La joggeuse de Marcq-en-Baroeul, retrouvée morte dans la forêt portant le doux nom de Phalempin (Nord de la France), a été victime d’un récidiviste. L’homme aurait auparavant tenté de la violer sans qu’on sache encore s’il est parvenu à ses fins.
Condamné à dix années de prison en février 2006 pour le viol avec arme d’une précédente joggeuse -déjà- notre homme a été libéré en septembre 2009, après cinq ans et quatre mois de détention.
rien, selon les témoignages des médecins, psychiatres, et même de l’employeur du délinquant sexuel, ne laissait présager un nouveau passage à l’acte. «L’individu était très régulièrement suivi et observait scrupuleusement le traitement médical auquel il était soumis, il ne posait aucune difficulté jusqu’à ces derniers jours», a rapporté le procureur. «Il avait respecté toutes les obligations judiciaires et médicales qui lui étaient imposées depuis sa libération», a-t-il insisté. Il était soumis à un suivi socio-judiciaire et devait voir régulièrement un agent de probation et un médecin. Il satisfaisait à toutes ses obligations. «L’arsenal de mesures a été mis en place correctement, un maximum de garanties avaient été prises», a martelé Frédéric Fèvre, sous-entendant qu’aucune faute n’avait été commise par les juges étant intervenu dans le dossier.
Contrairement à l’affaire du JLD de Grenoble, ici, on peut penser raisonnablement que le droit a été appliqué. L’homme pouvait bénéficier d’une libération conditionnelle puisqu’il avait purgé la moitié de sa peine. Il avait respecté les obligations judiciaires conditionnant son maintien en liberté, même si on notera que sa visite la plus récente à un médecin date de juillet. Cela n’a toutefois rien d’exceptionnel.
On ne saurait dire, contrairement au procureur, qu’un maximum de garanties avaient été prises, mais on peut dire que la loi a été appliquée. Ce qui est tout de même un peu différent.
Mais je suis de plus en plus convaincu que les magistrats vivent dans un monde parallèle où les règles normales du bon sens et de la bienséance ne s’appliquent pas.
Car tout homme normalement constitué, doté d’un cerveau en état de fonctionnement, sent bien, même confusément, qu’il y a quelque chose dans cette histoire de dérangeant. Quelque chose qui ne peut être balayé par un malhabile petit tour de manche. Quelque chose qui résiste à l’invocation de la fatalité par les parties prenantes à ce fiasco, magistrats et psychiatres.
Un homme condamné pour viol avec armes est sorti de prison trois ans après son procès. Certes, il avait déjà cumulé deux années de détention provisoire, deux années de privation de liberté donc, mais je ne suis pas certain que ce soit exactement la même chose. Quand bien même. Condamné à dix ans. Sorti après cinq.
En soit, néanmoins, le fait qu’un condamné ne fasse que la moitié de sa peine ne me choque pas a priori.
Il ne faut pas s’attacher viscéralement à cette question du temps de détention. Sinon on risque de faire des mathématiques.
Notre bonhomme a fait la moitié de sa peine ? Le minimum légal ? Alors il peut rentrer dans le cirque des remises de peine et de la libération conditionnelle s’il se comporte bien devant les différents agents de l’État qu’il doit rencontrer durant ce grand tour de piste.
Non, pour comprendre où réside le problème, il faut faire parler sa première victime,
«Je savais qu’il allait recommencer», a-t-elle lancé sans hésitation. «Tout le monde le savait en fait. C’était prévisible, je ne savais pas quand mais je m’y attendais un peu, qu’il recommence ou que j’entende parler de lui en tout cas», ajoute la jeune femme, qui avait 25 ans quand elle s’est fait violer par cet homme de forte corpulence. «Sa libération conditionnelle, c’est n’importe quoi !, s’est-elle encore exclamée. Quelque part il a un grain, et ce grain il est dans sa tête, on ne peut pas lui retirer, il aura beau voir tous les médecins du monde, il est né avec, (…) et ce n’est pas parce qu’il sortira de prison qu’il ne l’aura plus», estime-t-elle.
