L’évocation du Président Sarkozy suggère invariablement les mêmes questions à l’honnête homme :
Pourquoi est-il détesté si radicalement et sans exception par tous les imbéciles de son époque ? Pourquoi les crétins venus de tous les horizons et de tous les champs de la pensée se retrouvent-ils dans l’anti-Sarkozysme et se font-ils des appels de phare quand ils se croisent sur une départementale ? Pourquoi, depuis son élection en 2007, lorsque l’on fait la connaissance d’un taré congénital, celui-ci tient-il à faire en préambule une plaisanterie à deux balles sur la taille de Sarkozy, le manque de culture de Sarkozy, la femme de Sarkozy, le fils de Sarkozy ou la Rolex de Sarkozy? Pourquoi cela se vérifie-t-il avec la régularité d’un métronome ? Quelqu’un, avant lui, avait-il déjà excité les mongoliens dans les mêmes proportions ?
Sarkozy est objectivement le chef d’état ou de gouvernement occidental qui a été le plus insulté dans son propre pays depuis cent ans, il est le paria et l’opposant officiel que le quatrième pouvoir a désigné à la foule, et même les journalopes sensément de son bord se croient obligées de le tacler pour garder leurs places….Tout ceci est hallucinant, orwellien, le personnel médiatique nous sert depuis l’élection de Sarkozy la version comique du quart d’heure de la haine, mais il y a pire :
Figurez-vous qu’avant toute chose, ces abrutis reprochent à Sarkozy de tenir les médias d’une main de fer, via ses amis les patrons de presse milliardaires, et que cette imbécillité, ils la tiennent des médias qui la répètent en boucle…. Ils pensent que Sarkozy tient les journaux parce qu’ils l’ont lu dans le journal, les mongoliens débridés qui forment les rangs l’anti-sarkozysme…. Moi je dis qu’on n’avait pas vu ça avant, qu’on n’avait préalablement jamais atteint les pics de connerie auxquels nous touchons désormais.
Mais que lui reprochent-ils, dans le fond, à Sarkozy ? Comment ce diable de Président de la République Française fait-il pour appeler la connerie comme le canari appelle le grisou ? Comment s’y prend-il pour que les pires merdes du monde journalistique et littéraire se spécialisent dans les attaques sur sa personne, pourquoi des crottes qui s’appellent José Macé-Scaron, Groslapaque ou Patrice Rambaud tiennent-ils à confirmer qu’ils sont bel et bien des crottes en lui consacrant des pamphlets ? Comment et pourquoi ces merdes sont devenus les pauvres de Sarkozy, des gribouilleurs qui font scandaleusement trois repas par jour en se moquant de Sarkozy ? Je n’ai pas la prétention d’apporter une réponse définitive à la question que je viens de poser, mais si vous le voulez bien, je vais me risquer à une hypothèse :
Si l’on en juge à ce qu’il laisse deviner, le trait majeur de sa personnalité, c’est l’aversion profonde qu’il éprouve pour les signes, les symboles et la pompe…. Lorsqu’il consulte sa messagerie devant le Saint-Père, qu’il regarde sa montre assis dans le carrosse de la Reine d’Angleterre pour bien faire comprendre aux caméramen qu’il s’emmerde, il cherche de toutes ses forces à faire savoir qu’il n’aime pas ça, les grimaces, les signes et les symboles.
Le discours fondateur de ce Président de la République, c’est celui dit de la Princesse de Clèves, au cours duquel il a lu un extrait de ce texte pour non seulement s’en moquer, mais aussi signifier qu’il n’est pas un littéraire et qu’il ne fera jamais semblant d’en être un… Ceux qui ont au moins un petit peu le sens de l’observation ont compris qu’il ne signifiait pas ainsi son dégoût des Lettres mais d’une conception de la présidence selon laquelle le Chef de l’Etat doit poser en lettré, gaver les imbéciles de symboles et faire croire aux citoyens qu’ils sont par procuration des lettrés…. Tous les écrivains merdeux se sont bien entendu sentis visés, mais par-delà, ce sont tous les paresseux qui, par définition, se mentent à eux-mêmes et s’accrochent à des symboles, qui ont pris en pleine tête la sortie apparemment anodine sur la Princesse de Clèves…
François Mitterand faisant les bouquinistes sur les quais avec son écharpe rouge et son chapeau au lieu de faire le job et d’avaler des dossiers chiants comme la mort, cela m’a toujours fait penser à cette phrase d’Oscar Wilde envoyée en pleine face à son éditeur alors qu’il venait lui demander du fric et que l’autre, pour esquiver, lui parlait de Littérature : Je m’aperçois qu’on n’est pas fait pour se comprendre : vous êtes un poète, et je suis un homme d’affaire.
Ce Mitterand qui se promenait dans Paris comme s’il était en vacances et qui devisait sur Jacques Chardonne chez Pivot me ramène aussi au souvenir de ce vieux sketche dans lequel un imprésario juif et aux abois tente d’escroquer une chanteuse :
– Vous m’aviez promis 22 musiciens, dit la chanteuse, et je me retrouve avec un pianiste.
– D’accord, répond l’imprésario, mais ce n’est pas n’importe quel pianiste, mademoiselle, il est premier prix de trombone.
Mitterand qui évoquait Drieu la Rochelle ou Chardonne à la télévision pour épater les andouilles et même les séduire post-mortem, ça n’est rien d’autre que ça, un pianiste premier prix de trombone, un arsouille qui balance du symbole à des imbéciles, lesquels, du reste, en redemandent… Montaigne écrivait sous Catherine de Médicis, et son portrait de l’homme ou de la femme d’Etat idéal ressemble à s’y méprendre à celui que je viens de tracer en creux : il faut qu’il (elle) avale des dossiers toute la journée, et que le soir, il (elle) aille se détendre au bowling ou au karaoké,… L’idée que Montaigne et XP se font d’un chef d’Etat exemplaire est capétienne, à l’opposé de la vision romantique et républicaine des souverainistes, ces imbéciles qui préfèrent Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy.
Sarkozy, il est d’abord détesté pour ça, pour son manque de goût pour les signes et les symboles ainsi que sa trop faible propension à prendre les français pour des enfants, à manier l’imparfait du subjonctif pour fidéliser les plus abrutis d’entre eux, à ne pas dire la Frronnce! quand il parle de cette partie de l’occident qui s’appelle la France.
Nicolas Sarkozy, on en pense ce que l’on veut, mais il existe tout de même trois preuves incontestables qu’il est mieux taillé pour le job que ses prédécesseurs Chirac et Mitterand : il appelle son Premier Ministre mon collaborateur comme on le fait en entreprise, il pense que ça coûte trop cher d’enseigner la Princesse de Clèves aux jeunes et qu’il vaut mieux leur apprendre un métier, et il a supprimé la taxe professionnelle, cet impot que Mitterand jugeait imbécile quand il en parlait au cours de ses promenades et qu’il aurait peut-être réussi à supprimer, s’il avait fait moins de promenades et passé moins de temps à relire Chardonne.
vie un attrait immense. vous n’êtes pas fais de ce bois là, tant pis. Mais croyez bien que je ne cherche nullement à vous convaincre de quoi que ce soit (pour quelle raison? je m’en fous!), pas même à vous réfuter. Je fais part de mon expérience. Encore une fois si vous préférez broyer du noir et vous réfugiez dans un pessimisme pauvre de sang ,c’est votre affaire. J’avoue que peu me chaut.(je pourrais ajouter que l’espoir est une des 3 vertus théologiques maispour le coup vous pourriz e’accuser de mystique, qui que ce neserait que de la théologie vécue.comme toutbon catholique le devrait, mais j’ai toujoirs été incapable de meforcer à cause du dogme). Jene connais pas d’nnui, de dégoût qui résiste à 3 pages de Saint Simon. entre nous il ne s’agit pas d’une querelle d’avis, vous devirez le comprendre.Nous ne sommes pas fait du même bois, nous ne sommes pas du même caractère. Les mots là dedans…
Ps vous n’avez rien répondu à ce que vous ai dis d’Hegerl d’Heidegger et du monde qui vient.c’est de la mystique ça pour vous-car j’avoue ne pas voir du tout ce que vous entendez par là dans mes modestes coms -en ce cas cette « mystique intéresse des gens d’un réalisme solide. Les hégéliens qui generent marxistes…et je pourrai,jeter des pelletés de noms. Vous ne dites rien non plus à tout ce que j’ai exrimé sur le monde, sur la l’incroyablerévolution scintifique des temps modernes quin’est foutre ni une décadence ni de la méthode coué.Cette dernière expression me semble d’ailleurs assez impolie -défaut que je ne vous connaissais pas- car vous dites ainsi que tout ce que j’avance je ne le crois pas,que je me le répète pour m’en convaincre. Or rien de plus faut, et les mots mêmes qu j’ai employé sur mon bonheur ne me viennent jamais ni en bouche ni en pensée.Je le vis, cela suffit.C’est uniquement pour tenter de vous répondre que j’ai tenté de décrire l’ineffable. (Jem demande si vous êtes père, a vrai dire je pari que non.sinon vous comprendriez mieux certaines choses. Mais c’est là un argument que vous êtes en droit de laisser de côté.
Vous me parlez de votre bonheur, bien si vous voulez, mais vous ne voulez pas comprendre que je ne parle pas de moi. Je ne suis ni sombre ni déprimé, merci. Je vous parle du cadre de vie qui est le notre, finalement plus de ce qui est sain et malsain, de ce qui nous tue en tant que peuple, que de bonheur individuel. Que vous soyez heureux, c’est très bien, mais je ne vois pas ce que cela nous dit sur notre époque. Je ne vois pas en quoi c’est extrapolable, en quoi c’est généralisable, en quoi cela nous éclaire et nous donne à penser.
Ps heu Vae,pourquoi me parlez vous tout d’un coup d’un irakien muglant son visage parti faire un tour, l’indépendant? Nous comparions des FRANCAIS il me semble, jusque là (enfin vous, moi j’avais tenté d’élargir au delà du regard puceron). Tenez votre dialectique bien serrée dans le territoire que vous avez choisi que diantre! (« tenez votre bougie droooite! »)
ah -generent,comprendre du latin genero, voir la bible « qui genet Nemrod qui genet etc) d’où « Hegeliens qui generent (pluriel) marxistes ».
Lorsque que je parle des Français, ce n’est que comme un exemple, un type d’Occidental. Ca paraît évident…
Ah pas tant que ça, loin de là même,je vous renvois à vos coms.vous ne parlez que France, mariages français, bonheur français,et quand j’ai essayé d’élever les choses en écrivant très simplement « ce n’est pas la France, c’est ce qu’on a nommé culture occidentale » qui trépasse » vous n’avez nullement écrit que vous me suiviez.(ce qui me fait penser que sur ce diagnostic nous ne différons guère, (v ous m’avez lu sur l’abscence d’Art?ah vous aimez trifouiller l’insignifiant pour le plaisir de la discutette))mais il vous semble à l’évidence indécent d’être heureux en plein changement de paradigme et dans la grande ruée vers l’homo mondialis.Qui n’est foutrrrre pas de la mystique peuchère! Mais Hegel est un adepte de la méthode coué, c’est bien connu…(ce sous entendu que je mens ou me mens je ne l’accepte pas.C’est profondément faux etne vise pas moins que ma sincérité ou /et ma capacité à voir clair en moi.Décevant).
Non, on est dans la mystique quand on m’écrit que la France se relèvera car c’est la France, et qu’elle l’a bien fait au XIIIème siècle. Ce qui me parait à minima franchement léger.
> « et quand j’ai essayé d’élever les choses en écrivant très simplement « ce n’est pas la France, c’est ce qu’on a nommé culture occidentale » qui trépasse » vous n’avez nullement écrit que vous me suiviez »
Hum j’ai écrit un article, il y a deux jours, intitulé « La liquéfaction de l’Occident »… Peut-être un indice. ^^
J’ai dit 15ème , pas 13ème (!) qui fut lui un siècle immense. en plus -voyez commevus me lisez…-J’ai cité le 15ème simplement comme un siècle sans chef d’oeuvre , mais j’ai surtout appuyé sur l’atroce guerre de Cent ou plus de la moitié de la France était pour le roi d’Angleterre Henri VI, les Armagnacs contre les Bourguinons, temps immonde, horrible, et puis la guerre civile -la Ligue – les guerres de religion,Henri 4, la Fronde, les invasion -deux fois sous Napo par les armées étrangères- 70 , et j’en oublie. Et vous ne gardez en mémoire qu’une seule date, et fausse en plus ! bravo pour la lecture !Ah, et oui, j’ai noté qu’à chaque fois -comme après 40- la France s’était relevé.C’est un fait.qu’il ne prouve pas pour l’avenir est possible et encore, quand même!tant de répétitins montre une certaine étoffe. Ce n’est en tous cas certes pas de la « mystique », mais des faits historiques. Un « mystique » (selon vous)comme Marc Bloch était profondémentconvaincu des capacités de relèvement de la france.Certainement plus que moi. Maisvoilà, comme tant, tant de gens, vous confondez probité intellectuelle qui pousse à s’interroger sur tous les possibles avec le fait d’épouser ces ossibles. Que diantre, Montaigne, Pascl, ça existe! (et Pirron donc!)
