Huit ans que j’attendais la clôture, le grand final, de la trilogie de James Ellroy…Deux premiers opus absolument fascinants, tant dans la complexité de la narration que dans l’évolution du style, surtout dans American Death Trip…Des personnages historiques et de fiction, aller pêcher le requin avec Jimmy Hoffa à la kalachnikov, bosser pour JFK comme maquereau, rêver de tordre le coup au Barbu cubain, approvisionner Howard Hughes en pilules et en sang neuf, causer avec John Edgar Hoover…Entre autre, s’appeler Mesplède, être un mercenaire français et avoir éclusé l’Algérie, l’Afrique, l’Amérique du Sud à la solde des patrons et enfin appuyer sur la détente pour éclater la tronche de John « coupe de playboy » Fitzgerald Kennedy…il y avait aussi une préface qui résumait le projet, établir l’histoire des Etats-Unis de la fin des 50´s à la mort de Hoover…mais la face sombre. Les deux premiers tomes, je les ai lus deux fois, j’ai aussi acheté les versions originales.
J’attendais alors le dernier fameux tome depuis un moment, j’envoyais un mail à l’éditeur pour avoir des infos, des publications plusieurs fois remises, un premier titre qui devait être American Madness…puis qui a été changé, Freddy Michalski le traducteur historique remplacé par un autre sans explication…et puis surtout James Ellroy qui venait faire sa promotion partout en France, qui était reçu par tous et nombreux étaient ceux qui se déclaraient fan de la première heure de notre auteur…ça sentait pas bon…une couverture médiatique unique et des critiques quasi unanimes pour crier au chef d’oeuvre alors que c’est un ratage total. trop d’histoires qui s’entrecroisent et dont on perd le fil, des personnages bidons, de la rédemption incompréhensible chez des personnages qui n’étaient pas fait pour cela…
Reste quelques tours de force, l’ouverture du bouquin, la description d’un braquage en temps réel (voir la suite), et quelques autres épisodiques, notamment une attaque d’avion en piqué solitaire sur Cuba par des mecs éclatés au speed.
Je pense assister à ce moment rare où un écrivain a son oeuvre derrière lui, je pense qu’il n’atteindra plus jamais les sommets du genre qu’il a lui-même fixés. Sensation assez étrange de voir un romancier passer de l’autre côté. J’espère me tromper, il faut attendre le prochain.
Avez-vous d’autres exemples de romanciers dont on peut dater l’acmée et voir ensuite la chute? Lorsqu’on est écrivain, s’améliore-t-on de livre en livre ou bien c’est comme pour un sportif, on a une fenêtre de tir où on est le meilleur?? J’imagine un peu des deux.
A L O R S
Los Angeles, 24 février 1964
SOUDAIN :
Le camion laitier braqua sèchement à droite et mordit le trottoir. Le volant échappa aux mains du chauffeur. Pris de panique, il écrasa les freins. Le coup de patins fit chasser l’arrière. Un fourgon blindé de la Wells Fargo percuta le flanc du camion laitier – de plein fouet.
Notez bien l’heure :
7 h 16 du matin, au sud de Los Angeles, à l’angle de la 84e Rue et de Budlong Avenue. La partie résidentielle du quartier noir. Des baraques merdiques avec des cours en terre battue.
Le choc fit caler les moteurs des deux véhicules. Le chauffeur du camion laitier se cogna contre le tableau de bord. Sa portière s’ouvrit à la volée. Le chauffeur bascula dans le vide et tomba sur le trottoir. C’était un Noir d’une quarantaine d’années.
Le capot du fourgon avait morflé. Trois convoyeurs de fonds descendirent pour évaluer les dégâts. Trois Blancs en combinaisons kaki moulantes. Ils portaient des ceinturons à baudrier avec des rabats à bouton pression pour leur pistolet.
Ils s’agenouillèrent près du chauffeur du camion laitier. Le type suffoquait, secoué de convulsions. Le choc contre le tableau de bord lui avait entamé le front. Du sang lui coulait dans les yeux.
