Un jour, un prétentieux qui se prenait pour l’un de mes amis a tenu à m’entraîner dans une réunion de Mongaullo-souverainistes, plus exactement chez les gens du Mouvement de citoyens, le bidule de Jean-Pierre Chevènement, le crétin persuadé que les instituteurs en blouse de la troisième République ont vraiment transformé la populace de l’époque en peuple d’honnêtes hommes.
Après la réunion, il m’a présenté quelques figures locales du parti, et je lui ai fait savoir que non, décidément, qu’ils avaient tous autant qu’ils sont des gueules à chier contre, ses amis, que j’étais malheureux de le décevoir mais que je les trouvais tous antipathiques au possible, pas gracieux et malpolis… Dans la foulée, je l’ai informé que la plaisanterie avait ses limites, que je ne remettrais plus jamais les pieds au milieu de cette faune et que j’avais passé l’âge de ce genre d’expérience.
Ils ressemblaient tous à Pierre Joxe ou au dessinateur Siné… Si l’on fait un effort d’imagination et que l’on se projette dans la Roumanie de Ceausescu, on voit aisément dans nos flash qu’on se fait arrêter et tirer par les cheveux par trois ivrognes qui ressemblent au dessinateur Siné, et que le juge patibulaire qui vous envoie au goulag ressemble au socialiste Pierre Joxe… Il faut avoir une sensibilité artistique, pour comprendre quelque chose à la politique…
Mais enfin, m’a-t-il répondu, tu me dis qu’ils ont l’air froid et antipathiques, alors que tu affirmes aimer John McEnroe pour l’humeur, pour le caractère de cochon, et tu te vantes d’être toi-même désagréable…C’est là où je voulais en venir, en racontant cette petite histoire… Les mots n’ont pas de sens, et le crétin se reconnait toujours à sa faculté à croire que les mots ont un sens. Désagréable, ça ne veut pas forcément dire désagréable, le dictionnaire ne nous apprend presque rien, et la morgue n’a rien à voir avec l’insolence du sale gosse, de la tête de lard grognonne…. Si vous demandez à quelqu’un dépourvu de sensibilité de vous décrire un tableau représentant un cheval de course, il vous dira qu’il a sous les yeux un animal avec quatre pattes, des sabots, une tête à l’avant, une queue à l’arrière et une hauteur au garrot d’1,60 mètre….Si vous lui demandez de décrire une vache, il vous dira la même chose, car en vérité, c’est foutrement compliqué d’expliquer ce qui sépare de visu un pur sang d’une vache…. Il faut de la sensibilité, des métaphores à portée de bouche, un peu d’appétence pour la poésie, et décidément, la clairvoyance et l’intelligence sont d’abord une affaire de sensibilité…
C’est pour ça que je n’aime pas les idiots… Ils m’agressent par leur absence de sensibilité, et le catholique que je suis a l’intuition toute protestante que s’ils n’en n’ont pas, c’est qu’ils sont en délicatesse avec le Tout Puissant.
Coléreux, antipathique, détestable. Coléreux, antipathique, attachant.
« C’est pour ça que je n’aime pas les idiots… Ils m’agressent par leur absence de sensibilité »
Et Dieu que ça va loin. Une religion=une religion, un délinquant=un délinquant, un mort=un mort, un chrétien=un chrétien, un musulman=un musulman.
Pour reprendre mon expression favorite du moment, vivement que le XX° siècle se termine.
J’ai toujours eu une tendresse particulière pour les vieux cons , les sangliers solitaires , les ours mal-léchés , les Gabin , Kersauson , Le Pen , Siné , Depardieu …
Un caractère bourru cache à mon avis une certaine sensibilité , la carapaçe de la crevette qui est tendre à l’intérieur , qui à su résister au passage du temps , contrairement au bernard-l’ermite qui n’as , lui , pas de carapaçe du tout et se protège dans l’armure d’autrui .
Celui qui est pudique , digne , souffre en silence à une sensibilité plus profonde que celui qui chouigne , pleure , montre ses plaies .
Comme cette description de son environnement familial par Péguy , cette limite de la pauvreté qui ne veux pas être franchie , qui se maintient malgré toutes les difficultés, qui garde sa respectabilité , ou Orwell dans « dans la dèche dans Paris et Londres » , où il continu à donner son linge dans sa blanchisserie , alors qu’il mangeait à peine , ces à-peine-smicards qui se saignent aux quatres veines pour que leurs enfants aient des vêtements de marque , en opposition totale avec ces roumains ou ces lépreux qui montrent leurs moignons et leurs nourrissons pour appitoyer le badaud , ces assistés de banlieue qui nous disent « wesh cousin c’est la misère ici » , qui nous parlent de leur parents qui ont « travaillés toute leur vie » , comme si c’étaient des martyrs , comme si c’était un exploit , le tout avec 50 euros de shit dans la poche , un I-pod sur les oreilles , un I-phone dans la main et des pouilles de marque .
Aucune pudeur …
Le socialiste tout sucre tout miel tout sourire à 50 ans qui défend les sans-papiers me semble beaucoup plus insensible que le coco alcoolique un peu nostalgique de la lutte des classes .
Merde , on dirait du Soral …
« les Gabin , Kersauson , Le Pen , Siné , Depardieu »
Non, pas Siné, je ne vous crois pas. Le revoir dans l’émission de Dechavanne Ciel mon mardi a failli me faire gerber. Ce type est une merde qui parle.
C’est marrant , en lisant celà , j’écoute la B.O. du Roy lion , et Pumba qui dit « au fond de chaque cochon , il y a un poète qui sommeille » …
Et Gabin qui disait « Au fond de chaque Français , il y a un cochon qui sommeille … Au fond de chaque être humain , peut-être ???
L’officier Allemand : « Peut-être , peut-être … »
@ XP : Oh la confusion. « Coléreux, antipathique, détestable », c’était Philippe Seguin, pas Pierre Joxe. Et puis Seguin était mieux assorti à un article évoquant les mongaullo-souverainistes. (à la limite, s’il vous avait à tout prix fallu un Joxe, Alain, semi-géopolitologue à fortes tendances anti-américaines, aurait mieux fait l’affaire)
Pierre Joxe est a-do-ra-ble. Une fantastique gueule de hyène*, un humour vachard, acide, l’arrogance naturelle des la grande bourgeoisie (le coup des chaussettes de Bérégovoy, tout de même…), chez lui on est bien loin du sirupeux mélo à la Seguin-Républiguin-Pupille de la Nation avec son pôv’pôpa tombé au feu face aux Boches(**).
(*) chez lui, au moins, « les stigmates de la race honnie »^^ affichent la couleur, ça n’est pas comme chez la Première traînée de France… Et pourtant on finirait presque par prendre son protestantisme au sérieux, compte tenu de la qualité de son travail (bénévole) à la tête de la Fondation du Protestantisme Français.
(**) alors qu’un seul coup d’oeil à Philippe Seguin suffisait à révéler qu’il n’était pas le fils de celui qu’il croyait, mais que sa salope de mère avait fauté avec un Tunisien bien huileux à la paupière lourde, Gnoule ou Feuj les paris restent ouverts.