De plus je n’aime pas, mais pas du tout, qu’on me jette au visage que la chair de ma chair, le cœur de mon cœur, mes sentiments les plus vrais ne sont que « méthode coué », Ah sans Denis, Aquinus, le misanthrope modéré, Dia, slavaspetimanus, et qqlq autres, je ne ‘m’y retrouve plus, dans l’urbanité comme dans la qualité des échanges.
Vae vous continuez à me voir les yeux du ravi de la crèche illuminé par le soleil de la France puissance heureuse quand j’ai précisé qu’elle n’est qu’une pièce du puzzle tentaculaire de ce monde qui balance dans l’après christ, que c’est ce monde en son entier qui change de destin.bien la peine d’essayer de hausser la lecture, de tenter de grandir du débatt. Rien qu’un discours inane et nain du neurone (je t’en foutrai des coué!) sur le monde et le bonheur incertain (ben oui,et la vie est dure hein mame Michu. Ta femme peut te quitter, tient donc, pas possible, et une tuile peut me tomber sur la tête pendant qu’on y est…Oh grandeur et puissance de cette pensée! c),Ah foutre de la vision liliputienne. Hegel,Heidegger, connaît pas, rien à faire là, rompez les rangs, m’f’rez ‘jours pour optimisme. Mais voyons!c’est « mystique » Alors les alcools trop fort on s’y refuse? , donc pas question de verser une louche, quand aux mutations modernes, de Gunther Anders, le grand volé de La société du spectacle de Debord, à quoi bon? Et quand je lance le débat -si capital,car si quelque chose est en train de replacer le christianisme comme paradigme de croyance, comme credo nouveau , c’est bien ça,c’est bien le relativisme nietzschéen et la France n’est qu’un détail dans cette révolution métaphysique- l’immense sujet de la relativité des interprétations -que confirme la physique- avec Nietzsche et Pascal pof, pas de réponse. Mieux vaut se vautrer dans le lieu commun funéraire que toutes les gargouilles de pamphlet -que j’ai un peu lu frère désastre – ont déversé à pots de chambre que veux tu depuis deux siècles et mieux. Ah, on en reste vraiment au ras du pot, à la queue du ténia.
Est-il donc absolument impossible de tenter une mise en perspective sur les 4000ans depuis Sumer babylone et l’Egypte jusqu’à aujourd’hui, sur les transmutations des valeurs (Nietzsche »transmutations de toutes les valeurs, il avait tout compris.Et Hegel avant lui qui a tenté de sauver, en refondant tout ça, notre culture dans un Esprit actif qui se réalise à travers le temps. c’est quand même autrement bandant que de se palucher sur le déclin français)
Mais ce débat sera pour une autre fois. Je suis las.
Le Christ n’a pas dit son dernier mot je pense, Nietzsche, est-ce que je me trompe, s’en est surtout pris à un christianisme devenu stérile. Cela, entre autres, parce que la Bible n’était plus comprise, figée dans la morale et la doctrine alors que c’est un livre… mystique qui parle de l’Homme intérieur. Quasiment intraduisible de toute façon, sans débandade du sens ou contresens, elle ne l’est pas davantage aujourd’hui. C’est ce que montre par exemple le travail d’A. de Souzenelle qui reprend les choses au point de départ c’est-à-dire la langue hébreue et son foisonnement prodigieux.
Pspas lu votre article sur l’occident Vae. Je le ferai (mais en ce moment je relis Les deux étendards et entre les débats théologiques de Regis et Michel et la trique de ce dernier, le temps passe vite.
Sacré palotin, vous avez réussi à me faire crépiter noir du lexique!
Même fiscalement l’argumentaire pour Sarkozy ne tient pas la route :
http://www.liberation-fiscale.com/liberation-fiscale-2010-28-juillet.php
Hé , hé , intéressant, . je me permets d’y ajouter dans le même esprit (quoi aytant peu d’intérêt pour ces chosesil faut bien y furer un tantinet son nez -en se souvenant que Sarko fut ministre du budget)ces quelques paroles :
« Le rapport d’information de Gille Cartez (UMP) rapporteur de la loi des finances nous apprend que les baisses d’impôts décidées entre 2000 et 2009 ont privé l’état de 100 à 120 milliards de recette.Loin des odes actuelles du Ps à l' »impôt citoyen » Laurent Fabius affirmait au Monde en 1999 que « Les impôts sont le seul sujet qui peut faire perdre les élections à la gauche ». Joignant le geste à la parole, les socialistes ont fait baisser la pression
fiscale -essentiellement sur le revenu – – de 0,59 point de PIB en moyenne dans les » budgets votés entre 2000 et 2002. La pression fiscale s’est brusquement effondrée de 0, 8 point. Dans les è années qui ont suivi, la droite a fait beaucoup moins bien : – 0,36 point de PIB par an, en moyenne. Avec tout de même une mention spéciale à l’année électorale 2007 ou Villepin a baissé les impôts de 0, 7 point de PIB. autant de largesse qui ont un prix.sans elle, note le rapport, le déficit n’aurait été l’année dernière que de 3,7 % au lieu de 7, 5 % et la dette de 54, 6 du PIB contre 77, 4 % » Le Canard (7juillet).
@j.ax -Non, c’est bien le christianisme dans son essence qu’attaque Nietzsche, pas un « christianisme devenu stérile ». Il suffit de lire -sans même parler de l’Antéchrist ou d’ Ecce homo – La généalogie de la morale. Nietzsche à pu concéder quelques paroles aimables pour jésus que résument parfaitement son « il n’y a eu qu’un seul chrétien et il est mort sur la croix », il a toujours vu dans le christianisme -le paulinisme particulièrement- une vérole de la volonté, un abject affaiblissement, une morale d’esclave antinaturelle.tous les pilpouls de ceux qui voudraient bien lui accorder un coin d’auréole n’y changeront rien.Un philosophe chrétien nietschéisant -à la Marion- m’apparait comme ce qu’il y a de plus bouffon. (Que nietzsche en défendant l’illusion comme nécessaire en arrive à accorder un vague passe droit pour les mous au christianisme ne chang erien sur le fond.
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jeudi 15 juillet 2010
Isolement spirituel
« Tu es du moins le dernier de mes amis à trouver le chemin de la sagesse. Enfin pour toi aussi je nourris maintenant les meilleures espérances ; bien des nuées se dissiperont devant tes yeux. Certes tu te sentiras alors plus isolé que jamais, comme c’est mon cas. En outre bien de brillantes situations et qui frappent les yeux ne nous seront plus accessibles, mais en revanche elles ne mériteront même plus pour nous d’être convoitées. L’isolement spirituel et, à l’occasion, un entretien avec des êtres qui partagent nos sentiments, tel est notre lot ; plus que d’autres nous avons besoin des consolations de l’art. Nous ne voulons pas non plus convertir les gens, car le fossé qui nous sépare nous semble institué par la nature. La pitié nous devient un sentiment familier. Nous sommes de plus en plus silencieux – il y a des jours, et très nombreux, où je n’ouvre la bouche que pour les exigences de mon métier, sans plus. »
Friedrich Nietzsche
Lettre à Peul Deussen février 1870
Publié par Ivane à l’adresse 16:54 4 commentaires
Libellés : Amitié, Nietzsche
jeudi 6 mai 2010
Méchants et heureux
« J’avais quitté les petites rues et je flottais solitairement le long de la Canebière, me parlant à moi-même, me donnant de courageux et sensés conseils, et me faisant des gestes de réconfort dans la large rue vivante en cet après-midi ensoleillé, rue bruissante de grands cafés dont les terrasses absinthées fourmillaient de centaines qui gesticulaient avec bonheur et me considéraient malveillamment et échangeaient des sourires significatifs. Tous, ils se retournaient et ils se signalaient les uns aux autres que le juif était là et gare, fermez vos portes à double tour ! Je reconnaissais tous ces gens, c’était ceux du camelot. Oh, qu’ils étaient heureux, ces méchants, oh, qu’ils étaient méchants, ces heureux !
Oh, une épidémie pour leur ôter cette assurance qu’ils avaient, tous ces heureux dans les cafés ! Non, pas d’épidémie, me rétractai-je aussitôt, je n’étais pas comme eux, moi, je n’étais pas un méchant, moi. Ou bien, avec un pistolet, un pour jouer mais bien imité, les menacer, menacer tous ces assis, leur faire peur, et leur dire Aimez-moi ou je vous tue ! »
Albert Cohen
O vous, frères humains. 1972
*
Je ne déteste pas lire Albert Cohen. Il figure dans l’ordre de la plainte et de la béate liquéfaction de soi-même, trois ou quatre crans en dessous de Bloy. Mais le Talibloy est inatteignable en cet art… En outre, Cohen a cette particularité d’être juif. Ca arrive. Et c’est de cette identité méprisée qu’il tire la jouissance de son humiliation.
« L’aristocrate écarte de lui les individus en qui s’exprime le contraire de ces sentiments de fierté et de supériorité ; il les méprise » explique Nietzsche. Est-ce ce sentiment de supériorité aryenne qui a empêché que le Juif ne soit universellement fêté ? Ou bien cette malice s’applique-t-elle indifféremment aux étrangers quels qu’ils soient ? Et les natifs attachés à un sol, à des métiers, à une patrie, à des habitudes qui constituent autant de structures de vie, subodoraient-ils en le Juif l’étranger archétypal, celui qui, jamais, ne deviendrait comme eux, celui qui toujours revendiquerait sa singularité ? L’antisémitisme – et le racisme – ne sont-ils que purs caprices, l’effet d’une pure méchanceté, sans causes et sans explications ? Ou faut-il y voir aussi un réflexe de défense, partiellement aveugle comme tous les reflexes, mais somme toute naturel ?
A l’imparfait. Tout cela c’était avant. Aujourd’hui c’est très différent. Et le Juif est fêté et porté aux nues par tout ce que la France et l’Europe comptent de plus considérable. Jusqu’à ce président bien de chez nous, fils de Pal Sarkozy de Nagy-Bocza, qui se félicite de ce que son petit-fils porte un nom tiré d’un roman de l’Albert Cohen en question… Il n’aura pas fallu moins qu’une guerre pour en arriver là. Une guerre qui aura fait quarante ou soixante millions de morts – qui sait ? – et qui aura vu tout ce qui, de près ou de loin, voulait s’opposer aux Juifs finir dans les poubelles de l’histoire.
*
Aimez-moi ou je vous tue ! C’est l’autre attrait de ce texte. Cette volonté d’être aimé pour ce qu’on est. Aimé par des gens qui n’avaient pas demandé votre présence, qui ne voulaient pas de vous et à qui s’est imposée la nécessité d’aimer les nouveaux venus. Cela ne s’est pas fait sans heurts. Il a fallu du temps. Des lois aussi. Ceux qui n’aiment pas les Juifs réduits à néant, restait à inventer une nouvelle forme de l’amour, un amour obligatoire, enseigné dès l’école, sanctionné par toute une série de lois pour que, dans un monde pacifié, ces nouveaux venus fussent à la fois si différents et si égaux. Double privilège qu’on ne se mêle plus guère de contester…
« Oh, qu’ils étaient heureux, ces méchants, oh, qu’ils étaient méchants, ces heureux ! » Il fallait que cela change, il n’était pas supportable que les méchants fussent heureux. Ce n’est pas une épidémie qui a déferlé. Du moins le microbe n’était pas matériel, et moyennant une bonne guerre et un peu de pédagogie, la musique doucereuse a fait son office : les méchants sont devenus gentils.
La haine juive, si proche de la haine chrétienne, les deux se donnant la main et prenant le masque et le nom de l’amour, c’est ce renversement des valeurs dont nous parle Nietzsche, cette transmutation, fruit de la victoire des esclaves.
« …les Juifs ont réussi ce prodigieux renversement des valeurs qui, pour quelques millénaires, a donné à la vie terrestre un attrait nouveau et dangereux : leurs prophètes ont fondu en une seule notion celles de « riche » « impie », « méchant », « violent », « sensuel » et pour la première fois ont donné un sens infamant au mot « monde ». Ce renversement des valeurs (qui veut aussi que « pauvre » soit synonyme de « saint » et d’ »ami ») fait toute l’importance du peuple juif : avec lui commence dans l’ordre moral la révolte des esclaves. »
Friedrich Nietzsche
Par delà bien et mal. 1886
Publié par Ivane à l’adresse 10:18 6 commentaires
Libellés : Israël, Nietzsche, spirituel
mardi 4 mai 2010
Opprimés, misérables et ratés
« Le christianisme, né de racines judaïques, intelligible seulement comme une plante de ce sol, représente le mouvement d’opposition contre toute morale d’élevage, de la race et du privilège : il est la religion anti arienne par excellence : le christianisme, la transmutation de toutes les valeurs ariennes, la victoire des évaluations des Tchândâla, l’évangile des pauvres et des humbles proclamé, l’insurrection générale de tous les opprimés, des misérables, des ratés, des déshérités, leur insurrection contre la « race », l’immortelle vengeance des Tchândâla devenue religion de l’amour… »
Friedrich Nietzsche
Le crépuscule des idoles. 1888
d’un monde comme la naissance d’un monde nouveau…
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jeudi 15 juillet 2010
Isolement spirituel
« Tu es du moins le dernier de mes amis à trouver le chemin de la sagesse. Enfin pour toi aussi je nourris maintenant les meilleures espérances ; bien des nuées se dissiperont devant tes yeux. Certes tu te sentiras alors plus isolé que jamais, comme c’est mon cas. En outre bien de brillantes situations et qui frappent les yeux ne nous seront plus accessibles, mais en revanche elles ne mériteront même plus pour nous d’être convoitées. L’isolement spirituel et, à l’occasion, un entretien avec des êtres qui partagent nos sentiments, tel est notre lot ; plus que d’autres nous avons besoin des consolations de l’art. Nous ne voulons pas non plus convertir les gens, car le fossé qui nous sépare nous semble institué par la nature. La pitié nous devient un sentiment familier. Nous sommes de plus en plus silencieux – il y a des jours, et très nombreux, où je n’ouvre la bouche que pour les exigences de mon métier, sans plus. »
Friedrich Nietzsche
Lettre à Peul Deussen février 1870
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jeudi 6 mai 2010
Méchants et heureux
« J’avais quitté les petites rues et je flottais solitairement le long de la Canebière, me parlant à moi-même, me donnant de courageux et sensés conseils, et me faisant des gestes de réconfort dans la large rue vivante en cet après-midi ensoleillé, rue bruissante de grands cafés dont les terrasses absinthées fourmillaient de centaines qui gesticulaient avec bonheur et me considéraient malveillamment et échangeaient des sourires significatifs. Tous, ils se retournaient et ils se signalaient les uns aux autres que le juif était là et gare, fermez vos portes à double tour ! Je reconnaissais tous ces gens, c’était ceux du camelot. Oh, qu’ils étaient heureux, ces méchants, oh, qu’ils étaient méchants, ces heureux !
