Hier soir le procès de Patrice Evrard s’invitait sur France 2*.
En face il y avait l’émission de cuisine-réalité du nom de Masterchef sur TF1 ou les interventions de Christophe Alévêque dans Ce soir ou jamais.
Je vais être clair. Autant la réforme visant à passer du juge d’instruction au juge de l’instruction me semble hautement nécessaire, tout comme remettre la décision d’une détention provisoire aux mains d’un JLD (ne se piquant pas d’évaluer l’épaisseur des charges retenues contre le mis en examen), autant retirer au président de cour d’assise le droit de poser des questions m’apparaît une hérésie.
Ce documentaire sur le procès de Patrice Evrard confirme de manière éclatante, grâce à Michel Gasteau, qu’on ne saurait faire l’économie du rôle du président de cour d’assise. Sans doute n’ont-ils pas tous les précieuses qualités dont Michel Gasteau fait étalage lors de ce procès. Peu importe, au-delà de l’homme, la fonction apparaît, ne serais-ce qu’au regard des rôles très figés des avocats, de la défense comme des parties civiles, ou même de l’avocat général, comme indispensable pour non seulement réguler mais aussi orienter les débats, voire pour l’accusé lui-même. Qui, face aux parties civiles, aux avocats des parties civiles et à l’avocat général, en compagnie de son avocat, apparaît parfois un peu seul.
La recherche de la vérité, sans doute, passe par un président de cour d’assise qui ne soit pas un simple arbitre.
On pourrait juger sévèrement la prestation de certains avocats de la partie civile, notamment celui venu interroger le médecin qui a prescrit du viagra à Patrice Evrard.
On observera que l’avocat de la défense ne pouvait pas dire grand chose sur un homme présenté pour la quatrième fois devant les assises pour de mêmes faits et dont la perversité n’a d’égale que sa faiblesse intellectuelle navrante, presque gênante par moment.
Et pourquoi ne pas regretter que la prestation très convaincante, haletante même et malgré son lyrisme un peu trop appuyé parfois, de l’avocat général se finisse par ces mots sur la bête qui, à la fin, doit mourir.
Mais, disons-le, il y a beaucoup de dignité qui s’échappe de ce documentaire. Parfois maladroitement de la part de certains acteurs mais qu’importe ? Il y a vraiment beaucoup de dignité. D’humanité aussi.
Même celle, chancelante pourtant, de Patrice Evrard.
Et il y a un Juge d’Application des Peines (JAP) qui témoigne de dos. Et encore. Quelques secondes. Car rlle ne témoigne pas. Son intervention est coupée avant même qu’elle ne prenne la parole. A peine voit-on sa blonde chevelure.
Le médecin qui, dans l’enceinte pénitentiaire, a prescrit du viagra à Patrice Evrard témoigne à la barre, il y a une immense pression autour de lui, il se défend, car il s’agit pour lui de défendre, plutôt mal, mais il accepte in fine, la diffusion de son témoignage face caméra. Peut-être parce qu’on lui fait observer que rien n’empêchait Patrice Evrard d’obtenir une telle prescription dès le lendemain. Peut-être parce qu’on lui arrache l’observation que le viagra ne fait pas enlever de petits garçons et ne déclenche pas le désir ou l’excitation sexuelle -ou tout du moins qu’il ne suffit pas et n’en est pas le moteur.
Mais la JAP, elle, se tait devant les caméras.
Il y a maintenant quelques années, un certain juge d’instruction à Outreau avait fortement rechigné à se présenter devant une commission d’enquête parlementaire radiodiffusée.
La prestation remarquable du président de cour d’assise lors de ce procès ne peut oblitérer totalement ce geste de la part d’un de ses confrères.
Autant on peut comprendre la responsable du service pénitentiaire d’insertion et de probation, qui décide de ne pas montrer son visage mais accepte qu’on diffuse son intervention, autant concernant la JAP, la question se pose.
