Je me tenais tout juste à dix mètres du Président français Sarkozy, quand il a dit casse-toi, pauvre con à ce paysan communiste qui a refusé sa poignée main devant toutes les caméras, au Salon de l’Agriculture.
J’aurais été dans sa peau, à Sarkozy, j’aurais dit merci Monsieur à ce connard communiste en lui souriant de toutes mes dents, et j’aurais chargé mes services de le coincer dix jours plus tard avec 700 grammes de coke dans le coffre de sa camionnette, entre le le lait en poudre pour ses vaches et le sac en plastique dans lequel il enroule son bleu de rechange…. A ses amis syndicalistes et ses voisins qui n’auraient pas manqué de me coller avec des comités de soutien et des pétitions, j’aurais envoyé des nègres et et chinois armés des couteaux grands comme la bite à Soral, et mes chinois et mes nègres leurs en auraient mis un coup à tous, sur la phalange d’un auriculaire, en leur susurrant avant de partir de la part du Président, connard de communiste… Pour être certain qu’ils sachent bien leur texte, je les aurais faits répéter moi-même, mes nègres et mes chinois, dans les sous-sols de l’Élysée, en compagnie du chef de le DGST et de mon copain Christian Clavier, pour qu’il me donne des idées de rebondissements spectaculaires et de funny end…. Si j’étais le patron de la maison France, la Liberté cesserait aussitôt d’être un concept qui flotte dans l’air, une arlésienne à Jacobins inscrite aux frontons de leurs mairies, et la majorité silencieuse ne se ferait plus voler la sienne par les connards communistes qui cherchent le buzz devant les caméras des journalistes communistes qui font sommes toutes vraiment la loi, avec leurs journaux et leurs télévisions…. Pour le dire comme un sage chinois épris de Kung fu depuis sa plus tendre enfance, la liberté n’est qu’un repas pris en rêve, quand elle n’est pas teintée d’une dose de maccarthysme plus ou moins corsée, selon l’époque et la nécessité du temps.
En vérité je vous le dis, je les déteste presque tous autant qu’ils sont, les ploucs, à l’instar de tous ceux qui les ont vus de près et ne sont pas frappés de paresse intellectuelle au point de se raconter des histoires…. Je n’approuve pas, loin s’en faut, tous les dégagements de notre philosophe Bernard-Henri Lévy, mais je partage son enthousiasme devant l’agonie de la paysannerie française sous les coups de l’industrie agro-alimentaire, en premier lieu parce que l’éradication au karcher du paysan et du commerçant de proximité par les multinationales et les grandes surfaces coïncide rigoureusement avec un événement historique d’une ampleur gigantesque, j’ai nommé la fin des intoxications alimentaires et des espérances de vie qui plafonnent à cinquante ans.
Ils sont méchants, attirés par le fric et l’héritage des vieilles bien plus que les pires des roulures africaines qui s’enfoncent des bananes dans les peep-show du Nord-Pas-de-Calais désindustrialisé pour faire bander des chomeurs rouquins, ils détestent les animaux presque autant qu’ils se foutent des jolies montagnes qui les entourent, et quand d’ailleurs un peintre vient les croquer, ils lui crèvent ses pneus juste pour rigoler, ces abrutis…. Ironie du sort, toutes les tares présumées de la modernité dont il est soit disant l’antidote, le monde de la campagne les a chaque jour poussées à leur paroxysme de l’An Mille jusqu’aux années 1970 et sa presque disparition…. Leur chien qui n’a plus l’âge de faire le chien, ils le tuent à coups de bâton. Leurs chats, ils ne les prennent pas sur les genoux et les considèrent à peu près autant que leurs poules. La hiérarchie du pognon, ils ne connaissent rien d’autre, et même la plus immature des intrigantes de l’histoire du Second Empire n’a pas dû exhiber son or ou montrer son admiration devant qui exhibe le sien avec autant de zèle qu’un bouseux ordinaire… Cette putain de terre qui ne ment pas, elle a toujours été recouverte d’une pellicule de foutre qui n’altérait même pas la respiration les prêtres de campagne, on y a toujours culbuté les petites servantes qu’on faisait avorter à la chaîne par la tricoteuse locale sans que personne n’ait jamais l’ombre d’une envie de se mettre à gueuler sur la place du village, et si j’avais le talent de Jérôme Bosch, je pourrais évoquer bien d’autres vilaines choses, avec mon pinceau.