Oh, une épidémie pour leur ôter cette assurance qu’ils avaient, tous ces heureux dans les cafés ! Non, pas d’épidémie, me rétractai-je aussitôt, je n’étais pas comme eux, moi, je n’étais pas un méchant, moi. Ou bien, avec un pistolet, un pour jouer mais bien imité, les menacer, menacer tous ces assis, leur faire peur, et leur dire Aimez-moi ou je vous tue ! »
Albert Cohen
O vous, frères humains. 1972
*
Je ne déteste pas lire Albert Cohen. Il figure dans l’ordre de la plainte et de la béate liquéfaction de soi-même, trois ou quatre crans en dessous de Bloy. Mais le Talibloy est inatteignable en cet art… En outre, Cohen a cette particularité d’être juif. Ca arrive. Et c’est de cette identité méprisée qu’il tire la jouissance de son humiliation.
« L’aristocrate écarte de lui les individus en qui s’exprime le contraire de ces sentiments de fierté et de supériorité ; il les méprise » explique Nietzsche. Est-ce ce sentiment de supériorité aryenne qui a empêché que le Juif ne soit universellement fêté ? Ou bien cette malice s’applique-t-elle indifféremment aux étrangers quels qu’ils soient ? Et les natifs attachés à un sol, à des métiers, à une patrie, à des habitudes qui constituent autant de structures de vie, subodoraient-ils en le Juif l’étranger archétypal, celui qui, jamais, ne deviendrait comme eux, celui qui toujours revendiquerait sa singularité ? L’antisémitisme – et le racisme – ne sont-ils que purs caprices, l’effet d’une pure méchanceté, sans causes et sans explications ? Ou faut-il y voir aussi un réflexe de défense, partiellement aveugle comme tous les reflexes, mais somme toute naturel ?
A l’imparfait. Tout cela c’était avant. Aujourd’hui c’est très différent. Et le Juif est fêté et porté aux nues par tout ce que la France et l’Europe comptent de plus considérable. Jusqu’à ce président bien de chez nous, fils de Pal Sarkozy de Nagy-Bocza, qui se félicite de ce que son petit-fils porte un nom tiré d’un roman de l’Albert Cohen en question… Il n’aura pas fallu moins qu’une guerre pour en arriver là. Une guerre qui aura fait quarante ou soixante millions de morts – qui sait ? – et qui aura vu tout ce qui, de près ou de loin, voulait s’opposer aux Juifs finir dans les poubelles de l’histoire.
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Aimez-moi ou je vous tue ! C’est l’autre attrait de ce texte. Cette volonté d’être aimé pour ce qu’on est. Aimé par des gens qui n’avaient pas demandé votre présence, qui ne voulaient pas de vous et à qui s’est imposée la nécessité d’aimer les nouveaux venus. Cela ne s’est pas fait sans heurts. Il a fallu du temps. Des lois aussi. Ceux qui n’aiment pas les Juifs réduits à néant, restait à inventer une nouvelle forme de l’amour, un amour obligatoire, enseigné dès l’école, sanctionné par toute une série de lois pour que, dans un monde pacifié, ces nouveaux venus fussent à la fois si différents et si égaux. Double privilège qu’on ne se mêle plus guère de contester…
« Oh, qu’ils étaient heureux, ces méchants, oh, qu’ils étaient méchants, ces heureux ! » Il fallait que cela change, il n’était pas supportable que les méchants fussent heureux. Ce n’est pas une épidémie qui a déferlé. Du moins le microbe n’était pas matériel, et moyennant une bonne guerre et un peu de pédagogie, la musique doucereuse a fait son office : les méchants sont devenus gentils.
La haine juive, si proche de la haine chrétienne, les deux se donnant la main et prenant le masque et le nom de l’amour, c’est ce renversement des valeurs dont nous parle Nietzsche, cette transmutation, fruit de la victoire des esclaves.
« …les Juifs ont réussi ce prodigieux renversement des valeurs qui, pour quelques millénaires, a donné à la vie terrestre un attrait nouveau et dangereux : leurs prophètes ont fondu en une seule notion celles de « riche » « impie », « méchant », « violent », « sensuel » et pour la première fois ont donné un sens infamant au mot « monde ». Ce renversement des valeurs (qui veut aussi que « pauvre » soit synonyme de « saint » et d’ »ami ») fait toute l’importance du peuple juif : avec lui commence dans l’ordre moral la révolte des esclaves. »
Friedrich Nietzsche
Par delà bien et mal. 1886
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Libellés : Israël, Nietzsche, spirituel
mardi 4 mai 2010
Opprimés, misérables et ratés
« Le christianisme, né de racines judaïques, intelligible seulement comme une plante de ce sol, représente le mouvement d’opposition contre toute morale d’élevage, de la race et du privilège : il est la religion anti arienne par excellence : le christianisme, la transmutation de toutes les valeurs ariennes, la victoire des évaluations des Tchândâla, l’évangile des pauvres et des humbles proclamé, l’insurrection générale de tous les opprimés, des misérables, des ratés, des déshérités, leur insurrection contre la « race », l’immortelle vengeance des Tchândâla devenue religion de l’amour… »
Friedrich Nietzsche
Le crépuscule des idoles. 1888
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Libellés : Nietzsche, spirituel
lundi 2 novembre 2009
Véridique
« Dans le même temps que Nietzsche écrivait son Hymne à la vie, il envoyait à Lou Salomé des billets du genre : « Terrible accès. Je méprise la vie. »
Dans l’un et l’autre cas, il était véridique. »
Gabriel Matzneff
L’archange aux pieds fourchus
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Libellés : Matzneff, Nietzsche
jeudi 22 octobre 2009
L’homme libre est guerrier
« Car qu’est ce que la liberté ? C’est avoir la volonté de répondre de soi. C’est maintenir les distances qui nous séparent. C’est être indifférent aux chagrins, aux duretés, aux privations, à la vie même. C’est être prêt à sacrifier les hommes à sa cause, sans faire exception de soi-même. Liberté signifie que les instincts virils, les instincts joyeux de guerre et de victoire, prédominent sur tous les autres instincts, par exemple sur ceux du « bonheur ». L’homme devenu libre, combien plus encore l’esprit devenu libre, foule aux pieds cette sorte de bien-être méprisable dont rêvent les épiciers, les chrétiens, les vaches, les femmes, les Anglais et autres démocrates. L’homme libre est guerrier. »
Friedrich Nietzsche
Crépuscule des idoles. 1888
*
L’effet que fait le meilleur Nietzsche sur un petit nombre de gens, c’est ce que ne parviendront jamais à se représenter les ectoplasmes qui ont toujours de bonnes raisons de laisser glisser. En un petit nombre de livres publiés en quelque années, se trouvent concentré tout ce dont ont besoin ceux qui ont accepté de se passer de Dieu ou de l’Etat. Les hommes, debout contre le temps, qui laissent braire les décadents…
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Libellés : Fascisme, Nietzsche
vendredi 16 octobre 2009
Ecrasez l’infâme !
« Enfin – et c’est là le plus terrible dans la notion de l’homme bon – on a pris parti pour les faibles, les infirmes, les ratés, les gens malades d’eux-mêmes et tout ce qui doit disparaître ! On a contrecarré la loi de la sélection, on a fait un idéal de s’opposer à l’homme fier et bien venu, à l’homme qui dit « oui », qui est sûr du lendemain et qui garantit l’avenir – on a fait de lui le méchant… Et on a cru à tout cela ! Et on l’a appelé morale ! Ecrasez l’infâme ! »
Friedrich Nietzsche
Ecce homo. 1888
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Libellés : Nietzsche
mercredi 27 mai 2009
Survint saint Paul…
« Et Epicure aurait vaincu, car, dans l’Empire romain, tout esprit respectable était épicurien : c’est alors que survint saint Paul… Paul, la haine tchandala faite chair, faite génie, haine contre Rome, contre « le monde » ; Paul, le Juif, l’éternel Juif errant par excellence !… Ce qu’il a pressenti, c’est comment, à l’aide du petit mouvement sectaire chrétien, détaché du judaïsme, on pouvait allumer un « incendie universel », comment, par le symbole « Dieu mis en Croix », on pouvait recueillir et regrouper en une immense force tout ce qui était réprimé, tout ce qui s’agitait dans l’ombre, et rassembler tout l’héritage des menées anarchistes dans l’Empire. « Le salut vient des Juifs ! » – Le christianisme, formule qui permet de surenchérir sur les cultes souterrains de toute sorte, ceux d’Osiris, de la Grande Mère, de Mithra, par exemple – tout en les absorbant tous : c’est dans cette idée que réside le génie de Paul. En cela, il avait un instinct si sûr qu’il fit implacablement violence à la vérité, mettant dans la bouche – et pas seulement dans la bouche – du « Messie » de son invention, les représentations grâce auxquelles ces religions de tchandala exercent leur fascination, qu’il fit de lui quelque chose que même un prêtre de Mithra pouvait comprendre… Voilà ce que fut son chemin de Damas ; il comprit qu’il avait besoin de la foi en l’immortalité pour dévaloriser le « monde « , que la notion d’ « enfer » finirait par conquérir Rome, et que, grâce à l’ « au-delà », on peut tuer la vie… « Christianisme » et « nihilisme » : cela rime – non sans raison… »L’Antechrist. 1888
NE PAS LIRE LES LIGNES DE NITZSCHERIES, SEULES COMPTENT LES DEUX PARAGRAPHES QUE JE REMETS (Je ne sais pas ce que j’ai fabriqué dans mesC/C. Merci à Ivane et à son impeccable collection de langues de souffre qui m’évitent bien des relectures)
DONC NE LIRE QUE CA : (enfin vous faites ce que vous voulez hein!)
« Le christianisme, né de racines judaïques, intelligible seulement comme une plante de ce sol, représente le mouvement d’opposition contre toute morale d’élevage, de la race et du privilège : il est la religion anti arienne par excellence : le christianisme, la transmutation de toutes les valeurs ariennes, la victoire des évaluations des Tchândâla, l’évangile des pauvres et des humbles proclamé, l’insurrection générale de tous les opprimés, des misérables, des ratés, des déshérités, leur insurrection contre la « race », l’immortelle vengeance des Tchândâla devenue religion de l’amour… »
« Et Epicure aurait vaincu, car, dans l’Empire romain, tout esprit respectable était épicurien : c’est alors que survint saint Paul… Paul, la haine tchandala faite chair, faite génie, haine contre Rome, contre « le monde » ; Paul, le Juif, l’éternel Juif errant par excellence !… Ce qu’il a pressenti, c’est comment, à l’aide du petit mouvement sectaire chrétien, détaché du judaïsme, on pouvait allumer un « incendie universel », comment, par le symbole « Dieu mis en Croix », on pouvait recueillir et regrouper en une immense force tout ce qui était réprimé, tout ce qui s’agitait dans l’ombre, et rassembler tout l’héritage des menées anarchistes dans l’Empire. « Le salut vient des Juifs ! » – Le christianisme, formule qui permet de surenchérir sur les cultes souterrains de toute sorte, ceux d’Osiris, de la Grande Mère, de Mithra, par exemple – tout en les absorbant tous : c’est dans cette idée que réside le génie de Paul. En cela, il avait un instinct si sûr qu’il fit implacablement violence à la vérité, mettant dans la bouche – et pas seulement dans la bouche – du « Messie » de son invention, les représentations grâce auxquelles ces religions de tchandala exercent leur fascination, qu’il fit de lui quelque chose que même un prêtre de Mithra pouvait comprendre… Voilà ce que fut son chemin de Damas ; il comprit qu’il avait besoin de la foi en l’immortalité pour dévaloriser le « monde « , que la notion d’ « enfer » finirait par conquérir Rome, et que, grâce à l’ « au-delà », on peut tuer la vie… « Christianisme » et « nihilisme » : cela rime – non sans raison… »L’Antechrist. 1888
Bonjour Restif.