Quand elle a entendu l’histoire de cette femme, assassinée à Marcq-en-Baroeul, elle s’est refait le scénario. «Je sais exactement ce qu’elle a ressenti», confie Caroline. «Les armes, c’est les mêmes, le jogging, c’est pareil. Il a dû l’attendre de la même façon, après je ne sais pas s’il l’a poussée dans un ravin, mais en tout cas il y avait le tournevis et le couteau, comme pour moi. Je sais aussi à quel moment elle a su qu’elle allait mourir», ajoute-t-elle. A l’époque, Caroline avait réussi, par une maîtrise de soi inouïe, à embobiner son agresseur pour ne pas qu’il la tue. «Je ne sais pas comment j’ai fait, je ne m’en rappelle même pas. Je sais juste que je n’avais pas un cil qui battait, pas le cœur qui battait, j’ai tout contrôlé, tout, jusqu’à ma voix, ma respiration», raconte la jeune femme. «Je lui ai fait croire qu’on allait devenir amis, parce que moi non plus je n’avais pas de famille, pas d’amis, rien, et que finalement il était sympa, et puis on a discuté de tout et de rien. Il m’a dit: « donne moi ton numéro », je lui ai donné, mais je lui ai dit: « quand-même, ce que tu as fait ce n’est pas quelque chose à faire », et puis j’ai rigolé, comme si c’était un pote.» Incroyable. C’est ainsi que Caroline a eu la vie sauve.
On me répondra que l’idée que son agresseur va recommencer, comme l’idée qu’il va vous tuer sur le moment, est commune à un très grand nombre de victimes d’agression. Que ces idées peuvent refléter la réalité comme la tordre.
Ici, avec le recul, on se dit que les sensations de cette femme étaient particulièrement justes. Mais avec le recul, n’est-ce pas…
Plus important est cette idée qu’elle développe du grain dans la tête qu’on ne peut pas lui retirer. Quelque soit, même si elle ne parle que des médecins, les mesures judiciaires prises après sa remise en liberté.
Ce grain dans la tête a une traduction pénale. La rétention de sûreté. Qui, ici, notons-le quand même, n’aurait pas pu s’appliquer. Non parce que le viol avec arme n’entre pas dans son champ d’action mais à cause du principe de non-rétroactivité.
Mais encore faut-il que le condamné soit jugé comme particulièrement dangereux à la fois par la cour d’assise (l’homme n’avait été condamné qu’à dix ans de prison alors qu’il en encourait vingt), puis par une sorte de réunion de psychiatres -dont cette affaire prouve encore une fois que leurs analyses ne sont pas toujours performantes…
Ceci pose la question de l’opportunité de la rétention de sûreté. Mesure grave, confiée in fine à de tels « experts » psychiatres -ou psychologues, dans le secret le plus absolu. D’ailleurs, je ne suis pas forcément le seul à me poser des questions puisque la même loi qui instaure la rétention de sûreté demande également, dans un autre volet, à ces « experts » et aux magistrats de s’expliquer publiquement, de manière quasiment contradictoire, lors d’une ordonnance de non-lieu pour trouble mental.
Mieux vaudrait donc en revenir à la base.
Un homme a agressé une femme avec un tournevis et un couteau pour la violer et, peut-être, selon le témoignage de la victime, la tuer.
Qui fait ce genre de chose ?
Les fous dangereux. Les psychopathes. Les demeurés violents.
Ces mecs là doivent prendre vingt ans -dont vingt ans de peine de sûreté. Le type ne serait donc pas sorti en 2009 à 39 ans, mais en 2024 à 54 ans. Cela aurait tout changé pour sa deuxième victime. Une sortie à cet âge aurait peut-être modifié considérablement le risque de récidive.
On me dira que tous ne récidivent pas.
Peut-être.
