Méfie-toi on t’aime

Je suis bien heureux que la dernière équipe Africaine ait été battue au Mondial de football, et ce pour une raison fort simple : je n’aime pas l’Afrique.
 
A l’occasion de ce tournoi, l’Afrique, nous l’avons vue sous  l’ensemble  de ses aspects objectivement les plus susceptibles de nous la rendre  attrayante, aimable, ou attachante, et j’en ai tiré cette conclusion définitive : je ne l’aime pas, et son peuple me laisse dans une indifférence dont j’aurais peine à vous décrire l’immensité. Rien dans ce continent ne suscite mon admiration ou ne vient nourrir mon imaginaire, je ne vois  pas dans cette besace dont nous venons d’assister à l’inventaire quelque chose qui me donne envie d’acheter, je trouve que tout y est moche, ou ridicule, ou sans intérêt. L’étoile africaine, je n’ai pas envie d’y atteler mon char, elle m’emmerde prodigieusement, ses sons me fatiguent, ses couleurs agressent mes yeux, ce que disent ses enfants ne m’intéressent pas, et même sa musique, sa fameuse musique me semble inécoutable  quand elle  ne sert pas à pimenter la nôtre.

On m’objectera sans doute qu’il  s’agit-là seulement de mes affinités personnelles, ce en quoi on aura raison…. Je dirais même qu’on ne pourrait avoir raison davantage, et c’est bien de ça dont je veux m’ouvrir…. De ce droit fondamental à ne pas aimer sans avoir à fournir la moindre explication rationnelle, de le dire et d’en tirer toutes les conclusions qui s’imposent…. Mais plus encore, je voudrais toucher un mot de ce que ce droit au dégoût radical est tout à fait consubstantiel à la capacité d’aimer vraiment, c’est à dire à trouver dans les objets de notre amour des traits que nous trouvons gracieux et que nous préférons à d’autres en toute subjectivité, disons le même en toute irrationalité, parce que c’est nous et parce que c’est eux. J’ai beau la retourner dans tous les sens, cette question philosophique et spirituelle majeure, je ne vois pas comment je pourrais éprouver sincèrement de l’amour ou de l’affection en n’aimant rien de manière arbitraire, en ne préférant rien à rien, et partant, en ne rejetant rien plus que rien…. Tout cela nous ramène à l’amour du prochain, dont je ne vois pas comment je pourrais l’éprouver si je n’ai pas de prochain, parce que pas de lointain non plus.

Je n’ai jamais eu d’amis africains. Pas une seule fois. J’admets bien volontiers que le hasard ou la contingence peuvent expliquer cette carence, qu’une fulgurante rencontre avec un vieux sorcier de Yaoundé va peut-être un jour changer ma vie, que cela est possible dans l’absolu, que je serais bien sot de fermer la porte par principe, mais enfin, je crois aussi aux mathématiques et  suis enclin à penser que cette indifférence récurrente qui nous sépare eux et moi doit bien signifier quelque chose.

D’instinct, le son des vuvuzelas m’évoque un essaim de mouches au-dessus d’une mare, une casserole ou le cadavre d’un zèbre , les drapeaux verts et noirs des morceaux de tissus très négligemment agrafés sur un mur en rotin, un rassemblement d’africains dans le virage d’un stade une mortelle soirée d’ennui en  compagnie d’ individus tout aussi recevables que moi devant le Seigneur mais sans pour autant que je puisse échanger un seul rire ou la moindre émotion avec  l’un d’entre eux…

Ce dont je veux parler, c’est de racisme, de ce racisme ordinaire qui ne consiste en rien d’autre qu’à nier mon droit à être qui je suis, ou plus exactement de l’être avant d’avoir intériorisé le sentiment  d’une  infériorité intrinsèque, une espèce de honte d’être né comme je suis né, et la conviction d’être un humain de seconde zone, un occidental compliqué à qui la simplicité africaine est inaccessible.