Me voilà. Comment ne fréquenterais-je pas un média dont Millie est désormais contributrice officielle ? Ça ne va pas aider à faire revenir un autre intervenant que vous avez cité, en revanche. J’imagine sa consternation derrière son écran, lorsqu’il verra ça… :-)))
Ce n’est pas très gentil pour Maurice G. Dantec, pourtant très apprécié par au moins un contributeur de ce blog.^ Même si je ne me reconnais pas forcément dans les idées de cet écrivain, je n’aurais tout de même pas osé…
Pour en venir aux choses (un peu plus) sérieuses, je n’ai pas bien compris le débat que vous sembliez vouloir lancer au sujet de Hegel et Heidegger.
J’ai lu le petit livre du second que vous recommandiez sur le principe de Raison. Bon, ma foi, c’est certes très intéressant. C’est une philosophie qui joue beaucoup sur la polysémie, qui considère que le glissement historique du sens des mots fait lui même sens, de même que la langue dans laquelle tel concept est destiné à façonner les conceptions de l’humanité à telle époque.
« Raison » a (au moins) deux sens : la raison de celui qui « raisonne », et la raison d’un événement dont ce dernier est la conséquence. Le principe de raison, dont Heidegger nous rappelle que Leibniz est le premier a l’avoir formalisé, subsume ces deux sens. Mais, en allemand, la raison-de-la-conséquence se dit « Grund » qui veut dire également « fond », ce qui ne saurait être gratuit pour Heidegger.
« Rien n’est sans raison », « Tout ce qui est a une raison », voilà quelques énoncés du principe de raison, d’où Heidegger tire que l’Être, le fameux Être (auquel se réfère le verbe être des phrases précédentes) est sans raison. Seuls en ont une les « étants ». L’Être, quant à lui, n' »est » pas : il a déjà assez fort à faire à constituer le verbe être du principe de raison qui donne sa raison à tout le reste, pour ce que j’ai compris.
Or, puisque « raison » se dit « Grund », cela revient à dire que l’Être est ce qui n’a pas de fond, c’est l’abîme. L’Être ne repose sur rien, on ne peut pas le « fonder ».
Et donc (là, ce n’est pas dans le bouquin, mais j’ai appris par ailleurs que c’était la thèse d’Heidegger), même le monothéisme échoue à embrasser la notion d’Être, car « Dieu » n’est finalement qu’un « étant », fût-ce l' »étant suprême ». Donc la religion – comme, à vrai dire, toute métaphysique – participe du fameux « oubli de l’Être » que notre auteur déplore (Quant à Nietzsche, même s’il croyait se dissocier de la métaphysique, il ne serait jamais que le dernier métaphysicien, je n’ai pas bien compris pourquoi).
Je l’avoue, je ne vois pas tellement à quoi mène cette pensée. On a « oublié l’Être », bon… Et que changerait le fait de mieux nous en « souvenir » ? En passant, vous avez noté que Heidegger, tout comme Nietzsche, est a-chrétien puisque la notion de « Dieu » participe déjà du funeste « oubli de l’Être ». Peut-être parce que Dieu est la cause première de la chaîne des raisons et des conséquences (ce à quoi l’Etre est extérieur par principe). Dieu « calcule », nous dit Heidegger à la fin de son ouvrage (il pense très certainement au Dieu leibnizien calculant le meilleur des mondes possibles qu’il choisira de créer). Pour ce que j’ai compris, le calcul des causes et des effets (soit les raisons et les conséquences, dans le monde physique), cela caractérise aussi la « technique » qui subsiste après le « retrait de l’Être ». Ce ne doit donc pas être une très bonne chose…
Mais vous, Restif, le chrétien, qu’en attendez-vous, de la référence à Heidegger ?
A suivre.
C’était un peu là ma tentative d’introduction au débat que vous souhaitiez sur cet auteur, mais je doute avoir contribué à bien cerner une pensée qui est également basée sur la « phénonoménologie » de Husserl (pour la dépasser, évidemment, on n’en attend pas moins d’Heidegger), or cette philosophie n’est pas des plus simples. Je me suis farci les « Méditations cartésiennes », et si j’en ai compris un gros tiers, c’est bien le maximum. Que reprend Heidegger de cet héritage ? Qu’en rejette-t-il ? Vous le savez, vous ?
Je dévie un peu du débat, mais Sartre est également un disciple de Husserl, sur l’étude duquel il a passé des années – nonobstant sa référence bien connue à Heidegger. Quant à Levinas, c’est le traducteur des Méditations cartésiennes. Or, nos amis les philosophes médiatiques dissertent beaucoup de Sartre, Heidegger et Lévinas mais moins de Husserl, qui doit leur sembler un peu « scolaire », sûrement. Pourtant, je vois mal comment on peut parler de philosophes qu’on nous présente comme si importants sans s’interroger sur leur usage d’une pensée qu’ils ont tous pris comme base, ce qu’ils en ont repris ou rejeté. Mais ce travail de « vulgarisation », auquel pourraient au moins servir les philosophes actuels, il n’est guère fait, en particulier sur le point que je mentionne.
Quant à Heidegger, la référence insistante à cet auteur de la part de tous ces gens peu soucieux d’expliquer vraiment ses idées – ce qui devrait inclure leur genèse, de mon point de vue – voilà qui m’incite à me demander s’il s’agit là d’une fausse valeur ou si votre serviteur manque des outils intellectuels indispensables pour communier avec quelques privilégiés dans l’admiration d’un génie. Très sincèrement, je ne sais pas. Si vous disposez d’éléments de réponse à cette interrogation, je vous serais obligé de m’affranchir.
En attendant, je ne résiste pas à vous livrer une remarque bien vilaine qui m’a traversé l’esprit : avec Heidegger, pour une fois, j’ai l’impression qu’un Aryen est parvenu à fourguer de la mauvaise camelotte à nos amis Juifs, puisque beaucoup d’entre ceux qui se piquent, parmi eux, de philosophie le tiennent en grande estime. Leur Husserl n’est pourtant pas mal. Ne leur suffit-il donc pas ? Je pense surtout à Stéphane Zagdanski (Grand Prêtre du heideggerianisme comme telle autre est Grande Prêtresse de la psychanalyse ?) : ce dernier avait traité de tous les noms d’oiseaux un certain Faye (pas celui que nous connaissons dans « la mouvance ») pour avoir assimilé sans nuances au « nazisme » la pensée du grand homme. Habituellement on ne dénonce jamais assez le danger nazi, dans quelque sphère de l’activité humaine que ce soit… Mais là, étrangement, le Faye en question a fait à côté. l’incontournable BHL, lui aussi, a mentionné Heidegger comme une des cibles de ceux qui « haissent la pensée »…
Bon, il fallait bien que je me venge un peu : Heidegger et son sectateur Zagdanski considèrent mon Schopenhauer comme un philosophe médiocre, alors…^
Quant à Hegel, enfin, j’ai cru comprendre que ce n’était pas sur lui que vous vous appuyiez (son oeuvre ne m’attire pas tellement ; je n’ai rien lu de lui et ne connais que deux trois de ses idées vaguement dans le domaine public : le dépassement des contraires, la Raison qui s’accomplit dans l’Histoire grâce à des « ruses »…). Mais, du coup, je n’ai pas compris si vous l’opposiez à Heidegger pour mieux donner raison à ce dernier…
—————-
P.S. J’ai sur ma pile de lectures une introduction à Heidegger par George Steiner. Je ne doute pas que vous, la Bibliothèque de Babel faite homme, connaissiez ce livre. 😀 . Vous pourrez donc me dire s’il vous a semblé de quelque profit…
En même temps et pardonnez-moi de proférer une énormité, mais l’homme fort et triomphant de Nietzsche, est-ce qu’il n’existe pas de tout temps ? Aujourd’hui, en costume Armani, aux commandes d’un avion de chasse ou dans le hall of fame de quelque Old England Club, ça fait moins légende aryenne mais qu’est-ce que ça change au fond? Merci pour ces extraits qui me rappellent des bons souvenirs cela dit.
Un message christique essentiel c’est que Dieu est en l’homme. La grande question est de comprendre ce que cela veut dire, peu de gens en font la tentative. Le sentiment de Dieu procède d’une expérience intérieure très concrète et c’est de Dieu qu’elle vient. Il peut aussi naître d’une manifestation extérieure, disons surnaturelle (un « miracle »). On est loin de la morale de cathéchisme, Jésus n’a jamais dit « Personne ne vient à moi si ce n’est par le cathéchisme » (!). Le christianisme social ou moraliste est assez étranger à tout cela, en fait.
Mon biern Misanthrope, si vous êtes rentré pour me poser- en pleines vacances- des colles pareilles , je vais regretter de vous avoir évoqué. Ah vous n’y allez allez pas avec le dos de la cuiller, Husserl, Levinas, Heidegger,Hegel !(mea culpa). J’avoue que j’aurai plus de temps pour vous répondre de manière un peu moins indigne demain ( ou après demain, peut-être, prenons nos précautions mais j’essayerai loyalement). Là, je suis tellement en littérature…Et puis surtout en Bretagne je n’ai pas un tome de philosophie, ce qui rend ardu la débat. Masi tentons quelques éclaircissements au sujets des Laurel et Hardy du logos et de l’histoire (en passant, ne liez pas le Georges Steiner, il est très mauvais. Et j’ai honte aujourd’hui de vous avoir conseillé Le principe de raison, c’était cuistrissime. Le meilleur Heidegger pour moi se trouve dans Le chemin de campagne et surtout dans les Chemins quine mènent nulle part. (Je mets part la materia prima, Etre et temps.) . Lire notamment « L’origine de l’œuvre d’art »).
Puisque j’en suis sur Heiddy, vous savez, il n’est pas toujours si loin du christianisme qu’il veut bien le dire. Après tout, il nomme Maître Echart « le viux maître de sagesse et de vie ». Mais laissons la ces sucreries à consoler le chrétien. Il y a plus important, et j’ai la fierté d’y avoir pensé tout seul même si plus tard j’appris que Paul Ricoeur en avait été saisi et vait pausé la question au maître qui prit la tangente sans un mot. Que répond Dieu à Moïse qui l’interroge sur son idendité ? : « Je suis celui qui EST ». Bref, je suis l’ETRE. Apartir de là tout le discours Heideggérien sur l’Etre peut-être christianiser (Buttman n’y a pas manqué.) Après tout Dieu est inengendré, La racine de tout. Hors souvenez vous de votre principe, l’Etre n’est certes pas l’etant de tous les etants, mais il est la racine sur laquelle tout étant peut, et peut seulement là, se détacher. Sans Etre, il n’y a rien. D’ailleurs pour Heiddeger L’Etre réside dans le logos (grec et allemand) ce qui nous rappelle quelque chose, non ? Par exemple le début de l’évangile de saint Jean.. Mais reprenons la question de l’Etre qui n’est ps du tout comme vous le dites. « 2. Le concept d’« être » est indéfinissable. C’est ce que l’on concluait de son universalité1 ( chez d’Aquin). À bon droit — s iL’être ne peut en effet être conçu comme étant ; l’être ne peut venir à la déterminité selon que de l’étant lui est attribué. L’être n’est ni dérivable définitionnellement de concepts supérieurs, ni exposable à l’aide de concepts inférieurs. Mais suit-il de là que l’« être » ne puisse plus poser de problème ? Nullement. Tout ce qu’il est permis d’en conclure, c’est ceci : l’« être » n’est pas quelque chose comme de l’étant. Par suite, le mode de détermination de l’étant justifié dans certaines limites — la « définition » de la logique traditionnelle, qui a elle-même ses fondations dans l’ontologie antique — n’est pas applicable à l’être. L’indéfinissabilité de l’être ne dispense point de la question de son sens, mais précisément elle l’exige. Ne reconnaissez vous pas là quelque chose qui ressemble étrangement à Dieu « mystère » qu’il ne faut pas trop fouiller (raisonnement des chrétiens dès qu’on les serre d’un peu trop près sur les failles du dogme,sa construction dans et par l’histoire, Constantin les conciles etc).
« Dieu comme l’Etre comme l’esprit hégelien se révèlent donc dans l’Histoire. Et c’est un sacré point commun ! Dieu se révèle par Moïse puis par son fils, mais jamais en tant que tel. L’Etre ainsi se révèle par l’existence même des étants qui ne sauraient être sans Lui.
« Que toujours déjà nous vivions dans une compréhension de l’être et qu’en même temps le sens de l’être soit enveloppé dans l’obscurité, voilà qui prouve la nécessité fondamentale de répéter la question du sens de l’« être » -c’est de la scolastique toute pure ! .Nous visons en dieu mais il est mystère ! (se couvnir de Pcal aussi : PASCAL, Pensées et Opuscules, éd. L. Brunschvicg, Paris, 1912, p. 169 : « On ne peut entreprendre de définir l’être sans tomber dans cette absurdité : car on ne peut définir un mot sans commencer par celui-ci, c’est soit qu’on l’exprime ou qu’on le sous-entende. Donc pour définir l’être, il faudrait dire c’est, et ainsi employer le mot défini dans sa définition. » ce qui est assez montrer les racines chrétiennes d’ Heidegger.