Je n’ai, en tout cas, pas envie qu’un type qui viole les femmes avec un couteau et tournevis sorte au bout de cinq ans. Il est de la responsabilité des jurés de cour d’assise -et des magistrats qui les accompagnent- de punir sévèrement, très sévèrement, les auteurs de faits identiques ou comparables en violence. Leur donner le maximum.
La rétention de sûreté, comme le disait Rachida Dati, « c’est la sûreté de tous au prix de la liberté de quelques-uns ». Des peines extrêmement sévères, c’est la sûreté de tous au prix de la réinsertion de quelques-uns.
Priceless.
Il y avait deux interviews aujourd’hui sur RTL et sur RMC d’un magistrat Christophe Régnard et chose stupéfiante, il explique que oui, la loi a été bien respectée, mais évidemment la justice manque de moyens de faire appliquer une liberté conditionnelle efficace avec un suivi policier et médical. J’attendais qu’il conclut logiquement après ces assertions : « en ces circonstances où l’on ne peut pas assurer un vrai contrôle et où l’on sait pertinemment que les expertises psychiatriques ont une valeur proche du degré zéro, hé bien il faut garder ces personnes en prison. » Et bien non! JAMAIS ce magistrat n’a poussé le raisonnement à son terme!! J’ai attendu attendu et je n’ai rien vu!
Effectivement ces magistrats vivent complètement dans un monde parallèle et leurs discours hallucinants en sont la preuve.
Quant au témoignage de la première victime de viol… C’est une demande aujourd’hui, très importante, à faire à la Justice, que les victime d’agression soient entendues et fassent partie de la délibération pour la durée de la peine de prison de leur agresseur. Vous allez me dire : « nécessairement une victime (enfin celles qui sont encore vivantes!) donnera la peine maximum! C’est un raisonnement spécieux : qui connait mieux que personne l’agresseur que la victime qui y a été confrontée et qui a développé -on le voit ici- des sens extrêmement affinés de perception du danger réel de son agresseur? La victime sait mieux que quiconque de quoi est capable l’agresseur et l’on est bien sot de se priver de cette « expertise » là.
Là ou Christophe Régnard a raison, pour une fois, c’est qu’il s’agit de moyens. Que ce soit pour la réinsertion et le suivi socio-judiciaire ou que ce soit pour une détention prolongée. Il n’est pas impossible que cette seconde solution finisse par revenir plus chère que la première. Je ne sais pas combien coûte une détention, mais on parle en dizaines de milliers d’euros pour chaque détenu et par an sans doute. Mais, même avec un suivi socio-judiciaire efficace, il y aura des récidives. On pourrait les limiter avec une réelle utilisation du bracelet électronique, mais il y aura toujours un risque. D’autant plus si on considère, comme le fait la justice, que toutes les garanties ont, dans cette affaire de joggeuse, déjà été prises… C’est un exemple des limites d’un tel suivi.
La question est de savoir si, pour les crimes les plus graves, la société n’aurait pas intérêt de surcroit à payer quelques années de prison en plus à ces criminels.
Certes, ceux-ci sortiront bien un jour, mais ce sera autant d’années de gagnées. Et rien n’empêche de mettre en place un système de réinsertion pendant leurs années de prison.
Je sais que la perspective d’une libération conditionnelle doit tenir pas mal de détenus dans les prisons. Doit les inciter à se tenir tranquille aussi. Je sais que le travail de réinsertion peut être mis à mal si le détenu sait d’avance qu’il ne sortira pas avant la fin de sa peine, les risques de suicide. Je sais cela.
Mais il y a, pour les crimes plus graves uniquement (le viol avec arme peut aller jusqu’à vingt ans de réclusion), la nécessité, je crois, de se dire qu’on a fait ce qu’il était humainement possible de faire pour empêcher d’autres victimes.
Un condamné peut sans nul doute être mûr pour sortir avant terme. Peut-être que le maintenir en prison ne servira à rien, si ce n’est à gâcher un travail de réinsertion. Peut-être qu’il ne récidivera pas.
