Après 5 ans d’existence, le Bondy Blog manque de visibilité financière à moyen terme
« Un mardi soir, dans le quartier résidentiel de Bondy (Seine-Saint-Denis). Il fait déjà nuit et la petite équipe du Bondy Blog est rassemblée pour sa réunion de rédaction hebdomadaire. Aux alentours, jolies maisons en meulières et immeubles récents: la banlieue, même au nord de Paris, sait aussi être coquette. C’est justement pour faire pièce aux clichés entourant « l’autre côté » du périphérique que ce site participatif a été créé il y a cinq ans. L’initiative est née grâce aux journalistes suisses de « L’Hebdo », venus couvrir les émeutes en 2005, qui ont ouvert ce blog pour offrir un moyen d’expression aux habitants de la cité Blanqui, à Bondy. À leur départ, le relais a été pris par une association qui réunit aujourd’hui de jeunes apprentis journalistes, souvent issus de l’immigration.
(…) Aujourd’hui, les 100 000 € de budget annuel du Bondy Blog sont pris en charge par l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) et Yahoo !, qui héberge le site au prix d’une certaine confusion entre les contenus du blog et ceux du moteur à de recherche. Pour les années qui viennent, rien n’est pourtant garanti. « On manque d’une visibilité sur deux-trois ans », se plaignent les responsables, qui reconnaissent en revanche bénéficier d’une couverture médiatique exceptionnelle pour une entreprise de cette taille. « Peut-être parce que nous portons un diagnostic assez sévère sur la manière de travailler de nos confrères, sans être dans l’injonction et la revendication permanente », analyse Nordine NABILI.
— Élodie MAUROT – « La Croix » du 28 décembre 2010 (via la CP du 29 décembre).
29 réflexions sur « Blondie bogue »
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Les cons, ILYS est probablement autant lu qu’eux et je doute qu’il y ait un jour une complainte de la part des rédacteurs de haut vol de ce joyeux blogue pour pleurer sur l’absence de finances. Sont rigolos nos gauchistes, ont toujours besoin de fric et ils savent pleurer pour ça.
Oui enfin si l’ACSÉ ou même l’AQMI veut nous filer cent mille euros par an, hein, qu’ils ne se privent pas non plus.
Ah, le régime des intermittents…ça dépasse tout ce qu’on imagine. Je me rappelle de cette scène contée par je ne sais plus quel rédacteur venu assister au casting d’une émission type « les futurs vedettes du one man show comique ». Passe une fille qui se lance dans une espèce de ratatouille mêlant mime et récitation poétique exaltée (oh, pas longtemps): à la fin, le responsable de l’émission lui exposant son étonnement et lui remettant en mémoire qu’ici, il s’agit de comique, cette brave « artiste » de répondre : »Oh,aucune importance, c’est juste pour avoir mon quota d’horaires et mon papier » (sa preuves de participation au casting fournie par l’émission et… valant preuve de recherche d’activité! Ils sont ainsi un paquet à venir réciter (par exemple) une fable de la Fontaine à tous les castings,quel que soit le genre de l’émission, juste afin de montrer à leur responsable Pôle emploi qu’ils ont bien rempli leur cahier des charges. Mais le pire,la vraie raison qui explique que les intermittents soient passés de quelques centaines à je ne sais plus combien mais ça se chiffre en dizaine de milliers, c’est que les boites de prod (et des grosses!) déclarent jusqu’à leur secrétaire ou régisseur au régime « intermittent » parce ce que c’est plus intéressant fiscalement. C’est une arnaque bien connue dans le milieu des producteurs du show bizz, et personne ne fait rien. Et ça nous coûte,évidemment, une fortune.
Sainte chtouille ! jamais Dullin ou Gabin à ses débuts et tout ceux de la grande époque du cinoche et du théâtre français (vous voyez Jouvet aux intermittent?) n’ont eu besoin de ça. Les Pitoeff ont crevé la dalle des années avant de percer. C’est d’ailleurs marrant : subventions au ciné et statut de l’intermittent sont à peu près contemporains, et également contemporains de notre dégringolade majeure. Y aurait-il un rapport?Allez savoir…
@ Nicolas:pour prouver sa grandeur d’âme, Ilys peut même aller jusqu’à accepter 80 000. C’est ça le sens de l’état (et de la responsabilité sociétale).
Jouvet ? aux intermittents ?
Aux intermittents de la Résistance. On dit qu’il y a fait très peu d’heures, de manière à peu près aussi grotesque que votre fausse comique, et que ça lui a évité bien des ennuis, à l’époque.
Jouvet est parti en tournée durant l’occupation, pour ne pas avoir à jouer devant une assistance qui lui était déplaisante. Résistance morale dirons-nous si l’expression n’avait qql chose de ridicule. N’empêche que là où Sartre se faisait joueur devant des parterres décorés de la croix de fer, Jouvet, lui, préférait des tournées rocambolesques et mal payées en Amérique du sud (Lire Léo Lapara « 10 ans avec Louis Jouvet » qui couvre précisément cette période). Et à la Libération il a refusé le poste de directeur de la comédie Française que lui offrait De Gaulle (et qu’il avait déjà refusé sous vichy). Si quelqu’un fut impeccable, c’est vraiment Jouvet.