« Le questionné de la question à élaborer est l’être » :nous sommes là en plein dans l’influence d’Husserl. Pour trouver ce questionné « chimiquement pur » comme d’ailleur pour être certain que notre question en dérive bien il convient de pratiquer la noese (l’acte de visée) (en s’assurant de la validité de la noème l’objet visé –noéme. Mais surtout je réfute par Heidegger même votre lecture de l’Etre ne « repose sur rien » puisque : « L’être se trouve dans le « que » et le « quid », dans la réalité, dans l’être-sous-la-main, dans la subsistance, dans la validité, dans l’être-là [existence], ». Heidegger joue sur les mots, comme tous les scoliastes et théologien.Dieu n’ont plus ne « repose sur rein » selon d’Aquin, il est à lui-même sa propre racine, il est l’ETRE. –comme il l’a avoué à Moïse ui évidemment n’y a rien compris (sinon pourquoi le diable et saint Michel se seraient ils combattus son corps, c’est bien que le diable croyait y avoir des droits !)
Mais je m’arrête là sur ce point. Je crois que vous pouvez voir ce que j’attends de l’a-chrétien Heidegger, déjà, mais je vais préciser. Le dogme catholique, du moins celui qui était encore en vigueur vers 1935 me parait outrancièrement faillible. S augustin lui-même alors qu’il s’agit d’expliquer comment une âme pure par essence et définition peut bien être introduite dans un corps qui est sous le coup du pécé originel (il ; a ecrit tout un bouquin là-dessus, traité de l’âme, pour avouer qu’il n’y comprend goutte). Que l’Homme qu’on nous présente comm le plus grand philosophe depuis Hegel en vienne à ne pas pouvoir finir son etre et temps et se réfugie dans Holderlin et l’étude du bas allemand mer montre qu’on a raison, in fine, de faire apelle au Mystère de dieu dans l’Eglise. Mystère d’amour, de l’incarnation, etc, et que le dogme est devenu intenable avec ses colonnades pour soutenir les derniers changements politiques de ka papauté.et allez, en 1830 je te colle l’Immaculé conception, puis après l’infaillibilité du pape. Je ne parle même pas des variations entre réalistes et symbolistes sur l’eucharistie pend nt 12 siècles.12 !!
Malgré tout, dans son E et temps Heidegger nous a appris une méthode.nous devons nous en servir. Levinas en découvrant la réalité de l’Etredans le visage de l’autre rechristianise d’ailleurs magnifiquement heidegger§. Ou du moins le dote d’une ethique qui fait peut être bien de lui le plus grand philosophe hegel non compris.
J’aurai du mal à vous dire ce que j’attends de Hegel exactement. Il me semble tout simplement qu’il a vu juste. Que le rationnel à tendance à envahir tout le champ du réel, qu’il nESt le réel et que l’Histoire est bien la réalisation de l’esprit –avec son négatif qu’il nous faut bien avaler. Il a percu la mondialisation , l’unicité d’un seul état vers lequel nous allons. Mais je n’en suis qu’au début d’hegel, je sue assez comme ça sur la Logique. (je ne suis plus sûr d’avir à remettre ça demain ou après demain. Mais que c’est pauvre ce que je vous dis là !will see)
Pour Heidegger et christ encore, disons que son diagnostic (voir La dévastation et l’attente) sur la technologisation du monde rejoint admirablement Bernanaos, notamment celui de La France contre les robots. L’évidement, la perte de l’etre sont pour moi d’autre mots pour la fin de la spiritualité remplacé par un réelqui ne lui laisse plus aucunes place. Vous devinez que ce sont là des
Travaux de pensée en cours…Et puis il met facilement Etre à la place du Dieu de *Moïse…Comme Ricoeur l’vait bien vu (et moi avant !!!)qu’on y ajoute le logos…La messe est dite. Les mots lui servent à enfumer l’intello. (Psdans Etre et temps, attention,ni dans d’autres ouvrages dits « mineurs » comme Les chemins » mais ami normalien voit bien plus en lui un « penseur » un « sage » qu’un philosophe à la hegel.Et c’est vrai –toujours etre et temps –qu’il n’a pu finir- mis à part.Ca ça c’est un impérissable chef d’œuvre. Mais que l’ »homme soit un être pour la mort » le christianisme nous l’avait appris avant lui !
(mon bien cher, pardon). quelques notes sans grand intérêt sur Husserl
Pour Husserl, vous avez raison. Outre que les Méditations avec ses Noèses et noèmes est fatiguant comme tous,infiniment chiant pour tout dire on en parle guère. Et il reste encore 300 000 feuillets de cet « vieux raseur »(Revel) . Je n’ai pas de papier ici en Bretagne alors bon, je me dépouille :
« L’épochè, qui est arrêt de la pensée au sens de mise en perspective du monde,réduction à ce qui ESt, révèle également par là, d’un point de vue méthodologique, l’une des structures fondamentales de la phénoménologie, une structure transcendantale du cogito : c’est l’intentionnalité. Husserl reprend ce concept de Franz Brentano. Il désigne le caractère fondamentalement orienté de la conscience vis-à-vis d’un objet, quel qu’il soit. L’intentionnalité est le fait d’« être conscient de ». La conscience n’a pas le même mode d’être que des objets physiques. Ainsi, la structure de l’intentionnalité distingue le psychique du physique.
La conscience n’est pas une boîte dans laquelle entrent des images, des perceptions, etc., elle est à chaque fois une visée n qui est donneuse de sens. Par exemple, la perception d’une pomme n’est pas l’imagination d’une pomme, quoique l’objet visé (ou noème) soit le même : ce qui diffère, c’est la nature de l’acte de visée (ou noèse) ». Donc si nous nous nous souvenons d’Heidegger : « Le questionner est un chercher connaissant de l’étant en son « être-que » et son « être-ainsi ». Le chercher connaissant peut devenir « recherche », en tant que détermination qui libère ce qui est en question. Le questionner a, en tant que tel, quelque chose dont il s’enquiert : son questionné. On perçoit à quel point la notion d’intentionnalité est capitale.
L’intentionnalité a un rôle central dans la perception : nous ne percevons à proprement parler que des aspects des choses, ce que Husserl appelle des esquisses, ces dernières se succédant à l’infini et requérant une loi pour les unifier. L’intentionnalité permet cela, car elle est aussi un opérateur d’anticipations qui permet à l’esprit de combler les « blancs » ou « vides » de la perception pour constituer un objet intégral pour la conscience. Par exemple, Nous ne nous contentons pas d’appréhender un dos ou un profil lorsque nous observons une personne, mais nous attendons à ce que les caractéristiques qui sont masquées pour la perception puissent être données, et l’intentionnalité fournit à la fois une loi qui unifie les esquisses données et celles auxquelles nous nous attendons naturellement. (je n’ai pas mes Husserl sur place et j’emprunte qql fot bonnes définitions wiki)suite perso) A noter que le début de La recherche où le narrateur recompose un corps à partir de sa cuisse est déjà phénoménologique « Quelquefois, comme Ève naquit d’une côte d’Adam, une femme naissait pendant mon sommeil d’une fausse position de ma cuisse. Formée du plaisir que j’étais sur le point de goûter, je m’imaginais que c’était elle qui me l’offrait. Mon corps qui sentait dans le sien ma propre chaleur voulait s’y rejoindre, je m’éveillais. (…)Ma joue était chaude encore de son baiser, mon corps courbaturé par le poids de sa taille. Si, comme il arrivait quelquefois, elle avait les traits d’une femme que j’avais connue dans la vie, ».recomposition phénoménologique d’un corps, je crois que s’en est lapremière note dans toute la littérature.(il existe un bouquin assez mauvais de Monique gosselin sur Proust et la phénoménologie.)
Alors comment dégager ces essences à partir de l’expérience commune (Husserl dit souvent « naïve ») de la conscience, si cette expérience est chaque fois particulière ? toute sa philosophie devient alors une praxis e la conscience dont Abellio saura s’en souvenir. On peut dire -voir l'(anglais Colin Wilson)- qu’il se met alors à frôler la mystique. Ma conscience est conscience de ma conscience, avec réduction, arrêt -époké- jusqu’au moment ou je touche au noyau pur de la connaissance, au schimilbick qui me fait penser de telle manière qu’à un état « pur » du réel mon intentionnalité donne naissance au monde tel qu’il est, pure représentation non entaché d’erreur. L’intentionnalité étant l’acte de donner un sens, il faute n arriver à comprendre par quel opération de l’esprit se sens se donne à découvrir,et les erreurs (celles de Descartes notamment) qu’il faut savoir éviter. Et il faut comprendre par quels actes de synthèse s’opère cette intentionnalité de la conscience, puisqu’il y a plusieurs intentionnalités Il s’agit de comprendre –cum-prendere, prendre avec soi- la réalité » extérieure exacte de ce qui est objet de la conscience,et non plus de se laisser prendre au piège de la conscience naïve. Comment ? en intensifiant de plus en plus notre conscience, devenant conscience de la conscience jusqu’à retrouver l’unicité de l’objet et de la conscience pure derrière la multiplicité des étants. Seule manière d’arriver à la pure REPRESENTATION sans plus être victime de maïa.
Ah, excellent article sur Husserl Levinas :
http://ghansel.free.fr/richard.html
Ah pardon précision : les citations du com 1 (pas toujours fermées de guillemets hélas) sont de Heidegger in Etre et temps (bouquin majeur, bis repetita).Et je n’ai pris dans wiki que qqlq définitions, les ajouts sur Heidegger , l’intentionnalité Proust etc sont de moi. les quelques 40 dernières lignes et plus ne sont pas de wiki non plus.
Mince ! Je pensais que ça devait être pas mal, comme Steiner est assez apprécié par beaucoup d’intervenants ici (dont vous, m’a-t-il semblé)…
A vrai dire, je ne sais pas si vous me l’aviez « conseillé ». Vous l’aviez mentionné parce que nous parlions du principe de raison chez Schopenhauer. Vous m’avez tout de même dit que c’était un des rares ouvrages assez accessibles de Heidegger… Mais vous n’êtes pas le premier – parmi ceux qui apprécient Heidegger – que j’entends émettre un jugement défavorable sur ce bouquin… 😐
Je me suis emmêlé dans mes citations, désolé. Je reposte.
Mince ! Je pensais que ça devait être pas mal, comme Steiner est assez apprécié par beaucoup d’intervenants ici (dont vous, m’a-t-il semblé)…
A vrai dire, je ne sais pas si vous me l’aviez « conseillé ». Vous l’aviez mentionné parce que nous parlions du principe de raison chez Schopenhauer. Vous m’avez tout de même dit que c’était un des rares ouvrages assez accessibles de Heidegger… Mais vous n’êtes pas le premier – parmi ceux qui apprécient Heidegger – que j’entends émettre un jugement défavorable sur ce bouquin… 😐
Ah d’accord, je comprends mieux. Vous jugez légitime de « christianiser » Heidegger – contrairement à Nietzsche.
Dès lors, cette affaire d' »oubli de l’Etre » prend un peu plus de consistance, forcément…
C’est vrai, il le dit (notamment (?)) à la fin du « principe de Raison ». Et comme le logos est aussi la Raison…
Bien sûr…
Alors là, je ne vous le fais pas dire. 🙂
Vous êtes chrétien mais vous n’êtes que moyennement catholique…^
Corriger les erreurs du catholicisme par la philosophie d’Heidegger, c’est sacrément ambitieux !
Les idéalismes respectivement hégélien et chrétien me paraissent assez différents, toutefois. D’accord, ce sont deux conceptions de l’Histoire linéaires (plutôt que cycliques). Mais…
Pour les Chrétiens – bien que la notion d’Incarnation représente le trait d’union entre le Ciel et notre monde – il ne se passe rien de très important entre la Résurrection et le Jugement Dernier. La vraie Vie n’est pas de ce monde ; on ne peut rien bâtir de solide ici bas. Il nous faut prendre au sérieux cette existence-ci mais ça n’est qu’un test pour accéder à la vraie Vie.
Jusqu’à l’Apocalypse, l’Histoire des chrétiens ne « progresse » donc pas. En attendant ce dénouement heureux (et encore, pas pour tout le monde), les choses iront même plus mal.
Hegel, au contraire, conçoit le déroulement de l’Histoire globalement comme un progrès. Dans son schéma, si le « négatif » bien a un rôle, c’est d’aider le positif à s’affirmer de crise en crise, jusqu’à triompher totalement à la « fin de l’Histoire ».
Voilà du moins ce que je croyais savoir…
Mais vous avez peut-être des raisons de penser que ces différences (si même je les ai bien comprises) ne sont pas essentielles… 😐
A suivre.
Ah, Brentano, L' »intentionnalité », la conscience comme « conscience de quelque chose… Ça, je savais… 🙂
(Husserl parle également de l' »horizon » des objets pour désigner leurs caractéristiques inconnues qui pourront être « remplies » par une « visée » ultérieure.)
Ahem… Là, je capte déjà beaucoup moins. Je vais devoir encore bosser, on dirait… 🙁
(Mais Proust est sûrement aussi schopenhauerien et freudien sur divers points…^)
Cette connaissance totale du monde par la conscience, c’est un état théorique : nous n’y parvenons jamais puisque chaque objet (ou concept) nouveau auquel renvoie l' »horizon » de l’objet présentement « visé » renvoie à son tour à de nouvelles connaissances, de nouveaux objets qui ont eux mêmes leurs « horizons » et ainsi de suite…
Ouh la ! Vous nous faites votre propre synthèse de Husserl, Heidegger et Schopenhauer… Rien que ça !