Quand il jouait encore au tennis, le métis Noah – qui ne me semble être rien d’autre qu’un théâtre de sang et d’eau jouant depuis cinquante ans la même pièce où il est question de noirs et de blancs qui s’affrontent – avait pris en grippe son adversaire Thomas Muster, un autrichien blond et trapu semblant tout droit s’être échappé de ses Alpes et vouloir y retourner. Un jour, avant de le rencontrer, il expliqua qu’il se concentrerait avant le match en écoutant Bob Marley, et quand on lui demanda si, d’après lui Muster écoutait lui aussi de de la musique dans ces moments-là, il eut une moue haineuse  et répondit que oui, il devait écouter du Hard…. Comme personne ne cherche à lui imposer cette musique,  la culture dont elle est un pan ou l’idée d’une supériorité de  ceux qui s’y reconnaissent, j’ai compris que sa réaction  reflétait le racisme qui colle à la peau de cette icône anti-raciste, un racisme qui n’a aucun rapport avec l’indifférence dans laquelle l’Afrique et ses tam-tam devait  probablement laisser Muster.

Le raciste, l’homme du ressentiment, ce n’est pas celui qui ne veut pas vivre avec l’Autre et voudrait s’en séparer, mais celui qui veut l’obliger à l’aimer, à coucher dans son lit. Les noirs de l’Afrique du Sud nous le prouvent d’ailleurs, eux qui tout en représentant les blancs sous les traits du Diable, leurs reprochent de vouloir se regrouper dans des bantoustans et les priver du spectacle de leurs gueules…. La détestable Belgique Francophone nous enseigne  la même chose, elle qui n’en finit pas de chougner sur ces méchants Flamands qui non contents de les avoir oppressés, veulent aussi ne plus les voir et ne plus  entendre chougner.

La haine ne consiste pas d’abord à enfoncer la porte de son prochain, mais à vouloir l’obliger à franchir la nôtre, à le haïr de ne pas en ressentir le besoin, à le jalouser d’ avoir chez lui ce qu’il faut, et cette haine, elle a pour origine le sentiment diffus que l’on ne se suffit pas à soi-même, que l’indifférence, la solitude et l’apartheid nous  laisseraient  face au néant. 

A l’instar du collectivisme, le métissage a pour moteur la haine de l’autre et l’envie de piétiner rageusement son jardin secret, de le détruire de l’intérieur en le forçant à vivre avec nous.

 Il s’agit d’une haine de la Solitude,  celle de l’autre parce qu’il peut s’en contenter,   et de la nôtre parce que savons n’avoir rien à y   faire pousser.

31 réflexions sur « Méfie-toi on t’aime »

  1. Epicier vénéneux

    Intellectuellement inattaquable, XP.

    Ceci dit, l’Afrique du Sud que j’ai connue il y a presque vingt ans était bien plus européenne qu’africaine. J’entendais Lugan l’autre jour qui tenait à voix haute des propos que tout l’hémisphère sud et une bonne partie de l’hémisphère nord n’osent prononcer, à savoir que ce pays magnifique et riche (j’insiste, XP) de ses ressources, des Afrikaners et de leur culture, de cet esprit simplement et fondamentalement libéral et chrétien dans lequel, justement, l’amour de son prochain est tellement fort qu’il peut s’attraper avec les mains et que l’on retrouve tel quel en Australie ou dans la Bible Belt aux USA, ce pays donc, est en totale perdition et s’apprête à vivre des heures sanglantes, comme le Zimbabwe et le Kenya avant lui.

    Une once d’espoir cependant: c’est sans aucun doute un pays qui sera re-colonisé; il est trop riche et trop beau pour que les Occidentaux le laissent ainsi filer.

    Je ne me prononcerai pas sur le reste de l’Afrique, qui ne m’intéresse pas plus que vous.

  2. la crevette

    Cette causalité trouvée : la haine de la solitude (ou crainte de la solitude) est métaphysique. Elle est à la source de tous ces rapports humains si difficiles, si biaisés. Je trouve très intéressant que vous la mettiez ainsi en exergue, par le biais de quelques lignes foudroyantes.