Pourquoi est-elle la seule, des magistrats comme des avocats présents au procès, à ne pas avoir accepté que son témoignage soit diffusé ? Car je ne crois pas que la diffusion de la déposition à la barre d’un JAP soit interdite par la loi. Je ne vois pas bien pourquoi, d’ailleurs, cela pourrait être le cas. Pas plus que je ne comprendrais pourquoi cette séquence aurait pu être coupée au montage alors qu’elle est essentielle.
Disons le clairement, certains magistrats s’obstinent à ne pas vouloir répondre au peuple français de leurs actions. Ici, bien obligée, elle ne peut pas éviter de témoigner au procès. Mais elle refuse la diffusion par France 2 du témoignage.
Certains magistrats mériteraient qu’on leur donne quelques cours de communication.
Ou des leçons d’humilité.
A voir.
Pire encore, le dysfonctionnement n’est pas de son entière responsabilité. Elle y a sa part, importante mais pas unique. C’est le système qui est défaillant également. Enfin, de toute manière, comme cela est observé ensuite au procès, cela n’aurait sans doute rien changé.
Sans doute.
Je ne saurais en dire plus vu que sa déposition n’a pas été diffusée…
Mais c’est probablement pour ce doute, ce petit doute, ou pour avoir été mise en cause, même faiblement, que cette JAP a décidé de ne pas accorder son autorisation pour que son témoignage soit diffusé.
Peut-être aussi que les conditions de sa remise en liberté ont du être également posées. Peut-être a-t-elle ici autre chose à se faire reprocher.
Je ne peux que me poser des interrogations puisque sa déposition n’a pas été diffusée…
Tout cela donne une image de la magistrature qui est brouillée. Autant le président Gasteau fait preuve d’un sens des responsabilités éminent et d’une volonté de transparence qui est à mettre à son crédit, autant cette magistrate envoie un signal tout à fait contraire.
Vous savez, ce signal tout à fait détestable qui nous est parfois envoyé par d’autres magistrats et dont nous avons atteint le summum lors de l’affaire d’Outreau.
Persistance…
Documentaire hallucinant. Je ne sais pas vous, mais je n’ai pas ressenti une seconde de la haine pour le vieux pédophile, et il me semble que personne n’en ressentait, meme pas le père. Plutot une espèce d’incompréhension devant la banalité du mal, comme dirait l’autre.
On sent que l’humanité est là, que ce type n’est pas un monstre, et qu’il est pourtant inamandable, absolument irrécupérable… Une humanité qui est bien là, mais qu’on ne peut pas toucher et appréhender. On avait l’impression que la cour examinait un OVNI.
Ce n’est pas vraiment le type, qui est effrayant, c’est l’incapacité devant laquelle nous sommes à trancher, à nous faire une opinion. La haine? Non. Le pardon? Non plus. On sent que le mec n’y est pas accessible. Que si on le rouait de coups jusqu’à le faire pleurer, une seconde après, il retrouverait son petit sourire narquois.
A ce propos, l’interview et la plaidoirie de l’Avocat général sont édifiantes:il a les larmes aux yeux, et ce n’est pas dû à la colère où à la peine, toutes choses qu’il est rompu à garder pour lui. En fait, il est désemparé de ne pas pouvoir « attraper » le type et le prendre par quelque part…. D’où paradoxalement, la tournure de sa plaidoirie: »je viendrais vous chercher à la fin de ma plaidoirie -dit-il au début- je vous avais dit que je viendrais vous chercher -dit-il à la fin en s’approchant de lui. » On sent bien l’envie de le saisir, et de saisir quelque chose d’insaisissable… Ce qui le désarçonne, c’est de ne pas être en face d’un salaud, mais d’un type privé d’empathie, ce qui n’est pas la même chose du tout.
Une autre chose, aussi: on sent bien que sa perversion sexuelle n’est que l’une des faces de sa perversion tout court. Que le premier mec qui va l’inviter à bouffer à sa sortie de prison -s’il sort- il va lui voler son portefeuille, comme ça, par vice. C’est d’ailleurs cette réalité autour duquel le procureur tournait, quand il a dit que le viagra ne faisait pas lever le doigt (à noter d’ailleurs que l’accusé s’est franchement marré à ce bon mot)…. En fait, ce type ne prend pas vraiment son pied sexuellement en abusant des gosses. Il prend son pied à saccager, à déployer son absence totale d’empathie. Mais sans être pour autant animé par la haine, et c’est ça qui est à creuser.