Pour ne pas se féliciter chaleureusement de la mort de la paysannerie en Europe, il faut bien sûr avoir le cœur sec, mais il faut en sus être con comme un âne, dans la mesure où ce sont les paysans qui ont perpétré le crime, dès qu’ils ont en eu l’occasion… Quand ils ont pu mettre leurs filles dans le car pour en faire des employées de Mairie ou des salariées de l’EDF, ils l’ont fait pour que la lignée ne soit plus jamais esclave de la nature cruelle et dégueulasse, et tous, ils en ont pleuré de bonheur jusqu’à leur dernier jour… Quand j’entends la chanson La Montagne, de Jean Ferrat, je me demande à chaque fois s’il s’agit de l’œuvre d’une crapule communiste ordinaire ou d’un frapadingue, en particulier quand il évoque la vinasse des ploucs qui faisait des centenaires…. Il s’agit là d’un cas d’école en matière d’atrophie du sens des réalités et de manque de sensibilité artistique, ce qui est au fond la même chose.
Moi qui vous parle, à la campagne, j’ai vu débarquer un gentil santonnier de Marseille un peu efféminé qui avait cassé sa tirelire pour s’offrir une maison de village, et j’ai entendu de mes oreilles ses voisins lui demander si ça sert à faire la poussière, un santon provençal, avant de faire courir le bruit qu’il niquait son chien et finalement tuer la bête à coups de fourche pour punir le Maître de n’être pas né ici… C’est plus tribal qu’un nègre, un plouc, c’est moi qui vous le dis… Ils n’ont rien contre l’étranger qui vient de loin pour violer leurs femmes, qu’on ne se méprenne pas sur mes propos, mais alors le couillon qui a vu le jour quinze kilomètres plus loin, ils n’aiment pas du tout…. Ajoutons que ce sont des fainéants qui se lèvent tôt, qu’ils réussissent le tour de force d’être à la fois maladivement pingres, paresseux comme des contemplatifs et moins audacieux que des experts comptables, qu’ils ont toujours passé la moitié de leur vie assis sur des murettes à jacasser et qu’en partie, nous tenons là l’explication de cette indigence chronique qui les a frappés.
Moi, ce connard de communiste, je l’ai insulté, quand il est passé devant moi. Connard, j’ai dit, exactement. Pour être sûr de m’être bien fait comprendre, j’ai répété ce verdict très fort, mais malheureusement, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux a pris ça pour lui et c’est approché de moi en m’agrippant au col et en gueulant répète un peu, petit enculé que tu es…. Je n’ai pas eu le temps de dissiper le malentendu qu’il était déjà en train de me savater, en gueulant petit enculé, petit enculé, et je crois bien qu’il m’aurait fini à coups de souliers, si ses gardes du corps ne l’avaient pas saisi par par les aisselles pour le traîner tout le long du salon tandis qu’il continuait à m’insulter…
La suite, vous la connaissez… Les bouseux se sont mis à crier à la ratonnade et à lâcher leurs cochons dans dans le Palais des Congrès, il y en a qui se sont échappés dans Paris, et une chaîne de télévision russe a même filmé une laie qui avait coincé deux CPF dans un angle de rue, qui s’est assise tranquillement devant eux et menaçait de les mordre quand ils tentaient de s’échapper…. Ça a fait 12 800 connections dans le monde entier, cette affaire, sur Dailymotion…. Brice Hortefeux se repose toujours en hôpital psychiatrique, mais pas dans le même que moi; il a présenté ses excuses à la confédération paysanne, aux descendants d’Henri Vincenot et du Maréchal Pétain, mais je crains fort qu’il n’ait du mal à remonter la pente, politiquement parlant… J’ai reçu Harry Roselmack dans ma chambre pour donner ma version des faits, mais depuis, je refuse toutes les interviews… J’ai beau expliquer que je n’ai rien contre le pouvoir en place et qu’à la campagne, selon mon humble avis on y a peur la nuit, on s’emmerde le jour et on se fait voler tout le temps, absolument rien n’y fait.
