Extorsion républicaine

J’essaie de ne pas réagir à chaud à la lecture d’un article mais là, la tolérance dont je peux faire montre s’enfuit pour laisser place à la plus froide des colères.

Ici.

En résumé, un entrepreneur du nom d’Alexandre Allard, va probablement acquérir le droit d’exploitation de l’hôtel de la Marine pour une période de 50 ans. L’hôtel est situé sur la place de la Concorde. Évidemment cela ne contente pas tout le monde. Un collectif d’historiens subventionnés somment les stakeholders de:

1) Renoncer à cette transaction.

2) Dans le cas ou la transaction se ferait, les historiens réunis dans ce collectif ordonnent quasiment à notre brave entrepreneur de lui céder 1/3 de la surface pour en faire un musée.

D’autres historiens et chercheurs en appellent ici au ministre de la culture, au maire de Paris et au président de la région pour sauvegarder ce patrimoine national et faire entrer le passé colonial dans l’esprit de nos contemporains en installant place de la Concorde un « musée de l’esclavage, de la colonisation et de l’outre-mer » (Mecom).

Et en plus, ce collectif est sûr de son bon droit car il note que le musée de l’histoire de France veut faire l’impasse sur l’esclavage, la colonisation…

Nous avons décidé de proposer au futur propriétaire des lieux un « partage » (à défaut de l’intégralité du bâtiment) bien compris entre intérêt personnel et intérêt général. Puisque l’affaire est quasiment faite (avec le soutien de la Caisse des dépôts et d’un fonds de pension qatari), faisons la proposition suivante au repreneur. Il va acquérir pour quelques millions d’euros et plusieurs décennies les 25 000 m2 de ces bâtiments place de la Concorde. Il en prend les deux tiers et, sur les parties les plus inestimables du patrimoine (8 000 m2), il accepte de créer, avec le soutien de la Ville de Paris, du ministère de la culture et de la région Ile-de-France, le grand « musée de l’esclavage, de la colonisation et de l’outre-mer » qui manque à la France, pays des musées, de la culture et de l’histoire.

Pour eux, il n’est plus question d’un musée d’une histoire de France, avec les périodes de l’esclavage, colonisation…mais uniquement d’un «  »musée de l’esclavage, de la colonisation et de l’outre-mer » qui manque à la France, pays des musées, de la culture et de l’histoire. » Comme s’il ne devait rester de l’Histoire de France que ces périodes. Le seul lien ténu pour justifier le musée dans ce superbe lieu est « C’est en effet dans ces murs que fut élaboré et signé en 1848, sous le gouvernement de la IIe République, le décret d’abolition définitive de l’esclavage dans les colonies françaises, date charnière entre deux épisodes majeurs de l’histoire nationale et de la colonisation : celle de l’esclavage et celle de la colonisation. » Personnellement, il me semblait que 1848 était une année charnière mais plutôt pour ses journées de Février, mais bon passons…

Un musée de l’esclavage, colonisation…pourquoi pas? Après tout on n’est pas à 50 millions d’euros près de déficit et quelques fonctionnaires en plus, mais autant le mettre dans un endroit symbolique, qui a une signification quant à l’esclavage, donc cela aurait plus de sens de le faire aux Antilles, en Guadeloupe, en Guyane…Aurait-on l’idée de faire un musée de l’air dans un aquarium?

Cette proposition n’est rien d’autre que de l’extorsion comme dans la plus pure tradition mafieuse, un entrepreneur souhaite créer une société et là un type adoubé par une autorité va voir le type et lui dit que ce serait bien de le nommer au conseil d’administration et de lui laisser l’usufruit d’un tiers de ses locaux. Les truands agissent exactement de cette façon, mais il savent qu’ils sont des truands, alors que là les Pascal Blanchard, Pap Ndiaye, Benjamin Stora…croient sincèrement agir en toute bonne foi tout en cependant se plaçant déjà pour récupérer un poste d’administrateur avec bureau avec vue sur la Concorde pour cet improbable musée.


8 réflexions sur « Extorsion républicaine »

  1. Restif

    Quitte à se voir forcer de faire un putain de musée, je serai l’entrepreneur, je me débrouillerai pour filer ça à des types dans la mouvances des Ogres, de toute cette école noire qui met l’esclavage intégralement sur le dos des juifs. On doit bien pouvoir trouver deux ou trois faux nez à costard et maîtrise d’anthropologie. Ce serait superbe : un musée antisémite mais pro « mémoire de l’esclavage » en plein Paris, place de la Concorde! en la jouant plus finement que dit là mais dans le même esprit (et c’est très faisable) on leur mettrait une épine gargantuesque dans le pied. Il faut prendre l’anti racisme et le mémoriel à son propre piège, le rendre ubuesque.

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