Notez bien l’heure :
7 h 17 du matin. Un ciel plombé d’hiver. Une rue calme. Pas de passants sur les trottoirs. Pas encore de brouhaha causé par l’accident.
Le camion laitier eut un hoquet. Son radiateur explosa. La vapeur d’eau siffla et se répandit largement. Les convoyeurs toussèrent et s’essuyèrent les yeux. Trois hommes sortirent d’une Ford 1962 garée derrière eux à deux longueurs.
Ils portaient des masques. Ils portaient des gants et des chaussures à semelles de crêpe. Ils avaient des ceintures porte-outils avec des bombes asphyxiantes dans des étuis. Ils avaient des vestes à manches longues boutonnées jusqu’au cou. La couleur de leur peau était masquée.
La vapeur d’eau leur servait de paravent. Ils s’approchèrent et sortirent des armes munies de silencieux. Les convoyeurs toussaient. De quoi couvrir les détonations. Le chauffeur du camion laitier sortit un pistolet à silencieux et tira sur le convoyeur le plus proche.
En pleine tête.
Un coup de feu assourdi. Le front du convoyeur explosa. Ses deux collègues tripotèrent maladroitement les étuis de leurs armes. Les hommes masqués leur tirèrent dans le dos. Les convoyeurs s’effondrèrent en avant. Les hommes masqués leur tirèrent dans la tête à bout touchant. L’éclatement sourd des crânes répondit en écho aux détonations étouffées.
Il est 7 h 19. La rue est encore calme. Il n’y a toujours pas de passants ni de brouhaha causé par l’accident.
Du bruit, à présent – deux coups de feu suivis d’échos retentissants. Des flammes aux formes bizarres sorties du canon des armes, des tirs partis de la meurtrière du fourgon blindé. Les projectiles ont ricoché sur la chaussée. Les hommes masqués se sont jetés au sol. Ils roulent sur eux-mêmes en direction du fourgon. Pour sortir de la plage de tir des convoyeurs. Quatre détonations supplémentaires. Quatre plus deux : le contenu d’un barillet de revolver.
L’Homme Masqué no 1 est grand et mince. L’Homme Masqué no 2 est de taille moyenne, l’Homme Masqué no 3 est râblé. Il n’y a toujours pas de passants dans la rue. Dans le ciel, un gros dirigeable traînait une banderole publicitaire pour un grand magasin.
L’Homme Masqué no 1 se releva et s’accroupit sous la meurtrière. Il sortit une bombe asphyxiante de son étui et en arracha la goupille. La bombe se mit à crachoter du gaz. Il enfonça la bombe dans la meurtrière. À l’intérieur, le convoyeur hurla et expectora bruyamment. La porte arrière s’ouvrit à la volée. Le convoyeur sauta. Il tomba à genoux sur la chaussée. Il saignait du nez et de la bouche. L’Homme Masqué no 2 lui tira deux balles dans la tête. Le chauffeur du camion laitier mit un masque à gaz. Les hommes masqués mirent un masque à gaz par-dessus leur cagoule. Le souffle puissant du gaz asphyxiant s’échappa du fourgon. L’Homme Masqué no 1 dégoupilla la bombe asphyxiante no 2 et la balança à l’intérieur.
Les émanations en surgirent et se répandirent sous forme de brume acide – rouge, rose, transparente. Les curieux commençaient à se manifester. Des gens écartent le rideau de leur fenêtre, d’autres entrouvrent la porte, on voit des Noirs sur leurs vérandas.
Il est 7 h 22. Les émanations se sont dissipées. Il n’y a pas de second convoyeur à l’intérieur.
Maintenant ils entrent dans le fourgon.
Ils sont à l’étroit. L’espace était réduit. Des sacs d’argent liquide et des mallettes étaient entassés sur des étagères murales. L’Homme Masqué no 1 fit le compte : 16 sacs et 14 mallettes.
Ils raflent. L’Homme Masqué no 2 avait un sac de toile fourré dans son pantalon. Il l’en sortit et le tint ouvert.
