Vous avez dit Cotelec ?

Le président du Front national restera à la tête d’un microparti indispensable à la survie du parti.

Jean-Marie Le Pen n’a pas dit son dernier mot. Même s’il ne sera plus président du Front national le 16 janvier, l’ancien candidat à l’Élysée vient de se réserver les moyens de peser lourdement sur les épaules de son successeur. Dans un courrier à ses donateurs en date du 1er décembre, que révèle Le Figaro, Le Pen, au détour d’une phrase et sur le ton de l’évidence, annonce son intention de rester «bien sûr» président du microparti qu’il a fondé en marge du FN voilà plus de vingt ans.

Or, ce microparti totalement inconnu du grand public, appelé Cotelec, collecte tous les prêts et les dons que des sympathisants accordent à Le Pen. Selon la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) pour la seule année 2008 – annus horribilis pour le FN -, ces sympathisants ont accordé à Cotelec des prêts d’un montant de 2.238.897 € et des dons s’élevant à 235.481 €. Ce microparti a aussi perçu 42.208 € de revenus financiers dus à des placements judicieux. Un procédé légal, puisque plus de 250 micropartis sont actuellement déclarés auprès de la CNCCFP.

Mais Cotelec, que ses statuts présentent comme «un parti politique chargé de promouvoir l’image et l’action de Jean-Marie Le Pen» et dont le siège se trouve à son domicile de Saint-Cloud, est indispensable à la survie du FN, financièrement exsangue. (…)

Le Figaro en parle, Ilys vous montre la lettre, reçue par l’un de nos aimables correspondants.

Notez que M. Le Pen n’explique nulle part dans cette lettre ce qu’est la COTELEC, pourquoi il faudrait donner de l’argent à cette structure plutôt qu’au FN directement, ni même ce à quoi elle sert. Or cette lettre a été envoyée à un nombre considérable de gens qui n’ont jamais eu de rapports qu’avec le FN, et ne savent pour la plupart même pas que la COTELEC existe.

On imagine ce qui arriverait à Bruno Gollnisch s’il lui prenait la fantaisie de signer des lettres pour demander à ses soutiens de financer une structure personnelle et opaque en marge du Front national, qui plus est évidemment destinée à faire pression sur son adversaire s’il n’était pas, lui, élu…

Et comme nous sommes bons, nous allons orienter les journalistes du Figaro afin qu’il tirent un peu le fil, pour peu qu’ils le veuillent : qu’en est-il des fichiers d’adhérents et de prospects du Front ? la COTELEC y a-t-elle accès ? en aurait-elle des copies ? ou pire : seraient-ils, de fait ou de droit, en sa possession exclusive ?

Le Pen lettre COTELEC décembre 2010

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À propos Nicolas

« Fabrice les entendait qui disaient que le diable était sur la toit, et qu'il faillait essayer de le tuer d'un coup de fusil. Quelques voix prétendaient que ce souhait était d'une grande impiété, d'autres disaient que si l'on tirait un coup de fusil sans tuer quelque chose, le gouverneur les mettrait tous en prison pour avoir alarmé la garnison inutilement. Toute cette belle discussion faisait que Fabrice se hâtait le plus possible en marchant sur le toit et qu'il faisait beaucoup plus de bruit. Le fait est qu'au moment où, pendu à sa corde, il passa devant les fenêtres, par bonheur à quatre ou cinq pieds de distance à cause de l'avance du toit, elles étaient hérissées de baïonnettes. Quelques-uns ont prétendu que Fabrice, toujours fou,  eut l'idée de jouer le rôle du diable, et qu'il jeta à ces soldats une poignée de sequins. Ce qui est sûr, c'est qu'il avait semé des sequins sur le plancher de sa chambre, et qu'il en sema aussi sur la plate-forme dans son trajet de la tour Farnèse au parapet, afin de se donner la chance de distraire les soldats qui auraient pu se mettre à le poursuivre. »

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