Vous rendez-vous compte du pouvoir de nuisance des bouzeux, maintenant? On croyait qu’avec l’avènement de l’industrie du fromage industriel et la mort de l’artisanat alimentaire, ils n’empoisonneraient plus personne, mais non, ils y arrivent… C’est simple, en comparaison, même les ouvriers me paraissent sympathiques, désormais…. Mais tout ceci ne m’empêche pas de rêver en un monde meilleur, d’avoir des utopies…. La nuit dernière, dans un songe, il y avait à la place de la tour Montparnasse une ferme géante de 800 mètres de haut exploitée par douze ouvriers agricoles informaticiens installés au rez de chaussée qui suffisaient à nourrir toute l’Île de France. Le prix des pommes de terre était descendu à 4 centimes le kilo et on vivait tous cent vingt ans. Gaïa la salope avait enfin cessé de nous enchaîner, nous les hommes.
J’aimerais mieux que vous ayez tort quant aux bouseux, mais c’est si tristement vrai. Faire courir le bruit qu’il niquait son chien et finir par tuer la bête, j’ai vu et entendu plusieurs petites choses similaires pendant mon enfance dans le fin fond du Bordelais. C’était y’a même pas 10 ou 15ans… Quand j’y pense, ça me file drôlement la gerbe. Mon père a attendu et marchandé pendant des années avant qu’un proprio terrien accepte de lui céder 2 malheureux hectares de vignes… Ces gars-là, ils vendent pas aux « parisiens ». Mon père est aussi parisien que moi new-yorkais, simplement, un parisien, c’est un mec qui vient d’un endroit situé à plus de cinquante kilomètres du village, alors… Fin résultat, il a fait du meilleur pinard que tous ces cons, en partant de 0. Et de loin en plus. Fallait voir leurs gueules, c’était comique. Je me souviens, dans mon coin, les paysans ayant réussi s’affichaient en achetant des bagnoles japonaises genre Subaru rallye machin-chose. Ils achetaient tous la même. Une bleue, une rouge, une noire. Et ne parlaient que de fric. Tout le temps. Et ça, c’est plutôt le côté sympathique. À côté, y’a des ragots d’une violence…
Très heureux de vous voir par ici, mon cher!
Vous savez, je continue à vous lire régulièrement, même si je ne trouve rien de très intéressant à apporter aux différentes discussions. ^^
Votre portrait des ruraux me fait penser à Fin de chasse de Jean-Paul Demure.
Moi j’aime beaucoup le fromage au lait cru… me suis refait une flore intestinale digne de ce nom, après ma grippe et les antibiotiques qui vont avec. ^^
@ Nebo : Oui, et d’ailleurs le problème pour la thèse ixpéenne (@ XP : pardon, je sais bien que vous n’avez pas de « thèses », mais je suis un peu fatigué et manque d’inspiration pour trouver un meilleur mot), c’est qu’on vit plus vieux au pays des fromages au lait cru qu’aux Uèssa, où lesdits raw milk cheeses sont prohibés.
@ XP : Votre mémoire est sélective quant à la chanson « La montagne » de Ferrat. En fait, vous êtes d’accord avec lui. La preuve : « Depuis longtemps ils en rêvaient De la ville et de ses secrets Du formica et du ciné (…) Il n’y a rien de plus normal Que de vouloir vivre sa vie Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires De quoi attendre sans s’en faire Que l’heure de la retraite sonne Il faut savoir ce que l’on aime Et rentrer dans son H.L.M. Manger du poulet aux hormones »
Génial.
Il faut connaître. Le retour à la terre, à la « vraie vie », on ne peut pas nier que c’est passé dans bon nombre de cerveaux faf devant le dégoût de la vie du supermarché citadin. Mais la campagne il faut connaître, c’est là le pire théâtre de la crasse humaine. Les pires saloperies ça se passe dans les petits hameaux, nos racailles maghrébines sont des agneaux à côté.
Sachez que là-bas que vos voisins d’un jour seront vos ennemis du lendemain. Car il n’y a pas plus soumis à l’argent qu’un culto. Refaites votre toit, achetez un terrain ou simplement changez de voiture et vous deviendrez l’ennemi à abattre, le traître à la race consanguine.
Mais il y a encore pire pour attirer les foudres du culto, c’est d’avoir une piscine sans avoir de BMW. Alors là il ne comprends plus le déplumeur de poule, c’est l’éclatement de sa hiérarchisation ontologique uniquement basée sur le pognon et la quantité de dorures. Il devient fou, et quand il devient fou il se met à déterrer les bornes, à mentir, à appeler les gendarmes, à vous couper vos arbres en cachette tout en gardant soigneusement le bois.