Ils raflent. Ils bourrèrent le sac. Une mallette s’ouvrit d’un coup. Ils virent des tas d’émeraudes enveloppées dans du plastique. L’Homme Masqué no 3 ouvrit un sac de billets. Un rouleau de billets de cent dollars dépassait du lot. Il tira sur le bordereau de la banque. Des jets d’encre l’arrosèrent, atteignant les orifices de sa cagoule. Il reçut de l’encre dans la bouche et de l’encre dans les yeux.
Il suffoqua, il cracha de l’encre, il se frotta les yeux et franchit la porte en trébuchant. Il chia dans son pantalon et resta sur place à brasser l’air de ses bras. L’Homme Masqué no 1 se dégagea de la porte et lui tira deux balles dans le dos.
Il est 7 h 24. C’est maintenant qu’on remarque le brouhaha. Le charivari de la jungle confiné aux vérandas.
L’Homme Masqué no 1 s’en approcha. Il sortit quatre bombes asphyxiantes, les amorça et les lança. Il les projeta à droite et à gauche. Les gaz s’élevèrent rouges, roses et transparents. Un ciel acide, un micro-front de tempête, un arc-en-ciel. Les imbéciles des vérandas crièrent, toussèrent, et rentrèrent en courant dans leurs baraques.
Le chauffeur du camion laitier et l’Homme Masqué no 2 bourrèrent quatre sacs de jute, raflant tout le chargement : les 16 sacs de billets et les 14 mallettes. Ils se dirigèrent vers la Ford 62. L’Homme Masqué no 1 ouvrit le coffre. Ils balancèrent les sacs à l’intérieur.
7 h 26.
Le vent se leva. Une rafale fit tourbillonner les gaz qui se mélangèrent, prenant des couleurs incroyables. Le chauffeur du camion et l’Homme Masqué no 2 ouvraient de grands yeux derrière leurs lunettes.
L’Homme Masqué no 1 se planta devant eux. Les deux autres s’énervèrent – Qu’est-ce que tu fous ? Tu nous caches le spectacle. L’Homme Masqué no 1 leur tira dessus, en plein visage. Les balles déchiquetèrent les verres de leurs lunettes et les tuyaux de leurs masques à gaz et les foudroyèrent en quelques secondes.
Notez bien l’heure :
7 h 27. Quatre convoyeurs morts, trois braqueurs morts. Des nuages de gaz roses. Des retombées acides. Des buissons virant au gris malsain sous l’effet des émanations.
L’Homme Masqué no 1 ouvrit la portière du côté conducteur et plongea la main sous le siège. Cachés là : un chalumeau et un sac marron rempli de granulés de combustible solide. Les granulés ressemblaient à un hybride de bonbons à la gelée et de graines pour oiseaux.
Il prit son temps.
Il s’approcha de l’Homme Masqué no 3. Il répandit des granulés sur son dos et lui en emplit la bouche. Il alluma son chalumeau et embrasa le cadavre. Il s’approcha du chauffeur de camion et de l’Homme Masqué no 2. Il répandit des granulés sur leur dos et leur en emplit la bouche et passa les cadavres au chalumeau.
Le soleil était haut dans le ciel à présent. Les émanations de gaz captaient ses rayons et transformaient un coin de ciel en un gigantesque prisme. Au volant de la Ford l’Homme Masqué no 1 s’éloigna en direction du sud.Il arriva le premier sur les lieux. Il arrivait toujours le premier. Sur la fréquence radio des voitures de police, il interceptait les alertes signalant les attaques à main armée à Nègreville.
Il se gara près du fourgon blindé et du camion laitier. Il examina la rue. Il vit des bronzés qui biglaient le carnage. L’air piquait les yeux et la gorge. Sa première hypothèse: bombes asphyxiantes et collsion bidon.
Les bronzés le virent. Ils affichèrent cette expression qui voulait dire: « Oh Merde… » Il entendit des sirènes. À la façon dont elles se superposaient, il devina que six ou sept unités étaient en route. Newton et la 77e Rue: deux division envoyaient des voitures. il avait trois minutes pour se faire un idée. il vit les quatre convoyeurs morts. Il vit deux cadavres calcinés près du trottoir, côté est, quelques longueurs plus loin.