  3. Temps a venir

    Merci à XP d’oser défricher de telles pistes (en latérite?…).
    Parmi les nombreuses fulgurances du Camp des Saints de Raspail (1973), l’une ne cesse de me faire réfléchir, tant elle remet en cause les poncifs du matraquage métissolâtre actuel:
    «L’Afrique du Sud n’est pas un pays noir à minorité blanche, c’est un pays blanc à majorité noire».

  4. Vertumne

    Très beau billet. Pour rebondir sur ce que dit XP, il me semble que l’on nous force médiatiquement à aimer l’Afrique depuis le début de ce mondial parce que l’on sait instinctivement que ce continent et ses habitants ne nous inspirent, à nous, Européens, dans le meilleur des cas que le plus souverain mépris.

    Il faut donc en faire trop, prendre les sentiments naturels de l’homme blanc à contrepied pour espérer lui arracher autre chose qu’un haussement d’épaules, rendre l’Afrique « sexy » en quelque sorte par un retournement de valeurs. L’antinature par excellence dénoncée par Nietzsche.

  5. Vertumne

    D’ailleurs la totalité des mots de novlangue appliqués au continent noir symbolisent cette antinature:
    -diversifié, flamboyant, dynamique, espoir, coloré, etc.
    Rien du vent conceptuel servant à anesthésier le cerveau sans aucune base logique, rationnelle, biologique.

    Le voilà cet aveuglement, cette « illumination » dont parle notre nouvel ami le Rav Dynovisz.

  6. Didier Goux

    Je joins mes louanges à celles de mes prédécesseurs ici. Ce que vous dites m’a fait penser aux mines consternées qui s’affichent lorsque j’affirme ne pas trop aimer les noires. Aussitôt, il me faut préciser que je parle sur un plan strictement érotique, gnin-gnin-gnin et tout ça. Alors que si je dis ne pas aimer les blondes, ça passe tout seul.

  7. Max

    XP, j’exècre la classe politique wallonne, mais ce que vous dites à propos de la Flandre qui voudrait simplement se débarrasser des francophones geignards n’est pas juste.

    1- Certes, il y a les importants transferts de richesses interrégionaux qu’implique l’existence de la sécurité sociale nationale et le taux de chômage très élevé en Wallonie. Mais c’est une situation qui perdure depuis 30 ans, et le nationalisme flamand est vigoureux depuis au moins un siècle, donc si le problème se résumait à cela les flamands aurait pu exiger depuis longtemps la dilution de la Belgique en une confédération, ou proclamer leur indépendance si les francophones s’y opposaient. Ce qu’ils n’ont pas fait, pas par pudeur ou manque d’audace, mais parce que le problème est plus profond.

    2. Le véritable problème est Bruxelles, ville à 85% francophone enclavée en région flamande, francisée au XIXe siècle, et qui est l’un des deux poumons économiques de la Flandre (de très nombreux flamands viennent y travailler et repartent en Flandre le soir). Les Flamands veulent leur indépendance mais… ils veulent Bruxelles avec, sinon ils seront obligés de payer leurs taxes sur le travail à Bruxelles, si la ville devient indépendante. On parle de 16 milliards d’euros de transferts vers Bruxelles par an en cas de scission. Donc, en réalité, la Belgique fédérale telle qu’elle existe actuellement est favorable à la Flandre. Dans l’histoire, ce sont donc les flamands qui se comportent comme des porcs envahissants qui nourrissent de vieux fantasmes de reconquista en terre bruxelloise.

    3. La Flandre n’est pas libérale et les flamands sont tout autant attachés à l’Etat-Providence et au fonctionnariat de masse que les francophones. Certes, les Flamands votent plus à « droite », mais ces partis sont classés à droite parce qu’ils sont séparatistes ou nationalistes (NVA, CD&V et VB) et aucun ne défend un programme libéral, ils sont plutôt de centre-gauche sur le plan économique et veulent un socialisme à l’usage exclusif du peuple flamand.
    La Flandre n’est pas la Suisse.

    1. XP Auteur de l’article

      @Max

      J’entends bien ce que vous dites. Vous avez l’air de connaître votre affaire, et vous avez donc sans doute raison.