« Leurs chats, ils ne les prennent pas sur les genoux et les considèrent à peu près autant que leurs poules. »
Cette phrase résume tout. Les chatons ne sont pas endormis à l’ether là-bas, ils sont noyés ou éclatés à coup de pelle. Les chats malades, on les laisse tousser des semaines et un jour on demande à tout le village si quelqu’un aurait vu minou. La bonté d’un homme ça se voit à sa soumission à la race féline, Burrough et Bukowski approuveront. Il n’y a pas pire génocideur de chats qu’un culto. Hitler aimait son chien, c’était ma famille qui allait enlever les centaines de tiques du chien du voisin qui a passé 15-20 ans accroché à une chaîne de 5 mètres à bouffer des os de poulet ou du riz moisi.
Je me souviens du jour où la chaine a brisé, j’ai jamais vu autant d’humanité et de bonheur dans les yeux de ce chien qui venait chercher le bonheur dans notre jardin de détiqueurs. il s’appelait Black, parce qu’il était noir.
Le culto ne se soumet qu’au citadin possesseur de BM ou mercedes, le reste c’est l’ennemi pur et simple. Vos soit disant amis se mettront un jour à vous insulter parce que vous les aidez gracieusement. Quand vous n’établissez pas de rapport numéraire avec un culto, il ne vous considère pas en ami mais en bonne poire, en plus que couillon, en triple cocu. La soumission capitaliste elle est là-bas et il n’y aura jamais assez de posts haineux pour démembrer les campagnes de France et l’ensemble des cultos qui ne banderont toujours plus sur le dernier Massey Ferguson que sur Scarlett Johansson.
Pour les initiés du cinéma, regardez où se déroule les films déjantés : Delivrance, I spit on your grave, Deadly Blessing, The last house on the left, Easy Rider… Les pires raclures, les plus méchants se sont les campagnards, se sont toujours les ennemis premiers.
..
J’avais déjà fait un dégueuli anti-campagne chez fromage+ si ça intéresse : http://fromageplus.wordpress.com/2010/06/09/la-veritable-revolution-est-un-ideal-bourgeois-2/#comment-6949
« . La bonté d’un homme ça se voit à sa soumission à la race féline, Burrough et Bukowski approuveront »
Superbe. Je vais tacher de m’en souvenir.
» on les laisse tousser des semaines et un jour on demande à tout le village si quelqu’un aurait vu minou. »
Très bon.
Les « valeurs de la terre » vont comme un gant à une belle main à l’esprit de collaboration. Ce n’est pas pour rien que le Régime politique emblématique de celui-ci a eu pour devise fondatrice « la terre ne ment pas »…. Et que le dhimitude contemporaine fait une part si belle aux josé Bové et autres périco Légas… Laissez-nous notre patriotisme cantonale, et faites entrer toutes la bougnoulerie de la terre, ça nous va. Dévastez l’occident si ça vous chante, mais laissez-nous nos traditions de merde… Faites disparaitre la France, l’occident, le peuple caucasien, mais laissez-nous épencher nos penchants tribaux.
Ce qui m’intéresse surtout dans ce portrait de la paysannerie, c’est l’enorme sophisme selon lequel le monde moderne, capitaliste, citadin serait devenu matérialiste, en comparaison au traditionnel, qui lui serait beaucoup plus spirituel… Parce qu’en creux, ça nous fait comprendre ce qu’endentent par « spiritualité » ou « matérialisme » ceux qui tiennent ce genre de discours… Ce sont les mêmes qui placent l’Islam dans la case des courants « spirituels » avec le christianisme, en opposition au monde moderne, décadent, matérialiste… Tout est dit.
Je vais même plus loin, tiens:
J’ai entendu un jour dans un colloque d’ATTAC un intervenant dire à peu près ceci: « La France n’a jamis été une race, et les peuples peuvent accepter tous les brassages de population. En revanche, on n’a jamais vu un peuple survivre à la disparition de sa paysannerie ».
Tout est dit. C’est le même deal qu’en 40, presque au mot près. De plus en plus, on va inciter les peuples européens à s’engourdir de retour à la terre, de « qualité de vie », d’authenticité pour que leur vienne à l’esprit que la submersion ethnique et la disparition de l’occident, ce n’est absolument pas le problème. Et en effet, dans la tête d’un souveraino-josébovido-pétainiste, c’a n’a plus aucune importance… Regardez ce Périco Légas comme il a l’air heureux, au milieu de ses produits AOC de merde.