Il dédaigna les convoyeurs. Il s’intéressa aux corps noircis. Les brûlures étaient profondes, leur peau craquelée, leurs vêtements fondus dans la chair. Sa première hypothèse: traîtrise instantanée. Rendons impossible l’identification de ces complices qu’on peut éliminer sans arrière-pensée.
Les sirènes se rapprochaient. Au bout de la rue, un môme lui fit un signe de la main. Il inclina la tête et lui fit signe à son tour.
Il avait déjà saisi la Gestalt. Le genre de combine qu’on attend toute sa vie. Le jour où vous semblez dessus, vous comprenez tout de suite.
Physiquement, il était impressionnant. Il portait un costume de tweed et un noeud papillon écossais, De petits chiffres « 14 » étaient brodés dans la soie. Il avait abattu 14 braqueurs armés.
Vous pouvez toujours vous consoler en regardant l’excellent film du même nom réalisé par Fuller (http://www.imdb.com/title/tt0055571/)
J’en avais peur, très peur. On en avait déjà un peu discuté chérea, depuis »Ma part d’ombre », les recherches sur sa mère, Ellroy semble, en ayant trouvé la paix, avoir perdu ce qui faisait ce mélange fascinant d’ombre et de violence avec cette tendresse, cette empathie pour les « salauds »,les hard boiled men’s toujours en quête d’une porte de sortie, avec toujours la violence en eux et à leur trousse. J’ai lu deux fois aussi les opus précédents, et j’ai eu la même impression de pressentir une vision d’Ellroy passant en deçà de son oeuvre, se perdre dans le ressassement, se pasticher. Je comprends votre déception, mais …ce n’est pas tout à a fait une surprise non?
On ne peut pas demander à la vie d’envoyer un drame à Ellroy histoire de le recharger…
Quand même ça fait mal.Trop pour que je pense maintenant à des écrivains qui ont passé la ligne eux aussi (enfin pour moi, parès Ulysse, Joyce a raté Finnegan’s Wake, s’est perdu dans une prose à X dimensions, chaque phrase s’émiettant en un collier de sens jusqu’à devenir poussière de phonèmes, oeuvre lisible par une poignée de polyglottes et encore. Mais ce n’est pas tout à fait la même chose).
@ Restif
effectivement, on en avait parlé et c’est en souvenir de cette discussion que j’ai pondu cet article.
On ne peut lui envoyer un nouveau drame pour qu’il retrouve la hargne mais le prochain livrera quelques réponses. Et c’est vrai que pour des gens qui ont tant attendu, on est légitimement déçu. en revanche, regardez toutes les critiques des pros de la critique sur Internet, elles sont quasiment toutes élogieuses.
Contrairement à Eugène, je pense que je vais quand même estafiler du larfeuil et l’acheter -une histoire d’amour ne fini pas comme ça, sans même lire la dernière bafouille de l’élue (« e » pour oeuvre). Par contre je ne vais pas me jeter dessus comme auparavant; et ça c’est déjà triste.
Vous avez évidemment raison cherea, ce qui donnera le là, ce qui fera savoir s’il en avait tout simplement marre de ses 50’s et des personnages de la trilogie, ce sera le prochain livre.S’il nous pond un 600 pages qui patine de l’intrigue, qui multiplie les sentiers décevants, les pistes qui n’ouvrent plus sur le grand nulle part mais le petit cul de sac, alors on saura qu’Ellroy l’écrivain est mort, tué par le bonheur. (dieu sait pourtant que je ne suis guère partisan de la vision « l’écrivain trouve son génie dans sa malédiction » et autres grandes légendes et Epinales de mansarde du romantisme,).
A part ça j’ai lu « Seul le silence » de Ellory (nom de consolation!). C’est pas mal du tout, bien que j’ai deviné l’identité du Mal-à-Face-Humaine vers le milieu du bouquin et qu’il y ait pour moi une VRAIMENT grosse lacune de scénar. Mais quand même, une ambiance, une écriture, une histoire. Des choses qu’on a du mal à trouver en France… (j’ai eu le courage de lire un Djian moi Meussieur, « Vers chez les blanc », et ben j’ai rarement effeuillé un …truc une chose un blob… aussi veule de la prose, flapi de la syllabe, fourbu et las, avachi de l’intrigue, de ton, de tout! Et des personnages évanescents, vasouillards, des néants qui causent. Avec , évidemment, comme héros, un personnage d’écrivain qui a du mal avec son roman…Bon dieu quelle culture de la loose sans humour!)