Blueberry, ils ont parlé de retirer le droit de poser des questions au Président de la Cour d’assise? Vous êtes sûr? Je n’en ai pas entendu parlé mais si c’est le cas, je suis d’accord avec vous, ça serait une hérésie. Le droit anglo-saxon fonctionne comme ça mais c’est bien un des seul truc que je n’aime pas chez eux.
Par contre je suis d’avis de laisser le jury populaire débattre et délibérer seul sans professionels, leur faire poser des questions les fait se croire supérieurs et doté de tous les droits. La Magistrature française est certainement l’une des institution des plus détestables, la faute au Système, alors qu’ils font probablement l’un des plus beau métier du monde.
XP, c’est exactement la réflexion que je me faisais sur ce genres d’individus! Je n’ai pas vu le reportage, mais je suis déjà allé à des procès d’assise, il est vrai jamais des pervers de cet acabit, mais cette impression que l’acte en lui-même procède d’un raisonnement très complexe, qu’il soit circonstanciel ou consubstenciel à la personnalité. C’est pourquoi je suis pour une justice Kantienne, on puni en proportion du dommage causé à la société sans se soucier de la personnalité et de la vie de chacun, sinon on ne s’en sort jamais.
Et il est intéressant dans le crime de droit commun de comparer le raisonnement des occidentaux et des non-occidentaux, ce n’est pas du tout le même monde, mais pourtant on le relativise et on le fait cohabiter tant bien que mal.
(Un petit détail : il s’agit de Francis Evrard et pas de « Patrice »).
Blueb : « et dont la perversité n’a d’égale que sa faiblesse intellectuelle navrante, presque gênante par moment. »
Pas d’accord: je trouve Francis Evrard très intelligent et très habile pour reprendre le terme d’un avocat des parties civiles. Le fait de remonter à son enfance malheureuse, le fait de souligner avec force les dysfonctionnements de son suivi médical et judiciaire, tout ceci est parfaitement intelligent et maîtrisé de sa part.Il louvoie quand il faut et se fait très précis pour d’autres faits. Le médecin qui a prescrit du viagra n’avait pas accès au dossier pénale de l’accusé, il ignorait TOUT du criminel pédophile qui était en face de lui : celui-ci lui a sciemment demandé une prescription de viagra pour soi-disant l’aider en vue de refaire sa vie avec une femme ce qui tout à fait raisonnable ou réfléchi (et qui était un mensonge éhonté). Je n’accuse pas, je constate.
La plupart des pervers sexuels sont loin d’avoir des QI faibles; c’est souvent l’inverse.(cf. le cas de Pierre Bodein dans le même genre)
La frontière entre le vice qui rend « fou » est très floue. Il y a évidemment dans ce cas précis de Patrice Evrard une pleine conscience de ses actes et dans le même temps l’absence d’empathie montre qu’il a atteint un degré de « non-retour » dans la perversité et donc une forme de « pathologie ». Il faut tout de même arriver à dire qu’il existe des personnes dont on ne peut pas forcément « guérir » les pulsions. Un des médecins psychiatres interrogé explique très clairement la dangerosité réelle d’Evrard et il conclut en disant que : « sa curabilité ne me semble guère envisageable ».
C’est pour cela que la « JAP » est si mal à l’aise : les libertés conditionnelles octroyées généreusement dans les précédents procès d’Evrard étaient à éviter à tout prix et EVITABLES dans les faits. : la récidive était « décelable » et décelée parfaitement et il fallait bien sûr le laisser en prison (ou dans une « structure étanche » comme le dit l’avocat général) ou opérer un suivi médical et légal très serré (ce qui n’existe pas aujourd’hui en France) : la responsable du service pénitentiaire d’insertion et de probation explique pendant le procès : « il aurait fallu deux mois pour obtenir un rv avec un psy pour Evrard après libération et il aurait fallu auparavant trouver le psychiatre! ». Evrard n’a jamais été suivi correctement, c’est parfaitement démontré dans le procès. Sachant tout cela les JAP qui libèrent encore aujourd’hui des agresseurs sexuels récidivistes en toute connaissance de cause sont les premiers responsables.