      Mais cela étant dit, elles sont où les louanges, dans votre commentaire? Quid des acclamations enthousiastes?

      Tout cela n’est pas très sérieux….

    2. Coriolan

      Le problème de Bruxelles risque d’être réglé assez vite. Sans le fric qui tombe grâce à son statut de capitale de l’Europe, Bruxelles c’est avant-tout 50% de chômage par endroits et une islamisation généralisée. Les Flamands veulent Bruxelles parce que c’est le seul truc connu à l’étranger, mais ils y travaillent et promeuvent la marque « Flandre » partout dans le monde.

  8. Nebo

    « La bonne blague, c’est que la finale, ce sera certainement Allemagne-Pays Bas. Grosse ironie du destin, quand même. »

    Oui… c’était sensé être LA COUPE DU MONDE DE L’AFRIQUE pour ne pas dire du tiers monde.

    Sinon, pour en revenir au billet d’XP… moi y’a plein de choses que j’aime en Afrique.

    * L’imaginaire de l’Iboga qui mène à la guérison.

    * La terrible musique de Fela Anikulapo Kuti, à mille lieux des conneries simplement dansantes, stupides et guimauve des sappeurs décérébrés du Congo ou de la Côte d’Ivoire… et les orchestrations cuivres de Fela sont dignes de celles de Duke Ellington… avec des solos que n’aurait nullement rejeté John Coltrane en personne.
    ==> http://www.youtube.com/watch?v=Wxd66QBRH1c

    * Les Gnawas (en Nord Afrique), descendants d’esclaves noirs, de l’esclavage trans-Saharien, mélangés aux arabo-musulmans (leurs bluesmen si vous préférez… ^^), qui ont créé une musique des plus incroyables, mystique, apte à la Transe chamanique (leur islam n’est pas apprécié des barbus parce que syncrétique, hérétique, étrange)… et cette musique a influencé Led Zeppelin (Chanson « Friends », par exemple)… puis tout le travail de Robert Plant post-Zeppelin… mais également le groupe Tea Party… ou feu-Brian Jones… pour n’en citer que quelques uns. Les soufis du Maghreb apprécient également cette musique car elle convient à la communion de groupes.
    Tea Party – ==> http://www.youtube.com/watch?v=MWUE9qigSYE
    Led Zeppelin – ==> http://www.youtube.com/watch?v=yWENurv56eo
    Brian Jones – ==> http://www.youtube.com/watch?v=2EHifJc11-I
    Plant & Page – ==> http://www.youtube.com/watch?v=LeUZLpGC9DQ

    * La Poésie de Senghor, puissante et terrienne, tellurique, enflammée par notre Langue Française.

    * Les Ethiopiens chrétiens et, également, leurs juifs falashas… descendants de la garde rapprochée de la Reine de Saba qui jamais ne se sont convertis à l’Islam et ont rejeté l’animisme depuis belle lurette. Les Ethiopiens sont un mystère sur le Continent Africain : c’est la deuxième plus ancienne Nation Chrétienne du monde.

    * Les instruments africains qui ont tellement enrichis la musique Jazz, la musique brésilienne et cubaine, la Fusion Jazz-Rock. Une oreille sur les percussions accompagnant un Miles Davis ou un Hermeto Pascoal (leur collaboration respective sur l’album « Miles Davis Live/Selim Sivad Evil » du début des années 70 est à considérer avec attention… ^^)

    * Les photos sublimes de Leni Riefenstahl sur les Noubas du Sud-Soudan…
    ==> http://www.youtube.com/watch?v=WV0ezSpAiB4
    ==> http://www.youtube.com/watch?v=UsiXrtq7630