Peut-être.
Mais est-ce si inhumain que de vouloir réduire ce peut-être là ? Est-il si absurde, devant un homme qui violé avec un couteau, dont la victime a senti que sa dernière heure était venue, que d’infliger la peine maximale sans possibilité de libération conditionnelle ?
Sinon, quand à faire intervenir la victime dans la délibération, c’est bien entendu impossible. On rend la justice au nom du peuple français, pas pour la victime, si horrible que cela puisse paraître. Et puis on ne peut être juge et partie. Le risque de vendetta institutionnalisée ne ferait plus accepter le moindre jugement. Non, je crois qu’on ne peut pas se défausser sur la victime en la faisant sortir de son rôle. C’est aux jurés, et aux magistrats qui les accompagnent, de prendre leurs responsabilités.
Les victimes ne sont pas assez prises en compte aujourd’hui,par la justice,c’est un fait, et je persiste à penser que leur témoignage, essentiel (en particulier à propos du degré de dangerosité des criminels) n’est pas du tout pris au sérieux, par les jurés et les magistrats sous prétexte que ces mêmes victimes seraient dans l’incapacité de penser rationnellement après leur « épreuve » ou qu’elles seraient sous le coup de pulsions vengeresses irrépressibles. Ce qui est stupide dans 90% des cas, on a affaire à des personnes qui ont réussi à se sortir de l’enfer ce qui n’est pas tout à fait faire preuve de fragilité mentale.
Par contre, je constate que les condamnés ont, eux, le droit de faire appel pour remettre en question leur condamnation. Curieux tout ça.
L’enfermement demeure en effet la solution pleine de bon sens et pas inhumaine du tout lorsqu’on se place du côté des potentielles victimes d’un violeur et assassin, quand on veut progresser vers le risque minimum pour la récidive. D’autant que les moyens engagés en faveur d’une libération conditionnelle sont dérisoires aujourd’hui. Cet enfermement, pas une seule fois évoqué par le magistrat cité ci-dessus.
Si on parle de prendre en compte leur témoignage, à la barre, je pense que cela est fait. Ou, tout du moins, cela devrait être fait. Maintenant, il faut le dire clairement, comme pour les accusés, il y a des parties civiles qui sont de bons clients et d’autres pas. Certaines qu’on écoute, d’autres sur lesquelles on passe insensiblement.
C’est injuste mais c’est la nature des choses.
Il y a des victimes très bien. Et il en existe d’autres moins bien.
Je sais, c’est horrible là encore.
Si on s’amuse parfois à interroger certaines victimes et plus encore les familles des victimes sur l’accusé, que peut-on entendre ? Si celui-ci baisse la tête dans le box, c’est qu’il est lâche. S’il la redresse c’est un fanfaron ignoble. S’il fuit le regard des familles, c’est qu’il n’assume pas. S’il les regarde, c’est un effronté sans remords. S’il s’excuse c’est qu’il ment. S’il n’a pas un mot d’excuse c’est un monstre insensible. Etc.
Récemment, j’ai appris qu’une personne jugée « séduisante » (dans tous les sens du terme, pas seulement physiquement), pour des mêmes faits, avait plusieurs mois de prison en moins qu’une autre aux Etats-Unis.
Peut-être qu’une victime « séduisante » a un effet comparable.
Mais je dérive.
Sinon la défense peut faire appel, oui, mais tout comme le parquet. On ne rend pas la justice au nom des victimes. C’est donc le ministère public qui se charge de faire appel le cas échéant. Indépendamment de ce que souhaite la partie civile, qu’elle veuille d’un procès en appel ou non. C’est le droit pénal et il y a de solides raisons à cet état de fait.