Vous avez déjà une connaissance encyclopédique de la littérature, bande dessinée comprise, mais si en plus de cette « sensibilité littéraire », vous touchez votre bille en philosophie… ça me donne des complexes, vraiment. >:-(
Sérieusement, je me demandais s’il était de quelque intérêt d' »articuler » les philosophies schopenhauerienne et husserlienne, que je trouve fort différentes…
Par exemple, à la base, Husserl a une conception solipsiste de la conscience (on est tout seul dans notre « cogito » cartésien, puisqu’on part de là…). Il prétend certes dépasser ce solipsisme par une de ses fameuses « réductions » (on a l’intuition évidente qu’on pourrait être un autre, de même que je peux imaginer n’importe quel objet, une table, etc. de façon différente). Mais d’autres phénoménologues (peut-être Levinas (?)) ont reproché à cette conception de l' »intersubjectivité » de ne pas différer beaucoup du solipsisme…
Au contraire, Schopenhauer pose dès le départ le solipsisme comme une illusion. Ce problème ne l’intéresse pas : chercher à le résoudre, ça reviendrait, pour une armée, à faire le siège d’une forteresse isolée qu’on ferait mieux de contourner pour avancer dans le territoire à conquérir. Le meilleur argument à opposer à ceux que tourmente ce problème, ajoute-t-il, c’est une bonne douche. Pour le coup, je le trouve assez léger, le père Schopenhauer…
Sur la morale, pourtant, son point de vue me semble tout-à-fait pénétrant et neuf.
Husserl, que nous dit-il à ce propos ? Qu’il importe de fonder la morale sur des normes incontestables, aussi incontestables que le sont les mathématiques pour les sciences physiques. Réussir cela serait d’un intérêt inestimable, c’est certain, mais y est-il parvenu ? J’en doute.
Donc, les démarches husserlienne et schopenhauerienne m’ont paru bien différentes, avec chacune leur points forts et leurs points « faibles ».
Je n' »entre » pas dans la pensée de Husserl avec la même facilité que dans celle de Schopenhauer. La première a pour moi quelque chose de labyrinthique et laborieux (« chiant » dites-vous avec justesse) tandis que la seconde est élégante et majestueuse, comme une oeuvre achevée.
Mais l’ambition naïve de Husserl m’apparaît touchante et digne : trouver la Vérité dans tous les domaines qui intéressent l’humanité, fonder les normes qui s’imposent à l’homme sur des bases aussi solides que les lois mathématiques pour les sciences physiques. Je lui souhaiterais de réussir.
Par contraste, j’ai du mal à ne pas soupçonner chez Heidegger – dans les procédés de sa prose – une sorte de roublardise (ce n’est pas une qualité dont je suis très amateur en philosophie). Peut-être n’ai-je pas entamé son oeuvre de la meilleure façon, laissiez vous entendre… 😐
Merci pour ça et tout le reste.
Rhoo… Allons, c’est d’une simplicité biblique, pour vous, toutes ces choses… 🙂
(MM : je viens juste de voir que vous aviez com-é, sorry. Aujourd’hui juste qql réponse avant un retour mieux informée)
Mon fort cher et très délié Misanthrope, vous avez un art de la pointe qui fait mon bonheur. Réellement. Et vous visez juste. Effectivement, si je suis chrétien, je suis sur certains points un catholique problématique (non sans raisons). C’est tout juste si j’arrive à avaler l’incarnation en me servant de cette soupe originelle des 4 premiers siècles du christianisme, avant que le dogme soit fixé tel que nous le connaissons ( et à quoi il a tenu ce dogme !: ainsi selon Arius le Christ est créé «ex nihilo » et a été « adopté », par Dieu pour ses immenses qualités morales ; Arius donc, cet infâme hérésiarque qu’adoreront les wisigoths et tous les germains (convertis par l’arien Wulfila) tous les germains sauf les Francs (la vieille alliance date vraiment de là) allait sur ordre de l’empereur Constantin être probablement (Constantin se fit confesser à son agonie par un arien) réintégré triomphalement dans l’Eglise quand, providence évidente, il mourut breneux d’une colique déferlante en plein sur un trône qui n’avait rien d’épiscopal. Vous devez savoir tout ça (excusez-moi de redire souvent ce que vous savez mais comme vous jouez volontiers les frères ignorantins et que je suis un homme tout rond, sans malice et qui prend un malin plaisir à monter sur la chaire…[qui est faible aussi dans ce sens là] souffrez que je joue les souffleurs inutiles dans le tas se glissera bien un petit quelque chose pour vos dents- enfin je l’espère pour vous qui ne manquez pas de mordant). En tous cas il semble bien qu’il ait tenu à peu de chose que les thèses d’Arius l’emportent et alors quid du dogme? Pour moi, mon homme est bien plus Origène qu’Augustin. Au moins Origène déclare nettement (et logiquement) que les âmes sont créées avant la naissance alors qu’Augustin a recours au vieux truc du mystère ineffable. Origène mis à à part j’aime Maître Eckart et en général, et surtout, les grands mystiques. Je vais même jusqu’à croire qu’Attar et Rûmi (Molana) sont des très grand mystiques, qu’ « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père » et que penser que ceux là seront damnés c’est faire preuve d’une étonnante mésintelligence de la divinité, que c’est se poser peu de questions aussi. Ou bien croire absolument à la prédestination et croire de toutes ses forces que ne peuvent être sauvés que ceux que Dieu à fait naître chrétiens (j’aurai pu dire « catholique »). Bref, penser que naître iranien et se précipiter dans la mystique d’un Ibn Arabi comme au creux d’une lave qui décape et fait flamber l’âme c’est être destiné à la damnation par un Dieu qui en ce cas vous aurait fait naître pour finir damné. Je ne peux avoir cette vision de la divinité, pire, je ne peux pas croire en un tel dieu, je serai son pire ennemi. Depuis quelques temps je vais très lentement à la découverte de Sohrawardi et de sa théosophie et je m »y retrouve pleinement. D’ailleurs, il suffit d’écouter pour y reconnaître un langage qui est le même que celui de S.Jean de la Croix ou Ruysbroek, ou Suso.Ainsi également pour Proclus : « l’intellect humain est incapable de percevoir le Dieu humain en la perfection de sa nature ; sa force lui permet d’atteindre à la vision des idées en leur pluralité, mais non d’atteindre jusqu’à leur source, jusqu’à l’unité indivise du Noêton ( le supra intelligible en son unitude). Ce n’est plus alors un processus d’intellection, mais le résultat d’un état suprarationnel, une vive flamme que la Lumière divine allume dans l’âme ». (Henri Corbin « en islam iranien, TII).bref, pour moi cette « Lumière divine » n’est rien d’autre que ce que appelons « la grâce ». Je crois pourtant en Christ, mais en me souvenant de ces théologiens qui précisent que le Fils n’est pas l’égal du Père. Celui qui tremble la veille du Golgotha mais va jusqu’au bout me semble la plus haute figure, et je ne le comprend qu’à travers l’Amour. Mais que celui qui a créé l’univers (les « multivers » disent certains physiciens modernes), l’infini même, le grand tout, que celui-là se soit mis en enveloppe humaine me dépasse. Pourtant qu’il ait été « avant Abraham » oui, j’y crois. Mais je vous fatigue à vous parler si laborieusement de ma foi faite de certitudes ressenties et de questions « rationnelles » non tranchées.
Pour Hegel, j’irai vite ce soir : je ne dis pas que j’approuve ce qu’il dit, mais simplement je crois qu’il a dit vrai. Que sa vision du monde tel qu’il doit advenir par et dans l’histoire, l’incarnation de la Raison (pas au sens heideggérien) est une réalité. Maintenant je suis loin d’y voir un progrès pour ce que l’homme porte en lui de spiritualité. On peut tomber d’accord avec le diagnostic d’un processus et différer d’avec son auteur sur la positivité du dit processus. Pour moi l’avènement de la Raison sonne l’évacuation du spirituel,de l’Etre, du logos, non son incarnation à travers l’esprit passé par le négatif et opérant la synthèse ultime. L’erreur d’Hegel à mes faibles yeux, c’est de croire que la rationalité est bonne pour l’homme. C’est à mon sens profondément faux. L’homme qui suit sa rationalité arrive à Ayn Rand pour commencer, puis en avançant peut aller très très loin dans l’abandon de toute charité. Pourquoi garder des porteurs de chromosomes « mauvais » ? Pourquoi supporter des trisomiques ou seulement tolérer qu’une famille qui en à déjà un décide de faire à nouveau un enfant ? Hegel est un optimiste, pour lui le niveau ne peut que monter : tout le monde goûtera Holderlin. Hors je crois profondément l’inverse, c’est vers le bas que s’opère l’universalisation des esprits, s’en est même la condition essentielle. « L’histoire est un cauchemar dont j’essaye de m’éveiller » dit Joyce dans Ulysse, Hegel y voit l’avènement d’un rêve devenant réalité. Donc bis repetita, je crois à la validité de ses projections, mais là où il met un signe plus je mets un signe moins. Quand à la parousie et autre apocalypse, c’est un sujet trop vaste pour que je traite ici. Il met en cause le tissu mêm dun temps. Le christ ne dit-il pas après avoir annoncé la fin du monde que « ceci arrivera avant que ne passe cette génération ». Alors ? Et bien alors ou le christ s’est trompé, ou bien la réincarnation fait que cette « génération » n’est pas vraiment « passée » (c’est idiot mais logiquement pensable,dont j’ose) ou encore jésus, le dieu en lui a une autre notion du temps que nous, il sait que le temps n’est qu’une illusion et qu’en fait, tout se déroule simultanément,comme une route reste route sur ses cent kilomètres, il y a bien cent kilomètres qui se suivent mais la substance « route » est la même. Le temps ce n’est que notre vision parcellaire. La physique depuis Einstein a commencé d’aller très sérieusement vers l’idée que le temps est déjà là dans sa totalité, depuis le big bang. Il y a relativité oui, mais de l’observateur. Et cette notion même de relativité, si on l’imagine perçu,vécue par les yeux de l’omniscience omnipotence, Dieu, pourrait bien expliquer qu’une génération ne passe pas. Elle nus parait passer, mais de même qu’à Josaphat nous ressusciterons tous d’un coup, d’un coup tous nous vivions, simplement en nous ignorant d’un couloir du « temps » à l’autre. Je m’exprime très ma mais cette idée que le temps est une sorte d’illusion, je la sens très profondément, j’e ai l’intuition au plus profond de mon être. Philip K Dick a raconté comment un jour le « réel » avait glissé devant lui, découvrant la Rome des Césars (césars de l’époque Tibère, Néron, pas les antonins), et une vérité lui apparut sous forme d’une phrase accompagnant ce paysage de colonnades et de toges : « L’empire n’est jamais tombé ». C’est une autre variante : les choses paraissent changer, mais elles ne font que revêtir des vêtements d’apparence différentes, l’essence ne change pas. Joseph est à côté de nous. Il vient juste de renier Jésus. Mais je me tais, car en vérité qui ne prendrait pas cela pour folie…
En passant : vous me sembler bien mieux connaître Husserl que moi, qui n’ai pas relu Les méditations depuis plus de 15 ans et n’ai jamais lu La crise la conscience européenne. Je connais fort mal, pour ne pas dire presque pas du tout Schopenhauer.C’est sa faute ! dans le début du Monde comme volonté…il vous intime de lire Kant avant d’aller plus loin. J’ai lu Kant, du moins la critique de la faculté de juger (passionnante d’ailleurs quand on réussit à renter dedans à force de coups d’épaules)et une partie de la raison pure. Du coup je n’ai pas repris mon Quadrige. J’ai quelques notions –ça veut tout dire… vous avez très bien compris qu’en philosophie j ene suis qu’un amateur, un dilettante, même si j’essaye depuis quelques temps (depuis longtemps à vrai dire mais je reprends plus sérieusement) de changer cela (avec des échecs : Spinoza que je ne comprends guère, ou que j’oublie dès que j’ai cru l’avoir saisi). Il y a bien Kierkegaard que je commence d’aborder et qui me touche, mais c’est trop tôt pour en parler. Et puis il y a Hegel, qui je le sens me prendra bien du temps. Déjà la lecture de l’introduction à sa Logique par Vera m’a coûté bien du temps de concentration, et il me vient souvent à l’esprit que ce n’est pas mon monde, que je ferai bien mieux de relire T.Mann, Proust ou de finir enfin pour de bon Saint Simon. Pourquoi faut-il qu’une obscure culpabilité ou un naif espoir de comprendre, de vérité, me ramène vers des textes arides, écrits sans nuls soucis de beauté.(à part votre Shoppy, clair,net, oui).