Rodion > Je crois que cela avait été évoqué. Maintenant, quand à savoir si c’est réellement en projet…
Juger sans se soucier de la vie ou de la personnalité de l’accusé ? Cela me semble impossible pour les crimes. Autant on le fait déjà un peu en comparution immédiate, autant quant il y a eu crime, on s’enlève des éléments de compréhension. Aussi bien pour fixer la culpabilité, la peine que pour répondre aux interrogations de la société et des victimes.
Cela dit, je vois très bien ce que vous voulez dire. Je pense la même chose, mais je l’exprime différemment. Sciemment. Pour moi, il faut que les jurés et magistrats du siège prennent leurs responsabilités. Je ne suis pas pour que cette responsabilité -de la sortie d’un criminel- dépende des JAP, services pénitentiaires ou autres experts psys.
C’est trop facile.
On le voit lors de ce procès. Trop facile de se renvoyer ensuite la balle entre les différents acteurs. Trop facile de produire un verdict humain et plein d’espoir dans la nature humaine et la faculté de rédemption d’un homme pour mieux s’endormir le soir.
Maintenant, oui, c’est compliqué de dire à un homme qu’il va finir sans doute ses jours en prison. On préférera lui laisser une chance. Et on se dit que les autorités jugeront mieux que nous de quand il sera bon de le laisser sortir.
Or, on le voit dans ce documentaire, ce n’est pas le cas. Le criminel n’est peut-être jamais mieux vu, compris dans toute sa complexité, que lors de son procès, confronté à ses actes, sommé de s’expliquer, de se raconter, de motiver ses actes. Qu’il garde le silence ou qu’il s’exprime facilement.
C’est donc au jury de faire le boulot. Il en a, lui, la totale légitimité d’ailleurs.
Reste à lui donner pleinement les moyens de le faire.
la crevette > Non. Francis Evrard n’est ni intelligent, ni habile. C’est un demeuré. Un demeuré pervers. Il n’est jamais convaincant. Il est incapable ou à un mal fou à suivre les recommandations de simple bon sens de son avocat. Ses propos irritent. Ses sourires sont maladroits. Ses dénégations sont faibles.
Quand il commence, dès le départ du procès, à nous faire le numéro du « je reconnais mais il y a quelque chose en moi qui hésite », on sait que ce procès va effectivement être celui de la vraie vie et de la vraie misère, dont celle, intellectuelle, du bonhomme.
Le fait même qu’il se retrouve pour la quatrième fois aux assises pour des faits identiques, après un enlèvement d’une nullité remarquable ne plaide pour une intelligence vive. Et qu’on ne me dise pas qu’il se moquait d’être attrapé. Voire qu’il le voulait.
Oui, il obtient du viagra. Et alors ? Il savait que le médecin en face de lui n’avait pas accès à son dossier pénal ? La belle affaire. N’importe quel médecin de ville ne l’aurait pas eu non plus. Ce n’est pas de l’intelligence ou de l’habilité ça. Il explique qu’il veut refaire sa vie ? Ah bah oui. Il a le QI minimum pour ne pas expliquer qu’il ambitionne de récidiver. Le plus demeuré des détenus de France est capable de faire de même.
S’il faut vraiment parler d’intelligence le concernant, disons qu’il a celle d’un animal. D’un prédateur si on veut. D’un animal en tout cas. La même intelligence qui sert à survivre en prison tiens.
@ Blueb : S’il reste encore des héros dans cette société franchouillarde de merde, ce sont bien les magistrats (du premier degré et avant les avocats — qui savent se défendre, eux hi hi !) magistrats du siège ou du parquet d’ailleurs. Au premier degré, celui du parquet n’est que substitut (tout frais émoulu d’une école qui devient aussi dingue que l’ENA, mais bon) : c’est lui qui fait encore le droit (en fait et sans le savoir) Et c’est très bien comme ça. Car la vraie justice ne doit pas avoir de compte à rendre ni à l’exécutif, ni au parlement, ni au journaliste de Paris Match voire du Canard emplumé AOC. Ni aux sondages à la con, enfin.