J’ai vu l’interviouwe de Soral chez ripoublik.com, c’est exactement le même positionnement. Le trip new age pour contrer l’Empire avec un grand H. Il fantasme même sur les plombiers à quatre pattes sous son évier, ça vaut le coup d’oeil.
C’est un des aspects les plus drôles du discours soralien, ça: Monsieur se propose d’être l’avocat des artisans. De mettre le gentil artisan dans le camps des défenseurs du gentil modèle social français et des gentils foncrionnaires de l’état jacobin contre les méchants patrons du CAC 40 et de la méchante mondialisation…. Preuve qu’on a bien affaire à un adolescent attardé. Comme si l’artisan, quand il paye ses pénalités de retard à l’Ursaff, en voulait aux multinationales et pas au fonctionnaire qui va encaisser son chèque et à celui qui va distribuer son fric.
Et comme s’il y avait un seul artisan plombier en France qui connaissait Alain Soral et qui n’éclaterait pas de rire en entendant ses couillonnades, qui n’aurait pas le réflexe de lui répondre « file dans ta chambre, tu es un gamin ».
Le pire, c’est que moi aussi, j’aime bien ça. J’y ai pas mal vécu, à la campagne, et je n’en garde que des bons souvenirs, j’aimais bien les sons, les odeurs, cette possibilité de s’isoler.
Seulement, j’essaye de dépeindre ce que j’ai vraiment vu. Mon sentiment personnel ne compte pas. J’étais gosse, je partais à la fin des vacances, j’étais donc comme Marie-Antoinette ou Jean Ferrat, je n’étais donc pas dépendant de la terre comme un vrai paysan.
Et puis toutes les mesquineries, la saloperie quotidienne, je m’en suis aperçu retrospectivement.
C’est un peu comme la caillera dans les cités, ça. A titre personnel, je m’en fous. Je n’ai jamais eu d’amis musulmans, je ne prend presque jamais les transports en commun… Ca ne empêche pas de voir et de peindre. Pas besoin de vivre dans les arbres pour peindre la forêt.
Je serais assez de votre avis Eugène, sur le terme « des campagnes ».
Par exemple, je pense que l’aspect arriéré ou sauvage des provençaux ou de la population du sud-est est vraiment particulière.
Mes parents possédaient il y a trente de cela un mas provençal et j’ai des souvenirs effrayants (et effrayés)d’arrivées pour les vacances où l’on trouvait la maison cambriolée, la piscine saccagée et remplie de rochers(!), la margelle du puits détruite, etc , etc… C’était permanent.
Nous n’avons pas eu ces soucis en arrivant en Bretagne.
Chez nous, aujourd’hui, je vis entourée de paysans dans un petit village non loin de Paris. Celui qui est en face de la maison est très gentil mais me fiche une frousse de tous les diables.Il y a toujours une violence latente sous couvert de civilité!
A propos des animaux de basse-cour, un petit passage de Michel Tournier dans « Célébrations » très juste, à l’heure où beaucoup de bobos se délectent d’un retour à la terre et aux joies d’élever quelques animaux :
« J’ai beaucoup appris en observant le comportement de cette petite basse-cour. La cruauté des poules, l’espèce de folie meurtrière qui les saisit quand l’une d’elle est blessée, m’a péniblement impressionné. Et que dire du priapisme indécent des lapins! Au total rien n’est moins idyllique que la vie au jour le jour d’une basse-cour. »
C’est partout pareil Eugène. Si vous avez des amis dans le barreau, demandez à rencontrer un avocat spécialisé en droit rural, il vous peindra l’envers du décors des « Reflets de France ». Il vous dira que les campagnards s’emmerdent à mourir et que leur bonheur c’est de foutre la merde. À l’image des racailles qui brûlent des poubelles.
Bien sûr que c’est agréable la campagne, on apprend à couper des arbres, on se fait sucer dans les bois, c’est une vraie école de la vie, mais il ne faut surtout pas tomber dans le piège en disant que le « vrai et doux monde » est là bas.
L’enracinement du culto, c’est un pur fantasme, ça ne veut rien dire. Comme le dit XP, ils se contrefoutent des montagnes et de la beauté de la campagne. Le remembrement sauvage, la décapitation du moindre arbre menaçant un mètre carré de maïs, les naperons sur tous les meubles, le calendrier la poste trônant dans la pièce principale… On ne peut pas décemment s’associer avec cette population quand on a minimum de goût et qu’on ne fait pas plus que passer des vacances et des dimanches à la campagne.