    * Les Griots du Mali et du Sénégal, sans lesquels… pas de Blues… pas de Jazz… pas de Negro-Spirituals… pas de Rock and Roll… pas de soul, pas de Funk… (à ce sujet… on peut dire… et par provocation…^^… qu’un des aspects positifs de l’esclavage trans-Atlantique a été l’enrichissement rythmique et imagé, coloré et instinctif que les noirs d’Afrique ont apporté au Nouveau Monde)… de plus il suffit de jeter une oreille sur la musique qu’a pu faire, par exemple, le spécialiste de la guitare slide américaine, le blanc Ry Cooder (qui a composé entre autre la musique de « Paris Texas ») en compagnie du Griot malien Ali Farka Touré, sur leur album commun « Talking Timbuktu » pour s’apercevoir combien la musique blues-rock doit à l’Afrique…
    ==> http://www.tudou.com/programs/view/ogEva4OaXsY/

    Les Griots – ==> http://fr.wikipedia.org/wiki/Griot

    * Les proverbes africains… des petites histoires, parfois à se taper les cuisses en riant d’un rire d’enfant heureux pendant plusieurs minutes d’affilée.

    * Les Touaregs, peuple nomade et guerrier, fier et attaché à son mode de vie.

    Après, cher XP, tout ce que tu dis sur le racisme, l’amour du prochain, et sur cette Afrique qu’on veut nous vendre et qui n’est pas la véritable Afrique, j’approuve en applaudissant. Je plains d’ailleurs les joueurs du Ghana qui ont loupé leur tir au but… il paraît que c’est la coutume un peu partout sur ce continent que de s’en prendre à la maison du joueur qui a fait une prestation décevante, à sa famille, à ses biens… c’est dire le haut degré civilisationnel qui nous attend aussi sur notre territoire pour le jour où ça pétera vraiment ! Nous en avons eu, d’ailleurs, quelques introductions diverses et variées ces 20 dernières années et particulièrement ces 5 dernières années en nos banlieues du « Bien Vivre Ensemble »… ^^

    1. XP Auteur de l’article

      @Nébo

      Tu as bien raison de profiter de mon évocation de l’Afrique pour dire tout ce que tu y trouves de beau.

      Cela étant dit, je précise que ce le sujet de ce billet N’EST PAS l’Afrique, ni même sur ce que je pense de l’Afrique.
      C’est un billet sur le racisme, un peu, et beaucoup sur les ressorts cachés de l’humanisme, du collectivisme, du refus de l’individualisme, et généralement, de toutes les mauvaises pensées que cachent l’envie de se rapprocher de l’Autre, de « partager » avec lui, de l’éduquer et lui faire admirer et apprécier des choses qui ne l’intéressent pas.

      Mais il faudrait tirer encore le fil. je suis très loin d’avoir fait tour… Je crois que je viens juste de le commencer, même. Il y a des liens à faire entre cette obligation d’admirer l’Autre et d’autres vices modernes comme ceux de vouloir démocratiser l’Art et la culture, ou encore de forcer les gens à devenir des citoyens plus que des individus, à s’exprimer et s’impliquer dans la vie sociale. Je crois en fait qu’il s’agit du même thème… Démocratiser Baudelaire pour éparpiller son trésor, transformer les gens en citoyens pour qu’ils n’aient plus de for intérieurs, plus d’indépendances et vous doivent leurs raisons de vivre, faire que votre engagement minable dans la collectivité, dont vous pressentez qu’il est minable, prenne un sens parce que vous avez réussi à l’imposer à votre voisin…Etc… Bref, il faudrait recenser toutes ses effusions d’amour dont notre époque à le secret et qui sont toujours le faux-nez d’envies de destruction et d’asservissement de son voisin.

      Si j’avais l’immense courage de Didier Goux, je ferais des séries thématiques en trois jours^^

      1. Nebo

        Nous sommes bien d’accord, XP. Et j’avais bien compris que comme en beaucoup de tes articles tu te sers de certains sujets pour aller voir plus loin. C’est une qualité toute Occidentale que celle de l’Abstraction… ^^… que nos amis anti-ouacistes ne possèdent pas. C’est pour cette raison que j’aime apporter quelque précision là ou toi ne le ferais pas par… provocation. ^^

        Ton passage sur Y. Noah est parfaitement révélateur, de toute façon, sur cet anti-ouacisme que Finkielkraut ou Renaud Camus qualifieraient essentiellement d’idéologique.

