Radio Paris

C’était la radio des collabos durant la seconde guerre mondiale la radio de propagande par laquelle passaient les paroles de Laval et autres traîtres…On pouvait notamment y entendre des saloperies concernant De Gaulle, type c’est un terroriste et un lâche. Au-delà de ceux qui faisaient les programmes, il faut s’intéresser aux auditeurs. Parmi lesquels on devait avoir des collabos convaincus et d’autres qui l’écoutaient par paresse ou par manque de choix. J’imagine que parmi ceux qui l’écoutaient, il devait y avoir 55% d’entre eux qui étaient farouchement opposés au Général de Gaulle.

Ce matin, je me pointe sur le site de France Inter, écoutant au bureau le journal du matin. Parfois on voit l’ignoble tronche de Pascale Clarke, la gueule enfarinée de Nicolas Demorand et une photo immonde d’un politique quand il est de droite, et plutôt sous un bon profil lorsqu’il s’agit d’une personnalité de gauche. Je suis sur le site et je tombe sur un sondage formulé de la façon suivante dans une rubrique intitulée Ça vous dérange:

Les mémoires du Général de Gaulle au Bac littéraire ?

J’imagine que France Inter doit être écoutée en majorité par des profs encartés au SNES.

Faire une polémique des Mémoires du général de Gaulle? Quelle ânerie? Ne pas considérer De Gaulle comme écrivain, lui qui a fait ses humanités avec un père latiniste entre autres, c’est n’y rien connaître à la langue française…

Bref résultat des courses…

On peut considérer, sans trop se tromper, qu’il y a 72,2% d’auditeurs de France Inter qui n’entendent rien à la langue française, parmi lesquels une bonne tripotée de profs, et certainement une bonne dose de profs de français, ce qui n’est guère étonnant quand tu entends les joueurs de l’équipe de France parler…

13 réflexions sur « Radio Paris »

  1. Le Plouc-émissaire

    J’ai autre chose à foutre que de me plonger dans les annales du bac pour lever des références mais, de chic, je suis persuadé que le « bac de français a vu défiler un certain nombre d’études de texte qui n’ont jamais fait lever, même accidentellement la paupière de l’oeil endormi de l’enseignant-soucieux-de-neutralité, du journaliste-indépendant-et-critique, etc… Qu’il s’agisse du thème abordé ou de chefs d’oeuvres de la qualité stylistique ( san -antonio ?, Marguerite Duras ? Michel Butor ? Léon Blum ? )
    Z’ont fait la même enquête pour Rablais et Victor-Hugo ?

  2. XP

    Les pédaguogues s’opposent bien entendu à ce que les mémoires sur GdG soient un sujet du bac pour de très mauvaises raisons, mais cela dit, c’est une absurdité. Elles sont fort bien écrite, elles n’appartiennent pas pour autant le moins du monde à l’univers de la littérature.

    Kundera a réagit d’ailleurs au fait qu’elles soient considérées comme appartenant au patrimoine littéraire de la France, y voyant un profond manque d’intérêt des élites culturelles pour la littérature, ce à quoi je souscris.

    On ne fait pas de la littérature en ayant simplement appris à maîtriser techniquement la langue, c’est une idée démocratique et égalitariste. Si tel était le cas, il y aurait (encore) quelques centaines de milliers d’écrivains potentiels en France. Or, il doit y en avoir 5 ou 6.

    Cette polémique oppose des « modernes contre des modernes ». Des égalitaristes soixantehuitards et des égalitaristes républicains old school.

  3. Restif

    On veut absurdement, en France, que tout présumé « grand politique » ait l’écriture innée. Preuve évidente que derrière tous nos flons flons à la littérature nous la méprisons profondément.C’est une mise en plis qui fait coqueter les résidus de salons et les talons rouges de la bavasserie. Ainsi de Mitterand qui s’attifait de Chardonne comme n’importe quelle pouffe exhibe son Hermes.
    La maladie remonte loin… C’est Sainte Beuve bavottant décrépit d’admiration à propos de « la griffe du lion » sur une lettre en franco-italien de Napoléon, lequel était à peine capable d’annoner la prose, voire ses piteuses copies du collège de Brienne qui auraient désespéré ses professeurs si le métier d’artilleur ne se passait fort bien de lettres(bon, je veux qu’en style « facteur cheval » de l’écrit son « Souper de Baucaire » soit amusant…Il est des tératologies distrayantes).[ pour ceux que ça titille ou qui on l’âme collée aux aigles :http://napoleon1news.canalblog.com/archives/2008/06/16/9595213.html%5D
    Enfin c’est la France…De Gaulle en pléiade, Thiers et Guizot se sentant obligés d’allonger les volumes pour prouver leur cervelle tout en becquettznt en paix à leurs rateliers politiques, dans l’autre sens Hugo Barres et le vicomte triquant à fêler les plus rudes culottes pour le siège de ministre… Passons. On s’amusera quand même à se souvenir que selon de bons connaisseurs les Mémoires de Churchill sont très supérieures aux saintes écritures du général.

  4. Baroque

    Mmmm, à mon avis vous vous énervez pour rien. Que les profs encartés au SNES soient des crétins, pourquoi pas. Mais que de Gaulle soit un grand écrivain, c’est tout à fait contestable et d’ailleurs contesté. On peut avoir « fait ses humanités » et ne pas être un grand écrivain…

    En l’occurrence, en-dehors de l’aspect idéologique (reconstruction de l’histoire pour élaboration d’un mythe qui n’entretient que de très lointains rapports avec la réalité…) qu’on peut diversement apprécier, on peut tout à fait juger lourd, pédant et scolaire le style du général de Gaulle. Un style de khâgneux, en gros.

    Et puis Radio Londres n’était pas en reste en termes de saloperies… les programmes scolaires sont encore suffisamment marqués par la légende gaulliste pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en remettre une couche sur Internet. Les appels au meurtre, les la délation, ils faisaient ça tout aussi bien sinon mieux que Radio Paris. Ah oui, pardon, c’était pour la « bonne cause »…

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