Sauf Nietzsche, presque aussi philosophe qu’un poète (. Pardonnez cette bourde qui exprime cette évidence : c’est un grand écrivain, un roi de l’aphorisme dans la tradition de Chamfort et la Rochefoucaud. Avec un sens de la formule explosive qui n’a pas son pareil. C’est comme nettoyeur, négateur, dynamiteur et psychologue que Nietzsche me parait obligatoire. Son « grand oui » à la vie ne me convainc, lui, pas du tout. D’ailleurs sa propre vie…Je ne suis pas loin de penser que la maladie fut pour lui une fome de la possession. C’est quand même le seul homme que je connaisse qui soit jaloux de jésus (gide l’avait très bien compris).il me semble paradoxale que l’homme qui enterre la métaphysique soit effectivement « le dernier métaphysicien, » -comme vous dites :
« Quant à Nietzsche, même s’il croyait se dissocier de la métaphysique, il ne serait jamais que le dernier métaphysicien, je n’ai pas bien compris pourquoi ». Je pense qu’on commet une erreur : parce que l’objet de son étude est en grande partie la dissection du cadavre de la métaphysique ont en fait un métaphysicien. Autant dire que le psy qui s’occupe de l’étude des schizophrènes en est un. On confond objet d’étude et conviction, ou plutot la matière avec son traitement et celui qui la traite. Etudier, analyser les illusions qui forment la métaphysique ne fait pas de vous un métaphysicien. Mais peut-être que si au fond ? penser la mort de Dieu n’est ce pas forcément penser Dieu. Quand même, un métaphysicien croit en la métaphysique, non en la métaphysique comme illusion nécessaire mais comme réalité essentielle. C’est le contraire chez Nietzsche. Ah, l’avis de Nebo sur ce point nous serait bien utile.
Venons en à une cuistrerie (une de plus une de moins…e ne suis qu’un humble pécheur, vermis sum) : Donc si nous nous nous souvenons d’Heidegger (auquel je rajoute immédiatement ce que j’eusse du citer immédiatement) : « Tout questionner est un chercher. Tout chercher reçoit son orientation préalable de ce qui est cherché. Le questionner est un chercher connaissant de l’étant en son « être-que » et son « être-ainsi ». Le chercher connaissant peut devenir « recherche », en tant que détermination qui libère ce qui est en question. Le questionner a, en tant que tel, quelque chose dont il s’enquiert : son questionné ». On perçoit à quel point la notion d’intentionnalité est capitale. Cette dernière phrase était de moi et visait à un rattachement à Husserl, à la noèse, la chose visée..
Ce que j’essayais si mal de dire la phrase immédiatement précédente d’Heidegger que j’aurai du citer l’éclairait donc me semble-t-il –oh, c’est bien médiocre comme démonstration.
« Tout questionner est un chercher. Tout chercher reçoit son orientation préalable de ce
qui est cherché. » Ce passage prend place dans le chapitre ou Heiddy cherche à déterminer ce qu’est le questionnement, la question , afin de déterminer ce que la question de l’etre à d’insigne. Oh et puis citons, c’est tellement plus simple ! :
« La question du sens de l’être doit être posée. Si elle est une, ou plutôt la question fondamentale, alors un tel questionner requiert une transparence appropriée. Par suite, il nous faut brièvement élucider ce qui appartient en général à une question, afin de rendre visible à partir de là la question de l’être comme question insigne. » Après vient le passage en …question.. Mais revenons au passage ardu. Je le comprends ainsi (sous toutes réserves évidemment) : « Tout chercher reçoit son orientation préalable de ce qui est cherché » : il y a donc corrélation entre les deux pôles de l’opération husserlienne décrite par les termes noèse et noème. Il y a un subjectif du chercher qui est cependant orienté par l’étant –donc « objectif » en tant qu’étant, qui en orientant commence une prédetemination du sens du questionner.
« Le chercher connaissant peut devenir « recherche », en tant que détermination qui libère ce qui est en question. ». Là je lis : lorsque on a réussi à établir sa recherche comme recherche d’un concept, d’une théorie, la question devient claire dans son questionné, débarrassé des scories de l’indéfinition, du magma pour en ariver à être un chercher net,celui du concept, « libérant ainsi ce qui est (vraiment)en question ». Le mettant au propre, dégageant ce qui est l’être de la question. « cequi EST en question ».
Revenons au début, le moins clair : « Le questionner est un chercher connaissant de l’étant en son « être-que » et son « être-ainsi ». – là grammaticalement il faut entendre « chercher connaissant » comme formant un tout, « connaissant » ne se rapporte pas à « étant », Le « chercher connaissant » est de l’étant, appartient à l’étant, vient de lui. Oscillant entre son « être que » -que je traduis être que je perçoi si, être posé comme question, et « être ainsi », ce que j’en suppose par avance, « ainsi » que je l’estime selon l’orientation que j’en reçois. L’être que –l’étant de ma recherche, l’objet que j’ai sous les yeux, (l’être là) et l’être ainsi, la réponse déjà orienté sont ainsi reliés. Tout « questionner étant déjà un chercher » et tout chercher étant un chercher connaissant , partie prenante de l’étant qui oriente la recherche, « l’être que » je cherche et l’ « être ainsi » tel qu’il m’apparaît comme objet de recherche non plud massif, neutre « etre que » mais déjà orienté vers la connaissance, le chercher connaissant. L’êtrre que je vois, l’être ainsi que je le prévois pour simplifier. C’est là que je retrouve (peut être bien à tort) le rapport husserlien entre noèse et noème. La noésis qui vise un étant, objet de pensée, déjà orienté,(être ainsi) et le noème, ce qui est visé, l’être que. Il me semble que l’intentionnalité est ici flagrante, en interrogeant telle question précise j’intentionnalise l’acte, le met consciemment en conscience,objet de ma conscience. L’etant n’étant après tout qu’un phénomène que je recompose à travers ce que j’en perçois –etre que- et ce qui est dit « orienté » mais qui est aussi perçu uniquement par mon intention.
J’arrête là ce ragoût qui n’est guère appétissant, mais que voulez-vous, il fallait bien que je le prouve à moi-même que j’avais réellement saisi quelque chose dans ce passage de Heidegger !^^ et je n’oserai direque j’énonce LA pensée du maîtreque je tire peut-être éhontément vers un husserlianismede grand magasin. Je le répète, je ne suis qu’un littéraire. Et pour moi Marinetti en 1910 déclarant que l’homme s’est vendu au démon machine qui va l’avaler tout entier en dit autant qu’Heidegger, mais des années avant que le boche se pose la question de la technique. Et vous n’avez pas tort de dire qu’il flotte un fumet de charlatanerie autour d’Heidegger. Mais ça, c’est souvent le cas chez les immenses, surtout allemand. Chez Wagner aussi il y a ce déplaisant jeu d’ombre avec le Génie. Je suis chrétien voyez mon graal, je suis germain vive Wotan l’or du Rhin et tous es Nibelungen.( a propos il existe un ouvrage passionnant sur les sources iraniennes du Parsifal de Von Eschanbach et le mythe du graal déjà chez chrétien « graal et alchimie » de Paul Georges Sansonneti, un doctorat des hautes études avec comme maîtres Antoine Faivre, Gilbert Durand, pas des plaisantins quand même. L’auteur montre bien comment la notion éminemment théosophique à la Shorawardi. de Xarna est au cœur du conte. Passons, je n’ai pas le bouquin sous les yeux et je ne l’ai pas relu depuis des siècles. En tous cas il est certain que ce graal contient d’étranges mixtures qui ne sortent pastoutes du chaudron de Lug ou de la Cène. D’ailleurs l’iran n’est pas absente de l’Evangile, loin s’en faut. Satan…hum. Voyez le Satan des études carmélitaines qu’on trouve sur le webb désormais. Notamment chapitre P. DE MENASCE, O. P. Note sur le dualisme Mazdéen.)
Ouf, je n’ai plus la force d’aborder le reste qui est si passionnant. J’ai essayéun tour d’horizon, mais il y aurait tellement plus à dire,si seulement je me trouvais dans un jour un peu inspirée. Désolé d’avoir du vous faire patauger dans ma morne herméneutique heideggérienne. Mais quoi, ne rien dire n’aurait-ce point été dérobade ? j’aimerai bien savoir ce que vous pensez vraiement de Nietzsche, qui se marie assez mal avec Schopenhauer.
A l’attention de Vae : « « toute philosophie qui croit qu’un événement politique est susceptible de différer, ou qui plus est de résoudre le problème de l’existence est une philosophie pour rire, une pseudo-philosophie. » » Nietzsche, considérations inactuelles.
Du même, ceci dont je suis convaincu :; « Nous vivons la période des atomes, du chaos atomique […]. La révolution ne peut être évitée, la révolution atomique. »Il indentifie bien les problèmes : «Ce monde actuel (le nôtre comme celui de Nietzsche) « exècre ici toute éducation qui rend solitaire, qui pose des fins supérieures à l’argent et au gain, et qui consomme beaucoup de temps ». Ce n’est pasun « libéral », que non !
Mais lorsque Nietzsche écrit : « Au milieu de ces périls de notre période, qui donc désormais consacrera ses services de veilleur et de chevalier à l’idée d’humanité, au trésor du temple sacré et intangible que les générations les plus diverses ont peu à peu accumulé ? Qui dressera l’image de l’homme, quand tous ne sentent en eux que le ver de l’égoïsme et une terreur immonde, et sont tellement déchus de cette image, tombés dans l’animalité, voire dans la rigidité mécanique ? » est-ce vraiment valable pour Schopenhauer ? Lepessimisme me semble saint comme nettoyant des illusions, mais malsain quand il en vient à regretter la naissance. Je crois q’un Shorawardi, un S.Jean de la Croix ont connu un jet de force bien plus grand que la morne béatitude schopenhaurienne née du pessimisme. Cette « sagesse » ressemble à du renoncement pour le renoncement, un défaitisme devant ce qu’on est incapable de vivre et de ressentir. Combien bâtissent leur philosophie sur leur caractère dont ils voudraient faire LA vérité universelle. Il me semble que c’est là un étrange aveuglement, et je ne reconnais pas Montaigne dans schopy, contrairement à Nietzsche. Montaigne n’est pas pessimiste. Il crois aux héros de Plutarque. Il se cherche et ne déclare pas se trouver. Un littéraire quoi…
Je vous laisse après ce fleuve. Je vous donne en passant une assez bonne définition des termes husserliens sacrés de noése et noeme que j’ai trouvé dans mes fouilles. Merci de m’avoir conduit vers ces méditations. J’espère qu’un jour nous pourrons reprendre cette si intéressante discussion. (de plus vous avez une manière d’administrer la « correction fraternelle » tout en esprit, allusions, œil qui frise qui fait véritablement ma joie. Vous dégonflez admirablement ce que j’ai de baudruche en moi).
« « Noèse », « noème » sont des termes décalqués du grec. La noésis, càd ce que fait le « noûs » (esprit), c’est l’opération de la pensée, c’est donc le côté subjectif. Le noème, c’est ce qui est visé par cette pensée (le « corrélat noématique » ; si je pense, je dois bien penser quelque chose, ce quelque chose, Husserl l’appelle le noème), donc c’est plutôt le côté objectif. Entre ces deux éléments, il n’y a pas de différence REELLE (ça veut dire : je ne distingue pas deux choses, ici, dont l’une serait la pensée et l’autre la matière, à la façon cartésienne), mais deux pôles d’un même phénomène. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire que ce noème soit un quelque chose existant matériellement dans le monde. Par exemple, je peux repenser à mon appartement dont je viens de déménager, dans le souvenir. Le côté noétique (donc de la noèse), c’est le souvenir comme un certain mode de se rapporter à l’objet (auquel je pourrais me rapporter autrement, par exemple dans la détestation, dans l’oubli, dans la crainte, etc), le côté noématique c’est la maison, mais pas comme une chose au sens réaliste, il se peut d’ailleurs que l’appartement ait été détruit depuis, etc., mais comme ce à quoi se rapporte, hors de moi, cette pensée ; elle se rapporte à un appartement ayant existé, dans lequel j’ai vécu, etc.
Ce qu’il importe de comprendre, c’est que le « phénomène » – donc ce que va travailler le phénoménologue – ce n’est pas seulement le côté de l’objet (donc, c’est pas du Kant), mais l’ensemble. Du point de vue de Husserl, ce qui ne suffit pas chez Kant, c’est qu’en gros il réduit le phénomène (Erscheinung) à ce qui est perçu, alors que la perception n’est qu’une manière parmi d’autres de se rapporter à quelque chose, et que les autres manières (la haine, la crainte, le désir et tout ce que tu veux) produisent un phénomène différent. Me souvenir de la maison, haïr la maison, espérer la maison, etc. sont des phénomènes différents. Ce n’est pas seulement le sujet qui change (ses états affectifs), mais l’objet aussi.
En ce qui concerne l’essence, elle ne me semble pas recevoir chez Husserl un contenu différent de celui qu’on trouve chez tous les philosophes depuis Platon. Il me semble qu’ils l’utilisent différemment, en disent des choses différentes, mais que la notion elle-même n’est pas changée, et Husserl utilise d’ailleurs lui-même le terme même de Platon : eidos. L’eidos, ou l’essence, c’est donc la propriété invariable qui permet de définir la chose (car l’essence, c’est l’essence de quelque chose), qui fait d’elle ce qu’elle est (sa « quiddité », le « ce que c’est ») et la distingue du même coup de ce qu’elle n’est pas. Il semble donc que la définition spinoziste reste valable pour tous les philosophes, l’essence, c’est « ce sans quoi la chose ne peut ni être ni être conçue ». Spinoza ajoute – mais ceci illustre mon propos antérieur, à savoir que cet ajout est déjà du Spinoza, ça, c’est ce qu’il en dit lui : c’est « ce qui sans la chose, ne peut ni être ni être conçu », vue très profonde que je ne développerai pas ici… »
Savoir à quoi il a tenu que l’arianisme ne triomphe pas ? Non non, j’ignorais.
