Mitterrand, c’est un Président de la République Française (1981-1995) né à Jarnac, petite ville de province jumelée à une bourgade slovaque qui s’appelle Jtelmet…. Ça ne s’invente pas, ce genre de chose.
Comme tous les gens viscéralement de droite mais superficiels et paresseux comme si leurs médailles les faisaient pencher vers la gauche, je l’aimais bien, ce socialiste, avant… A l’instar de toutes ces têtes de linotte, je me disais qu’un homme qui lit Chardonne ou Drieu la Rochelle, qui avait flirté avec la Cagoule en 1939 et parlait un Français moisi qui date de Pétain ou des Hussards de la République, ce devait être un ami…. C’est entre nous soit dit le signe le plus flagrant de la décadence française, ce vice consistant à parler bien le français comme on faisait la chose y a soixante ans, comme un nègre renvoyé à sa brousse par les caprices de l’histoire mais qui a des relents ridicules de cet imparfait du subjonctif enseigné par des Pères Blancs jadis, au temps des français et de sa jeunesse…. Jean d’Ormesson et Jean Dutourd, ce sont des nègres, dans leur tête, ils s’accrochent au prestige de l’académie comme des haïtiens…. Ils ne sont dans le fond pas plus évolués qu’Aimé Césaire, le primitif qui pensait du participe passé ou des vers de mirliton bien verbeux que ce sont des canons utilisés par les blancs qu’il faut leur voler pour leur tirer sur la gueule.
Heureusement, plus tard, j’ai mûri, j’ai appris à ciseler mes jugements, et rétrospectivement à le détester physiquement, ce Mitterrand…. J’affirme que chez lui, il faut haïr en premier non pas les déficits qu’il a creusés ou sa gestion objectivement calamiteuse de la France, mais tout ce que les imbéciles de droite et de gauche s’entendent à regretter…. Ce que nous devons nous exercer à conchier, c’est son amour des vieux livres, des arbres, de la terre et des vieilles éditions qui ne mentent pas, sa manière ridicule au possible de se promener dans Paris avec son écharpe rouge et son chapeau, son rapport au temps et sa façon détestable de ne jamais interrompre sa conversation avec les ancêtres quand il parlait aux vivants, en mal-élevé qu’il était… Quand on se plonge dans les Lettres à Lucilius de Sénèque, on peut lui trouver de la grandeur, à celui qui prend tout son temps au milieu de l’apocalypse, mais quand on l’approche, on se rend compte que sa lenteur et sa sérénité ne sont que la face retournée d’une insensibilité maladive… On ressent ces choses-là physiquement, quand on fait la queue dans un magasin, que ceux qui attendent derrière s’électrisent et que le stoïcien du devant prend tout son temps… On sent, dans ces cas là, qu’il se fout du monde et qu’il doit manquer de cœur dans des proportions gigantesques… Pour imaginer à quel point Mitterrand se foutait de la France et pour bien me comprendre, imaginez cet élu du suffrage universel à la tête d’une queue, devant une caisse, en train de faire les grimaces qu’il servait aux caméras… De la lenteur et de l’absence de sensibilité, voici un thème de philosophie que je suggère aux futurs thésards, c’est cadeau.
François Mitterrand, c’est à tout jamais dans l’histoire le dernier homme qui aura incarné et symbolisé la France éternelle, et je crois qu’il n’y a rien de pire que les symboles et l’incarnation…. Pour se consoler de la disparition de ce que l’on est censé chérir en échange de symboles et de postures, il faut n’avoir jamais rien chéri vraiment, être faux jusqu’au fond de ses tripes, insensible, et ce Président de la République sonnait magistralement faux. … Pour que soixante millions de français acquiescent en silence à leur grand remplacement par les gens de l’Afrique et à l’empilement de leurs dettes sur les têtes de leurs enfants, il leur fallait un monarque d’une insensibilité presque surnaturelle qui lui transmette sa tare et qui les encourage à la cultiver…. Mitterrand était un Pétainiste, il avait tout appris en voyant le Maréchal suggérer à son peuple d’oublier les kommandanturs en retournant à la terre, en les gavant du symbole qu’il était, et c’est pour ça qu’il allait à Solutré, faisait les bouquinistes et portait des pantalons de velours quand il se promenait avec son chien dans les landes.
Je l’accable sans doute trop, ce Mitterrand, dans le fond, et j’ai peut-être tort de lui attribuer tout seul le vice des symboles et de l’insensibilité… Après tout, nous sommes en démocratie, le peuple est souverain, et c’est donc lui, l’éventuel tortionnaire, l’incapable ou le vicieux qu’il faudrait aller chercher dans son bunker après la catastrophe… Mitterrand, ce n’est que le lampiste des années Mitterrand, un avocaillon de Charente-Maritime plus malin que les autres qui a su obtenir un poste de fondé de pouvoir auprès de sa majesté…. La démocratie, c’est du théâtre, puisque la pièce est n’y est crédible que si l’acteur est convaincant, certes, mais aussi car le public qui paye a décidé d’y croire en sachant que ce n’est pas vrai, que le héros poignardé à la fin va vous arracher des larmes et vous signer un autographe à la sortie… C’est une espèce d’association de malfaiteurs, la démocratie, et on aurait tort de croire que la populace est le complice de la bande le moins rusé et le plus maladroit… Quel prix le peuple Allemand de 1945 a-t-il réellement payé? une ou deux villes rasées, une honte collective passagère, un bref retour à la misère très vite compensé par le plan Marshall, une prospérité inédite dans son histoire et un certificat d’irresponsabilité à présenter devant tout les tribunaux de l’histoire…. La dette morale, ils l’ont laissée aux enfants qu’ils ont faits bien après… Ne croyez-vous pas que même l’électeur le plus con de la terre n’apas tout ça enfoui dans un coin de sa tête, quand il va aux urnes?