D’autant que… j’ouvre un autre débat,bien qu’adjacent, pour exprimer mes doute sur l’apport militaire de la Résistance à la victoire sur l’axe. En vies humaines ce sont les Russes qui ont raqué (j’ai dit : les Russes, pas les cocos, on sait que Staline avait compris la différence qui fit rétablir toutes les décorations tsaristes et les anciens noms des régiments sans compter la sortie du ghetto de l’Eglise orthodoxe bénissant les armes de la Sainte Russie). Niveau matériel, les USA. Et la Grande Bretagne pour avoir tenu (je croque à la 6/4/2 amphétaminisé hein,que ce soit clair!). La Résistance française là dedans… Pour le mythe intérieur, oui,et disons que l’armée Leclerc ne fut pas inutile. Mais vraiment rien de décisif.Ce qui n’enlève rien au courage des individus -on ne parle évidemment pas ici des détestables assassinats de troufions allemands qui du fait même des représailles amenaient des ralliés au PC,but véritable de l’opération…
@ Restif : Ah, voici donc l’autre fil dont vous me parliez.
D’accord avec vous, et très largement.
Le mérite de la Résistance française fut triple. Militairement, seul fut significatif son apport en termes de renseignements au profit du Royaume-Uni (significatif et ponctuellement décisif, notamment dans l’affaire des V1 & V2 – « l’homme qui sauva Londres », pour citer notamment le Daily Telegraph, fut, je le rappelle avec plaisir, un Protestant engagé, ce qui n’était que justice compte tenu du rôle de refuge pour Huguenots qui fut celui de l’Angleterre). Psychologiquement, son existence même et sa presse clandestine (aux tirages parfois dérisoires, parfois astronomiques compte tenu des circonstances) a aidé nombre de Français à ne pas désespérer, et en a dissuadé d’autres de dériver un peu trop loin dans la direction opposée. Diplomatiquement, elle a aidé De Gaulle a créer la fiction de la « France résistante » et à dispenser notre pays de devenir une zone d’occupation américaine – fait dont il convient d’ailleurs de ne nous réjouir qu’à moitié, car il a entretenu l’illusion de la « Grrrrrandeur » sauce gaullienne, voire (haut-le-coeur) malrussienne, voire même (gerbe) villepinienne.
@ Restif : Plus d’ambiguité selon Wiki citant Denis Rolland : « Il assume de juin 1940 à juin 1941 le contrôle des grands théâtres nationaux, puis part en tournée avec sa troupe en Amérique latine, accompagné pendant un temps par sa secrétaire Charlotte Delbo. Celle-ci choisit de rentrer en France le 15 novembre 1941 pour rejoindre la Résistance. En effet, le voyage de la troupe est clairement, au début, une tournée de propagande du gouvernement de Vichy : les ambassadeurs d’Allemagne et de Vichy, assistent aux représentations et du matériel de propagande est distribué lors des représentations[2]. Durant cette période, il crée notamment L’Apollon de Bellac de Jean Giraudoux et L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel à Rio de Janeiro.
Il ne revient en France qu’en 1945. Les liens de sa tournée en Amérique latine avec Vichy ont été rompus en 1943 et le sort de Charlotte Delbo a marqué les esprits : elle a été arrêtée en 1942 et déportée à Auschwitz. Jouvet est reçu par le général de Gaulle. Les travaux de Denis Rolland sur les archives de la tournée ont insisté sur les ambiguïtés de cette tournée, au moins jusqu’en 1943. »
Charlotte Delbo, hélas, était communiste (et si son « idéal » avait triomphé, aurait probablement été Directrice de la censure du théâtre en République Socialiste Française), mais je dois avouer que son récit de déportation, plusieurs fois rediffusé par France Culture, était plein de dignité et (sans jeu de mots) d’humanité.
Hum. Si s’en aller outre-Atlantique et revenir en résistant c’est être impeccable, sans doute Jouvet et quelques autres furent-ils impeccables. Du moins en pensée, en parole et par action.
(Remarquez, moi je dis ça vu de Sirius et sans être vraiment concerné par la querelle, vu que je me suis toujours senti plus à l’aise dans l’autre camp et que je suis complètement insensible au résistancialisme, mythique ou non. Et je retourne de ce pas attaquer le foie gras comme au réveillon de 40 à Karinhall en souhaitant bonne année aux mânes de Jouvet et à tout le monde ici.)
@ Dindon : Je vois moins de pleurnicherie gauchiste dans cette affaire, que de pleurnicherie maghrébo-banlieusarde.
@ Nicolas : Je comprends mieux votre allergie au BB (qualifié par vous dans le passé de « gerbant ») en découvrant qu’il est subventionné.