Teu teu teu. Vous voyez bien que vous êtes taquin, vous aussi…
Toutefois, j’espère qu’il ne vous inspirera pas en tous domaines. Sa conception fort exigeante de la spiritualité ne ménagerait guère votre côté « bon vivant ». Mais vous faites comme vous voulez…
Est-ce une question si importante ? Saint Augustin n’aurait pas nié que les âmes existaient dans l’entendement de Dieu, tout de même, ce qui est bien une façon d’exister… Ou tout comme. Pour votre part, en tant que chrétien, vous ne pouvez pas contester que l’âme est créée (dans l’acte même où Dieu crée le temps, qui sait ?) puisque seul Dieu est incréé. Comme, par ailleurs, tout chrétien reconnaît la dualité de l’âme et du corps, il est assez logique d’estimer que leur créations procèdent de deux décisions divines distinctes. Importe-t-il vraiment d’appréhender tout cela en termes temporels ?
Certes mais ne fait-on pas dire aussi à JC : « nul ne vient au père que par moi » ?
C’est amusant : c’est à peu près la question que je posais à quelques catholiques assez traditionnels, comme on en croise sur Fdesouche. 🙂
http://www.fdesouche.com/125378-google-celebre-le-14-juillet#comment-1318908
(Il n’est pas gênant que Dieu crée des méchants, puisqu’à la fin ils sont punis, donc tout finit bien, m’a-t-on répondu – ce qui est certes imparable)
Cette question de la damnation de certains hommes – nécessairement prévue par Dieu – c’est pourtant bien l’une des choses qui me rebutent le plus dans le christianisme (et Dieu sait s’il y en a) ; je suis donc bien aise que cela vous pose également problème.
Mais je préfère ne pas m’étendre sur ce sujet car mes commentaires sont déjà assez long comme ça (je sais que nous divergeons sur ce point : vous croyez au libre arbitre, grâce auquel vous résolvez votre problème ; pas moi : je ne conçois pas qu’un Dieu, par définition omniscient, ne puisse prédire le comportement de ses créatures, ce qui implique bien, dans le cas contraire, que nous soyons prédestinés, et nous retombons sur votre problème).
Mais non, allons. Je me demande toujours comment l’on peut être chrétien (comme, à une époque, je me demandais « comment peut-on être libéral ? ») ; les motivations et réflexions d’un esprit chrétien, orthodoxe (catholique), ou non, m’intéressent forcément.
D’accord, vous n’êtes que très partiellement hegelien. Le contraire m’aurait désarçonné.
Mais non, du tout. Je n’ai lu que Les méditations et Cinq articles « sur le renouveau (pour une revue japonaise). Comme introduction à sa pensée, Lire Husserl de Laurent Joumier, quelques articles à droite à gauche sur Internet et c’est tout.
Il ne falait pas le croire. En fait, il refait un cours sur Kant. Dans un souci semblable au vôtre, j’avais lu en diagonale un que sais-je sur Kant et ça m’a « suffi » (mais donné envie de m’intéresser à Kant un de ces jours).
Moi aussi, moi aussi. 😐
Sauf que vous avez de nombreuses autres cordes à votre arc…
C’est peut-être aussi bête que ça ; c’est bien possible.
OK, merci pour votre explication. Ça se tient, je pense que vous avez raison.
Un littéraire qui peut expliquer l’influence des notions husserliennes de noème et de noèse chez Heidegger, ça n’est pas si ordinaire, même parmi les lecteurs d’un blog comme celui-ci…
Je ne sais pas… Il existe surement plusieurs critiques de la technique. J’aimerais comprendre celle de Jacques Ellul, par exemple. 😐
Un contributeur d’Ilys m’avait également recommandé de m’intéresser à Simondon, et ça m’a eu l’air (trop ?) costaud…
Quoi qu’il en soit, ne soyez pas trop anti-technique, ou XP va vous gronder (il avait discuté de ce sujet avec Xyr à partir de son article sur le film Avatar)
Ça me rassure que vous voyiez ce que je veux dire.
Cette critique est si sévère que je devrai m’aider d’arguments d’autorité.
J’aurais voulu vous indiquer un texte de Jorge Luis Borges sur « l’optimisme de Schopenhauer » dans je ne sais plus quelle revue, mais je ne retrouve plus dans Google ce texte que je suis certain d’avoir lu sur le Net. Il n’y est fait allusion qu’ici :
http://www.google.fr/search?client=opera&rls=fr&q=Le+temps+circulaire+prolonge+aussi+Schopenhauer+qui+nie+le+pass%C3%A9+et+le+futur,+car,+comme+le+cite+Borges,+pass%C3%A9+et+avenir+n'existent+que+pour+le+d%C3%A9roulement&sourceid=opera&ie=utf-8&oe=utf-8
Borges y met en valeur le passage du Monde où Schopenhauer s’adresse à la feuille qui tombe de l’arbre et lui dit plus ou moins « tu ne meurs pas vraiment, tu renaîtras ». Dans cette conception cyclique du temps, Borges perçoit un motif d’optimisme (vous noterez comme cela rejoint votre réflexion sur l’empire romain toujours debout).
Je me référerai aussi à l’analyse de Clément Rosset (1). Schopenhauer – explique-t-il – a été desservi par le bon accueil que lui a réservé la mode romantique du XIXème siècle : elle l’a enfermé dans une réputation de philosophe pessimiste à laquelle on a tort de le réduire. Car, d’après Rosset, Schopenhauer est d’abord un philosophe de l’absurde : le malheur du monde ne s’explique pas, il n’est pas nécessaire (Pour Leibniz, le monde est imparfait dans ses détails mais globalement rationnel, puisque Dieu a créé le meilleur des mondes possibles ; pour Schopenhauer, c’est exactement l’inverse : tout dans le monde a une fin, tous les détails, mais le monde lui même est globalement absurde). Voilà donc, selon la lecture de Rosset, ce dont Schopenhauer est inconsolable : le malheur du monde serait acceptable, voir souhaitable, si seulement il avait une raison.
Pour sa défense, je me devais de verser ces pièces au dossier du procès en pessimisme que l’on intente à mon penseur favori, mais je serais malhonnête si je soutenais que ce « défaut » est absolument étranger à mon attirance pour sa philosophie.
Il n’est pas si original d’être pessimiste mais Schopenhauer ne se complait pas dans de lancinants soupirs sur les malheurs du monde, comme c’est à la portée de n’importe quel dépressif doté d’une sensibilité un peu artistique. Ce que j’apprécie chez lui, c’est sa jubilation à autopsier le monde avec la précision d’un scalpel, à en décortiquer les mécanismes et les lois en détail, pour en faire la chair d’un système de pensée cohérent et harmonieux, dont l’harmonie même souligne – prétend souligner, si vous préférez – les difformités des conceptions « optimistes ». Leurs points aveugles, au moins.
Au fond, je sais gré à ce philosophe de ne pas opter pour le style « léger » du dandy dédaignant la balourdise des « systèmes » et ne jurant que par les aphorismes. Non pas que j’abhorre ce type d’esprits. C’est bien le contraire, mais je les trouve simplement moins pénétrants.
Et cela m’amène à votre question sur Nietzsche (je complèterai plus bas ma réponse sur Schopenhauer).
A suivre.
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(1) Ecrits sur Schopenhauer P.U.F.
Je serais plutôt d’accord avec vous. A priori, Nietzsche m’indiffère assez. La généalogie de la morale m’est tombée des mains, par exemple, après que j’en ai lu une petite moitié.
Pourtant, votre jugement sur l’incompatibilité des conceptions des deux auteurs semble peu partagé dans la vie des idées. Je suis au contraire frappé par le nombre de « schopenauéro-nietzschéens » que l’on peut rencontrer. C’est par exemple en lisant un recueil d’aphorismes nihilistes recueillis par Roland Jaccard, un connaisseur de Schopenhauer et de Nietzsche, que j’ai été intrigué par les idées du premier. J’ai tâché ensuite de mieux comprendre les liens entre ces deux auteurs en lisant Clément Rosset, spécialiste de l’un comme de l’autre. Dans un autre genre, l’écrivain Cioran a été influencé, lui aussi, par les deux philosophes.
Il se trouve que tous ces gens, Jaccard et Cioran du moins, expriment leur scepticisme envers les pensées « à système » et leur préférence pour les aphorismes comme moyen d’approcher la vérité. Si, pour ma part, je suis assez amateur de ce second type de prose, je le tiens tout de même pour une facilité en matière philosophique et ne partage donc pas la fibre de nos « schopenauéro-niezschéens » sur ce point.
S’agissant de Nietzsche, plus généralement, son style me rebute mais je ne veux pas être plus catégorique sur le fond car je craindrais d’être injuste – un peu comme pour Heidegger – avec un auteur que je connais finalement peu. Il faut dire que je m’y étais attelé avant de m’intéresser à Schopenhauer – comme beaucoup de gens, sans doute – et je le regrette aujourd’hui. Nonobstant son style aphoristique et « artistique », les spécialistes expliquent en effet que Nietzsche a élaboré sinon un « système » implicite, en tout cas une pensée cohérente qui doit beaucoup à Schopenhauer (confer par exemple la « volonté de puissance » – inspirée par la Volonté schopenhauerienne – dans La naissance de la tragédie).
Voici toutefois ce que je crois pouvoir dire au sujet de Nietzsche, pour le peu que j’en connais : je lui reproche de revendiquer son « droit de se contredire », quand bien même il n’en abuserait pas ; ainsi que son dédain pour les systèmes, quand bien même aurait-il fait preuve d’une cohérence plus forte que ce qu’il veut bien avouer (car il encourage malgré tout ses disciples moins subtils à s’inspirer de telles considérations pour s’en prendre aux idées concurrentes) ; enfin, sa sempiternelle prétention à être un penseur « aristocratique » m’agace même si son vocabulaire est plus « plébéien » et accessible que la prose de nombreux philosophes reconnus. Lorsqu’on est « aristocratique », j’estime qu’on n’a pas besoin d’insister sur ce point ; il revient davantage aux autres de vous en donner acte. On peu d’ailleurs se demander (j’ai lu cette remarque quelque part) si la popularité de Nietzsche n’a pas un rapport avec sa fameuse prétention à proposer une « philosophie aristocratique », de sorte que le lecteur aspire naturellement à intégrer le petit cercle d’élus. Certes, Nietzsche avait bien prévenu qu’il serait « incompris ». Mais n’aurait-il pas pu faire en sorte d’être mieux compris ? A vrai dire, je ne saisis pas bien l’idée d’XP selon laquelle les grands esprits suscitent fatalement les malentendus. Toujours est-il, me semble-t-il, que les « schopenhaueriens » savent davantage pourquoi ils le sont que les nietzschéens ; ce qui me paraît traduire une plus grande honnêteté, une plus grande clarté, des idées schopenhaueriennes.
Et pourtant, le principe d’une critique dure de Schopenhauer ne m’aurait pas du tout dérangé. J’aurais tout-à-fait approuvé que l’on tâche de mettre en échec sa pensée, que l’on élabore un système qui la supplante, en souligne les limites, les éventuelles incohérences. Aussi aurais-je espéré, à cette fin, un examen minutieux de ses théories (ou d’autres théories de penseurs précédents), que soient clairement exposés les concepts étudiés et leurs articulations, même si c’est laborieux (mais c’est justement la prouesse d’un Schopenhauer de disserter de questions si denses sans lasser le lecteur).
Cette critique très construite, la trouverais-je chez Nietzsche ? Je n’en suis toujours pas convaincu.
Pour revenir enfin à votre reproche sur le pessimisme de Schopenhauer – qui lui serait inspiré par son propre tempérament – honnêtement, je ne crois pas être en mesure de vous répondre avec des arguments rationnels. Tous les philosophes, je pense, sont amenés à effectuer une démarche introspective et à faire la part de ce qui, dans leur expérience, participe d’une condition humaine universelle et de ce qui les concerne plus exclusivement. Quant à évaluer sur ce plan les conceptions schopenhauerienne – et leur caractère d’universalité – il me faudrait d’abord vous persuader que mon propre jugement est exempt des limitations que vous devinez chez Schopenhauer. Hélas ! Cela me sera difficile car j’aurais déjà du mal à m’en persuader moi même.
Pour conclure – ouf ! 🙂 – c’est la façon dont Schopenhauer réfute les arguments des doctrines concurrentes en faveur de l’optimisme (sa critique de l’historicisme d’un Hegel et du temps linéaire du christianisme…) qui me semblent plaider pour l’universalité de son point de vue ; de même que la façon dont – dirais-je – notre auteur oppose la morale chrétienne (sa morale de la pitié, pour aller vite) à la théodicée chrétienne, soulignant ainsi le hiatus entre les deux. En procédant de la sorte – en tenant compte de certaines aspirations humaines dont le christianisme tire légitimité – Schopenhauer me paraît un contradicteur plus redoutable du christianisme qu’un Nietzsche (sans doute plus facilement caricaturable, et dont on ne manquera pas d’opposer à ses théories la triste fin).
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P. S. Merci pour votre texte sur Husserl. Il me disait quelque chose puisque vous l’avez trouvé sur PhiloForum, un forum bien utile que je consulte parfois (l’autodidacte que je suis doit beaucoup à Internet et autres Wikipédia, disais-je – Je devance votre persiflage sur votre difficulté à m’apprendre quelque chose^).