C’est pour toutes ces raisons que Sarkozy ne sera jamais populaire, que sa majorité elle-même n’est jamais descendue à la Bastille pour le fêter… C’est parce qu’implicitement, il dénonce par sa seule présence les termes de l’association de malfaiteurs, parce que c’est peut-être un mauvais chef d’État, je n’en sais rien et ce n’est pas mon propos, mais qu’il s’agit d’un homme d’État ou pour le moins de quelqu’un dont les velléités vont dans ce sens, et qu’à l’inverse de ce que croient les idiots, il n’y a rien de plus fade, de moins grandiose et de moins propice au rêve qu’un chef d’État et l’exercice réel de sa fonction, tout au moins quand on n’a pas laissé deux siècles entre lui et l’observateur… Louis XIV mangeait avec ses doigts alors que la fourchette existait depuis les Médicis, Napoléon prenait ses repas en vingt minutes à une époque où le rituel de la table était à son apogée, il tripotait la joue du pape, mettait des mains au cul plus aisément que Berlusconi, et les deux charcutaient la belle langue comme on le fait quand le langage est un instrument de travail dont on se sert dans les brainstorming et les réunions où il est censé sortir quelque chose… C’est un réactionnaire et un contempteur viscéral de la Révolution Française qui vous dit ça, car je n’ignore pas qu’on s’est mis à exiger des hommes d’état qu’ils soient des lettrés quand on a décidé d’élire en toute connaissance de cause des sacs d’air, des pantins républicains qui déclament en latin au lieu d’avaler des dossiers chiants comme la mort.
Édouard Herriot, il se posait déjà là, comme baudruche démocratique qui a fait ses humanités… Mais François Mitterrand, avec ses lèvres constamment humides d’épicurien et sa lenteur de monarque de théâtre, c’est toute la lie républicaine ramassée à la perfection dans un seul corps.
Ce qui a de bien avec Mitterrand, c’est que nous avons des images de lui, et qu’il n’y a rien de mieux que les croquis. Le dernier premier ministre qu’il a choisi, Pierre Bérégovoy, s’est tiré une balle dans la tête un mois après son départ, et il existe un film où l’on voit le monarque républicain à la fin du dernier conseil des ministres de son chef de gouvernement se tenir debout et serrer les mains des ministres qui défilent devant lui….Sur la fin, on y voit Bérégovoy arriver tout sourire devant son Maître, chercher son regard, et l’autre contempler le plafond et lui attraper la pogne comme s’il remettait une chaise à sa place… Il paraît que trois jours avant sa mort, Bérégovoy se demandait sincèrement pourquoi la secrétaire de Mitteland ne lui avait pas transmis sa demande de le rappeler…. Si vous avez ce sublime flash cinématographique dans la tête quand vous voyez Mitterrand sur les archives de l’Ina entrer chez des libraires déguisé en homme de lettre, vous comprendrez combien tout cela relevait du faux et de l’usage de faux et combien ce fut un chef d’État détestable, un monarque imbécile taillé pour un peuple d’imbéciles.
Edouard Herriot, oui… Mais surtout Edgar Faure. Langues O, agrégation, académie française, poète et musicien, bref toutes les garanties de culture. Naturellement c’est lui qui achèvera ce qui restait de l’Université française, et qui repoussera l’âge de l’apprentissage du latin de la sixième à la quatrième (au lieu de restreindre l’accès à l’enseignement secondaire général).
On a quelques raisons de penser que cet homme pétri de la sagesse des anciens, qu’il citait brillamment, a été à la fois (successivement voire simultanément) agent d’influence soviétique et stipendié par les Américains.
L’habit vert : pas précisément une garantie de moralité.
» agent d’influence soviétique et stipendié par les Américains. »
Une petite frappe, quoi.
On ne doit pas dire du mal des morts, paraît-il, alors je ne dirai rien sur cette ordure.