        Mais que les choses soient claires… je n’ai absolument pas envie que la France, par exemple, s’africanise. Je tiens même à préciser que c’est en demeurant occidentale qu’elle nous permettra de nous enrichir culturellement des apports des autres civilisations, tout comme cela s’est toujours passé au cours de son Histoire. Et certainement pas par le grand métissage généralisé et imposé. Les abrutis Gôchistes veulent nous faire croire le contraire, que la France et l’Occident ont été de tout temps renfermés sur eux-mêmes et que c’est l’immigration de masse qui nous a ouverts au monde. Or, c’est précisément le contraire qui se passe : l’Occident a toujours eu cette qualité d’expansion, pas seulement territoriale, mais intellectuelle, par la Curiosité, ce qui lui a permis de grandir et d’atteindre le niveau qui est le sien, alors que les Civilisations africaines, sud-américaines ou d’Amérique Centrale, aborigènes d’Australie et de nouvelle-Zélande n’ont jamais été autre chose que repliées sur elles-mêmes, sur leurs nombrils, tout comme la Civilisation arabo-musulmane qui s’est faite une spécialité de détruire tout ce qui lui apparaissait comme une altérité fondamentale partout où elle parvenait à s’installer par la conquête. Et c’est nous qu’ils traitent de « racistes », de « blancs centristes », etc… ce qui est vulgairement comique.

  9. Tomichi

    Très beau texte!

    Moi j’ai eu des amis africains, et je ne sais pas si vous avez perdu quelque chose. Ils étaient très sympathique, il n’y avait rien à dire. Mais toujours en toile de fond ce fameux complexe d’infériorité et cette vision insupportable de la femme blanche. La source de la mentalité est la même pour pratiquement tous, le moment venu, je sais que même le plus sympa de chez les plus sympa sera contraint de me planter un couteau dans le dos.

    Pour les arabes c’est différent, ils auront beau être super cool et manger du saucisson et boire du pinard, je peux pas les voir en peinture. C’est physique.

  10. Nebo

    Et puis j’ai trouvé ça… une Parole de Griot célèbre qui ne donne pas dans l’enseignement pour fabriquer du Gardien de Vache Diplômé… ^^

    « Je suis griot. C’est moi Djeli Mamdou Kouyaté, fils de Bintou Kouyaté et de Djeli Kedian Kouyaté, maître dans l’art de parler. Depuis des temps immémoriaux les Kouyaté sont au service des princes Kéita du Manding : nous sommes les sacs à parole, nous sommes les sacs qui renferment des secrets plusieurs fois séculaires. L’Art de parler n’a pas de secret pour nous ; sans nous les noms des rois tomberaient dans l’oubli, nous sommes la mémoire des hommes ; par la parole nous donnons vie aux faits et gestes des rois devant les jeunes générations.

    Je tiens ma science de mon père ; l’Histoire n’a pas de mystère pour nous ; nous enseignons au vulgaire ce que nous voulons bien lui enseigner, c’est nous qui détenons les clefs des douze portes du Manding.

    Je connais la liste de tous les souverains qui se sont succédés sur le trône du Manding. Je sais comment les hommes noirs se sont divisés en tribus, car mon père m’a légué tout son savoir : je sais pourquoi tel s’appelle Kamara, tel Kéita, tel autre Sidibé ou Traoré ; tout nom a un sens, une signification secrète.

    J’ai enseigné à des rois l’Histoire de leurs ancêtres afin que la vie des Anciens leur serve d’exemple, car le monde est vieux, mais l’avenir sort du passé.

    Ma parole est pure et dépouillée de tout mensonge ; c’est la parole de mon pére ; c’est la parole du pére de mon pére. Je vous dirai la parole de mon pére telle que je l’ai reçue ; les griots de roi ignorent le mensonge. Quand une querelle éclate entre tribus, c’est nous qui tranchons le différend car nous sommes les dépositaires des serments que les Ancêtres ont prêtés.

    Ecoutez ma parole, vous qui voulez savoir ; par ma bouche vous apprendrez l’Histoire du Manding. »

    Mamadou Kouyaté, Griot.

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