Bon je n’ai pas le temps de lire à cette heure-ci mais il faut que j’apporte des rectifications toutes fraîches : depuis 2005, les victimes ont moyen de faire entendre leur avis et témoignage, et ce jusque dans les troisièmes parties de procès qui concernent l’application des peines, par le biais de leur avocat. Ce dernier peut être présent lors du jugement d’application des peines (qui n’a rien à voir avec le jugement prononcé : exemple ici 10 de peine prononcé à l’encontre du violeur mais dans l’application, avec les remises de peine automatiques et délibération sur la libération conditionnelle, l’accusé a fait en gros cinq ans.)et parler au nom de la victime qu’il représente.
Loi déposée en 2005, dans les faits appliquée très timidement à partir de 2009,un des avocats qui a participé et contribué à la « remise à l’honneur » des victimes m’a expliqué que ce droit est encore très très peu connu et utilisé par les victimes et leurs avocats. Il concluait qu’effectivement si on avait mieux pris en compte cet avis des victimes dans cette affaire et dans une affaire précédente (Marie Christine Houdeau), hé bien la rengaine « la faute à pas de chance » aurait eu du plomb dans l’aile.
Tout bien pesé, la peine capitale reste la seule garantie absolue contre la récidive. La supression de quelques uns pour la sûreté de tous. C’est du bon sens.
C’est ce qui coûterait le moins cher et qui règlerait effectivement le problème de la récidive de ces criminels.
Le problème c’est que des jurés qui doivent déjà bien réfléchir en condamnant un violeur à tournevis et couteau à dix années de réclusion criminelle, qui auraient affreusement mauvaise conscience de sacrifier son éventuelle réinsertion réussie sur l’autel d’un risque éventuel de récidive qu’on leur présentera comme pouvant être minimisé, seront tout bonnement incapable de prononcer une telle sentence.
Je continue j’ai trente secondes : tout à fait d’accord avec Blueb : « les jurés…seront tout bonnement incapable de prononcer une telle sentence. »
Effectivement, aujourd’hui, le simple fait d’être pour l’enfermement est considéré comme une régression, d’où l’idée (fausse en partie du moins, pour les cas graves de récidives etc…) que la libération conditionnelle est le top pour réinsérer le criminel. Tout est fait, dans nos esprits pour considérer la privation de liberté comme une très très mauvaise solution. « La prison rend inhumain » entend-on souvent… Comme si les types condamnés n’étaient pas déjà auparavant sortis de l’humanité d’une certaine façon. D’où l’idée de Badinter, ces temps-ci, après avoir poussé à la généralisation de la télé en prison en 1985, de doter les prisonniers du web pour permettre à ces derniers une meilleure ouverture au monde… Le terme « ouverture » est évocateur.
En fait, il y a une inversion complète dans nos esprits : prenant acte de ce que la prison est le Mal, nous préférons ouvrir ces dernières et… nous enfermer chez nous!
Le magistrat Régnard ne pouvait tout simplement pas évoquer au bout de son analyse l’enfermement comme meilleure solution en l’état actuel des choses puisque cela aurait remis en cause tout ce système de pensée (retour à la prison= régression totale face aux « acquis » humanistes de ces dernières années)
La peine de mort pour un viol… hum. Chaque époque à ses crimes tabous, actuellement c’est le viol, la pédophilie, le racisme et l’homophobie. Ca suit une logique de sacralisation des femmes, des enfants, des étrangers et des gays.
Et bien-sûr que non il n’y a pas besoin d’être fou dangereux, psychopathe ou demeuré pour agresser une femme avec un tournevis et un couteau pour la violer, et même la tuer. Il suffit d’aimer dominer, ce qui n’est pas une maladie mentale.
Qui est le plus contaminé par cette « sacralisation » ? Celui qui associe domination et viol au tournevis et couteau ? Ou celui qui observe que dans certains types de viol, quelques-uns parmi ceux qui sont aggravés, une peine de vingt ans incompressible ne serait peut-être pas de trop ?
Vous m’avez compris.