On peut quand même espérer qu’Ellroy va explorer d’autres pistes, d’autres rêves. Le cauchemar serait qu’il soit bloqué dans des fiftie’s qui n’en finissent plus de kaleidoscoper à tour de bras les mêmes icônes déjà creusées si fortement qu’il n’y a plus que des sacs vides et des momies désormais sur quoi écrire. Ellroy saura-t-il s’attaquer aux années 60, 70, 80 ? 60-80 il y aurait de quoi dire !
Un truc sympa à lire dans une collection défunte de chez « j’ai lu » sur les témoignages : « Vie d’un tueur à gage ». Vraiment « inside the mob », un bouquin qui s’engloutit en deux coups les crocs! C’était une bonne petite collection J’ai lu que « Crime et enquête », je m’y suis régalé d’un » L’affaire Charles Manson » écrit par le procureur lui-même et surtout, ah oui surtout le fascinant Anne Rules sur Ted Bundy « Un tueur si proche ».C’est pas du bidon commercial, elle l’a vraiment connu, ce fut même une relation amicale, suivie, qui a continué durant les procès-elle explique très honnêtement son point de vu – et ça donne au livre une atmosphère, une « aura » inimitable. Ami des serial killers, ce livre est pour toi!
@ Eugène : pour moi, le meilleur Roth reste « Portnoy et son complexe ». Je sais, c’est pas le plus « littéraire », mais qu’est ce que j’ai pu rire!
J’ai lu tous les livres d’Ellroy mais je n’ai pas pu lire sa dernière trilogie. Il faut dire que l’intrigue était rudement complexe, il fallait limite une fiche de lecture car plus de 3 noms propres apparaissent à chaque page…mais je n’ai jamais rien autant aimé que lire le quatuor de L.A., ça ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu lire comme polar. En revanche j’ai zappé Ma part d’ombre car comme ce qui a été dit auparavant c’est trop personnel et ça fait un peu perdre au charme des intrigues d’Ellroy : je n’ai pas trop envie de connaitre, justement, « sa part d’ombre ». En attendant je me console en relisant son oeuvre mais aussi d’autres thrillers du genre Peace, Ellory, et Robin Cook (l’ancien, et l’actuel celui qui est un ancien chirurgien et qui fait des intrigues un peu dégueues genre Cronenberg au début). Et puis je ne desespere pas de réessayer American Death Trip!
Je ne sais pas quel auteur de ILYS avait rédigé ça, mais il y avait une super note genre conseils de lecture classés par pays, si quelqu’un pouvait retrouver le lien, ça serait sympa!
http://ilikeyourstyle.net/2010/08/13/guides-de-voyage/
Si vous cherchez aussi un peu, vous verrez qu’il y a deux-trois critiques de polars, je les avais écrites il y a quelques années, donc une écriture pas assurée, académique et un peu de traviole, ce qui Restif ne manqua pas de me faire remarquer…donc j’ai stoppé cette publication avec raison; Restif, vous avez de la chance, il m’en restait 6-7 à recycler dont une sur le Scarface d’Armitage Trail et deux ou trois autres. Peut-être que je les reprendrai pour les épurer un de ces jours…
Parfait! Merci et je dis oui pour d’autres critiques de polars.
Ca n’a pas le talent d’Ellroy, mais Robert Littel a écrit un énorme pavé sur la CIA : « la compagnie »:
http://www.amazon.fr/Compagnie-Grand-Roman-CIA/dp/2020633639
Et sinon, j’ai dévoré « La Mémoire dans la peau », de Robert Ludlum cet été. Ce côté « roman d’espionnage à l’ancienne », ça me plait beaucoup, je ne crois pas qu’il y ait vraiment d’équivalent aujourd’hui (comme pour Ellroy)…et puis l’adaptation cinématographique était vraiment pas mal (enfin que pour le premier, la suite m’a saoulé) sans parler de son adaptation BD XIII.