Je jouerai un instant l’avocat du Chitane en mentionnant le fait que la politique de modération des commentaires sur le BB, me paraît moins totalitaire que sur nombre d’autres blogues. Surtout si l’on tient compte de la susceptibilité maladive de nos « invités » les Beurs. Dans mon souvenir (je ne passe que rarement sur le BB), bien plus de vérités sur les banlieues et l’Invasion peuvent s’y exprimer, que dans les commentaires du Figamonde.
La peinture, la musique, l’écriture, la réflexion… autant de passe-temps que les gauchistes essaient de monétiser pour en faire un métier… et ne rien faire de constructif.
Au sommet de cette arnaque intellectuelle, le régime d’indemnisation du chômage des intermittents du spectacle, qui permet de monétiser leur temps libre entre deux performances inqualifiables.
« La cité Blanqui » déjà , ça en dit long, c’est génial quand on connaît le parcours de cette vieille saloperie qui rêva toute sa vie d’incarner Robespierre à guillotine que veux-tu et que Barbes même accusa de mouchardage.
100 000 euros, et ben, c’est pour le salaire des prix Pulitzer du Bondy Blog? pour leurs frais d’enquête? sont mieux payé qu’un copain à moi du Fig-littéraire. J’aime aussi l’explication si modeste de Nordine Nabili concernant la couverture médiatique indue, énorme,: « Peut-être parce que nous portons un diagnostic assez sévère sur la manière de travailler de nos confrères etc ». Mais oui, sûr et garanti, c’est votre rare insolence à l’égard des journaleux, votre franc parler au vitriol qui vous vaut les honneurs des médias, ben tiens, c’est l’évidence même… rien d’autre ne joue enfin! seuls de mauvais esprits oseraient avoir cette nauséeuse pensée.
Rendons à César ce qui lui appartient… ^^… hi hi hi… Louis Auguste Blanqui, le républicain socialiste et communard apôtre de la violence avait un frère, dont j’avais oublié le prénom et que je viens d’aller quêter sur la toile, Adolphe Blanqui, détesté par son frangin socialo et pour cause, il était partisan du libre échange et voulait que l’Etat s’occupe, en matière économique, de la poutre qu’il a dans son fion de Monstre Froid. Adolphe Blanqui était pote de Jean-Baptiste Say (libéral) qui lui-même côtoya le sombre et brillant Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort.
Nebo, merci de l’info. J’ignorais jusqu’à l’existence d’Adolphe Blanqui. Joli prénom, qui plus est^^
Cela évoque probablement pour vous de lointain souvenirs de vos lectures adolescentes et romantiques de Benjamin Constant… Je me trompe ?
si le bondy blog vaut 100 000 boules par an, combien vaut fdesouche en terme d’audience ou bien ilys en terme de qualité…comme quoi la loi du marché ne s’applique pas partout et de tout temps
J’ignorais totalement que ce machin bénéficiait de financement public… Cela dit, j’ignorais aussi l’existence de « l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances ».
Encore une superbe branche de l’administration française, qui ne doit presque rien nous coûter et rend indéniablement un service intestimable au pays.
A mon grand désespoir ils font deux fois plus d’audience que vous :
http://siteanalytics.compete.com/bondyblog.fr+ilikeyourstyle.net/
Seulement deux fois plus ? en ayant leurs articles sur la page d’accueil de Yahoo ?
Quels invraisemblables fumistes. Du vrai travail d’arabes.
« Seulement deux fois plus ? en ayant leurs articles sur la page d’accueil de Yahoo ? » …
… Et en ayant été à l’école helvétique durant leur apprentissage de journaleux.
Inné – Acquis : 1 – 0.
Sauf que Ilys doit nous coûter 30 ou 40 euros en budget annuel. ^^
Bon, alors nous réclamerons 100040 euros.
Amusant quand même : tous les blogs et journaux propagandistes sont systématiquement grassement subventionnés et ont cependant de graves difficultés faute d’audience, alors que les réacs ne touchent pas un rond, font tout à leurs frais, et ont une audience colossale proportionnellement à leur budget et à leur « exposition médiatique ».
Un peu comme la Pravda et les dissidents en ex-URSS : d’un côté, un journal d’Etat bourrés de mensonges que personne ne lisait, de l’autre des types qui disaient la vérité et bouffaient de la vache enragée.
Conclusion : la vérité ne paye pas. Mais il faut cependant noter que quels que soient les reprochent qu’on puisse faire à la « réaco-facho-méchant-pas gentil-sphère », on ne peut pas l’accuser de manquer de sincérité et de motivation. Parce que un type qui viendrait me dire « je suis à fond pour la banlieue etc… mais vu qu’on me file plus de fric, j’arrête », ben j’ai comme un doute sur son degré réel d’engagement.
Bon, tout ça pour dire que le naufrage prochain du cité blog est une bonne nouvelle, et prouve que même avec du pognon, on ne transformera jamais un mulet en cheval de course. En revanche, le mulet est un animal très utile pour transporter des sacs de pois chiche dans les chemins accidenté du bled. A bon entendeur, salut.