dans la fournaise de la page… ou la fièvre apaisée, c’est selon.
Par contre je m’imagine assez en pirate fouteur de merde. Après tout Don Diego de la Vega signe bien d’un Z qui veut dire Zorro… j’ai reçu quelques menaces… mais je m’en tamponne… « Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21 : 36)
« Paraître debout davant le Fils de l’homme »… c’est tout ce qui compte, quel qu’en soit le moyen.
A mon avis ça rejoint même cette affaire d’outil Internet, car anonymat ou pas, l’important c’est ce qui passe, ce qui est transmis, avec quelle degré de retenue, de courtoisie, d’intelligence et de vivacité. Qu’est ce qu’on raconte, d’où on parle ? Quel est le but ?
Bon je dis ça, je dis rien. On est vendredi et j’ai la semaine dans mes jambes de prolétaire magasinier, je vais tenter de garder mon jus pour ma dérive littéraire nocturne.
« Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède ! On ne connaîtra jamais de moi que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour – mais qui les détaille, les décompose. » (Jean-René Huguenin)