ML
Blueberry, je pense que vous avez très bien compris ce que j’ai voulu dire. Il est bien évident qu’il faut un minimum étudier la personnalité et la vie du prévenu pour apréhender la portée de son acte et le mal fait à la société. Par exemple le même crime commis par un honnête homme et par une crapule multi-récidiviste n’aura pas le même impact au-delà de tout aspect de pitié.
Ce que je ne veux pas, c’est que la seule biographie ou façon d’être serve à définir la peine, et actuellement c’est le cas, légalement les juges sont obligés d’adapter la condamnation à la personnalité, et ce depuis les théories de la Justice Sociale des années 60.
De manière générale, je ne m’intéresse pas à l’acte mais à la raison de l’acte, je pense que tout le monde l’aura plus ou moins remarqué…
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XP => Ce type d’individu n’est pas nouveau, c’est une bête malsaine, incapable de penser à la souffrance qu’il inflige, ne pensant qu’à son plaisir, c’est bien un monstre, pas très spectaculaire mais un monstre tout de même, étranger à l’humain ordinaire. La sanction : perpet’, au moins.
Hibiki Yoshikuni => Les troubadours ne sont plus ce qu’ils étaient.
Loin de moi l’idée que c’est « un produit de la modernité », gnan gnan, comme disent les conservateurs paresseux (presque un pléonasme) à chaque fois qu’ils veulent fournir une explication à un phénomène.
En alternative à la Justice théâtrale,rituelle, « kafkaïenne », cette machine à broyer qui s’illustrerait par l’affaire Outreau, on propose souvent la Justice de cabinet. Cette Justice serait marquée par la tolérance, et la confiance : les parties sont reçues par des juges en civil, dans des bureaux, comme si on était dans un cabinet de consultation…toutes ces solutions mettent à mal le principe du contradictoire puisqu’accusés et victime ne savent plus ou elles sont, ce qu’elles font, à qui elles ont affaire… cette Justice là EST donc, kafkaïenne. Dans « Le Procès » Joseph K est trainé de bureaux désaffectés en salles improbables pleines de paperasse, il souhaite tellement trouver une symbolique, un point de repère un peu solennel, qu’il le trouvera…dans une cathédrale.
En voyant ce reportage, je ne comprend pas comment on peut critiquer le procès pénal tel qu’il existe actuellement. Nous avons besoin d’une scène, d’un théâtre, d’un habit pour dire le droit. Comment pourrait-il en être autremnt? Tout le monde en a besoin, dans ce procès, Evrard tout comme le père de la victime.
J’ai trouvé ce procès plein d’humanité ; le président de la Cour d’Assises est formidable : on imagine le désastre s’il avait été une femme, et pire, une jeune femme.
Oui, Blueberry, la réquisition de l’avocat général était lyrique, et pour moi, c’est comme ça qu’elle devait être : pour ne pas laisser les journalistes continuer à dire que la Justice devient l’affaire des bureaucrates et des gens loins du peuple.
Cette JAP apparaît en effet detestable et représente tout ce qui cloche dans le procès pénal. Sans doute ne voulait elle pas être entendue car, de par son prestigieux métier, elle estime n’avoir de comptes à rendre à personne.
En tout cas merci pour cette vidéo qui m’a apaisé dans les tensions que je ressens envers beaucoup de juges, et qui a confirmé la voie que j’ai pris voici presque cinq ans et plus particulièrement celle que je m’aprete à entreprendre cette année. Après pas mal d’années de reflexion, je crois que la robe noire m’ira bien mieux que le rouge et le blanc : ) inutile de se voiler la face, je ne serai jamais Gasteau – et c’est bien ainsi – : en revanche, je sais que des Gasteau, j’aimerai en rencontrer souvent.
Je pense qu’elle pourrait l’être un peu moins. Lyrique. Mais, sinon, je le dis, je trouve sa prestation scénique tout à fait percutante et, au final, très bien. Sauf le terme de « bête ». Qui est un peu à contre-courant du procès en fait. Même si cela a une réalité.