Et surtout ils n’ont rien de bio. Faut les voir déverser des hectolitres de pesticides sur leurs tomates. Faites l’essai de désherber votre jardin à la main, ils viendront vous insulter en vous conseillant du roundup.
Ça se concrétise d’ailleurs dans « Les verts » : la terre, le bio, les chiottes sèches +la destruction de la civilisation (anti-bagnoles, anti-structures patriarcales (voir leurs « avancées sociétales ») ) + la dhimmitude collabo (tracts pour bédouins, vœux en arabe, pro-construction de mosquée)…Ils sont très fort ces verts, d’ailleurs c’est une boussole, ils désirent tellement la destruction de l’occident qu’il suffit de voir comment ils s’y prennent pour piger les vrais leviers.
A propos de la mouvance anti bagnole, un excellent article de H16à lire absolument.
http://h16free.com/2010/12/28/6223-la-voiture-le-probleme-ou-la-solution
Un extrait :
« En plus, c’est facile : la voiture est un moyen de transport vicieusement conçu pour les individus. Pire, c’est l’exemple type d’un produit de grande consommation, issu d’une victoire écrasante du capitalisme, et destiné à la cellule familiale. Constatez par vous-même : partout où le capitalisme fut correctement couplé à l’industrialisation, les voitures se sont développées et les gens se les sont appropriées. Partout où ce même capitalisme fut combattu, les voitures constituaient un luxe bourgeois âprement combattu ou réservé à une élite (l’apparition des voitures en Chine, au Cambodge ou en Pologne à la chute de l’empire soviétique montre à quel point, en réalité, les gens veulent ce produit). «
@ la crevette des sources: sacrés Soubeyran !
Damned ! Ils s’attaquent à votre valeureuse bêtaillière !
Génial cet extrait. La dégueulasserie de la gauche qui se cherche du prolo « je respecte énormément la pauvreté »-dans qq années le mec sera passé aux sans-papiers, oubliés les bretons !. Le snobisme confit du monde littéraire parisien (encore peu de femmes, mais on sent que ça va venir), ce gros con de Pivot qui se régale. Mais tout de même encore un parfum de naïveté. On sent les mecs très désireux de passer à la télé, mais mal préparés, la performance pas encore rôdé. Aujourd’hui les conflits sont mieux orchestrés, mieux préparés ou alors à l’inverse, confessions intimes, émotion à fleur de peau, les écrivaines, quoi…
Je me suis rendu récemment pour plusieurs jours dans une ville moyenne (non bretonne) de l’ouest de la France ce qui m’a permis d’étudier en détail les autochtones et plusieurs choses m’ont frappé:
-l’absence totale de culture propre à cette région*. Hormis le patrimoine architectural, je n’ai trouvé aucune coutume, aucune langue ou patois, aucun chant, aucune spécialité gastronomique, rien de ce qui pourrait lier les gens, les fédérer en une entité commune. Il n’y a qu’une collection d’individus sans aucune force électromagnétique pour leur permettre de dépasser le stade de l’individu.
-la très forte immigration. Les Marocains, Turcs, Africains et Chinois représentent à la louche entre 10 et 25% de la population de cette ville.
-le nombre élevé de couples mixtes, comme s’il n’existait aucune barrière culturelle entre les autochtones et les allochtones, favorisant la panmixie.
Tout ceci bien entendu avec un score FN pathétique à toutes les élections. Ces observations me font donc croire qu’il doit exister une espèce de fond anthropologique dans cette partie du pays qui la rend réfractaire à nos idées ou notre vision du monde. Emmanuel Todd (ça c’est pour faire plaisir à XP ^^) disait que la structure familiale ultraindividualiste de l’Ouest la rapprochait culturellement du monde anglophone. Mais même les anglophones ont une culture forte.
*: en fait c’est peut-être parce que la culture de cette région est la culture dominante en France qu’elle m’apparaît comme mainstream.
Certes mais la révolution a fait des dégâts, non ?