Sinon, au passage, on pourrait arguer que si la période, comme vous dites, a le viol pour crime tabou, c’est peut-être autant par « sacralisation de la femme » que parce que nous nous sentons en guerre contre…
Rien ne dit que le premier viol soit aggravé, c’est même plutôt le contraire, car sinon des charges supplémentaires auraient été retenues. Vous allez me répondre que la présence d’armes est reconnu comme un fait aggravé, mais c’est un « outil de travail » (j’imagine qu’on prend un couteau pour aller violer comme un maçon prend une truelle), et cela ne constitue pas en soi une présomption de récidive ou de dérangement mental.
Imaginer qu’un couteau et un tournevis sont les « outils de travail » du violeur me semble pour le moins étrange. Ce sont des « outils de travail » pour un certain type d’entre eux uniquement. Mais, justement, toute l’idée est de distinguer les violeurs selon leur dangerosité -et le taux de récidive. Le violeur avec couteau et tournevis est, de ce point de vue là, un exemple parfait du violeur hautement dangereux pour la société. Celui qu’on doit mettre à l’ombre longtemps. Si la loi considère que le viol avec arme est un viol passible de vingt ans de prison, ce n’est pas pour rien ou par féminisme…
Beaucoup de viols sont conduits sous la menace d’armes, ce n’est pas atypique. J’imagine que l’objectif est de faire peur à la victime et d’éviter de ne trop l’abimer avant de la consommer. Et qu’une partie d’entre-eux nourrissent aussi l’idée de tuer leurs victimes.
> « Si la loi considère que le viol avec arme est un viol passible de vingt ans de prison, ce n’est pas pour rien ou par féminisme… »
Une loi considère bien que le détournement de mineurs par le biais d’internet est un fait aggravant…
Ce n’est pas atypique. Ce n’est pas majoritaire. Si le viol représentait, en 2008, 51% des crimes sanctionnés, 40% de ces viols ont des circonstances aggravantes. Mais il n’y a pas que le viol avec arme qui soit le seul facteur aggravant considéré dans la nomenclature utilisée par le ministère de la justice, donc… Même s’il s’agit sans doute du poste le plus représenté, on peut imaginer enlever au minimum 10% au pifomètre. Disons que, au maximum, 30% des viols sont commis avec arme. Si on prend le parti d’ajouter les statistiques provenant d’associations féministes, on note que 26% des viols sont le fait d’inconnus. La correspondance entre ces deux chiffres n’est peut-être pas le fait du hasard. Bref, il y aurait besoin de bien plus de données pour se faire une idée précise.
On notera d’ailleurs, de manière intéressante, mais les féministes n’insistent pas sur ce chiffre, que sur les viols de mineurs de quinze ans, la moitié des auteurs à moins de dix-huit ans…
Ce que je veux dire, c’est que le viol au tournevis et couteau, de la part d’un inconnu, par guet-apens en forêt, s’il n’est pas atypique, n’est pas non plus le « viol typique ».
Ce que je remarque aussi, parallèlement, c’est que sur les viols avec circonstances aggravantes ayant donné lieu à de la détention, moins de 10% d’entre eux ont donné à lieu à une condamnation à vingt ans -ou plus- de prison. Autant dire que les sorties en conditionnelles au bout de cinq, comme dans l’affaire qui nous occupe, ne doivent pas être si exceptionnelles que cela.
complètement HS : vous avez supprimé définitivement l ‘article » séance de rattrapage »
( pas mal au fait le truc du you are lost) .
vous faites absolument ce que VOUS voulez sur VOTRE site, mais je me posais simplement la question de savoir POURQUOI ? et là vraiment pour moi c’est un mystère et d ‘adore comprendre les motivations des gens…
ok , je sors. ou suis « sortie » ce qui reviendra au même.
Je l’ai supprimé parce qu’à la relecture, il me gênait. Après reflexion, ce qui m’ennuyait, c’est justement ce que je ne supporte pas sur la plupart des blogs:il reprenait, de façon plus succincte (c’était un commentaire posté dans le cadre d’une conversation, ce n’est pas la pertinence de son auteur qui est en cause), ce qui a été dit ici longuement, et de manière approfondie.