Qu’est ce que j’ai pu fantasmer à ma première lecture de Portnoy, 17-18 ans, à l’idée que je puisse trouver une femme comme le Singe et qui fisse mon éducation sexuelle…Il y a de tels moments de bravoure, tant d’humour que j’ai souvent offert cette lecture à mes amis surtout à ceux qui n’aimaient pas lire.
Pour Ellroy, je suis comme vous, j’ai une préférence pour Le grand nulle part, on verra la suite…
J’ai eu la même réflexion que vous avec Seul le silence, des erreurs de scénario mais une vraie ambiance qui dure…Sonatine commence à se faire un nom dans le polar. Il a en a sorti un nouveau qui s’appelle Vendetta et qui reprend apparemment les thèmes…de la trilogie d’Ellroy.
Je vous remercie pour les tueurs à gage, c’est ce que je cherche en ce moment et à part Lawrence Block, il n’y a pas grand monde. D’ailleurs j’essaye de mettre la main sur un livre que Martin Monestier à consacrer aux tueurs à gages. Connaissant le personnage çà doit détonner.
Si vous aimez bien les histoires de mafieux, il y a eu Trinités il y a quelques années de Nick Tosches.
Sinon toujours chez Sonatine, j’ai également lu un truc sur un tueur en série pas génial c’est Au-delà du mal Shane Steven…Sinon surprise assez agréable avec les Visages de Jesse Kellerman
J’ai eu le clavier critique? Serai-je parfois plus grinçant que ce qu’il m’en appert ? J’avais pourtant apprécié cette promenade en polarland. J’ai dû effleurer inconsciemment qql chose qui t. vous tracassait déjà. Bon en tous cas je suis bien heureux de ce billet et là, son style est in-di-scu-table. Si! (L’extrait que vous donnez…quand même… ça donne soif. Si Ellroy sais encore trousser ça, il ne lui reste qu’à retrouver la grâce de l’assemblage de longue haleine et on il sera de retour. C’est que ça doit être dur pour lui d’abandonner ses chères icônes. Enfin…Espérons que l’équation Ellroy = Bondurant soit fausse !)
Ah, quand je pense aux daubes qui servent de mémoires de recherches,me revient en mémoire ce vieux rêve d’un master sur Dudley -ou le diable d’une époque athée. Lettreux, faites vous plaisir! Ce type de mémoire est possible, j’ai une connaissance qui a fait sa maîtrise sur Conan ! Possible uniquement en L.Comparée ,à mon humble avis la plus riche des filières de lettres, la plus exigeante et pourtant je vogue dans le vaisseau 19miste. (Mais de fait à une exception près les comparatistes que j’ai croisés étaient vraiment des pointures. L’angle de vu rayonne sur toute l’Europe, voir plusieurs continents et pardon de l’incidente).
Je garde en fichier le nom de Nick Tosches qui n’était jusqu’ici qu’une ombre extrêmement vague. Does it ring any bell ? ben maintenant oui. Et j’aime l’ambiance mafia. Sans doute Le parrain (le film) m’a-t-il marqué à vie… Je retiens vos deux noms sur les tueurs à gages, ça m’intéresse aussi. Sur la pègre, il existe une s&rie noire écrite par un anonyme « Je suis un truand ». C’était années 50, ils l’ont ressorti en 96 (thanks google) mais un truc m’ennuie :dans l’ancienne trad’ le quatrième de couverture disait « j’ai gagné deux millions de dollars l’année dernière racontent les journaux » qui devient « deux milliards » dans la nouvelle mouture. Je me méfie de ces modernisations à la hache. Sinon on retrouve avec plaisir, Lepke, Lucciano, toute une époque! Je ne sais pas si l’anonyme qui a écrit était vraiment un truand, on en doute forcément, surtout qu’à bien lire je ne vois que Vito Genovese comme auteur probable… Il est plus sage de miser sur un journaliste qui connaissait tous les rouages.