Le tout c’est de savoir se mettre en valeur…
http://www.google.ch/images?um=1&hl=fr&biw=1053&bih=482&tbs=isch%3A1&sa=1&q=paysans+suisses+calendrier&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=
http://www.agriculture.ch/fr/image/campagne/campagne-2007/
http://familleegger.blogspot.com/2009/10/le-lait-un-produit-de-valeur.html
Aussi, l’autre jour j’entendais un reportage sur un ex-maire de gauche de village qui poursuit ses administrés devant le Conseil constitutionnel pour une histoire de crèche de Noël exposée dans un « l’espace public », au nom de la laïcité. C’était assez réjouissant d’entendre ces gens casser littéralement du communiste sur France Culture et dire que la laïcité et la République, ils n’en ont pour ainsi dire rien à foutre et sont attachés à leurs valeurs de civilisation (je dis civilisation car tous n’étaient pas des pratiquants fervents).
Malheureusement vrai. En plus, le plouc est crasseux à un niveau inimaginable. Je me souviens à ce propos d’avoir vu un doc tv dans lequel on apprenait que jusque dans les années 60, époque à laquelle services sociaux et autres avaient essayé de faire évoluer la population rurale, les paysans gardaient le tas de fumier dans la cour de la ferme par « commodité », et que les jours de pluie, ils pataugeaient littéralement dans la merde. Et évidemment, depuis des temps immémoriaux, ils n’avaient pas eu l’idée de déplacer ledit tas de fumier ou n’étaient pas arrivé à se mettre d’accord pour le faire.
@ Rosco : Hmmm… Cela dépend des régions. En Alsace, un motif de dédain à l’égard des Lorrains (venant s’ajouter au souvenir des massacres de masse perpétrés il y a quelques siècles par la soldatesque du Duc de Lorraine) résidait précisément dans le fait que le stockage du fumier s’y faisait dans les conditions que vous décrivez.
Et à propos de mémoire, les vieux Alsaciens, et plus encore les vieilles Alsaciennes, se souviennent encore du choc ressenti lors de leur arrivée en 1939 comme réfugiés « préventifs » dans le Sud-Ouest (où ils furent accueillis de façon, disons, variable – parfois remarquablement bien, parfois… autrement). Pour résumer, ils découvrirent que l’entretien des maisons rurales consistait en un nettoyage sommaire de loin en loin là où eux l’avaient pratiqué quotidiennement, et que le grand nettoyage annuel était l’équivalent de ce qu’eux avaient fait chaque semaine. Pour donner une idée de ce qu’était le nettoyage annuel alsacien (« Oschterputz » = « nettoyage de Pâques »), dont on veut croire qu’il n’a pas totalement disparu, il impliquait de nettoyer l’intégralité (au sens strict du terme) du contenu de la maison, déplacement des meubles pour en nettoyer la partie inférieure des pieds, inclus…
J’en remets une couche sur nos amis Lorrains (francophones): enfant, dans les années 70, revenant à Strasbourg d’un déplacement annuel régulier à Paris – régulier étant à prendre au sens strict : même jour de la semaine, horaire quasi identique) dans la voiture de mes parents, je pouvais voir que nous étions passés (en fin d’après-midi) de Lorraine francophone en Lorraine germanophone, non seulement par les noms des villages et l’architecture des maisons et églises, mais parce que fermières et ménagères des villages étaient toutes en train de balayer devant chez elles. Plus d’un demi-siècle après le départ du Kayser (d’ailleurs peu aimé), les règlements de l’époque impériale allemande étaient toujours en vigueur dans les têtes… Notons que cette assurance par contrôle mutuel (tellement plus efficace qu’un fonctionnaire contrôleur) du respect des règles, était aussi un moment de convivialité (bavardage entre voisines, éventuellement suivi d’un « Kâfé-Kâteau » chez l’une ou l’autre. Je ne sais jusqu’à quand la coutume s’est poursuivie, mon père ayant fini par accepter d’être rançonné et d’abandonner la RN4 pour l’A4…
@ XP : Relire Giono de temps en temps, quand même…
@ Lödni : meilleurs voeux (je ne sais comment ça se dit en alsacien, mais le coeur y est)
@ tous les sales gosses d’ILYS (hauteurs et commentateurs) : bonne année.
@ Restif (heu, non, rien, si,grosses bises)
Rompez.
C’est quand on lit ce genre d’article et fil de commentaires (la campagne, les Balkans etc), surtout quand ça fait longtemps qu’on a pas pu, qu’on se dit qu’Ilys est irremplaçable…
À nouveau, Bonne Année à tous !