Or, moi je déteste ça. Je déteste par exemple les blogs libéraux qui disent en moins bien et en plus rapide ce qu’Hayek à dit, forcèment, en beaucoup mieux.
Je pense que si on reprend un thème déjà évoqué, il faut apporter un éclairage nouveau, et surtout, que ce ne soit que le point de départ d’une nouvelle exploration. Parce que ce sont les questions, qui sont intéressantes, pas les réponses, et c’est le cheminement intellectuel, qui est enrichissant, pas les conclusions…. En tout cas ici. Quand on martèle, on est dans une démarche militante, et Dieu nous garde d’être des militants.
et bien merci pour votre réponse. et bravo pour votre site.
🙂
Boh y a plus simple. Ca faisait de la pub pour blog ou Ilys n’est bas sacralisé et ou certains textes apparaissaient juste un peu avant dans les commentaires.
en tout cas il(y)s sont forts: on a même pas accès à » la page telle quelle était affichée blablabla » alors moi qui n ‘ai pas noté le lien….
ça m’ énerve un petit peu.
mais ce blog est bien.
mais ça m ‘énerve.
Bon, puisque vous tenez vraiment à ce texte, je vous l’ai remis.
Yeeeees!
mais alors…les manifs… ça pourrait marcher?… même avec très peu de monde?
merci doublement donc
-pour l article remis
-pour l’ espoir retrouvé
Je retire.
Blueberry > Il faut prendre en compte le fait que la majorité des viols concernent des gens qui se connaissent (voisin, collègue, ami, famille, ect…). On peut penser que dans ce contexte les armes sont bien moins présentes du fait de la proximité des acteurs et de la promiscuité possible. Mais dans un contexte d’inconnus le viol avec arme doit être d’une incroyable banalité. On ne peut pas conclure qu’il s’agirait nécessairement de tas tellement graves que leurs auteurs devraient être enfermés 20 ans durant.
La peine prononcée ici (10 ans pour un viol sans actes de barbarie) me parait honnête. La peine n’a été comme souvent que modestement appliquée, c’est très dommage, mais il aurait certainement recommencé même après 5 ans de plus. Je ne crois pas qu’il y ait un moyen infaillible de détecter les cas les plus pathologiques. Et condamner les viols avec la même sévérité que les meurtres est plus que critiquable dans le principe.
Je suis d’accord, dans les cas de viol avec arme, l’utilisation d’une arme est d’une affreuse banalité.
Je plaisante à peine.
Je ne suis pas en train de dire que le viol par pépé, le voisin du dessus ou l’ami de dix ans est moins grave pour la victime. Mais on va parler dans ces cas d’opportunité (ou de promiscuité si vous voulez). Ce n’est pas anodin cela, cette notion de promiscuité comparée à celle de guet-apens. Plus encore, la présence d’une arme n’est pas anodine non plus. On peut parler « d’outil de travail », mais cela dénote de quelque chose de plus. Et l’inconnu qui utilise une arme pour violer dans un sous-bois ou un parking ne me semble pas rentrer dans la même catégorie de dangerosité pour la société entière et, oserais-je même prétendre, dans la même catégorie de violeur que celui de promiscuité. Tentez de vous imaginer en train d’attendre dans un bois une joggeuse avec un couteau et un tournevis pour la violer. Voilà. Vous n’y arrivez pas. Et demandez-vous quel genre de bonhomme en est capable. Demandez-vous si, à défaut d’être un moyen infaillible, ce n’est pas une bonne indication sur le degré de folie dangereuse du bonhomme.
Bref, que ce dernier sorte en conditionnelle au bout de cinq ans me semble, pour ma part, très loin d’être honnête.
Sinon, sur la réitération, je ne retire pas un mot de ce que j’ai dis dans le post.