Ah, un petit amusement (lire la fin, les 20-30 dernières lignes pour retrouver une atmosphère très ellroyenne…(à part ça ce site est vraiment sympa pour l’underworld. Allez à « Home » vaut le coup.)
ttp://realdealmafia.com/mobcorner_hoffa.html
En passant, si les journaleux s’extasient sur Ellroy aujourd’hui, c’est 1) déjà qu’il y a de grandes chances qu’ils ne l’aient pas lu, pas vraiment. 2) encore moins de chance qu’ils aient lu les deux premiers tomes.Donc comparer…(oh, ils savent faire semblant! surtout que l’éditeur prépare tout un dossier où piocher)
Et puis pour ceux qui ont lu, soit ils ne savent pas lire pour de bon, soit probablement agissent-ils par snobisme. Il suffirait sans doute qu’une plume un peu connu ose tirer sa salve d’encre la première pour que les questions sortent, voire que ça exagère dans l’autre sens. Les gens qui ont raté Le grand nulle part (pour ne pas parler des commencements, de Clandestins que j’aime) se rattrapent aujourd’hui. Vous savez comment ça marche. Ellroy est devenu un intouchable (sens occidental).
C’est vrai que Sonatine fait dans l’ensemble du bon boulot. Je lirai le dernier Ellory qui effectivement semble marcher de près sur les traces du maître…
@ Ariane : je ne crois pas que le scénariste de 13 ait payé le moindre droit d’auteur à Ludlum. C’est d’ailleurs pour moi un sujet d’étonnement que le ricain ne l’ait pas plumé devant les tribunaux.(A moins que tous deux n’aient puisé à une source oubliée…) Le type de 13 dont le nom s’échappe (Pan!) a pompé, dans les milieux de la BD c’est connu maintenant. A part ça Ludlum n’est pas trop mon truc, il y manque un certain parfum, une écriture. Mais je comprends très bien qu’on se détende avec. fut une époque grisâtre de ma vie où je ne pouvais rien avaler en papier imprimé j’en ai lu qql uns, comme on regarde une série Tv, c’était bien ficelé à condition de ne pas regarder de trop près. Mais ça c’est le truc du narrateur, bouger assez vite pour qu’on ait pas le temps de se rendre compte de l’invraisemblance.
PSS dire que j’ai failli tutoyé cherea ! il m’aurait envoyé ses hit mens!!
en fait, je me suis trompé, c’est Lettow qui m’avait gentiment houspillé…
Quand vous aviez évoqué le mémoire du Dudley Smith, m’était venue l’idée de m’y mettre et de faire une étude sur Dudley Smith…malheureusement cette idée s’est est éteinte dans la torpeur estivale et puis le manque de temps…et la flemme…peut-être un jour. et puis envoyer mes hitmen,certainement pas.
je dois avouer que j’avais un faible pour Mesplède dans le deuxième tome de la trilogie…La calsse tout de même que Ellroy appelle l’un de ses personnages d’après Claude Mesplède, M. ès romans noirs en France. Sacré hommage.
Mesplède… je suis complètement passé à côté..J’en suis resté à Duhamel et Guérif.
Je comprends que se mettre à l’ordi, s’y coller fortissimo ne soit pas aisé, aisé (j’ai moi-même un truc sur le feu , accepté qui plus est, depuis…septembre. Bon, y a pas de dead line mais quand même). N’empêche, que ce serait bien de lire ça. Je suis sûr que ça ferait saliver plus d’un passionné d’Ellroy. Qui sait, ça pourrait avoir un destin. Un jour, après une ennième relecture, peut-être que surgira le feu sacré.C’est tout le mal que je vous souhaite. (Je me suis repayé Le Grand nulle part pour un troisième voyage ces dernières vacances, hou là, ça ne fait que monter. Quel incroyable roman, avec ces personnages, Mel Considine -et sa femme!-, le jeune flic ex voleur de voitures et sa part d’ombre, les Rouges souterrains, les secrets de famille et Dudley qui rode, reniflant, devinal’impression qu’une main va soudain s’abattre sur votre épaule avec un grand rire et un « oh mon gars » et ce putain de sourire!)
