On apprend des trucs amusants en lisant Le Figaro. Ainsi le maire — socialiste — de Montoire qui avait une idée toute particulière de la collaboration entre les générations. Naturellement vous n’entendrez aucun journaliste demander à Martine Aubry des excuses publiques et une réparation. Naturellement vous n’entendrez aucun journaliste sembler dire que tous les élus socialistes seraient des pédophiles en puissance, contrairement à ce qu’ils sous-entendent régulièrement avec les prêtres catholiques. D’ailleurs la justice a fait preuve envers cet élu d’une mansuétude certaine ; entre membres de la nomenklatura politico-administrativo-journalistique, on ne va quand même pas commencer à se condamner avec trop de sévérité, hein ? De plus il est à peu près certain qu’on ne vous reparlera pas pendant plusieurs mois des « élus pédophiles » dans les journaux télévisés.
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi à 18 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende l’ancien maire socialiste de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), Michel Cureau, pour des agressions sexuelles sur deux mineurs.
L’élu s’est également vu interdire, à titre définitif, toute activité impliquant un contact habituel avec des mineurs. Il sera inscrit sur le Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui implique qu’il devra pointer tous les six mois à la gendarmerie.
Affaibli politiquement, Michel Cureau, 49 ans, avait préféré démissionner ce week-end de son poste de maire.
Lors de l’audience du 3 novembre, le parquet avait requis 3 ans de prison dont 2 avec sursis, 5 ans de privation des droits civiques et une interdiction définitive d’exercer toute activité en relation avec les enfants.
M. Cureau était poursuivi pour des agressions sur quatre jeunes, dont trois mineurs. Mardi, la 15e chambre correctionnelle l’a relaxé pour les agressions sexuelles contre deux d’entre eux. En revanche, elle l’a jugé coupable d’agression sexuelle sur un mineur de 15 ans, commis en 1994 et 1995, et pour la « corruption » d’un mineur de 18 ans, des faits remontant entre 2002 et 2004.
« Soulagé » de ses deux relaxes, Michel Cureau ne pensait pas faire appel, mais il souhaitait contacter son avocat avant de prendre une quelconque décision.
S’il a quitté la mairie de Montoire, afin d’y restaurer un climat apaisé, Michel Cureau reste conseiller général.
L’accusation reprochait à Michel Cureau des viols sur Mamadou, un Burkinabé de 22 ans, qui auraient été commis au mois d’août 2007, ainsi que des agressions sexuelles sur trois autres jeunes, mineurs, qui seraient survenus les années précédentes.
C’est la plainte déposée par Mamadou en 2007 qui avait déclenché une enquête et entraîné une kyrielle de dépositions à charge. Plusieurs témoins avaient alors accusé Michel Cureau de profiter de sa profession d’enseignant et des activités parascolaires dont il était responsable pour commettre des attouchements sur les adolescents qui l’entouraient.
Lors de l’audience, le 3 novembre, Michel Cureau avait vigoureusement nié les faits qui lui sont imputés. Concernant Mamadou, qui a assuré au juge d’instruction avoir subi des relations sexuelles sous la contrainte, l’élu avait affirmé qu’il était « consentant ».
« J’étais amoureux », avait-il déclaré. « Il a entretenu une relation avec moi, mais il l’a entretenue sans contrainte, je vous le garantis ».
La 15e chambre correctionnelle a décidé mardi de relaxer M. Cureau sur ces faits. En revanche, elle l’a jugé coupable d’agressions sur d’autres jeunes. (Le Figaro 23-11-10)
Résumons : pour avoir violé plusieurs mineurs, le conseiller général socialiste Michel Cureau est condamné à une amende et à de la prison avec sursis. Il ne passera pas un seul jour en prison. Et personne ne semble réclamer son éviction du poste d’élu qu’il détient encore.
Scandaleux. Répugnant.
Il faudrait quand même, un jour, que des têtes tombent…