Mitterrand, certes. Mais il faudrait un jour se pencher sur son prédécesseur, l’homme par qui tout fut rendu possible, le regroupement familial, l’avortement, le collège unique : vous l’avez reconnu (applaudissements)- Valéry Giscard d’Estaing himself, l’homme qui nous amena Mitterrand au pouvoir. Muré dans son Elysée de 1980, refusant d’écouter tous les conseil -Revel rapporte comment l’ex coco Auguste Anglès avait fait dire à Giscard que les communistes s’allieraient avec les socialistes et qu’il y aurait bel et bien un programme et un front commun, il n’en voulu rien croire le fan de Louis XV (l’un des rois les plus catastrophiques de notre monarchie soit dit en passant). Il préférait écouter un « soviétologue » lui corner aux esgourdes que les soviétiques le préféraient à Mimite.Ce qui était vrai, mais les cocos français ne pouvaient pas échapper au mythe du Front populaire et étaient donc obligés pour raisons de politique intérieure d’apporter leurs voix-très loin d’être négligeables à l’époque- à Mitterrand.C’était précisément l’analyse d’Anglès (exclu, en réalité, pour faits de résistance avant l’attaque nazie sur l’URSS, il a osé résisté sans l’aval du Parti et ça, ce dernier l’a fait payer à tous les résistants communistes qui se sont engagés avant l’heure officielle.Ça a parfois mis 20 ans, mais ils ont tous fini exclus.D’autant qu’ils savaient d’où venait Marchais…).
Giscard, l’homme à l’accordéon, le démagogue qui invite les éboueurs à son p’tit dej…qui se fait le promoteur de cette escroquerie qu’on appela « la détente » et qui donna 10 ans de vie supplémentaire à l’URSS et de tyrannie supplémentaire aux russes. Qui institua le collège unique,(en 75) la grande démolition de l’école française dont le secondaire faisait auparavant l’admiration de toute l’Europe et du monde même (voir les Mémoires de Revel). Et puis c’est à Giscard qu’on doit cette gauchisation de la société française, de sa culture, il a fait le lit de Mitterrand. Ce crétin de Giscard croyait travailler pour lui en « dépoussiérant » la droite pompidolienne, en jouant les hommes du centre, en commençant à augmenter les subventions (comme si l’affreuse invention de Malraux, les Maisons de la culture, ne suffisaient pas!), en pensant la mener au septième ciel de la réconciliation nationale, il a foutu la vérole à la France oui! Sans doute était-il trop jeune pour une telle fonction, manquant d’expérience, à 48 ans le plus jeune président de la cinquième. Ce n’est pas une excuse, il l’a voulu ce job.La France aurait du se méfier d’un inspecteur des finances! En tous cas, et contre toutes les lois connues, Mitterrand est le fils directe de Giscard.
Avortement, droit du sol, collège unique.Rien que ça suffit pour en faire le pire président de la Vème…
» Il préférait écouter un « soviétologue » lui corner aux esgourdes que les soviétiques le préféraient à Mimite.Ce qui était vrai »
Il croyait que les soviétiques ne voulaient pas d’une victoire de la gauche, ce qui était vrai.
Il pensait que les communistes français étaient inféodés à Moscou, ce qui était vrai.
Il pensait donc logiquement que les communistes voteraient contre Mitterand, ce qui était faux.
Mais c’est la définition exacte de la fausse intelligence, ça!
A propos de Juppé, il s’est implanté à Bordeaux faute de viser la Mairie de Paris, parce qu’il était sûr que Chirac perdrait les présidentielles… Parce qu’il l’avait lu dans le journal! De même qu’il était l’un des plus chauds partisans de la dissolution, parce que les éditorialistes disaient que la gauche n’était pas en mesure de gagner… C’et le bourgeois par excellence, le mauvais bourgeois, incapable de penser contre les évidences du moment ou les statistiques… Les moindres des mots qu’ils emploie puent l’air du temps. Qu’on compare sa soit-disante « belle mécanique intellectuelle » (formule consacrée quand on parle de lui ou de Giscard) à celle d’un Ronald Reagan, pour rigoler…
iL Y une légende urbaine, à propos de Giscard, comme d’ailleurs de Juppé: d’où vient cette rumeur selon laquelle ils seraient supérieurement intelligents, ces deux-là?
Le crâne chauve, je pense.
Plus simple encore que cela, je pense. Un certain coté, balai dans le cul, mec chiant avec qui on n’a pas envie de partir en vacances. Ca s’applique bien à des Giscard, Mitterand, Juppé, voire pour la suite Fillon. Le Français veut un président près du peuple, mais il ne déteste rien moins qu’un président près du peuple. S’il est en plus hautain, méprisant et manipulateur c’est banco.
Et c’est TOI qui demande ça? tu me, tu nous fais marcher. C’est bien sûr parce que ce sont de Super GVD ! des GVD de choc dont les diplômes font baver d’admiration salivante de pauvres diables qui confondent encore intelligence avec buchage, capacité de penser, curiosité, connaissances originales, personnelles, avec matelas de Surdiplômes (Normal! l’Ena! l’agreg! polytechnique!) en pur vélin. Fabius, Juppé, Giscard, C’est l’aristocratie des GVD.
Oui enfin n’éxagerons rien.
La détente c’est Kissinger , le regroupement familial n’est que la transposition en droit français d’une directive internationale
et je vois mal comment on aurait pu échapper à la légalisation de l’avortement.
Il a les épaules larges votre Giscard.
Il fut un tankiste courageux pendant la WWII et il a pris Barre comme premier ministre , rien que pour ça je l’aime bien.