Chevreuil : j’ai pensé au Joker flinguant ses potes de braquages aussi. Mais c’est un grand classique dans le monde polardeux après tout. M’étonnerait énorme que ce soit ça qui ait inspiré Ellroy, vraiment. Mais sûr qu’on y pense.On appelle ça des rencontres.
Mesplède… je suis complètement passé à côté..J’en suis resté à Duhamel et Guérif.
Je comprends que se mettre à l’ordi, s’y coller fortissimo ne soit pas aisé, aisé (j’ai moi-même un truc sur le feu , accepté qui plus est, depuis…septembre. Bon, y a pas de dead line mais quand même). N’empêche, que ce serait bien de lire ça. Je suis sûr que ça ferait saliver plus d’un passionné d’Ellroy. Qui sait, ça pourrait avoir un destin. Un jour, après une ennième relecture, peut-être que surgira le feu sacré.C’est tout le mal que je vous souhaite. (Je me suis repayé Le Grand nulle part pour un troisième voyage ces dernières vacances, hou là, ça ne fait que monter. Quel incroyable roman, avec ces personnages, Mel Considine -et sa femme!-, le jeune flic ex voleur de voitures et sa part d’ombre, les Rouges souterrains, les secrets de famille et Dudley qui rode, reniflant-devinant tout; l’impression qu’une main va soudain s’abattre sur votre épaule avec un grand rire et un « oh mon gars »!)
Chevreuil : j’ai pensé au Joker flinguant ses potes de braquages aussi. Mais c’est un grand classique dans le monde polardeux après tout. M’étonnerait énorme que ce soit ça qui ait inspiré Ellroy, vraiment. Mais sûr qu’on y pense.On appelle ça des rencontres.
Para ailleurs, Dudley Smith me fait beaucoup plus peur que le Joker…
http://realdealmafia.com/mobcorner_hoffa.html
(oublié un « h »)
Masque num 1 c’est le Joker version 60’s 🙂
On dirait un mélange de la première scène du dernier Batman et du braquage de Heat vot’extrait.
@ Cherea (& Restif dans la foulée) : « le génie n’est qu’un feu de paille ». Merci de m’attribuer cette pensée, même si je l’ai synthétisée peu ou prou de Shakespeare ou d’autres indispensables jean-foutre. (ou pas voire ou non)
Cela étant, je viens de terminer la (longue, très longue, très,très longue) lecture de « American death trip » d’un certain « James Ellroy » Je n’ai pas lu dans cette trilogie, ni le premier, ni le dernier (et pour tout vous dire, je ne les lirai pas, na !)
Mais rien que çà, j’ai adoré. Un vrai bon feu de paille de derrière les fagots ; c’est tout. Tout le reste n’est que litre et rature. Point barre (.45 et silencieux, drogue, négros, Castro, viet, JFK, maffia, HH, FBI MLK, Bobbie, Lapin rouge, noir, bleu blanc et so one) A+ (PS: En fait Wayne junior n’est qu’un pédé)
Tout à fait, Wayne Tedrow Jr n’est qu’un gauchiste avec tout ce que cela implique…
Ah, désolé, j’ai oublié les putes, les Mormons, l’archange Little, Barb et le chat de Pete.
Lisez quand même le premier, American Tabloïd, Herr Général Boll. A mon avis, c’est le meilleur des trois.
(Ah là là, merci à celui qui a eu la brillante idée de balancer une page de Boulet ! du coup j’ai feuilleté -ça faisait un bail- et je suis tombé sur sa haine de l’expression « à mon HUMBLE avis ». Depuis je suis inhibé, une prostration sémantique s’impose à mes longs doigts remuants se tortillant sur le clavier comme des vers de vases enfermés dans une boite de conserve suspendue au dessus d’un feu (faut bien se distraire).
Ps Généralbol: Une prochaine fois, prenons rendez-vous pour causer, « dans la foulée » est un lieu irrespirable, on y est toujours pressé. Je préfère le bar du Claridge.
Je suis sùr Restif que TU préfères American Tabloid, car je te soupçonne d’avoir un penchant pour le style de Kemper Boyd et une certaine fascination pour JFK…? non?