Le souverainisme à babouches, de Chesterton à XP

L’optimisme rationnel mène au surplace; c’est l’optimisme irrationnel qui mène à la réforme. Qu’on me laisse éclaircir ce point en recourant une fois encore à la comparaison au patriotisme. L’homme le plus susceptible de ravager le lieu qu’il aime est précisément celui qui a une bonne raison de l’aimer. L’homme qui améliorera ce lieu est celui-là même qui l’aime sans raison. Si un homme un aspect du quartier de Pimlico (ce qui semble improbable), il peut se surprendre à défendre cet aspect contre Pimlico même. Mais s’il aime simplement le quartier pour lui-même, il le laissera peut-être se dégrader et se transformer en une Nouvelle Jérusalem. Je nie pas qu’une réforme puisse être excessive; j’affirme seulement que c’est le patriote mystique qui instaure des réformes. Le simple contentement de soi chauviniste est très fréquent parmi ceux qui ont une raison pédantesque d’être patriotes. Les pires chauvinistes n’aiment pas l’Angleterre, mais une théorie de l’Angleterre. (…) C’est ainsi que seuls ceux dont le patriotisme dépend de l’histoire permettront à ce patriotisme de falsifier l’histoire. Un homme qui aime l’Angleterre parce qu’elle est anglaise ne se souciera pas de la manière dont elle est née. »
(Chesterton, Orthodoxie)

13 réflexions sur « Le souverainisme à babouches, de Chesterton à XP »

  1. Rosco

    Mmmmouais… un peu facile, et dépourvu de contenu. Si on suit Chesterton, alors la « France » babouchisée jusqu’à la moëlle est une option respectable. Une « Nouvelle Mecque »… J’ai comme dans l’idée que lorsqu’il écrivait, Chesterton ne songeait pas un seul instant que des millions de non-européens aux coutumes barbares allaient déferler sur l’Angleterre un jour. Et l’eut-il su qu’il aurait certainement appeler au chauvinisme le plus crasse pour foutre ces hordes hostiles à la mer au plus vite.

  2. Sébastien

    iceux qui prônent le retour à la paysannerie

    Alors Chesterton est mal choisi car il plaidait pour le retour à la terre et pour l’accession du plus grand nombre à la propriété. Il appelait ça le distributisme. Ses idées sont exposées dans son livre Outline of sanity. En français il a été traduit sous le titre Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste. Tout un programme ! On est loin du libéralisme d’Ilys.

    1. la crevette

      Certainement que Chesterton n’était pas libéral au sens où ilys peut l’entendre mais parfois il faut savoir s’extraire du contexte et prendre chez un auteur ce qu’il y a de bon (sans dénaturer bien sûr): cette réflexion ci-dessus est vraiment troublante avec la pensée ixpéenne sur les mongaullo-souverainistes et c’est ce qui m’a frappée et amusée en lisant Orthodoxie. il y a d’ailleurs, de façon plus générale chez Chesterton, une façon d’appréhender la réalité, le monde, la morale, la littérature que ne renierait pas XP et qui présente de fortes coïncidences. Mais je n’ai pas assez lu Chesterton pour vraiment approfondir la question.
      Chesterton, toujours dans ce même ouvrage dit :  » « On pouvait être en paix avec l’univers tout en étant en guerre avec le monde »
      Quand je lis XP, je pourrais sans problème lui attribuer cette attitude ou philosophie.

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